J ai été une esclave sexuelle...
101 pages
Français

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J'ai été une esclave sexuelle... , livre ebook

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Description

Quand l'adolescence se change en cauchemar…
Tout d'abord séduite à un très jeune âge par le sentiment de fraternité, de sécurité des gangs de rue et par leur côté charmeur, je ne vis pas le piège qui venait à moi. C'est au début de ma vie d'«adulte» que ce piège se referme complètement, faisant de moi une esclave sexuelle…
Effacer qui je suis, séduire simplement…
-Applaudissez la seeeeeexxxxxxxxxxyyyyyy Saaabbbbrrriiiinnnaaaa, lance le DJ en appuyant sur le bouton play de son amplificateur.
-C'est alors que débuta ma chanson, le signal de mon entrée en scène, Shynes, dont le titre, Bad Boys, en disait déjà long sur mon type de fréquentations. Cette chanson me rappelait les raisons pour lesquelles j'acceptais sans pudeur de me dénuder devant ce public hétéroclite. L'afflux d'adrénaline accélérait avec les battements de mon coeur. Et je sortais des coulisses avec un sourire aussi plastique que provocateur. Habillée d'une robe rose flash, parfaite pour les blacklights, je mettais en valeur mon teint basané. Les regards convergeaient rapidement vers la jupette coupée en diagonale qui laissait bien entrevoir ma cuisse, puis mes fesses bombées. Un simple mouvement de déhanchement et les hommes devinaient mon sexe à peine camouflé par un ministring. Ce test me confirmait que j'avais tout ce qu'il fallait pour les allumer. Le décolleté plongeant de ma robe, quant à lui, offrait ma poitrine ronde et, pour la touche finale, je portais de longues bottes noires jusqu'aux cuisses avec des talons de plus de six pouces. J'acceptais de me livrer aux fantasmes de mes spectateurs…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 juin 2013
Nombre de lectures 105
EAN13 9782890926073
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Conception et réalisation de la couverture : Christian Campana
Photographie de la couverture : Philippe Emond
Révision : Lyne Rouillé
Mise en pages : Diane Perreault


Tous droits réservés
© 2013, BÉLIVEAU Éditeur


Dépôt légal : 1 er trimestre 2013
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada


ISBN 978-2-89092-566-3 ISBN EPUB 978-2-89092-607-3

www.beliveauediteur.com
admin@beliveauediteur.com


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Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.


Reproduire une partie quelconque de ce livre sans l’autorisation de la maison d’édition est illégal. Toute reproduction de cette publication, par quelque procédé que ce soit, sera considérée comme une violation du copyright.
À mon fils,
ma raison de vivre
et de devenir meilleure.
Je t’aime.
Ainsi qu’à toutes les survivantes.
Soyez tout d’abord le changement
que vous voulez voir dans le monde.
G ANDHI
Préface
À travers ses propos tristes, troublants et parfois mêmechoquants, Mélanie nous livre le témoignage d’une véritablesurvivante. Toutes ces épreuves vécues, ces abus à répétition etces fréquentations malsaines dont Mélanie nous parle sont enfait l’apanage de nombreuses adolescentes et de jeunesfemmes adultes sous l’emprise des gangs de rue. Ce milieucriminel regorge d’individus qui, au moindre signe de vulnérabilité ou de naïveté, n’hésiteront pas à solliciter les jeunesfilles en utilisant leur charme. En effet, ces gens sont plutôtdoués et reconnus pour user de stratégies de séduction auprèsd’adolescentes en quête de liberté, de plaisir et d’amour. Raressont les jeunes filles qui parlent de leur proxénète comme étantleur pimp . Elles utilisent davantage des termes plus affectueux, tels que « mon chum », faisant entrevoir ainsi la perception qu’elles entretiennent à leur endroit.
Pourtant, elles sont nombreuses à s’apercevoir, un jour,que leur « chum » a plusieurs autres petites copines. Pourtant,ces jeunes hommes associés aux gangs et s’adonnant auproxénétisme ont plus d’un tour dans leur sac. En effet, cesderniers savent comment faire miroiter aux jeunes filles toutel’importance qu’elles représentent à leurs yeux et à quel pointelles sont uniques. Des phrases telles que : « C’est avec toi queje veux partager ma vie » sont plutôt charmeuses pour desjeunes femmes qui ont soif d’amour. Pour une jeune femmevictime d’exploitation sexuelle en contexte de gangs, qu’un homme s’intéresse à elle, lui prête une attention toute particulière, l’amène dans de bons restaurants, de chics hôtels signifient à ses yeux de véritables démonstrations d’amour. Cesdémonstrations font en sorte qu’elle se sent unique au monde.Cet élément constitue l’élément majeur pour comprendre lephénomène du recrutement.
Les paroles de Mélanie vont exactement dans ce sens.Étant donné qu’elle a constamment besoin de se faire apprécier, accepter et aimer, les jeunes hommes qui sont passés danssa vie lui ont donné cette affection et cet amour tout en lui faisant subir des abus et de la violence à répétition. La teneur despropos de Mélanie lorsqu’elle parle « d’esclavagisme sexuel »reflète bien la violence psychologique, physique et sexuelledont elle a été victime dans ses relations amoureuses avec desindividus associés aux gangs. La contrainte et la menace, servant à s’assurer de la fiabilité et de la loyauté des jeunes filles,sont des caractéristiques très présentes dans le milieu. Lesfilles en viennent à tolérer, voire à accepter et même à banaliser ces abus. Il importe de souligner que les jeunes hommesassociés aux gangs de rue utilisent généralement ces formes deviolence s’ils n’obtiennent pas ce qu’ils désirent ou s’ils serendent compte que les jeunes filles ne répondent plus à leurcharme et à leur manipulation. À plusieurs reprises, Mélaniementionne avoir été abusée, physiquement ou sexuellement,par un chum qui n’acceptait pas un refus de sa part.
D’ailleurs, lorsqu’il est question d’abus en contexte degang, il importe de souligner que la majorité des filles associées au milieu des gangs de rue ont déjà été victimes d’unabus, physique ou sexuel, dans leur enfance (More et Hagedorn, 2001 1 ). Encore une fois, Mélanie confirme cette réalitéen nous confiant des situations d’abus sexuels vécues au coursde son enfance. Dans l’histoire de Mélanie, ses parents doutaient de la véracité de ses propos lorsqu’elle mentionnaitque l’ami de son père en était l’auteur. Cet élément entraîneplusieurs conséquences malheureuses. Tout d’abord, le sentiment de rejet ou de honte vécu par la non-reconnaissance desparents a créé très certainement une distance émotive dans lelien parent-enfant.
Ensuite, un abus, qu’il soit psychologique, physique ousexuel, est susceptible de créer un traumatisme suffisammentgrand de sorte à engendrer un trouble de syndrome post-traumatique (TSPT). Mélanie, en raison des abus sexuels dont ellea été victime dans son enfance et l’accident majeur qu’elle avécu, a subi des traumatismes importants qui ont eu un impactsur le reste de son existence. Ce trouble, trop souvent malidentifié ou ignoré, est à l’origine de nombreux problèmesd’adaptation psychosociale. Les cauchemars, la peur excessive, l’anxiété et les troubles de comportement sont des exemples de manifestations de ce trouble qui sont difficilementtraitables sous un autre angle que celui de traumatisme. Etpour parvenir à traiter ce trauma, il faut d’abord consentir à saréelle présence, à sa véracité.
L’autre élément important à considérer est celui de ladynamique familiale. Un jeune qui évolue dans un milieufamilial dysfonctionnel, conflictuel ou éclaté peut développercertains comportements problématiques, dont des expériencesde délinquance et de prostitution. Dans le cas de Mélanie, sesparents constamment en conflit, l’encadrement parental défaillant, la séparation de ses parents et son sentiment d’être rejetéeet non aimée sont parmi les facteurs familiaux qui ont contribué à la rendre vulnérable par rapport à l’attrait d’un milieucomme celui des gangs de rue. En grandissant, son besoincriant d’être aimée, valorisée, appréciée et, bien sûr, celui devivre des aventures palpitantes, tout en se sentant invulnérable, ont fait de Mélanie une véritable proie pour le milieudes gangs de rue. Cette réalité familiale et les carences qui endécoulent sont partagées par de nombreuses jeunes filles aux prises avec une problématique d’exploitation sexuelle en contexte de gang.
Le passage de Mélanie en centre jeunesse a certes été marquant. Alors qu’elle croyait prendre la direction d’un foyer degroupe pour y rejoindre une de ses amies, sa surprise futgrande lorsqu’elle apprit qu’elle allait être hébergée dans uneunité d’encadrement intensif. Dans le milieu des centres jeunesse, ce type d’unité est réservé aux jeunes filles qui éprouvent de plus grandes difficultés (explosives, impulsives,constamment à risque de fugue, etc.).
Pourtant, ce cadre restrictif vise à les protéger de dangersimminents tels que les gangs de rue. D’ailleurs, les propos deMélanie témoignent de l’utilité de son passage en centre jeunesse dans une unité d’encadrement intensif, sans quoi, elleaurait pu faire l’objet d’exploitation sexuelle à l’adolescence.Toutefois, sa vulnérabilité est demeurée tout au long de sonséjour en centre jeunesse. Et à sa majorité, les problèmes sontrevenus. À sa sortie du centre, Mélanie n’a trouvé personnepour la protéger, faisant en sorte qu’elle est restée une jeunefille vulnérable pour les gangs de rue.
C’est ainsi que Mélanie a su développer une carapace, seforger une image d’elle-même très forte pour se protéger de toutagresseur potentiel. Malgré cette stratégie d’adaptation pouraffronter les dangers, elle n’a pu éviter de devenir une victime.D’ailleurs, chaque histoire d’amour que Mélanie nous révèledissimule toujours une histoire d’abus et de victimisation.
Que ce soit par des jeunes hommes impliqués dans lesgangs de rue ou non, ses relations intimes sont empreintes dedéception, de manipulation et de violence. Son besoin d’êtreaimée et appréciée semble toujours avoir pris le dessus surl’image et la carapace qu’elle croyait avoir développées pourse protéger. Les jeun

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