Vingt et un tableaux (et quelques craies)
84 pages
Français

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Vingt et un tableaux (et quelques craies) , livre ebook

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Description

• Avec l'humour et le style décapant qu'on lui connaît, François Gravel, lui-même professeur de cégep depuis près d'un quart de siècle, nous trace un portrait mordant de cet enseignant trop souvent devenu tête de Turc de certains discours officiels.
• À lire par tous les profs, comme une consolation et une complicité, et par tous les élèves comme une révélation et un majestueux clin d'œil!
On croyait qu'il n'y avait plus rien à dire ou à écrire sur les professeurs de cégep, ces personnes qui vous invitent à emprunter des chemins que vous mettrez des années à parcourir, tant les journaux, la télé et surtout la rumeur en avaient fait une caricature chaque fois plus mordante et souvent grossière... C'était sans compter la plume volubile d'un professeur de sciences économiques!
Sans complaisance, de même que sans fausse pudeur, François Gravel nous raconte ici le stress, l'angoisse, le bonheur, la démotivation, aussi bien que les petites joies, les minuscules triomphes et l'inénarrable fatigue de ces «plombiers» de la connaissance.
Il évoque, par exemple, le danger qui guette les jeunes professeurs qui ont à donner un cours en fin de journée, alors qu'ils doivent convaincre leurs étudiants que la matière enseignée est cent fois plus intéressante que celle des autres cours qui ont précédé. Il ne manque pas non plus d'inciter à la prudence les audacieux qui se risqueraient à ne faire qu'une seule pile des 150 copies d'examen qu'ils ont à corriger!
Et il aborde de front l'attirance que les professeurs «doivent» ressentir à l'égard de leurs élèves. Son mot d'ordre : pour enseigner, soyez amoureux!

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 février 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782764418918
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DU MÊME AUTEUR
Pour les jeunes
 
CORNEILLES,
roman, Boréal, 1989.
ZAMBONI,
roman, Boréal, 1990.
• PRIX M.CHRISTIE
DEUX HEURES ET DEMIE AVANT JASMINE,
roman, Boréal, 1991.
• PRIX DU GOUVERNEUR GÉNÉRAL
GRANULITE,
coll. Bilbo, Québec/Amérique Jeunesse, 1992.
KLONK,
coll. Bilbo, Québec/Amérique Jeunesse, 1993.
• PRIX ALVINE-BÉLISLE
LANCE ET KLONK,
coll. Bilbo, Québec/Amérique Jeunesse, 1994.
LE CERCUEIL DE KLONK,
coll. Bilbo, Québec/Amérique Jeunesse,1995.
UN AMOUR DE KLONK,
coll. Bilbo, Québec/Amérique Jeunesse, 1995.
GUILLAUME
coll. Gulliver,
Québec/Amérique Jeunesse, 1995.
• MENTION SPÉCIALE PRIX SAINT-EXUPÉRY (FRANCE)
LE MATCH DES ÉTOILES,
coll. Gulliver,
Québec/Amérique Jeunesse, 1996.
LE CAUCHEMAR DE KLONK,
coll. Bilbo, Québec/Amérique Jeunesse, 1997.
Pour les adultes
 
 
 
 
LA NOTE DE PASSAGE,
roman, Boréal, 1985.
 
BENITO,
roman, Boréal, 1987.
 
L’EFFET SUMMERHILL,
roman, Boréal, 1988.
 
BONHEUR FOU,
roman, Boréal, 1990.
 
LES BLACK STONES VOUS REVIENDRONT DANS QUELQUES INSTANTS,
roman, Québec/Amérique, 1991.
 
OSTENDE,
roman, Québec/Amérique, 1994.
 
MISS SEPTEMBRE,
roman, Québec/Amérique, 1996.

Données de catalogage avant publication (Canada)
 
Gravel, François
 
Vingt et un tableaux (et quelques craies)
9782764418918
1. Titre.
 
PS8563.R388V56 1998
C843’.54
C98-940229-0
PS9563.R388V56 1998 PQ3919.2.G72V56 1998
 
 
Le rendez-vous a été publié pour la première fois dans La Presse du dimanche 28 août 1994. Tous les autres textes sont inédits.
 
 
Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada.


Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.


Il est illégal de reproduire une partie quelconque de ce livre sans l’autorisation écrite de l’éditeur.
 
 
©1998 ÉDITIONS QUÉBEC AMÉRIQUE INC. www.quebec-amerique.com
 
Dépôt légal: 1 er trimestre 1998 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada
 
 
Mise en pages: PageXpress
Remerciements
Je voudrais remercier mes premiers lecteurs, qui, pour la plupart, me suivent depuis très longtemps. Merci pour l’encre rouge qu’ils ont gaspillée à encercler mes fautes d’orthographe, merci pour les étoiles qu’ils ont parfois dessinées dans les marges, merci, surtout, d’avoir été là.
 
Merci à Jean-Marie Poupart et Jacques Boulerice, dont les fantômes hanteront longtemps les murs de mon collège;
 
à Édith Massicotte et René Robitaille, qui y enseignent encore;
 
à Suzanne Beauchemin et Denise Desautels, qui enseignent ailleurs, malheureusement;
 
à Élise et Simon Gravel, qui ont vu partir leur père chaque matin, un sac d’école à la main, et qui, je l’espère, regardent maintenant leurs professeurs avec un brin d’indulgence;
 
à Dominique Demers, Christiane Duchesne et Michèle Marineau, membres fondateurs du cercle de la Zamboni Noire;
 
à Diane Martin, Sheila Fischman, Murielle Grégoire, Jean Lemieux, Normand de Bellefeuille, Jocelyne Morissette, et bien d’autres encore.
Sommaire
DU MÊME AUTEUR Page de titre Page de Copyright Remerciements 1 - Le rendez-vous 2 - Spielberg et moi 3 - Répétition générale 4 - Les C durs 5 - Action de grâces 6 - La brûlure 7 - L’ami d’en face 8 - L’imprimante 9 - Yannick 10 - Les étoiles 11 - La fibre optique 12 - Rubber Soul 14 - Jeune fille au bout d’un fil 15 - J’entends déjà les commentaires 16 - Lydia 17 - Le centre commercial 18 - Examen final 19 - Journée pédagogique 20 - Fiction 101 21 - Les clés François Gravel
1
Le rendez-vous
Au premier mot de la première phrase du tout premier cours, je me découvre aphone. Je ne peux m’empêcher d’ouvrir et de refermer la bouche, comme un poisson hors de l’eau, tandis que la classe se vide, rangée par rangée.
 
Un gentil cauchemar, celui-là. Éminemment préférable à la version numéro six, dans laquelle les étudiants désertent les lieux, dégoûtés, alors que je ne me suis jamais senti aussi en verve. Ou à la version numéro quatre, où la débâcle est provoquée par ma nudité.
 
Vingt-sept août, six heures du matin, tout va bien. Après vingt ans d’enseignement et autant de versions du même cauchemar, j’en suis arrivé à lui trouver quelque chose de rassurant. Comme si, du simple fait que je les avais d’abord rêvées, de telles situations ne pouvaient plus m’arriver. Cette vingt et unième rentrée serait donc parfaitement normale, elle aussi, malgré tout?
 
Se raser lentement, histoire de passer le temps. Et puis la douche, le shampooing, le désodorisant, la séance de miroir... Porter attention aux cheveux, le moindre épi peut être fatal. Sans parler des pellicules, le pire obstacle à la séduction, selon les publicitaires. Chaque rentrée ramène les mêmes cauchemars, et les mêmes réminiscences : se pomponner devant le miroir, comme pour un premier rendez-vous. La même peur. La même excitation.
 
Six heures vingt-sept, tout va bien. Petit déjeuner, très léger. Ce serait beaucoup demander à la voix, qui devra bientôt couvrir les bruits du système d’aération de la classe, de rivaliser en plus avec les gargouillements de l’estomac.
 
Ingurgiter un deuxième café, comme si on avait besoin d’un excitant, s’asseoir au salon, parcourir le journal et n’en rien retenir, tourner en rond dans la maison silencieuse, consulter sa montre à tout moment en se demandant si elle fonctionne encore. Sept heures douze, tout va bien, mon commandant, le ciel est clair, la visibilité est bonne et la nervosité, normale; normale, oui, même après vingt ans d’enseignement, même après avoir affronté des centaines de groupes, des milliers d’étudiants. Les comédiens les plus chevronnés, les chanteurs les plus adulés n’ont-ils pas le trac, eux aussi? C’est même bon signe, à ce qu’on dit.
 
Les premières rencontres se sont toujours bien déroulées, toujours. Y a-t-il une seule raison pour que ce soit différent aujourd’hui? Il y en a une, oui, qu’il vaut mieux oublier. Tout va bien, mon commandant, et tout ira bien, comme d’habitude.
 
Sept heures dix-huit. Enfiler les vêtements soigneusement préparés la veille, se payer une autre séance de miroir, résister à la tentation de ramener une mèche de cheveux sur le front pour dissimuler la calvitie naissante, se répéter qu’il faut assumer ses quarante-trois ans, et décider de quitter la maison tout de suite. Il ne faudrait pas réveiller sa compagne, qui veut profiter de sa dernière journée de vacances pour faire la grasse matinée, ni son plus jeune, qui ne commence l’école que la semaine prochaine, et encore moins l’aînée. Il y a dix-sept ans (hier encore), j’aurais entrouvert sa porte, juste pour la regarder dormir. Mais on n’entre pas impunément dans la chambre d’une adolescente. Dieu sait sur qui on risque de tomber.
 
Quitter la famille endormie, rouler jusqu’au collège, se répéter encore et encore que tout va bien se passer, comme d’habitude.
 
Dans les corridors, croiser des grappes de nouveaux étudiants et s’étonner de ce qu’on ait pu les admettre alors qu’ils ont l’air si jeunes; bavarder avec des collègues qui rivalisent de banalités pour dissimuler leur trac ; éviter de parler à ceux qui ont déjà cassé la glace, et qui connaissent leur bonheur.
 
Regarder les aiguilles de la montre, qui tournent très vite, tout à coup : dix minutes seulement avant le moment de vérité. Hésiter encore sur la meilleure stratégie à adopter : entrer dans la classe trois minutes après l’heure, pour affronter les étudiants en bloc, ou trois minutes avant, alors que les forces ennemies sont encore dispersées ?
 
Aller aux toilettes, une dernière fois. Pas d’épi ni de pellicules. Boire un peu d’eau, en une vaine tentative d’humecter la gorge, être surpris de ce qu’elle descende sans encombre jusqu’à l’estomac, malgré tous les nœuds qu’elle a dû traverser.
 
Neuf heures cinquante-six. Les mains moites, le cœur qui cogne, autant y aller tout de suite. Enfilade de corridors, jusqu’au B-223. Entrer d’un pas décidé, poser

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