Heureusement, c était la saison des papayes
106 pages
Français

Heureusement, c'était la saison des papayes , livre ebook

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106 pages
Français

Description

Faisant suite aux deux précédents romans de Jean-Marie Touré, ce texte couvre la période allant du retour de l'auteur à Famanko-Mosquée à la venue au monde de son premier fils. Il narre aussi le récit du retour d'un des amis de l'auteur qui rentre d'une longue pérégrination.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2012
Nombre de lectures 162
EAN13 9782296510524
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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JeanMarie Touré
HEUREUSEMENT, C’ÉTAIT LA SAISON DES PAPAYES
Heureusement, c’était la saison des papayes
Jean-Marie Touré
Heureusement,
c’était la saison des papayes
Du même auteur, chez L’Harmattan La bataille des deux coqs, 2005 Le lion et l’homme, 2005 Un enfant des Isles, 2006 La fascination des étoiles, 2010 © L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-336-00114-2 EAN : 9782336001142
Sommaire
I - Retour à Famanco-Mosquée.......................................... 7II - Retour de l’enfant prodigue ....................................... 43III - Mon déménagement au bloc A des professeurs de Donka................................................. 57IV - La perspective du mariage........................................ 63V - L’ordination épiscopale de mon ami et condisciple .. 89VI - La naissance de Michou ........................................... 93
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I Retour à Famanco-Mosquée
Revenu de Galaw, je débarquai tout naturellement chez le frère Momodou Bangoura, dans la concession du vieux Kerfalla de Maliguiagbé. Yari, ma belle-sœur, qui avait quelques appréhensions quant à l’issue de mon séjour à Galaw, fut heureuse de constater que mon corps ne portait aucun stigmate susceptible de rappeler le souvenir d’un harcèlement occulte dont j’aurais pu être l’objet de la part du « Général » outré par le fait que j’avais eu l’outrecuidance de marcher sur ses plates-bandes dans cette guerre sourde qui nous avait opposés dans « l’affaire Zaïna ». Joseph Soumah, Papa Thiany, Bamous et Charles Soumah, l’un des enfants de Tonton Ousmane Richard, m’accueillirent à nouveau dans la maison de leur cousin Mohamed Kaba. J’y passai la nuit, sans me soucier, à l’époque de me trouver « un « chez moi » où je vivrais en toute autonomie. Mais cette hospitalité ne fut que de courte durée. En fait, un dimanche, pendant que je faisais ma lessive, Papa Thiany vint m’annoncer que « le cousin Mohamed Kaba n’entendait plus m’assurer le gîte » Toujours à ma lessive, je me demandai où j’allais reposer ma tête pour la nuit à venir puisque j’étais devenu subitement un S.D.F. Aussitôt je conçus l’idée de retrouver dans le quartier la concession censée abriter un de mes condisciples célibataire. Ceci m’amena à aller frapper à la porte de « la famille Sire Laye Conté ». J’y retrouvai Espagnol (Mamadouba Sylla) déjà marié et
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F.Cissé, par bonheur encore célibataire, mais déjà fiancé à celle qui allait finir par devenir son épouse (M. Souaré). F. Cissé informé de mon infortune m’ouvrit, sans façon, la porte de sa chambre jusqu’au jour où je pus disposer, grâce à son entremise et à celle d’Espagnol, d’un salon- chambre. J’acquis ainsi, moi aussi, mon autonomie au titre du logement. Je disposais désormais d’un trousseau de clés pour entrer et sortir de mon « chez moi », sans le moindre problème. Cumulativement à mes fonctions de professeur chargé du cours de Linguistique à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’I.P.GAN., je m’occupais du Service de la Documentation au Secrétariat d’État à l’Idéologie et à l’Information, sous la houlette du Camarade Louis Béhanzin devenu depuis peu Senaïnon Béhanzin. Comme professeur, j’assurais avec plus ou moins de bonheur les cours de Linguistique Générale et d’Étude descriptive du Sosso inspirée des travaux de Maurice Houis. Leur neutralité, sur le plan idéologique, me mettait à l’abri de toute suspicion tendancieuse. Pour cette raison, j’avais préféré mettre en stand by mon amour, c’est peu dire, ma passion pour l’enseignement des Lettres. Et comme dans ce domaine tout peut être sujet à caution, je crus devoir mettre une bride à cette passion pour ne pas avoir à m’expliquer sur la teneur de tel ou tel texte que j’aurais pu donner à mes étudiants comme thème de réflexion. Et toujours comme prof, je me mis à encadrer des travaux de Mémoires de fin d’études supérieures et à participer aux jurys de soutenance. Mais la minutie avec laquelle je lisais les Mémoires, la pertinence de certaines de mes analyses désarçonnaient presque infailliblement toutes celles et tous ceux qui devaient débrouiller l’écheveau apparemment complexe de la sagacité de certaines de mes questions. Le drame dans cette affaire,
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c’est que par la suite certains étudiants ou étudiantes s’arrangeaient pour ne pas m’informer que j’étais membre de leur jury. Il me souvient, par exemple, qu’au cours de la soutenance d’une étudiante dont je tairai le nom par respect pour sa descendance, un de ses supporters avait eu le toupet de se lever et de me dire que je n’avais pas le droit de monopoliser la parole parce que manifestement, mes questions avaient réussi à assommer littéralement l’impétrante qui ne savait plus à quelle sainte se vouer.
Heureusement, le Président du jury, le Dr Sikhé Camara, avait réussi à remettre tranquillement à sa place cette espèce d’énergumène survolté. Le père de la candidate, plus qu’assuré du « naufrage » de sa fille, avait cru devoir s’en aller annoncer à son épouse que, du côté de Poly, il n’y avait rien à espérer pour leur fille. D’ailleurs, cet homme s’était vanté de m’avoir offert l’hospitalité à Galaw quand il y servait avec le Gouverneur M.B. Diakhaby mais ceci ne correspondait pas du tout à la vérité. Je sais que le problème de mon hébergement avait été, un soir, à l’ordre du jour dans le bureau de ce Gouverneur… Et l’un de ses collaborateurs que l’on avait surnommé à Fabo « Al Bella », je ne sais pourquoi, avait fait la promesse de me trouver un matelas. Mais il n’eut pas l’honnêteté d’honorer sa promesse, le lendemain, quand j’allai la lui rappeler dans son bureau. Son argument : il ne disposait pas lui-même d’assez de matelas pour ses propres enfants obligés certains de dormir à même les nattes. Je ne pouvais pas comprendre qu’un adulte à qui l’on n’avait rien demandé n’ait pas été fidèle à sa parole. Je ferme cette parenthèse pour ouvrir le chapitre de l’Académie des Langues.
Elle avait à sa tête G. Loudouamou. Elle comprenait huit commissions correspondant aux huit langues retenues. Elles étaient chargées d’élaborer des lexiques bilingues et des grammaires. Je vais donc me retrouver dans la
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