Aquarium municipal (L )
365 pages
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Aquarium municipal (L') , livre ebook

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Description

Après avoir été maire de la Ville de Sherbrooke pendant huit ans et président de l’Union des municipalités du Québec pendant 18 mois, Bernard Sévigny a saisi sa
plume pour nous faire vivre « pourquoi » et « comment » sont prises les décisions par les élus municipaux dans les hôtels de ville. D’une façon structurée, intelligente et éclairante, l’auteur lève le voile sur les pratiques de gouvernance propres aux municipalités du Québec.
Il aborde dans un style franc et direct, les dynamiques politiques, les tensions et les
grands enjeux auxquels font face les municipalités du Québec à travers ses 16 ans d’expérience comme conseiller municipal et maire d’une grande ville. Un récit documenté d’une grande limpidité où on reconnait la plume de l’ancien journaliste qui pendant dix ans a couvert l’actualité
économique et politique à TVA Sherbrooke.
Outre un préambule personnalisé dont l’objectif est de camper les valeurs de l’acteur politique, l’ouvrage est divisé en cinq sections : le rôle de l’élu municipal, la gouvernance municipale, l’élu et l’administration municipale, les relations élus locaux et médias, le développement d’une grande ville et la campagne électorale municipale. Le ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire de 2016 à 2018, M. Martin Coiteux, signe la préface de l’ouvrage.
Comme des poissons dans leur bocal, les élus municipaux vivent dans un univers presque clos dont les dynamiques ne sont visibles que de l’intérieur malgré l’attention médiatique dont ils font l’objet. Pour mieux comprendre cet univers… Bernard Sévigny vous propose un voyage dans L’Aquarium municipal.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 septembre 2019
Nombre de lectures 13
EAN13 9782897263966
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À Marie-Claude…
…celle qui me sait
Préface
L a vie est pleine de surprises, mais rien dans mon parcours, jusqu’à un certain soir de janvier 2016, ne m’avait laissé imaginer qu’un jour, j’allais assumer les fonctions de ministre des Affaires municipales. Pourtant, du premier remaniement ministériel à la fin du mandat du premier ministre Philippe Couillard, j’ai consacré la majeure partie du temps que j’ai dédié à la politique québécoise entre 2014 et 2018 à ce poste, jumelé à celui de ministre de la Sécurité publique et ministre responsable de la région de Montréal.
Les yeux des citoyens et des médias qui l’informent sont bien rarement braqués vers l’action du ministre des Affaires municipales. Ayant occupé la fonction conjointement à celle de ministre de la Sécurité publique, je peux en témoigner. L’intensité des projecteurs est particulièrement forte pour traiter des questions policières ou de sécurité civile. Mais nettement plus faible pour des questions purement municipales. C’est sans doute inévitable. Dans le premier cas, nous sommes plutôt dans l’immédiateté et le spectaculaire, alors que dans le second, il s’agit davantage de durée et d’habituel. Pourtant, sur un territoire aussi vaste et varié que celui du Québec, la qualité de la relation entre le gouvernement et les municipalités est primordiale et ne devrait jamais être tenue pour acquise. Sans un partenariat solide liant les deux, la qualité des services rendus aux citoyens et la vitalité économique et sociale des communautés ne pourront qu’en souffrir.
D’ailleurs, que la relation entre le gouvernement et les municipalités soit vue comme une relation de partenaires est loin de constituer un réflexe naturel au Québec. Combien de fois n’a-t-on pas entendu l’expression « créatures du gouvernement » s’agissant des municipalités ? L’expression, ô combien paternaliste, a malheureusement un fondement juridique ! Les municipalités n’ont la capacité d’agir qu’à l’intérieur du corridor de pouvoirs et responsabilités qui leur sont dévolus en vertu des lois adoptées par l’Assemblée nationale. Au fil du temps, l’enchevêtrement de ces lois a rendu ce couloir non seulement bien étroit, mais y évoluer est aussi extraordinairement complexe. Une bonne partie du travail du ministre des Affaires municipales consiste justement à élaborer des lois dont l’objectif premier est de réparer les failles et incohérences héritées des lois du passé. Dans un monde idéal, il faudrait remettre les compteurs à zéro et reconstruire l’ensemble de l’édifice sur des bases plus modernes. Cependant, les gouvernements n’ont généralement ni le temps ni la patience nécessaires pour s’engager dans cette voie. Il en va de même des municipalités. La plupart du temps, on se contente donc de rénover les parties de l’immeuble qui ont le plus souffert du déficit de maintien.
Pour ma part, j’ai eu la chance d’être ministre des Affaires municipales à un moment charnière où les planètes étaient alignées en faveur d’une rénovation nettement plus ambitieuse que de coutume. Pour utiliser une expression provenant du monde de l’informatique, le fruit était mûr pour un sérieux reformatage des relations entre le gouvernement du Québec et les municipalités. Le premier ministre y croyait, les élus municipaux avaient fait leurs devoirs et mon prédécesseur aux affaires municipales avait signé avec leurs représentants un accord de partenariat ouvrant des chantiers novateurs. À défaut de la grande refondation législative à terme sans doute nécessaire, nous pouvions au moins envisager de donner plus d’oxygène aux élus locaux tout en reconnaissant que ceux-ci sont, au sein des communautés qu’ils représentent, de véritables et légitimes représentants de l’intérêt public.
Grâce à l’étroite collaboration des élus du monde municipal, grâce surtout à la qualité des relations interpersonnelles développées dans cette entreprise, nous avons pu réaliser en un temps record ce qui aurait autrement nécessité de nombreuses années. Ainsi, nous avons pu livrer une politique gouvernementale visant à alléger et simplifier le fardeau administratif des municipalités, une nouvelle stratégie pour assurer l’occupation et la vitalité des territoires, une trilogie de lois sur l’autonomie municipale (loi reconnaissant les municipalités comme des gouvernements de proximité, loi sur le statut de capitale et les pouvoirs de Québec, loi sur le statut de métropole et les pouvoirs de Montréal) et même, une loi recadrant les relations de travail dans le secteur municipal. C’est dans ce contexte que j’ai eu le plaisir et le privilège de connaître Bernard Sévigny.
Sans surprise, ce livre nous raconte les tenants et aboutissants de cette intense période de rénovation. Il n’aurait pu en être autrement puisque Bernard Sévigny en a été l’un des artisans. L’Aquarium municipal est cependant beaucoup plus que cela. C’est le récit d’un homme qui, de 2001 à 2017, s’est totalement engagé en politique municipale dans le but de faire une différence positive dans la vie de ses concitoyens. De la part de l’homme qui a été conseiller municipal, maire et président de l’Union des municipalités du Québec, c’est aussi l’occasion d’un généreux et précieux transfert de connaissances. Comment fonctionne un conseil municipal ? Quels sont les liens entre les élus et les membres de l’administration ? Comment s’élabore le budget ? Comment se prennent les décisions ? Comment fonctionnent les relations avec les paliers de gouvernement provincial et fédéral ? Voilà autant de questions abordées par l’auteur avec autant de pédagogie que de franchise. D’autres ouvrages ont été publiés sur les questions municipales, mais je n’en connais aucun autre ayant su incarner en même temps que disséquer les parties constitutives de la politique municipale. C’est donc dire que l’ouvrage de Bernard Sévigny peut être lu avec différentes lunettes, chacune permettant de porter un regard distinct, mais complémentaire aux autres, sur la vie de la cité.
Pour moi qui en ai connu la dynamique et les exigences, l’ouvrage de Bernard Sévigny me rappelle à quel point l’engagement politique est une aventure humaine. Il est rare que l’on se lance dans cette aventure sans être porté par une forte dose d’idéalisme. On y livre de dures batailles au cours desquelles on subit minimalement des égratignures, quand ce ne sont pas des blessures. La camaraderie y est omniprésente, mais on y retrouve aussi des sentiments moins nobles comme la jalousie, l’envie et parfois même la mesquinerie. On y connaît des moments de grande satisfaction, mais aussi des moments de non moins grande frustration. Il n’y a rien de surprenant à tout cela puisque les hommes et les femmes qui s’engagent en politique sont justement d’abord et avant tout cela, des hommes et des femmes, bien avant d’être des politiciens et des politiciennes. La plus grande satisfaction que l’on peut tirer de l’aventure politique est d’y avoir apporté ses propres pierres à la construction de l’édifice du bien commun.
En janvier 2016, lorsque le premier ministre m’a demandé de prendre la responsabilité des affaires municipales, j’étais certainement surpris. Je lui serai cependant toujours reconnaissant de m’avoir permis de connaître ces hommes et ces femmes qui apportent dans la sphère municipale leurs propres pierres à l’édifice du bien commun. Je garde de ces quelque 33 mois de ma vie le souvenir de tous ces maires, mairesses, conseillers et conseillères, dont j’ai été témoin de l’engagement total et sincère. Ils sont trop nombreux pour que je puisse tous les nommer ici, mais permettez-moi de vous dire que Bernard Sévigny, dont l’ouvrage aussi leur rend hommage, est l’un d’entre eux.
Martin Coiteux
Ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire de janvier 2016 à octobre 2018
Préambule
J e vais vous parler de moi, non par narcissisme, mais pour que vous sachiez qui je suis, ma motivation à jouer le rôle que j’ai joué et dans quelles dispositions je l’ai fait. Il me semble important de camper le personnage, comme Roberto Benigni l’a fait dans la comédie dramatique italienne La vie est belle . Sans le long préambule dépeignant la personnalité du personnage principal (incarné par l’auteur lui-même), il aurait été difficile de comprendre les subtilités de la

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