Troubles diurnes
159 pages
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Troubles diurnes , livre ebook

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Description

Le quotidien de Nina et de Sérénité n’est pas aussi limpide qu’elles l’escomptaient. À part leur goût pour le chocolat, leur amitié, et leur soutien auprès de leurs proches Vampires, rien ne semble aller de soi.

Pour l’adolescente, c’est son avenir et sa famille qui la turlupinent. Mais cela ne l’empêche pas d’être présente pour eux, ni d’essayer de concrétiser ses velléités romantiques.

Quant à Sérénité, elle navigue dans ses relations avec autant de confusion que de détermination. Si les caractères de ses amis lui donnent du fil à retordre, elle ne se laisse pas embrouiller, et compose avec leurs particularités. Et les siennes.

À cela s’ajoute la fantasque Doriane, qui n’a pas fini de semer le trouble avec ses projets artistiques...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782373421033
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Troubles Diurnes
Jade Corbeau
Éditions du Petit Caveau - Sang d'âme
Avertissement

Salutations sanguinaires à tous !
Je suis Van Crypting, la mascotte des éditions du Petit Caveau.
Si vous lisez cette histoire avec un Kindle, n'hésitez pas à activer les polices/fontes de l'éditeur (dans le menu des polices).
Si vous rencontrez un problème, et que vous ne pouvez pas le résoudre par vos propres moyens, n’hésitez pas à nous contacter par mail (numerique@editionsdupetitcaveau.com). Nous nous chargerons de trouver la solution pour vous, d'autant plus si vous êtes AB-, un cru si rare !
Sujet : réflexions sur voisins.nocturnes.com et autres
De : Nina
À : Sérénité

Je me faisais la réflexion qu’il y a de plus en plus de gens humains sur notre forum qui annoncent qu’ils ont signé un contrat Lesaint avec leur partenaire nocturne, ou vice-versa… c’est génial ! Mais apparemment y’a qu’une toute petite minorité qui fait la teuf comme pour un mariage. C’est un peu triste, tu trouves pas ? Je sais que le contrat sert juste à dire officiellement « Je donne mon sang à mon vampire, en échange il me donne sa salive à des fins médicales », mais quand même… ça ne devrait pas empêcher de faire la fiesta ! Si mon bro signe un jour, je tiens à ce qu’on fête ça en bonne et due forme (mais sans nos parents) !
Edmond m’a dit qu’il avait commencé à écrire dans son temps libre, mais qu’il n’arrive pas à avancer. Passer du dessin au texte doit être sacrément difficile… moi je dessine pas, mais depuis que je suis sur le forum, je lis et j’écris beaucoup, alors s’il a besoin d’aide je suis là, tu peux lui dire I volunteer !
Par contre, je veux bien qu’on arrête de parler de Patrick. Je sais que c’est ton meilleur ami et que tu fais tout pour qu’il accepte l’amour d’Edmond, mais franchement vous devriez le laisser tomber. Il est vachement sinistre ce type, quand même. Il arrête pas de me reclaquer à chaque fois que je dis un truc ! Et vas-y que Vianney et toi vous êtes pas vraiment amoureux, et vas-y que moi je suis pas vraiment amoureuse de Doriane, n’importe quoi ! Non mais il se prend pour qui à décréter que ton amour et le mien sont factices ? Qu’il s’occupe de ses fesses, au lieu de nous péter les noisettes !
Pour mon bro, il faut que tu comprennes quelque chose : c’est un handicapé des relations humaines (pas seulement parce qu’il est nocturne). Si tu ne lui dis rien clairement, il ne pigera rien. Sinon, je te rappelle que tu es sa première copine, donc je peux pas t’aider à comprendre comment il fonctionne en couple, j’en ai aucune idée. Puis bon, je t’avoue que j’ai pas très envie d’avoir tous les détails de la vie sexuelle de mon frangin…
Au sujet de Doriane… je n’ose rien. Quand elle fait des performances ou des expos le week-end, je m’arrange pour aller voir, mais j’ose pas l’approcher. Elle est toujours accompagnée de mecs trop beaux ou de meufs trop canon, en plus des nocturnes. Je fais vraiment pas le poids à côté… ce qui est assez ironique quand on sait combien je pèse (put***, même cette blague est trop lourde).
À part ça, tout le monde me dit de finir le lycée avant de faire mon apprentissage au Mirifique. Ça me saoule à un point ! Je veux juste vendre les chocolats de mon frère, pourquoi on ne me fout pas la paix ? Heureusement qu’Edmond et toi vous me soutenez, ça me fait du bien !
Chapitre 1


Les effluves du café embaumaient, régnant sur les lieux comme le parfum des fleurs dans un jardin. Entre les grains torréfiés et les boissons fumantes, la palette d’odeurs était incroyable, pourvue de nuances que Sérénité n’avait jamais soupçonnées. Amoureuse du chocolat, la jeune femme n’aimait pas le café, et ne s’y était jamais intéressée. Elle en découvrait donc les subtilités, du moins en ce qui concernait l’odeur.
C’était son ami Patrick qui l’avait emmenée dans l’établissement italien. L’homme à la barbiche tressée se trouvait au comptoir, observant la barista qui effectuait une performance de latte art . Impressionné par le talent de la dame, son visage affichait un air candide tandis qu’il admirait les dessins éphémères. Sérénité lui trouvait toujours un air enfantin lorsqu’il admirait quelque chose, ce qui la faisait s’interroger : pourquoi imposait-on aux adultes la comparaison avec des enfants lorsqu’ils exprimaient des émotions purement positives ? C’était comme si l’émerveillement était incompatible avec le sérieux et le sens des responsabilités imposés aux adultes, que cela ne pouvait être qu’une trace de l’enfant en eux, ne pouvant pas leur appartenir depuis leur vie majeure. Une telle injustice dérangeait Sérénité, sans qu’elle puisse toutefois se retenir elle-même d’appliquer pareille comparaison. Navrant réflexe.
À côté de Patrick se trouvaient Hugo et Sébastien, les fils de Baptiste. Les deux garçons, subjugués par les motifs créés dans les tasses, laissaient échapper des exclamations ravies qui faisaient sourire la barista. La sincérité de sa joie toucha Sérénité, comme chaque fois qu’elle voyait une personne aimant réellement les enfants. Dépourvue du moindre instinct maternel, la jeune femme ne comprenait pas cet attachement mystérieux de ces gens pour les petits, en particulier quand c’étaient ceux des autres. D’où venait cette affection pour ces esquisses de personnes ? Était-ce le fait de participer à leur évolution, de pouvoir influer dans leur transformation, qui plaisait tant aux gens ? Mais cela n’était-il pas égoïste, au final ? Ne s’aimait-on pas plus d’être celui qui a un impact potentiel, plutôt que d’aimer un être en devenir ?
Le bruit d’une tasse posée dans sa coupelle tira Sérénité de ses réflexions. Assis à côté d’elle, Baptiste venait de terminer son expresso. L’éditeur contemplait la même scène qu’elle, visiblement attendri par l’enthousiasme de ses enfants. Son costume bleu sombre tranchait avec la clarté du pantalon et de la veste en jean de Patrick, cependant les deux hommes portaient leurs tenues respectives avec la même décontraction. Intéressant phénomène.
Patrick et Baptiste avaient coutume de déjeuner ensemble une fois par semaine. Lorsque l’éditeur avait la garde de ses fils, ils se rendaient dans ce café pour le dessert, profitant de l’assortiment de crèmes glacées et de sorbets proposé par le menu. Une nouveauté avait convaincu les deux hommes d’emmener Sérénité cette fois-ci : des boissons chocolatées, sans café, chaudes et froides.
La dégustation d’un bon chocolat chaud puis d’un savoureux chocolat frappé avait rangé Sérénité au rang de future cliente régulière. À son grand déplaisir, de plus en plus d’enseignes utilisaient de l’eau au lieu du lait pour leurs chocolats chauds. Trouver un endroit où ce n’était pas le cas, et où il y avait clairement le souci d’employer une poudre de cacao de qualité, la réjouissait.
La jeune femme admettait aussi, in petto , que le charme de la barista participait à son plaisir. En plus d’être aussi aimable que serviable, la dame à la peau couleur chocolat possédait une beauté plaisante à regarder. Sérénité détestait pourtant que l’on use du physique comme d’une denrée appréciable, mais elle ne pouvait s’empêcher d’agir comme ceux qu’elle réprouvait, observant l’employée avec un intérêt peu courtois.
Son meilleur ami Edmond l’aurait décomplexée, arguant que les belles choses étaient faites pour être regardées. L’artiste aurait sans doute été le premier à fixer la dame.
— Sérénité ?
La jeune femme cilla, et se tourna vers Baptiste.
— Oui ?
Le flagrant délit de matage ne semblait pas offusquer l’homme. Au contraire, un sourire amusé étirait ses lèvres.
— Ton compagnon aurait-il du souci à se faire ?
Sérénité mit quelques secondes à comprendre la plaisanterie.
— Oh, non, je ne suis pas bi. Je la trouve juste très jolie. J’aimerais bien amener Edmond et voir sa réaction.
— Tu la trouves belle au point de penser qu’Edmond la dessinerait ?
— On ne sait jamais.
Elle était la seule figure féminine que son complice reproduisait. Même si elle était la femme la plus importante de sa vie, selon lui, Sér

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