Souvenirs d'un marin Corse , livre ebook

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"Commencer sa vie à quinze ans comme mousse et finir sa carrière comme capitaine de corvette témoigne d'une belle constance soutenue par une ambition légitime couronné par le succès d'une existence. Né en 1944, engagé dans la Marine au rang le plus humble, Jean Paul Jannin ne cesse de brûler d'une flamme qui pourrait bien servir aujourd'hui d'exemple à une jeunesse sans repères, sans désirs, sans rêves. Le goût de l'aventure et le sens de l'ordre, du don confiant de soi dans une arme qui sait l'apprécier, apparaissent comme la voie royale d'un épanouissement personnel. On admire aussi la grande institution capable de former, de suivre et de favoriser ceux qui s'inscrivent dans sa hiérarchie et participent à ses missions. On ne sait dans ce récit, qui admirer le plus, du mousse qui aura cinq galons ou de l'arme qui la hissé jusqu'au meilleur de lui-même. A recommander à tous ceux qui aiment la mer, les horizons ensoleillés et gardent au coeur le goût de l'aventure".
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Date de parution

30 novembre 2019

Nombre de lectures

0

EAN13

9782380330021

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

S ’  C
© Les éditions des Enfers, 2019 ISBN : 978-2-38033-002-1
Jean-Paul JANNIN
S ’  C
Les éditions des Enfers
DU MÊME AUTEUR
Un Corse en Mer Royale, Marmar, Plaisance Jérôme Do Bentzinger éditeur, Colmar, 2015 (épuisé)
Calembredaines et Cocasseries Éditions de l’Onde, Paris, 2018
PRÉFACE
Lorsqu’en 1972 j’embarquais surLeTerrible rougeavec le maître Radio Jannin, je ne m’attendais pas à ce que 40 ans plus tard, il me demande de dédicacer ce livre. Je l’ai lu avec beaucoup d’attention et j’ai été surpris de voir la carrière de ce garçon. Issu de l’École des Mousses, il a quitté la Marine nationale avec le grade de capitaine de corvette et, n’hésitant pas à se remettre en cause, il a choisi de servir dans la Marine marchande et d’instruc-teur vacataire dans un Lycée Maritime. Chaque fois, ses choix ont été couronnés de succès et il a brillamment réussi dans tous ces différentsdomaines.Faisant,toutletemps,preuvedecourageetdeténacité au service d’une ambition justiïée. Ce livre qui, j’espère, sera lu par beaucoup de jeunes, est l’exemple même d’une vie d’homme réussie ! Souhaitant que les jeunes qui parcourront ces lignes puissent en tirer leçon et exemple. À une époque où bien des repères ont disparu, il est bon de pou-voir se rattacher à des valeurs sûres qui peuvent guider un choix de carrière et savoir qu’avec de la volonté, du travail et de l’ambition, on peut réussir sa vie. Malheureusement, ce qui manque le plus à notre époque, c’est le courage et l’esprit d’aventure. La carrière du « sergent » est un exemple vécu et que, à ce titre, chacun peut reproduire s’il en a envie ! Je remercie le « sergent » pour ce témoignage. Que son exemple soit un modèle à toute notre jeunesse un peu déboussolée.
Contre-amiral (2S) Jean Pierre Nourry Ancien commandant duRedoutable rouge
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--- ÉcoledesMousses. 23septeMbre1959. ---
Le car Quimper-Loctudy par Pont-l’Abbé me largue devant une petite route qui mène au Dourdy. Après un voyage ayant commencé en Corse, je me retrouve, avec ma valise en carton, façon portugais moyen, en train de marcher dans un pays inconnu (la Bretagne), un endroit inconnu (le Dourdy), et vers un avenir absolument incer-tain. Quinze ans, six mois, six jours, soit six jours de plus que l’âge minimum pour être admis dans cette école de la Marine nationale. Je parle de l’École des Mousses ! Comment cela va-t-il se passer ? Comment moi qui suis épais comme trois allumettes (taille, poids, denture, le tout en plancher, juste ce qu’il faut pour ne pas être viré comme rachitique !) vais-je pouvoir tenir dans cette école ?Et d’abord qu’est-ce que l’on y apprend ? Cinq cents mètres me séparent de la barrière gardée par un marin. En me voyant avec une valise à la main, il appelle un gradé qui vient vériïer mes papiers et m’indique un château au bout de l’allée. En haut d’une volée de marches, j’arrive dans un hall où un nouveau gradé me prend en charge, vériïe mon identité et me guide à l’étage où nous pénétrons dans un dortoir impressionnant, près de cent lits groupés par îlots de huit ; les murs sont tapissés de cais-sons métalliques. Il me désigne un lit, un caisson, et me fait ouvrir ma valise. Il la fouille complètement, me conïsque un livre que j’avais sur l’aéronavale, récupère le peu d’argent que je possédais, car, m’explique-t-il, il est interdit d’avoir plus de cinq nouveaux francs par semaine sur soi. Dans la chambrée, il y a déjà trois gamins comme moi, complètement paumés. Nous faisons connaissance, il s’agit de trois pieds-noirs marocains. Il fait froid, le temps est gris, nous avons l’impression d’être abandonnés. Le lendemain, nous voyons arriver quelques jeunes en uniforme de matelot qui s’installent dans notre dortoir. Ce sont les derniers pupilles de la marine, dont l’école vient de fermer déïnitivement et
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qui intègrent l’École des Mousses. Certains d’entre eux sont entrés à l’âge de douze ans aux pupilles ! À la ïn du mois arrive le gros des élèves. Rentrée assez cocasse. Rien à voir avec les rentrées scolaires de nos jours. Les parents ne peuvent accompagner leurs enfants dans l’école. La barrière à lentréenesesoulèvemêmepas!Lesgossessontobligésdesecour-ber pour passer en dessous avec leurs valises. Les quelques parents qui ont fait le voyage font grise mine. C’est une simple mise en conditionpourmarquerlaséparationentrelaviecivileetlaviemili-taire. Les arrivées continuent toute la journée et certains sont accom-pagnés entre deux gendarmes pour être remis à la Marine. Ils ont eu le choix, devant un juge : la maison de correction ou la Marine. Pendant une semaine, c’est un rythme infernal. Remise du sac de marin, visite d’aptitude médicale, tests d’aptitude physique, tests de connaissances générales. La séance de vaccination du I TABDT restera, je pense, et à jamais, dans toutes les mémoires. Imaginez environ cent soixante gamins, de quinze ans et demi à dix-sept ans, alignés, torse nu, à l’entrée de l’inïrmerie et qui regardent leurs camarades, devant eux, se faire piquer, et pas par les serin-gues actuelles, mais avec les anciennes ! La méthode est simple : l’inïrmier plante une aiguille dans l’épaule gauche, le médecin passe, visse la seringue et injecte la dose. Il arrive que l’inïrmier oublie de stériliser l’aiguille, il doit donc la retirer et en planter une autre ! Le TABDT étant un vaccin assez costaud, pour ne pas dire brutal, il n’était pas rare de voir un gamin se lever après l’injection et tomber aussitôt dans les pommes ! Si ce n’est pas bon pour le moral de ceux qui attendent dans la ïle, je remarque avec surprise que ce sont ceux qui sont, en apparence, les plus costauds qui tournent de l’œil. Je saurais m’en souvenir quand il faudra se faire respecter, car, ici, le style enfant de chœur ou premier de la classe est rare. La semaine suivante, les éliminés sont connus et renvoyés, les autres sont répartis en six classes allant du certiïcat d’études primairesàlapremièrepartiedubaccalauréat.Lerythmescolaireest soutenu : un jour d’instruction générale par des professeurs civils, un jour d’instruction militaire et maritime. Sport tous les matins
I. Typhoïde A et B Diphtérie et Tétanos.
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