Voyages à travers l Histoire
96 pages
Français

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Voyages à travers l'Histoire , livre ebook

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Description

Après la Chute de la Nouvelle-France en 1759, Stéphane est de nouveau projeté dans l’espace-temps. Cette fois, il se retrouve en 1775 à l’aube de la Déclaration d’indépendance des États-Unis d’Amérique. Mais le gouverneur militaire de la ville de Québec, Guy Carleton, tente par tous les moyens de faire échec aux révolutionnaires américains. Son plan est d’en éliminer les principaux leaders qui se réunissent à l’été 1776 à Philadelphie. Stéphane fait partie de l’équipe chargée de cette mission qui pourrait faire basculer l’Histoire.

Informations

Publié par
Date de parution 24 octobre 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782312067872
Langue Français

Extrait

Voyages à travers l’Histoire
Pierre Roy
Voyages à travers l’Histoire
La rupture Américaine
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2019
ISBN : 978-2-312-06787-2
Jean Thomas Robichaud chef de la milice
Couché dans sa cellule, Stéphane se réveilla en entendant des bruits sourds en provenance de la cellule d’en face. L’esprit clair il se leva, bien que trempé jusqu’aux os et grelottant. Il n’était plus étourdi. Observant l’intérieur de la cellule, il remarqua la présence de quelques détenus, certains ayant l’air plus louches que d’autres. Ils étaient environ une dizaine d’hommes dont l’âge probable allait de quatorze à cinquante ans. La cellule de trois mètres par cinq était dans un piteux état et aurait à peine suffit pour y accueillir quatre prisonniers. À la paille sale qui était étendue au sol s’ajoutait de longues coulisses vertes sur des murs couverts de moisissures et gorgés d’eau. En plus de l’odeur qui se dégageait de cette humidité s’ajoutait les effluves d’un sceau remplit des excréments des prisonniers, sceau qui n’était vidé qu’aux deux jours. L’air songeur, Stéphane observait tout çà en se disant : « Dans quelle autre aventure suis-je rendu ? » Soudainement des cris en provenance de la cellule d’en face le tirèrent de sa rêverie.
Aussitôt les premiers cris entendus, un attroupement de six détenus se forma à la grille de sa cellule. Comme il était plus grand que la majorité des prisonniers, il se posta en retrait d’un de ceux-ci et observa la scène qui se déroulait de l’autre côté. Il pût alors distinguer à travers les barreaux qu’une bagarre avait éclaté entre deux détenus de l’autre côté. L’un des deux belligérants, plus grand que l’autre, renversa son adversaire et les deux tombèrent au sol. Il se mit immédiatement à le frapper avec ses poings puis avec ses pieds en l’invectivant jusqu’à ce que celui-ci perde connaissance. À cet instant, plutôt que de s’arrêter face à un adversaire sans défense, il continua à le frapper si bien que Stéphane ne pût s’empêcher de lui crier : « Arrêtes ! Tu vas le tuer ». À ces paroles, l’homme releva la tête et fixa brièvement Stéphane à travers les barreaux de la cellule, au moment même où les premiers gardiens entraient. « Au trou » s’écria l’un des officiers pendant que deux gardiens sortaient l’agresseur. Passant à la hauteur de Stéphane , celui-ci tourna la tête et le fixa d’un regard glacial durant quelques secondes. L’un des détenus lui souffla alors à l’oreille : « Lorsqu’il reviendra, si j’étais vous je me méfierais ». Stéphane ne broncha pas.
Au bout de quelques heures, la porte donnant sur les cellules s’ouvrit et tous comprirent que c’était l’heure du repas. À partir d’une grande marmite, un gardien distribuait des portions de soupe dans des bols en bois pendant qu’un autre répartissait les rations de pain aux différents détenus qui se bousculaient sur les grilles. Stéphane se retrouva avec son bol remplit d’un liquide brunâtre douteux et un morceau de pain sec. Peu de temps après le repas, l’ensemble des détenus fût autorisé à une heure de promenade dans la cour intérieure. Sortant à l’extérieur, Stéphane était aveuglé par le soleil qui contrastait avec la noirceur ambiante des cellules. Il se dirigea donc vers l’ombre. Assis, il observait les lieux qui lui apparaissaient vaguement familiers. Et tout à coup il s’exclama : « Bon sang c’est bien çà ! La cour intérieure, la porte au loin et les murs. C’est la prison où on m’avait enfermé… il y a seize ans de cela. Pourtant, c’est comme si c’était il y a deux semaines à peine ». Ce contraste entre les seize années et les deux semaines lui ramena en pleine figure sa réalité de « prisonnier du temps ». Pensif, il demeura immobile jusqu’à ce qu’un des détenus de sa cellule s’assied à ses côtés. Celui-ci l’interpela : « Bonjour monsieur. Comme je vous l’ai dit tout à l’heure, vous auriez intérêt à vous méfiez de Théodore Montpetit quand il reviendra du trou. » Se retournant distraitement, Stéphane reconnût son interlocuteur et dit à son tour : « Pourquoi ? C’est lui qui fait la loi ici. » « Oui c’est un peu çà. Mais c’est surtout le plus jeune de la famille des Montpetit de la basse ville de Québec. Ce sont des commerçants mais également des mécréants qui contrôlent le marché public en face de l’église. Ils sont assez puissants et intimidants » ajouta son interlocuteur. Stéphane conclût alors : « Bon, on verra à son retour du trou. Au fait, quel est votre nom ? » « Je m’appelle Antoine du Calvet. Et vous ? » répondit celui-ci en se relevant. « Stéphane De La Rochelle » ajouta alors Stéphane. Antoine Du Calvet continua : « Enchanté monsieur De La Rochelle. Et pourquoi êtes-vous donc ici ? » « Officiellement pour ivresse sur la voie publique. Et vous ? » Antoine Du Calvet, hésitant, balbutia : « Moi, heu…, ce serait un peu long à vous raconter. Disons que… j’ai des idées un peu contraires à ce que souhaitent les autorités en place. Par contre, pour vous, ce ne devrait pas être trop long. D’ici une semaine vous pourrez être sorti. Allez, à plus tard ».
Antoine Du Calvet s’était déjà éloigné et Stéphane se dit en lui-même : « Curieux personnage ! Un mélange bizarre de bonté et d’intrigue. Des idées impopulaires auprès des autorités en place avec un nom comme “Du Calvet”, il me semble que çà me dit quelque chose ». Tout à coup, la cloche se fit entendre et les prisonniers se mirent en rang pour réintégrer leurs cellules. Au moment d’entrer dans la prison, Stéphane s’adressa au sergent posté à l’entrée : « Sergent, il faudrait que je parle au chef de la milice, Jean-Thomas Robichaud. Je suis… ». Un instant surpris, le sergent et deux gardiens éclatèrent de rire « Le chef de la milice, rien que çà ! Et pourquoi pas le gouverneur Guy Carleton tant qu’à y être ? » Pendant qu’un des deux gardiens poussait dans le dos de Stéphane pour qu’il avance, celui-ci se retourna et fixa l’officier debout en retrait : « Dites-lui que c’est Stéphane De la Rochelle qui veut le voir. Le Stéphane de la Société du Lys d’Amérique et… ». Ces paroles à peine terminées, il reçut un coup de bâton dans le dos et se retrouva derrière les barreaux de sa cellule.
Au troisième jour de sa détention, Stéphane profitait d’une pause dans la cour extérieure quand il vit au loin Théodore Montpetit avec deux de ses acolytes s’en prendre à Antoine Du Calvet. Celui-ci, plus petit, semblait vraiment dans une mauvaise posture et fût projeté violemment contre le mur d’enceinte. Stéphane s’approcha et interpella Théodore Montpetit : « Qu’est-ce qu’il vous a fait ? » Celui-ci, ayant vu venir Stéphane de loin, répliqua avec un sourire carnassier : « Lui, à part d’être une mauviette, il ne nous a rien fait. C’est plutôt toi qui a une dette envers moi. » « Je n’ai aucune dette envers vous et ne vous cherche nullement querelle » poursuivit Stéphane en se doutant bien qu’il tombait dans le piège et ne pourrait plus reculer. Théodore Montpetit s’exclama : « Ha ! Ha ! Voilà qui est bien dit pour quelqu’un qui interpelle de loin et se défile de proche face à son adversaire. » Piqué par cette remarque mais conservant son calme, Stéphane dit alors : « Bon, épargnons-nous les détours. Vous voulez qu’on s’affronte, réglons çà maintenant dans le coin ombragé de la cour. » Un groupe d’une dizaine de détenus s’était formé autour des deux belligérants, pressentant que les choses allaient dégénérer. Comme c’était souvent le cas dans ces milieux, tel des bêtes, la foule des lâches et des sous-fifres s’excitait avant le combat du chef de la meute et de son challenger. Tous se déplacèrent en silence du côté ouest de la cour intérieure, légèrement à l’ombre pour éviter d’attirer l’attention des gardiens.
Ayant retiré sa cape, Stéphane se retrouva dans le coin ombragé de la cour et observa son futur adversaire. Celui -ci, entouré de ses complices, marchait d’un pas rapide vers lui. Légèrement moins grand que Stéphane , il était trapu avec de larges épaules et une gueule de bandit. Stéphane remarqua alors que l’axe du soleil était nord-ouest et il pivota sur lui-même en se positionnant pour faire face à Théodore Montpetit . Celui -ci apostropha Stéphane pendant que, de la dizaine de prisonniers qui s’étaient attroupés, des murmures se faisaient entendre : « Allez mauviette ! Si tu veux effacer ta dette, tu devras travailler pour moi dans la prison ! » Stéphane

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