La Caque : De la pestilence à la plus douce fragrance !
130 pages
Français

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La Caque : De la pestilence à la plus douce fragrance ! , livre ebook

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Description

Merci à Fabienne de nous avoir offert cette chronique. où transparaît la vie martiniquaise du milieu du 20e siècle à nos jours. Partie d’expériences personnelles, elle nous plonge dans la vie quotidienne insoupçonnée du siècle dernier.
Dans un style léger alliant l’humour, la poésie et le documentaire, elle passionnera et étonnera la jeune génération, à l’heure de l’Internet et du Smartphone.
Elle réveillera les souvenirs des plus anciens et intéressera les citadins qui pourraient ignorer les réalités du monde rural de leur époque
C’est un texte riche, instructif qui saura se faire apprécier.
Prose et poésie, français et créole tracent les contours d’une victoire remportée de haute lutte.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 octobre 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782312077840
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0017€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Caque
Fabienne Sorrente
La Caque
De la pestilence à la plus douce fragrance !
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2020
ISBN : 978-2-312-07784-0
À Maman Théramène , à Tante Agnès .
À tous ces bienfaiteurs qui ont marqué une vie.
À Suzette Diakite
À Christian Lapoussiniere , auteur de la préface.
À Nadiège et Yves Pastel pour leur aide précieuse.
Avant -propos
« Il faut faire le récit de sa vie. » C’est là une suggestion lancée récemment sur une radio locale. Elle reprenait cette autre incitation à marquer de son empreinte son pèlerinage terrestre : « Il faut faire le récit de soi » Boris Cyrulnik, neuropsychiatre. Et depuis peu, le curé de la paroisse conseille, à tous ceux qui en ont les moyens, de laisser une trace de ces années offertes par le Dispensateur des biens.
Cette existence peut avoir été marquée par des événements destructeurs. En pareil cas, l’éminent bordelais contemporain avertit : « On est hébété par un traumatisme ; qu’est-ce qu’on fait ? Si on ne fait rien, on reste hébété ; si on se débat pour se remettre en vie, c’est le processus de résilience ».
Avant lui, le philosophe Nietzsche déclarait : « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort ; l’adversité va élever et non rabaisser »
Ne répondant pas aux canons de son lycée , Prudence , une « paysanne » de quatorze ans, se voit vilipendée par une de ses professeures pour avoir osé fouler des plates-bandes réservées, puis clouée au pilori par une autre à cause d’une supposée pestilence.
Surprise mais non abattue, elle choisit de se classer parmi les individus qualifiés de « supérieurs » qui dépassant le sentiment de honte, foncent tête baissée, vers la victoire.
La caque , l’objet du délit !
Nombreux sont ceux qui, lettrés ou non, en ont découvert l’existence, le jour où la rescapée de l’attaque dont vous dégusterez ou recracherez les effets, a annoncé sa décision de la porter au grand jour.
D’origine néerlandaise, « kakki ou kaak » désignait le tonneau où étaient entassés les harengs salés ou fumés.
De ladite barrique se dégageait une odeur difficile à atténuer tant elle était imprégnée dans le bois. Certains prétendaient même qu’aucun produit ne parviendrait à l’éliminer.
Cette scandaleuse image s’appliquait, au XVII e siècle, à ceux qui n’avaient pas eu la chance de bien naître et se voyaient contraints de consommer, très souvent, cet aliment qualifié de « saur ».
En clair, « Lorsqu’on a de basses origines , on en conserve la vulgarité malgré une éventuelle réussite. »
Et voilà une adolescente honnie et emprisonnée dans une barrique dont elle n’a aucune chance de se libérer. La voilà réduite à empester toute sa vie. Mais quel aspect présentaient-ils ces harengs qui lui réservaient un tel sort ?
Serait-il exagéré de penser, qu’en flagellant ainsi leur victime, ces éducatrices indignes, exhalaient une méprisable suffisance, ou mieux encore, une impardonnable cruauté ?
Préface
Mes premiers mots sont pour remercier l’auteure d’avoir fait de moi, le premier lecteur de son ouvrage La Caque , ce en quoi je vois un grand honneur, mais aussi une marque évidente de confiance de la part de cette professeure d’Espagnol . J’ai eu le bonheur d’être un de ses élèves au collège en classe de quatrième ; elle m’avait beaucoup marqué par la qualité de son enseignement. Ayant appris, lors d’une rencontre fortuite, qu’elle profitait d’une retraite bien méritée, je lui suggérai l’idée de s’adonner à l’écriture. Surprise , elle accueillit ma proposition par un large sourire.
L’idée ayant fait son chemin, voilà qu’apparaît, cinq ans plus tard, sa première création.
La caque, qu’est-ce à dire ? C’est une barrique où l’on pressait les harengs salés ou fumés ou encore la caisse qui servait ou sert encore à les expédier au même titre que la morue salée aux Antilles françaises. D’emblée, ce titre annonce une métaphore développée par l’auteure tout au long de son récit ; et, du point de vue de cette démarche métaphorique, l’on songe tout naturellement à Émile Zola, et singulièrement à son roman « La Curée ».
À l’analyse de cet ouvrage ce qui me frappe, ce sont les trois récits parallèles ou superposés dont il est constitué.
Le premier est celui de la vie de son personnage central, une femme dénommée Prudence, de son passage au Lycée de jeunes filles, de la classe de sixième au baccalauréat ; des problèmes auxquels elle s’est trouvée confrontée ; de son évolution de l’université à sa fonction de professeure. Récit parcouru manifestement d’éléments autobiographiques.
Le deuxième présente une radioscopie de la Martinique des années 50 et 60, de Sainte - Marie sa commune natale par excellence rurale, où les traditions culturelles sont fortement ancrées, mais aussi de son quartier de naissance : Fourniols . En somme, non seulement de son environnement géographique, mais aussi et surtout, de ses origines familiales et sociales qui l’ont fortement marquée.
Le troisième enfin évoque ces deux éléments fondamentaux qui, de manière générale règlent la vie sociale : l’École, véritable planche de salut aux yeux de tous les Martiniquais et singulièrement de ceux issus de la même classe sociale que Prudence et la Religion représentée ici par l’Église catholique.
Ces récits ne sont pas à saisir isolément les uns des autres. Au contraire, ils s’entrecroisent, se complètent mutuellement. Se répondent sans se répéter.
Du point de vue du style, d’un bout à l’autre, cet ouvrage où s’entremêlent le créole et le français, la prose et la poésie, est écrit dans une langue belle et élégante.
Une poésie non avant-gardiste et anti conformiste à l’instar de celle d’Aimé Césaire, poète surréalisant et péléen, des poètes maudits ou symbolistes tels que Arthur Rimbaud, Stéphane Mallarmé et Baudelaire, Isidore Ducasse Comte de Lautréamont entre autres.
Par-delà le style, ce qui attire particulièrement l’attention dans cet ouvrage, c’est tout à la fois le rapport étroit que l’auteure établit entre le personnage central Prudence, la famille dont elle est issue, le peuple et la société auxquels elle appartient et tout ce qui les caractérise. C’est son départ du niveau le plus bas, à l’ascension sociale qu’elle connut en dépit de tous les obstacles auxquels elle fut constamment confrontée.
L’objet même de ce témoignage, est de décrire la situation sociale des travailleurs des secteurs de la canne et de la banane, la misère croissante de cette classe sociale ; celle des « gens de maisons » au service de la petite ou de la grande bourgeoisie, ces hommes et ces femmes qui percevaient de très maigres salaires par rapport aux efforts titanesques qu’ils fournissaient et qui éprouvaient d’énormes difficultés à nourrir leurs familles, à envoyer leurs enfants à l’école.
À la lumière de ce qui précède, à travers sa ligne de force se dégage, la problématique de l’humiliation : l’idée nullement élogieuse que se faisait la bourgeoisie martiniquaise qu’on appelait aussi « les grands gens » des « petites gens » pour lesquelles, elle avait le plus grand mépris.
En suivant de près le parcours de Prudence, visiblement, elle n’est pas seulement une femme de raison, une cartésienne désireuse de se battre farouchement contre vents et marées afin d’atteindre son objectif : REUSSIR , mais c’est aussi une femme qui a la foi en Dieu à qui elle rend grâce pour l’aide considérable qu’il lui a toujours apportée.
Une femme qui ne cherche point à se renier, à se débarrasser de la caque à laquelle elle est symboliquement identifiée tout au long du récit.
Une femme profondément enracinée dans son terroir, qui tout en demeurant soi-même a eu à cœur de s’ouvrir aux autres et au monde par le biais du savoir et par les voyages. Certes, il y aurait encore beaucoup à dire sur cette œuvre mais, en guise de conclusion, je voudrais exprimer quatre remarques essentielles :
La première, c’est qu’elle a manifestement un caractère patrimonial et culturel, qu’il s’agisse du bèlè, du ladjia, de la flûte des mornes, du pitt, de la vannerie caraïbe, des contes, des croyances, de sites historiques tel que le Centre culturel et de recherches de Fonds Saint-Jacques,
La deuxième, c’est qu’elle revêt le caractère d’un précieux héritage que lègue

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