De l'autre côté de l'arc-en-ciel

Magdalena Nawrocki

Description

Début des années 1980. à l’Est, le communisme, les files d’attente dans les commerces, la vie dépouillée et précaire, le climat politique vicié. à l’Ouest, les magasins achalandés, la foule bigarrée et bavarde, les formes exubérantes que prend la nourriture. Sauter par-dessus le rideau de fer, atterrir à Paris pour y démarrer une nouvelle existence, c’est donc connaître, premièrement, l’ivresse, l’hébétude. C’est avancer déboussolée, hagarde, mais aussi inquiète dans un environnement dont on ne connaît rien, qu’il faut apprivoiser, où la communication avec autrui demeure en suspens… Immigrer à Paris procure ainsi tous les symptômes, grisants et périlleux, du vertige, d’autant plus lorsque l’on est une jeune mère sur le point d’accoucher de son second enfant, loin d’imaginer que le début du rêve est sur le point de tourner au cauchemar… Situé dans cet intervalle de temps où l’immigré a quitté son pays sans vraiment prendre racine sur sa terre d’accueil, De l’autre côté de l’arc-en-ciel est le lieu où les attentes futures se voient pulvérisées par le drame familial. Autobiographie qui fait focus sur les premiers mois passés en France par une Polonaise et les siens, ce texte rend compte, non sans quelques éclats de rage et une sourde mélancolie, des difficultés de l’arrivée en terre d’accueil.

Informations

• Publié par: publibook
• Nombre de lectures: 16
• EAN13: 9782748352658
• Langue: Français

Extrait

De l’autre côté de l’arc-en-ciel

Magdalena Nawrocki De l’autre côté de l’arc-en-ciel

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À Odile et Jean, mes amis français, grâce à qui ma vie à l’étranger est devenue supportable et même quelquefois heureuse.

Cher Lecteur, En 1981, j’étais parmi les nombreux Polonais qui quit- taient leur pays pour chercher une nouvelle vie à l’étranger. Nous avons atterri à Paris en août 1981. C’était le moment le plus dramatique de notre vie. En cette année inoubliable, quelques mois avant l’instauration de la loi martiale, à la hâte, en pressentant une catastrophe qui de- vait arriver, mon mari est parti en premier et peu de temps après, je l’ai suivi moi-même dans le neuvième mois de grossesse, avec un enfant de cinq ans. Aujourd’hui c’est déjà de l’Histoire. Le 13 décembre 1981 la loi martiale a été proclamée par le général Jaru- zelski. Des patrouilles de l’armée dans les rues de Varsovie, des chars, des barricades. Une ambiance de me- nace, d’horreur. Cette situation allait durer plusieurs années. Moi, j’étais déjà à l’étranger. J’ai décrit ces événements, ou plutôt l’atmosphère de cette époque. Mon livre devait être une sorte de mémoire pour ma famille et pour le cercle de nos amis les plus pro- ches. En même temps, c’était pour moi, pour ainsi dire, une forme de psychothérapie ayant pour but de me débar- rasser du poids trop douloureux des sentiments qui allaient aboutir inévitablement à la dépression. Ami lecteur, je te confie mon récit très personnel et subjectif qui contient beaucoup d’observations et de des- criptions des événements typiques de la vie des immigrés, ainsi que de nombreuses parenthèses et des réflexions ca- ractéristiques pour les Polonais qui ont vécu dans le pays pendant ces difficiles années soixante-dix. C’est aussi une

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histoire où tu trouveras peut-être tes propres vécus, tes sentiments ; tu te plongeras dans tes souvenirs, tu réfléchi- ras sur ton sort. Tu m’accompagneras dans ma mémoire. Je compte beaucoup sur cela.

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