Carnets de guerre et correspondances 1914-1918
308 pages
Français

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Carnets de guerre et correspondances 1914-1918 , livre ebook

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308 pages
Français

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Description

Lucien Murat est incorporé dans le 98e régiment d'infanterie et rejoint les lignes à Ressons-sur-Matz le 8 janvier 1916. À partir de là, chaque jour jusqu'au 12 avril 1917 où il fut porté disparu au combat à l'âge de 21 ans, il note sur de petits carnets son quotidien, son vécu et celui de ses camarades, croquant avec habilité quelques instants de vie. Ce sont ces carnets, ainsi qu'une riche correspondance, qui sont ici présentés.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2013
Nombre de lectures 45
EAN13 9782296513426
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Mémoires du XX e siècle
Déjà parus

Zysla BELLIAT-MORGENSZTERN, La photographie, Pithiviers, 1941. La mémoire de mon père , 2012.
Serge BOUCHET de FAREINS, De l’Ain au Danube, Témoignages de vétérans de la 1 re Armée Française (1944– 1945), 2012.
Gabriel BALIQUE, Saisons de guerre, Notes d’un combattant de la Grande Guerre, 2012.
Jean DUCLOS, Notes de campagne 1914 – 1916 suivies d’un épilogue (1917 – 1925) et commentées par son fils, Louis-Jean Duclos Collectif-Artois 1914/1915, 2012.
Odette ABADI, Terre de détresse. Birkenau – Bergen-Belsen , nouvelle édition, 2012.
Sylvie DOUCHE, Correspondances inédites à des musiciens français. 1914-1918 , 2012.
Michel RIBON, Jours de colère , 2012.
François MARQUIS, Pour un pays d’orangers, Algérie 1959- 2012, 2012
Jacques RONGIER, Ma campagne d’Algérie tomes 1 et 2, 2012.
Michèle FELDMAN, Le Carnet noir, 2012.
Jean-Pierre CÔMES, Algérie, souvenirs d’ombre et de lumière , 2012.
Claude SOUBESTE, Une saison au Tchad , 2012. Paul OLLIER, Algérie mon amour , 2012.
Anita NANDRIS-CUDLA, 20 ans en Sibérie. Souvenirs d’une vie , 2011.
Gilbert BARBIER, Souvenirs d’Allemagne, journal d’un S.T.O , 2011.
Alexandre NICOLAS, Sous le casque de l’armée , 2011.
Dominique CAMUSSO, Cent jours au front en 1915. Un sapeur du Quercy dans les tranchées de Champagne , 2011.
Titre
Lucien Murat




CARNETS DE GUERRE
et correspondances
1914 - 1918


Documents présentés et annotés
par Françoise FIGUS








L’Harmattan
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-28565-8
Dédicace

À mes arrière grands-parents Clémence Moreau et Charles Murat et à leurs enfants


Famille Moreau – Murat
Lucien Murat en haut à droite

À mes enfants Sophie et Anwar
À mes petits-enfants Youmna et Siméon
Avant-propos
Lucien Murat, mon grand-oncle

En 2007, lors du règlement de la succession de ma mère, je découvris dans une boite en carton, une très vieille sacoche de cuir rouge avec trois larges compartiments intérieurs remplis de documents serrés les uns contre les autres..
Se trouvaient là une collection de quatre carnets de la guerre de 1914- 1918, des lettres, dessins, cartes postales, photos, coupures de journaux, cartes routières, le tout en bon état quatre-vingt-dix ans après.
De cette précieuse découverte, je tirai une lettre : elle était adressée à « Ma chère maman », et signée « Lucien ».
Ce fut pour moi une grande surprise. Lucien était mon grand-oncle, et je savais seulement que durant la guerre de 1914-1918, il avait été blessé et porté disparu en 1917.
La sacoche de cuir rouge avait été précieusement gardée par mes arrière-grands-parents, mais surtout elle avait été transmise de Clémence, mon arrière-grand-mère (mère de Lucien) à sa fille Angèle, ma grand-mère, qui elle-même l’avait confiée à sa fille Micheline, ma mère.
Ces passages récurrents de « la sacoche rouge »de mère à fille et de femme à femme, m’interpellèrent amplement, et me fit considérer les documents qu’elle contenait comme un legs que ma grand-mère Angèle, me concédait personnellement.
Il me sembla alors indispensable d’archiver ces écrits, afin de réhabiliter le souvenir de ce jeune homme au vécu très court de soldat - durant la Première Guerre mondiale - entre l’automne 1915 et avril 1917 - ce grand-oncle méconnu de moi et resté muet dans la mémoire familiale.
La lecture de tous ces documents me replongea non seulement dans l’Histoire de la Grande Guerre, mais surtout dans celle de ma famille, du côté maternel.
C’est avec beaucoup d’intérêt et d’émotion que j’entrepris ensuite le travail de transcription la plus fidèle de l’ensemble des quatre carnets, des lettres de Lucien et de ses amis poilus. À travers tous ces documents, je découvris et appris à connaître un jeune homme enthousiaste, poète, habile à croquer quelques instants de vie, sensible, profondément humain malgré ses diverses contradictions et de grande conviction quant à ses choix personnels. De ce grand-oncle, il me reste un seul souvenir marquant. Une parole simplement. Alors que j’étais encore jeune adolescente, ma grand-mère Angèle me dit un jour : « Tu sais, le soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe, c’est peut-être Lucien ». J’appris ainsi par ma grand-mère l’existence de son frère aîné tragiquement disparu. Elle ne put m’en dire plus, sinon que tous deux avaient été très proches dans leurs relations fraternelles.

Le tissu familial

Mes arrière-grands-parents étaient issus chacun de grandes fratries : sept sœurs du côté de mon arrière-grand-mère, née Clémence Moreau, dite « Clémentine »- toutes pourvues d’un métier : chapelière, brodeuse, couturière, etc., - du côté de mon arrière-grand-père, Charles Murat : une sœur et cinq frères.
Tous deux étaient natifs de l’Allier : Clémence de Commentry et Charles de la commune de Durdat-Larequille. Selon la tradition familiale la famille Moreau, nombreuse dans cette région, fut originaire de l’Andalousie.
Clémence et Charles eurent cinq enfants : Lucien l’aîné, puis Angèle, Thérèse décédée de tuberculose à l’âge de 33 ans, Robert, et enfin Jeanne décédée d’une maladie de cœur à l’âge de 30 ans.
Ces deuils à répétition restèrent pour ce couple comme autant de blessures secrètement enfouies en eux. Nulle plainte à donner à voir, le simple fait d’être encore en vie semblait prendre le pas sur la fatalité des événements.
Charles Murat, mineur à Brassac-les-Mines dans le Puy-de-Dôme, s’installa avec sa famille à Auzat-la-Combelle au lieu-dit « Le-saut-du-Loup », au bord de l’Allier. De santé trop fragile pour envisager le travail de mineur, son fils Lucien fut embauché comme comptable aux mines de Brassac.

Lucien Murat

Le 30 octobre 1914, au conseil de révision du canton d’Issoire, on trouve Lucien Murat « un peu faible pour le service armé ».
Pour lui, c’est le découragement.
Quelques jours plus tard, le 3 novembre 1914, presque âgé de 19 ans, il prend la décision de s’engager comme volontaire. Par deux fois il réitère sa demande, le 4 décembre 1914 et le 18 mars 1915. Sans succès.
Quatre textes écrits à cette période, dont le premier La veille du conseil est daté du 29 octobre 1914 et exprime fortement tous ses espoirs d’être enrôlé pour la défense de son pays.
Le 16 décembre 1914, toujours refusé par le conseil de révision il s’adresse à un ami dont il envie la chance de partir servir la France, et le 31 mai 1915 il écrit une lettre à ses camarades, exaltant la revanche de 1870.
La quatrième lettre s’intitule La semaine du départ. Son contenu est enthousiaste : car cette fois, après avoir fourni un consentement de ses parents et un certificat de bonne vie et mœurs, Lucien voit sa demande acceptée. Et c’est apparemment en pleine connaissance de cause qu’il consent à sa destinée, sans doute affermi en cela par le « bourrage de crâne »lié à son époque, mais aussi mû par une conception romantique du héros se sacrifiant pour un idéal. Il n’est pas « inconscient »il ne part pas « la fleur au fusil »en chantant La Marseillaise, et vite « dé-chantant ». Il part au combat de son plein gré, parfaitement conscient des dangers qu’il encourt, désireux de les vivre au jour le jour - jusqu’à en mourir.

L’École et le départ pour le Front

Lucien Murat part faire ses classes à la caserne de Roanne le mercredi 8 septembre 1915, puis à celle de Charlieu où il restera jusqu’au 8 janvier 1916.
Durant ces trois mois, il note chaque jour sur son carnet les différents enseignements théoriques et pratiques de la vie militaire, destinés à faire de lui un bon soldat.
Il semble heureux d’acquérir des connaissances dans ces différentes disciplines, et fier de réussir tout ce qu’il entreprend. Il fait preuve d’un grand enthousiasme. Le 19 octobre 1915, il est nommé chef de table, puis élève-caporal le 22 octobre.
Dans son texte Souvenir de la caserne , il relate avec beaucoup de détails ses efforts pour accomplir les exercices physiques et militaires, et se réjouit des compliments de ses supérieurs. Il est sociable, aime les parties de football, l

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