Au service du Katanga (1904-1908) Mémoires
140 pages
Français

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Description

Apprécié pour l'excellence de ses rapports avec les Africains, René Grauwet, au début de XXe siècle, prend en charge un avant-poste du Katanga occidental où des esclavagistes angolais et des soldats révoltés font régner la terreur. Il y vivra, au cours de la dernière campagne militaire de l'Etat Indépendant du Congo, l'aventure d'une guerre volontairement oubliée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2012
Nombre de lectures 77
EAN13 9782296484092
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AU SERVICE DU KATANGA (1904-1908)
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55989-9
EAN : 9782296559899
René GRAUWET
Vétéran de l’État indépendant du Congo
AU SERVICE DU KATANGA
(1904-1908)
Mémoires
Présenté par André Vleurinck
Édité par Monique Grauwet et André Vleurinck
Écrire l’Afrique
Collection dirigée par Denis Pryen
Romans, récits, témoignages littéraires et sociologiques, cette collection reflète les multiples aspects du quotidien des Africains.
Dernières parutions
Antoine MANSON VIGOU, Journal d’un demandeur d’asile , 2012.
Brigitte KEHRER, Pourdre d’Afrique, 2012.
Patrick Serge BOUTSINDI, Bal des Sapeurs à Bacongo , 2011.
Alice Toulaye SOW, Une illusion généreuse , 2011
Kapashika DIKUYI, Le Camouflet , 2011.
André-Hubert ONANA MFEGE, Le cimetière des immigrants subsahariens , 2011.
José MAMBWINI KIVUILA KIAKU, Le Combat d’un Congolais en exil , 2011.
Aboubacar Eros SISSOKO, Mais qui a tué Sambala ? , 2011.
Gilbert GBESSAYA, La danse du changer-changer au pays des pieds déformés , 2011.
Blommaert KEMPS, Confidences d’un mari désabusé , 2011.
Nacrita LEP-BIBOM, Tourbillons d’émotions , 2011.
Eric DIBAS-FRANCK, Destins maudits , 2011.
Zounga BONGOLO, L’arbre aux mille feuilles , 2011.
Otitié KIRI, Comme il était au commencement , 2011.
Mamadou SY TOUNKARA, Trouble à l'ordre public, 2011.
Liss KIHINDOU, L’expression du métissage dans la littérature africaine. Cheikh Hamidou Kane, Henri Lopes et Ahmadou Kourouma , 2011.
Jacques ATANGANA ATANGANA, Les fourberies d'Essomba , 2011.
Frédéric TRAORE, La guerre des pauvres et le destin de Hassan Guibrilou. La dent de l’aïeule, tome III , 2011.
Avant-propos
Dans l’introduction de ses Mémoires, René Grauwet souligne qu’il n’est pas écrivain. S’il s’excuse de ne pouvoir offrir au lecteur rien qui se puisse comparer aux œuvres d’auteurs célèbres, il présente néanmoins son récit avec deux arguments appréciables :
- la description détaillée de « l’existence au jour le jour des pionniers » d’une époque qu’il nous est difficile d’imaginer.
- l’assurance « d’une sincérité absolue » dans la relation « d’impressions… fidèlement consignées par écrit » .
Déposés au Pavillon Stanley du Musée Royal de l’Afrique Centrale à Tervuren, ces documents paraissent, à ce jour, n’avoir encore fait l’objet d’aucune publication. Les pages suivantes en sont extraites.
Si je n’en ai retenu que la première partie, celle qui concerne son séjour au Katanga de 1904 à 1908, c’est parce qu’elle apporte un éclairage détaillé et précis sur des événements que l’histoire officielle semble ignorer… ou vouloir oublier.
Dans mon enfance à Mutshatsha, le vieux conteur ndembo qui évoquait les légendes de l’épopée lunda, faisait régulièrement allusion à des événements plus récents survenus à l’occasion d’une guerre contre des révoltés, venus du Nord.
Lorsque, plus tard, essayant de connaître l’histoire du pays, celle de la colonisation du Katanga occidental en particulier, j’ai cherché à m’informer, je me suis heurté à l’ignorance et à l’oubli.
Il m’a fallu retrouver les écrits de René Grauwet pour commencer à savoir... et comprendre pourquoi, Blancs ou Noirs, tous ceux qui l’ont connu, le tenaient en si grande estime.
C’est à Madame Patricia Van Schuylenbergh, historienne au Musée Royal d’Afrique Centrale à Tervuren, que nous devons d’avoir retrouvé les Mémoires de René Grauwet, le « bwana Kawe » du vieux conteur ndembo.
Monique Jacques-Grauwet et moi-même lui en sommes profondément reconnaissants.
Mes remerciements s’adressent également à Marie-Madeleine Arnold de l’association « Mémoires du Congo » dont les conseils et encouragements m’ont été précieux, ainsi qu’à mes petits-fils, Grégoire et Bertrand Donnay, pour leur participation à la mise en page de cet ouvrage.
André Vleurinck
Contexte historique
Les Mémoires de René Grauwet s’inscrivent au dernier chapitre du laborieux rattachement du Katanga à l’Etat Indépendant du Congo .
Il n’est pas inutile d’en rappeler les étapes qui s’échelonnent de 1885 à 1907.
1885 : Annexion théorique par voie diplomatique.
1890 : Menaces de submersion par la vague minière venue d’Afrique australe.
1892 : Occupation symbolique des régions minières du Katanga.
1900 : Occupation effective.
1903 : Conquête progressive de l’Ouest. Résistance des esclavagistes angolais. Opposition des révoltés de Luluabourg.
1907 : Dernière campagne de l’Etat Indépendant du Congo.
Annexion diplomatique
Si, à la Conférence de Berlin en 1885 , Léopold II a obtenu la reconnaissance de son Association Internationale du Congo comme puissance souveraine, rien n’y a été formellement établi quant aux limites de ce nouvel Etat.
Un premier pas dans la fixation de ses frontières avait cependant été franchi en septembre 1884, à l’issue d’une correspondance échangée avec le prince de Bismarck. A la carte qui lui avait été soumise et où le Roi proposait un territoire qui n’englobait, ni la zone arabe à l’est du Lualaba, ni le Katanga au sud de la Lukuga, le chancelier, d’abord réticent, avait fini par admettre ces délimitations. Sans doute, par ce geste, voulait-il accéder à la demande du créateur d’un Etat qui, y garantissant une totale liberté commerciale, ouvrait l’Afrique centrale à la civilisation… Une convention confirmant cet accord, avait été signée avec l’Allemagne le 8 novembre 1884.
Le 24 décembre cependant, Léopold II revoit sa carte et y annexe le Katanga. S’appuyant sur le fait que la conférence incluait la totalité du bassin du fleuve Congo dans la zone de liberté commerciale, il s’estime en droit de réclamer cet accroissement en compensation du Niari-Kwilou, territoire qu’il convoitait mais qu’il savait devoir abandonner à la France. Dans l’ignorance où l’on était alors du potentiel minier katangais, le Quai d’Orsay lui concéda cette consolation et l’Allemagne n’y formula aucune objection.
Restait à obtenir l’accord des autres puissances, l’Angleterre en particulier.
Se référant à l’Acte de Berlin dont l’article 10 stipule que « les puissances possessionnées dans la zone d’Afrique centrale couverte par le traité ont la faculté de se proclamer neutres » , le Roi lance alors une « Déclaration de neutralité » du nouvel Etat.Adressé aux puissances étrangères le 1er août 1885, le jour où Léopold II accède à la souveraineté de l’Etat Indépendant, ce document ne manque pas de préciser que : « ce régime s’appliquera au territoire de l’Etat… dans les limites qui résultent des traités successivement conclus… avec l’Allemagne, la France et le Portugal, traités notifiés à la Conférence de Berlin et annexés à ses protocoles et qui sont ainsi déterminées… » .
Suivait alors une description détaillée du dernier tracé frontalier.
Comme le résume l’historien J. Stengers : « Sous couleur d’une déclaration de neutralité, c’était donc essentiellement une notification de ses frontières que le souverain de l’Etat Indépendant adressait aux puissances étrangères ».
Le 1er septembre, l’Angleterre accusait réception, sans observation aucune, de la communication relative aux « limits of the new State of the Congo » . L’explication de cette étonnante acceptation ne devait apparaître que bien plus tard.
En août, le chef de la section africaine du Foreign Office était en congé et son remplaçant, un assistant clerk, avait recouru aux avis d’un cartographe spécialiste de l’Afrique, qui avait été attaché à la délégation britannique à Berlin. Celui-ci, confondant les cartes du bassin du Congo où avaient été précisées les limites de la zone de liberté commerciale, zone reconnue à la Conférence, avec d’autres que faisait circuler Léopold II et où étaient indiquées des frontières telles que souhaitées par le souverain pour son nouvel Etat, cartes dont il n’avait pas été discuté, s’imagina que les limites de l’Etat du Congo avaient été reconnues par l’Acte de Berlin.
D’où, cet acquiescement tacite qui, ultérieurement au Foreign Office , devait être considéré comme « a stupid blunder » !

La vague minière venue d’Afrique australe
Pour autant, cette bévue ne suffirait pas à faire abandonner par l’Angleterre toute visée sur ce Katanga

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