Inceste
60 pages
Français

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Description

Dans ce livre, je vous raconte mon histoire, sans négliger aucun détail des évènements que j’ai vécus. Vous aurez droit aux VRAIES paroles dites par mon abuseur, mon père, lorsque je devais vivre ces situations d’agressions.
Vous verrez aussi de quelle façon je m’en suis sortie. Ce témoignage est certainement un bon outil qui donnera espoir et force aux victimes d’inceste. Même les gens qui n’ont pas vécu personnellement de tels sévices en sortiront avec une meilleure compréhension du problème mental qui habite la tête d’un abuseur.
Que vous ayez été victime ou non de tels actes, vous vous sentirez certainement interpellé par ce témoignage. Nous connaissons probablement tous une victime ou un abuseur, car rares sont les familles qui n’ont pas une histoire de ce genre à raconter.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 mars 2020
Nombre de lectures 10
EAN13 9782897753290
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Témoignage
 
 
 
 
 
 
 
Inceste
 
 
 
 
 
 
 
 
Anne Potvin
 
 
 
Inceste
 
 
 
 
 

Bébé Anne, espiègle et enjouée j’étais. Loin de moi l’idée de savoir ce que l’avenir me réservait.
 
 
Introduction
 
D évoiler qu’on est victime d’inceste n’est pas une mince tâche, beaucoup n’en parleront jamais, enfouissant ce secret au plus profond d’eux, jusque dans leur tombe. Garder un tel évènement en soi a une incidence directe sur sa vie future. Nombre d’obstacles et de craintes se dresseront devant soi, puisque ce mal est toujours au fond de nous. Cette peur et ce souvenir, qui sont prêts à jaillir comme un volcan en tout temps.
Pourquoi ai-je dû vivre tout ça ? Je devrais peut-être dire plutôt, pourquoi ai-je dû endurer tout ça ? Je chercherai toute ma vie à comprendre, mais je sais très bien que la vérité est qu’il n’y a rien à comprendre. Puisque les gestes commis ne viennent pas de moi. Le seul coupable est la libido, la jouissance, les hormones et le mental de l’être qui a commis l’inceste. Tout ce qui compte pour ces agresseurs est leur propre bien. Puisque ça leur apporte un bien énorme, il n’y a rien de mal. Et ce, même pour la personne qui subit les actes. Ils croient réellement propager le bonheur en commettant ces gestes. Si c’est bon pour eux, ça l’est forcément pour l’autre.
Pour tous ceux qui subissent l’inceste, il faut comprendre qu’à la base le lien familial qui vous lie à votre agresseur, qu’il soit père, mère, frère et/ou sœur n’a aucune importance à leurs yeux. Ce lien est même renforci dans leurs idées et leur intention, car il est tout à fait normal de se faire du bien en famille, on est censé s’aimer, et ce, de toutes les façons, selon eux bien sûr. Les risques d’attraper des maladies transmises sexuellement sont minimes, toujours selon leur dire. Voilà leurs manières de penser et j’ose espérer que c’est une façon de se déculpabiliser de ces gestes qu’ils commettent, puisque dans le fond, ils savent surement qu’il cause du tort à leur victime.
J’ai décidé de vous partager mon histoire d’inceste pour plusieurs raisons. Vous n’êtes pas seul, loin de là. Ce sujet est encore tabou même de nos jours. Il faut en parler, cesser de se sentir coupable. Non, nous n’avons pas couru après, comme l’agresseur se plaît à dire pour sa défense. Oui, c’est possible de s’en sortir malgré tout, et d’avoir une belle vie par la suite.
Ne pas sombrer dans la dépression n’est pas une mince tâche, car il est facile de se laisser mourir à petit feu, il suffit de ne faire aucun effort. Voilà pourquoi j’ai décidé de vous raconter mon vécu, il sera surement aussi un outil d’avancement dans votre processus de guérison, je parle ici pour ceux et celles qui ont vécu cela et pour les autres, cela pourra peut-être vous aider à comprendre comment un agresseur pense dans sa tête. Vous ne l’avez peut-être pas vécu directement, mais rares sont les familles qui n’ont pas une histoire de ce genre à raconter.

 
 
Maman est partie
 
J ’avais cinq ans, mon frère sept, maman faisait ses valises, elle partait et revenait. Je ne comprenais pas à cet âge ce qui se passait, mon frère, lui, étant plus vieux, le savait. Moi, tout ce dont je me souviens de ce temps-là est qu’il était plaisant d’aller visiter maman là où il y avait un autre monsieur joli et souriant. Mais le plus attirant pour moi à cet endroit était le gros chien roux à grandes oreilles tombantes. C’était un chien de race setter irlandais, il s’appelait Brutusse. Je l’adorais, j’adorais tous les animaux, une maniaque même, j’étais une petite fille remplie d’amour à donner, surtout à ces petites bêtes qui ne désirent que ça.
Je vivais le moment présent et jamais je ne me suis rendu compte que maman était partie de la maison, pour toujours, du moins je ne m’en souviens guère. Plus tard, étant plus vieille, j’ai su et compris les raisons de son départ. Mon père était un éternel jeune homme qui aimait les sorties avec ses frères et amis, la boisson était son meilleur ami. Il laissait toujours maman seule à la maison avec toutes les responsabilités d’élever deux enfants en bas âge. Elle a fini par trouver ça lourd et pénible, étant elle-même très jeune.
Elle a dû grandir et devenir responsable d’un coup, lorsqu’elle est tombée enceinte de mon frère, à quinze ans, elle est devenue mère pour la première fois et deux ans plus tard, c’était moi qui montrais le bout de mon nez. Mon père, lui, était beaucoup plus vieux qu’elle. L’écart d’âge entre les deux était de quatorze ans, ce qui était mal compris dans ce temps-là. Ils ont dû se marier très vite afin de faire taire ne serait-ce qu’un peu le bavardage des gens.
Un jour, elle en a eu assez de cette vie. Elle décida donc de lui montrer ce que c’était d’être toujours enfermé à la maison avec des enfants. Elle partit, en nous laissant avec lui. Elle avait rencontré un homme joli et souriant, il s’appelait Bernard.
À partir de ce moment, mon père n’a pas eu d’autres choix que de s’occuper de nous. Incapable de devenir sage et responsable, sa solution a été de nous amener partout avec lui. Si la fête était chez grand-mère, là où restaient la plupart de ses frères, c’est là qu’on allait. Mon père avait onze frères et une sœur, il ne vivait pas tous sous le même toit, mais plus de la moitié y était encore, même rendus adultes.
La bière était au rendez-vous, la musique avec les disques de chansons western ou des films pornos, parfois même. Lorsque c’était les jours de films pornos, ils avaient tous l’air d’un gang de chiens salivant devant un os. Ils ne voyaient plus rien autour d’eux, la vie n’existait plus dans la maison, ils avaient tous les yeux rivés sur la télévision. Nous, on a toujours vu ça, alors on en faisait même plus de cas. Eux, ils se foutaient qu’il y ait des enfants dans la maison, ils étaient tellement concentrés sur leurs films que je pense même qu’ils en oubliaient notre présence. On pouvait faire ce qu’on voulait, personne ne nous aurait réprimandés sur rien. Il y avait moi, Luc, mon frère, ma cousine et des fois un autre cousin. On jouait entre nous, soit dans la cave, dans une chambre ou bien on s’esquivait dehors dans la cour ou le garage. On était libres comme l’air.
Si la fête se trouvait à l’hôtel, pas de problème, il nous y emmenait et nous laissait dans la petite pièce à l’entrée. Il y avait une table, deux chaises et un jeu de cartes. Je suis souvent tombée endormie sur cette table, car on ne retournait jamais à la maison avant les petites heures de matin. Mon père y avait même trouvé du travail comme serveur, alors quand il travaillait c’était pareil, on était là. Dans ces années-là, il n’y avait pas de loi qui interdisait les enfants d’être dans un établissement qui servait des boissons alcoolisées. Mon père ne payait que très rarement une gardienne, son argent était surement mieux investi dans la O’Keefe. Je me demande si cette marque de bière existe encore aujourd’hui.
Maman avait vraiment cru qu’il grandirait et deviendrait responsable avec deux enfants sur les bras. Ce fut un échec total, il a su s’adapter à la situation et la fiesta a continué. Après quelques essais de revenir à la maison, maman a compris qu’il n’avait rien à faire avec lui, elle est finalement partie pour ne jamais y revenir.

 
Le divorce
 
B ien évidemment, le jour du divorce arriva. Longtemps je me suis demandé pourquoi elle ne m’avait pas emmenée avec elle, car si elle l’avait fait, jamais je n’aurais subi tous ces sévices jusqu’à mon adolescence. On m’a toujours donné deux versions différentes à ce sujet. La vérité m’importe peu aujourd’hui, j’ai vécu ce que j’ai vécu et je dois avancer et vivre avec cette réalité. Bien sûr, je ne peux m’empêcher toujours de penser que si elle m’avait gardée, ma vie serait surement différente aujourd’hui et jamais je ne serais en train de v

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