Celle qui n Osait pas
130 pages
Français

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Celle qui n'Osait pas , livre ebook

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Description

La petite fille qui regardait les autres vivre


Au fil de ces pages, j’ai tenté de tracer les tourments causés par mon tempérament timoré sur mes jeunes années. Depuis ma triste tanière, je contemplais les plus téméraires qui traversaient leurs triomphantes vies. Je subissais tout un tas de traumatisantes turpitudes, en me taisant, tapie dans mes ténèbres. Mon seul tort ? Être transparente et loin d’être aussi turbulente qu’eux. Je n’ai rien oublié... Même si la page est tournée, ma mémoire transporte toujours un tas de tableaux tachetés. J’aurais pu tomber, mais j’ai tenu bon et toutes ces traumatisantes tempêtes m’ont rendue tenace.



En parallèle, le parcours encore plus terriblement troublé d’Elle, ma fille chérie.


J’aimerais que mon témoignage transmette un brin de tolérance envers les enfants qui, comme moi, sont marginalisés par le troupeau, voire harcelés. Il est inadmissible que des jeunes, tenus à l’écart, traqués dans la terreur, deviennent ainsi des victimes, toujours prêts à tituber...


Avec, en filigrane dans ce récit, l’évocation du monde rural des années 1970-1980 en Périgord.


Un ouvrage débordant d'émotions, attachant et humain.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 novembre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782368328668
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Celle qui n’Osait Pas
































La SAS 2C4L - NOMBRE 7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsable de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.

Brigitte Bonidon









Celle qui n’Osait Pas






































Je traîne jour après jour ma timidité,
Sombre et oppressant fardeau,
Pendant que d’autres trônent
Portés par leur lumineuse légèreté…
Notes de l’auteur

En 2019, alors que le mot «   grossophobie   » vient d’entrer dans le dictionnaire, que l’on parle à tout va d’«   homophobie   », de «   xénophobie   » et même parfois que certains de ces propos ou certains de ces actes sont punis par la loi, il demeure un mépris, ancré en profondeur dans notre société dite tolérante, envers une catégorie de personnes et en particulier d’enfants dont le seul tort est d’être nés timides   ! Catégorie non identifiée, non répertoriée, souvent victime de harcèlement scolaire, par définition sous-classe humaine fuyante, car discrète, craintive, voire invisible. Contrairement à ce qu’affirment certains spécialistes, ce trait de caractère enraciné en profondeur chez certains individus est, à mon humble avis, héréditaire et tatoué dans les gênes… J’en suis la survivante preuve, un exemplaire parmi d’autres, rescapé de mille secousses, de tonnes d’humiliations, de misères plus ou moins traumatisantes, porteuse d’indélébiles séquelles imprimées dès l’enfance.
Les timides, les grands timides comme moi-même, les rois de l’observation, de l’écoute, les experts en sensibilité, reclus dans leur monde de silence et d’isolement, les laissés-pour-compte de la société, de la vie festive, bref de la vie tout court, ces extra-terrestres transparents auxquels personne ne fait attention, à qui personne n’adresse la parole en les voyant figés, immobiles, mal dans leur peau. Peu attractifs, ils restent en marge de la société, comme je le suis moi-même, mènent une vie parallèle de façon différente, peu prolixe. Leur fadeur n’intéresse pas les plus extravertis qui les évitent, les ignorent, s’ils ne les piétinent ou ne les écrasent pas par inattention ou manque d’intérêt   !

«   Quand on veut, on peut   !   »   ; je l’ai souvent entendu entre autres formules érigées par et pour les plus audacieux, les teigneux, ceux qui osent tout, ceux qui n’ont peur de rien.

Comment s’épanouir quand le bouton de rose ne parvient pas à éclore, qu’il est emprisonné dans un cocon, coquille apparentée à une cage dorée, terrible toile tendue tout autour de lui, l’emprisonnant, le condamnant à l’isolation, à la solitude de sa terne tanière   ?
Rien n’est fait pour les aider les taiseux, les complexés, les introvertis   ! Dès les premiers apprentissages scolaires, l’oral est mis en valeur, la parole est privilégiée à l’écriture. Soit tu oses parler et tu es considéré, soit tu ne peux le faire et tu es délaissé au seuil des oubliettes des plus osés, des plus extravertis, de ceux qui par la parole t’écraseront de toute façon d’une manière ou d’une autre.
Nous sommes tous différents à la naissance, je ne vous apprends rien. Certains semblent plus favorisés que d’autres de par leur physique ou leur caractère. Certains n’ont peur de rien, d’autres ont peur de tout. Certains osent tout, d’autres n’osent rien du tout.
J’appartiens à cette deuxième catégorie.
À celle qui se terre, n’ose pas bouger le petit doigt de peur de se faire remarquer.
À celle qui n’a jamais rien à dire à l’oral.
À celle qui n’intéresse pas les autres.
À celle qui survit plus qu’elle ne vit.
À celle qui regarde les autres vivre.
À celle qui se fait monter sur les pieds sans réagir.
À celle qui se fait insulter sans mot dire de la part des enseignants tout comme des autres élèves.
À celle qui subit au quotidien une forme de violence sans nom, voilée, sous-jacente, perverse et chronique.
Avant-propos
Certains véhiculent leur joie de vivre, d’autres leur inébranlable besoin de raconter des anecdotes, moi je trimbale le fardeau de ma lancinante timidité…
Au fil de ces quelques pages, j’ai tenté de transcrire mes souvenirs scolaires parfois douloureux. Tout au long de ce témoignage tristement teinté par ma terrible timidité qui m’a toujours torturée et qui me torture encore tant, j’ai tenté de décrire mon itinéraire tourmenté   ; parfois triste, souvent troublé, peu tranquille contrairement à la vision extérieure que l’on pourrait à première vue discerner   ! Transporter le tentaculaire fardeau de ce tempérament craintif et angoissé est loin d’être de tout repos   !
Je vais tenter de transcrire mon parcours de timide maladive, de timide téméraire, de timide endurcie, de timide têtue et sensible à fleur de peau.
Alors que les autres recueillaient les doux rayons vivifiants du soleil, avançant sur une large et lumineuse avenue, je devais tenter de me frayer un sinueux passage sur un sentier caillouteux et abrupt au milieu des brumes opaques d’un épais brouillard qui ne parvenait pas à se dissiper. Lourde enveloppe ténébreuse qui s’attardait sur mon corps et mon âme, semblant s’y éterniser, posant une chape de plomb sur ma vie en pointillés. Qui pouvait donc comprendre, qui pouvait donc me comprendre   ? Pas grand monde   !

Je me souviens bien de mon parcours scolaire même si je ne cesse d’en éloigner le souvenir, si je tente d’en proscrire les longues heures les plus pénibles… Mais mon inoxydable mémoire ne me lâche pas si facilement. Au contraire elle s’obstine, se colle aux parois aimantées de mon cerveau, me rapportant quantité d’images bigarrées que j’aimerais pouvoir balayer d’un simple geste de la main. Ces clichés démodés par des décennies d’événements qui se sont juxtaposés, ressurgissent toujours comme pour hanter mes nuits, endeuiller mes journées ensoleillées, poser un poids supplémentaire inopportun sur mes frêles épaules déjà endolories. Ce fardeau que je traîne, je me devais de le tracer noir sur blanc, en reconstituer les indélébiles signatures que ses sombres tentacules ont tatouées sur ma vie ternie. S’il pouvait poser un brin d’humanité sur ce monde extérieur glacial et moqueur pour ces personnes qui, comme moi, portent en elles cette cargaison mêlant appréhension, honte, peur de mal faire, de déranger ou de tituber…
Je vais sembler narcissique en parlant de la personne que je connais le mieux et avec laquelle je dois cohabiter en permanence. Même si je ne suis pas toujours en accord avec elle. Je ne suis pas toujours très tendre avec mon moi-même, je le suis même rarement : «   Tu es trop nulle   », «   Tu es si maladroite   », «   Tu aurais dû répondre ça   », «   Pourquoi tu n’as pas répliqué   ?   », «   Et zut   ! Si t’y avais pensé, t’aurais dû ajouter…   » Une voix omniprésente ne cesse de me murmurer cela à l’oreille. Pas facile d’être moi-même. Pas simple d’être soi-même en général. Même si certains ont l’aubaine de se percevoir à travers un miroir enjoliveur. Le mien ne l’est point, ô non pas du tout, il est même sévère à mon égard   ! C’est pour cela que j’avance, que je poursuis mon chemin malgré les embruns, les épines, les orages et les coups.
Comment décrire cette tenace timidité qui me tenaillait, me torturait depuis mes plus lointains souvenirs   ? Je sentais que je n’étais pas comme les autres, que je parlais moins, que je suivais, que je n’étais pas à l’aise avec mon corps, pas à l’aise dans mes chaussures, pas plus à l’aise en face d’un élève du même âge qu’en face d’un adulte qu’il soit professeur ou voisin, que je restais muette alors que les autres papotaient, plaisantaient, riaient. Je me sentais différente et je l’étais aussi à travers les yeux des autres. Nous savons tous que les enfants ne sont pas tendres entre eux, ils ne se font pas de cadeaux   ! J’allais en faire les frais pendant mon enfance, pendant mon adolescence, pendant ma jeune vie d’adulte, et aussi plus tard…
Peut-on se métamorphoser, au fil des années et des décennies   ? Peut-on guérir de cette maladive timidité   ? Oh j’entends d’ici certaines personnes affirmer «   Oui, je m’en suis sorti, moi, à force de courage et de témérité   !   », «   Quand on veut, on peut   »   ! Oui, j’entends bien, mais il y a des degrés dans la timidité comme pour tout le reste. Certains ou certaines diront «   Moi aussi j’étais très timide et cela ne m’a pas empêché de poursuivre des études…   ». Je pourrais leur répliquer «   D’après ce que vous décrivez, votre timidité ne s’avérait pas aussi handicapante que la mienne   !   ». Simple timidité de jeunesse passagère   ? Ce serait trop beau   ! Du moins dans mon cas, il s’agissait d’un mal beaucoup plus profond, plus férocement ancré   !
Je pense avoir été la plus timide de mon école primaire puis la plus timide de mon collège et ensuite la plus timide de mon lycée   ! Or il y en avait des élèves au lycée   ! Aux alentours d’un millier   ! Peut-être y ai-je même battu le record de l’élève la plus timide de tous les temps   ! Triste record   ! Seuls les autres élèves et les professeurs pourraient en témoigner, ce n’est pas moi qui peux l’affirmer, je ne suis pas la mieux placée même si j’ai d’intimes convictions. Comment survivre ainsi dans cette jungle scolaire, sociale, professionnelle, comment se faire une place (au soleil de préférence) quand on a peur de s’affirmer, quand on n’est pas sûre de soi   ? Comment ne pas se faire marcher sur les pieds   ? Comment apprendre à réagir, à résister, à rester debout malg

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