Et tu le raconteras à tes enfants
119 pages
Français

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Description

L’opération de sauvetage des enfants nécessita le travail de plusieurs associations : des organisations juives et chrétiennes, avec des éducateurs et des travailleurs sociaux, ont agi pour sauver les enfants juifs des griffes des nazis et des collaborateurs français. Haya a été sollicitée, pendant des années, pour raconter son histoire, lors des commémorations de « la Shoah et de l’héroïsme ». Elle parlait de son enfance, de sa famille abandonnée dans la panique du départ en France. Elle racontait comment, restée seule avec son frère, elle avait échappé aux poursuites, comment elle était parvenue en Palestine sous mandat britannique. Elle a construit une nouvelle vie et une famille, au kibboutz Shloukhot.
Ce livre, écrit du point de vue d’une enfant de douze ans, intéressera toutes les générations. Le travail d’écriture a permis à l’auteur
d’exprimer les sensations et la compréhension d’événements enfouis dans la mémoire, et de rendre compte de tout ce qu’elle avait éprouvé
à cette époque.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 août 2019
Nombre de lectures 5
EAN13 9782304047837
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Haya Armon-Spielmann
Et tu le raconteras à tes enfants
Itinéraire de deux enfants juifs pendant les années noires
Préface de Katy Hazan
é ditions Le Manuscrit
Paris


Titre hébreu original : enout ou’pdout (Souffrance et Délivrance)
Traduit de l’hébreu par Ariella Cohen, avec le concours de : Sophie Colençon, Estelle Coquet, Lionel Ferrière, Liliane Lévy, Henri Saya, Irène Saya.
ISBN 9782304047837
© Août 2019
La publication de cet ouvrage a été soutenue par :
La Fondation pour la Mémoire de la Shoah
La Fondation Pierre et Jeanne Spiegel
L’Association Bible et culture


À la mémoire de mes parents Yehuda Shabtaï et Rachel Roza, de mon grand-père et de ma grand-mère, de mes oncles et tantes exterminés à Auschwitz.
Que leur âme soit reliée au faisceau des vivants ! 1


1 Formule rituelle en hommage aux défunts.


Avant-propos
Histoire d’une traduction
La traduction du livre de Haya-Hélène Armon-Spielmann 1 de l’hébreu en français, a été, pour nous tous, une aventure collective, une découverte inattendue et émouvante.
À notre connaissance, peu de témoignages d’enfants juifs rescapés évoquent la traque d’une famille de façon aussi complète. Son récit couvre la période de 1934 à 1948 et au-delà. La rafle du 26 août 1942, effectuée par le gouvernement de Vichy en zone dite « libre », en est le moment crucial. Les parents d’Hélène et Paul sont déportés ; les enfants sont sauvés grâce à une chaîne exemplaire de solidarités.
Le lien qui unit Haya à son frère est lui aussi exemplaire. Voilà qui donne à ce livre une belle valeur humaine.
Issue d’une famille pratiquante, Hélène nous fait connaître tout d’abord certains rituels juifs, peu familiers au lecteur français. Le récit de Haya suit le parcours de sa famille et les sauvetages avec une précision rare. Le destin des orphelins de la Shoah, à la fin de la guerre, est assez peu connu.
Celui des deux enfants lorsqu’ils sont recueillis dans ce qui deviendra l’État d’Israël, est marquant et historique ; cet aspect du récit est le plus méconnu des lecteurs français ; il donne à ce livre de mémoire et d’histoire une dimension actuelle et permet d’inscrire une histoire familiale dans la grande histoire du vingtième siècle et jusqu’à nos jours.
C’est Estelle Coquet qui est à l’origine de la découverte du livre de Haya. Elle écrit :
« En 2011, lors d’un premier voyage en Israël avec l’association Bible et Culture de Mulhouse, j’ai rencontré Madame Haya Armon, qui nous a parlé de son parcours extraordinaire. J’ai de suite sympathisé avec elle, nous avons longuement discuté et elle m’a ensuite confié son témoignage sous la forme d’un beau livre en hébreu relié avec des photos.
Elle aurait souhaité que son livre puisse, un jour, être traduit en français, afin que les descendants de ses bienfaiteurs puissent connaître son histoire, notamment la famille de Germaine Chesneau, proclamée « Juste » en décembre 1969, pour avoir caché bon nombre d’enfants juifs au château de Peyrins dans la Drôme. Haya Armon avait elle-même fait les démarches pour que Germaine Chesneau soit reconnue “Juste parmi les nations 2 ” par Yad Vashem.
Elle est toujours restée en contact avec Andrée Vignard-Chesneau, sa fille, qui a le même âge qu’elle et avec qui elle s’était liée d’amitié, adolescente. J’ai moi-même eu la chance de rencontrer Andrée Vignard-Chesneau, au château de Peyrins, avec Lionel Ferrière. La visite de ces lieux chargés d’histoire, qui ont permis de sauver pas moins de 130 enfants juifs des griffes des nazis, a été très émouvante. 3
Lionel Ferrière, enseignant relais auprès des Archives, collecte des informations sur les années 1937 – 1948 dans la région. C’est donc dans ce cadre qu’il est entré en contact avec la famille Chesneau, propriétaire du château de Peyrins, au moment des vœux du nouvel an, en 2013. Andrée Vignard-Chesneau lui a transmis les coordonnées de Haya Armon, en Israël, et c’est elle qui a fini par donner mes coordonnées à Lionel Ferrière, puisque je possédais un exemplaire du livre écrit en hébreu. »
Lionel Ferrière est en effet le deuxième maillon de notre chaîne. Il écrit :
« Comme Romanais, j’ai étudié les flux de réfugiés, d’expulsés et de traqués. Je me demandais qui étaient ces « bonnes gens », souvent peu aisées, qui les avaient accueillis. Leurs noms sont souvent oubliés, et leurs tombes parfois abandonnées. Ce texte souligne et rappelle leur importance dans le sauvetage des vies mais aussi l’honneur de notre nation.
Comme historien, j’ai aimé que, de contacts en contacts, nous constituions une équipe mobilisée devant le cadeau qu’est ce témoignage. Cette publication est la somme des compétences personnelles diverses et du don de temps. »
Bien évidemment pour s’engager dans un travail aussi important, il fallait que ce livre résonne pour chacun d’entre nous. Et de façon différente puisque nos histoires personnelles sont diverses.
Pour sa part, Lionel écrit :
« Comme père, ce livre m’aide à comprendre le quotidien d’enfants cachés. Comme le livre n’était pas destiné à l’édition, l’auteure n’a pas accentué les moments tragiques, ni gommé l’anecdotique. Il est riche de tendresse. L’épisode de la traversée des Pyrénées et l’anecdote des vers à soie sont des moments touchants. Insouciants et forts, nos enfants doivent affronter les réalités du monde des adultes.
Comme citoyen, j’ai cherché de l’aide pour publier ce récit ; j’ai contacté pendant deux ans, plusieurs fois, toutes les collectivités locales et les élus en lien avec le récit, toutes les institutions, musées, consulats, associations, etc... en lien avec la vie d’une jeune belge juive, orpheline de la Shoah, qui a traversé la France et séjourné sur notre territoire.
J’ai compris, avec ces non-réponses, que le devoir de mémoire est essentiellement une posture ou un emploi. Je remercie les fondations qui ont permis l’édition. Elles ont agi quand d’autres communiquent… »
Plusieurs d’entre nous ont un lien familial direct avec le génocide des Juifs. Leurs parents, arrivés en France dans l’entre-deux guerres, ont été persécutés sous le régime de Vichy ; la plus grande partie de leurs familles fut assassinée pendant la Shoah dans plusieurs pays d’Europe de l’Est.
Le lien avec Israël en construction est aussi un élément important de leur intérêt pour ce livre : quelques membres de leurs familles, conscients de la montée de l’antisémitisme, avaient quitté l’Europe pour la Palestine avant la guerre ; sous le mandat britannique, ils ont connu la même situation que Haya : il fallait à la fois « casser des cailloux » pour construire les routes et lutter contre les Anglais ; ceux-ci, désireux de se concilier le monde arabe, freinaient l’installation du Foyer national juif dont ils avaient été pourtant les initiateurs en 1917, avec la déclaration Balfour
Pour nous tous, c’est le lien à la France, celle dont nous sommes fiers, celle des sauveurs, qui fut déterminant.
Le travail en équipe des traducteurs 4
Ariella Cohen, qui connait bien l’hébreu, a traduit le livre. À plusieurs reprises, elle a rendu visite à Haya dans son kibboutz lors de ses séjours en Israël, ce qui lui a permis de recueillir des informations complémentaires.
Irène Saya était en relation avec le Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère depuis de nombreuses années ; son directeur, Olivier Cogne, à qui Lionel Ferrière avait demandé de l’aide, la sollicita. Elle réalisa que, par delà le récit d’une vie, le livre de Haya avait un grand intérêt historique et pédagogique. Des notes explicatives étaient nécessaires ainsi qu’une bibliographie.
Sophie Colençon, Liliane Lévy, Irène et Henri Saya ont travaillé et retravaillé la traduction d’Ariella, afin d’expliciter les éléments d’une culture qui n’est pas toujours familière.
Un merci tout particulier à Sophie qui a transcrit le texte qu’Henri avait enregistré pendant plus d’un an lorsqu’Ariella traduisait. Informaticien, Henri a travaillé à une présentation quasi professionnelle du livre avec Lionel à qui l’on doit les cartes graphiques, la chronologie, l’arbre généalogique, et l’annexe sur Viviers-sur-Rhône.
Une traduction n’est pas du mot à mot et il fallut le talent littéraire de Liliane pour affiner la traduction.
Il faut trouver un éditeur !
Toute l’équipe a participé à la recherche d’un éditeur qui accepte le projet d’une équipe de sept personnes entièrement bénévoles. Haya vit au kibboutz, et, dans un kibboutz, l’argent n’existe pas. Notre éditeur devait donc prendre quelques risques politiques et financiers.
Ce fut le cas des éditions Le Manuscrit que nous remercions tout particulièrement.
Les bénéfices iront à l’Œuvre de Secours aux Enfants, qui fut la cheville ouvrière du sauvetage d’Hélène et Paul Spielmann comme l’explique Katy Hazan dans sa belle préface.
Nous remercions, pour leur aide et leur témoignage, Mmes Vignard-Chesneau et Ferrero-Chesneau, Mrs. Cogne, Ozil, Darrieux, le personnel de l’OSE et du Musée de la Résistance et de la Déportation à Le Teil (07), nos premiers lecteurs pour leurs remarques judicieuses 5 .
Nous remercions les donateurs 6 .
La Fondation pour la Mémoire de la Shoah a vu le jour après le discours de Jacques Chirac en 1995 reconnaissant la responsabilité de la France ; elle a été créée avec l’argent spolié des déportés juifs qui dormait dans la Caisse des Dépôts et Consignations. Simone Veil fut la première présidente de la FMS.
Le dernier mot revient à Estelle qui écrit ce que nous ressentons tous :
« C’est donc après un long parcours, au hasard des rencontres, que ce projet a pu se réaliser. Il était très important de pouvoir concrétiser un des rêves de Haya : remercier toutes ces personnes qui ont lutté, chacune à sa façon, contre la barbarie… »


1 On trouve le nom de

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