La guerre en Côte d Ivoire
162 pages
Français

La guerre en Côte d'Ivoire , livre ebook

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162 pages
Français

Description

Le 19 septembre 2002, quand éclate ce que certains observateurs et analystes ont qualifié de "La guerre de la France contre la Côte d'Ivoire", le jeune prêtre d'alors qu'est le père Kouadio Jean sent une révolte sourdre en lui. Il s'engage aux côtés des patriotes qui luttent pour libérer le pays de l'emprise néocoloniale. Il se met donc à réfléchir sur l'impérialisme et ses conséquences dans le monde et surtout dans celui des peuples pauvres et humiliés, et exprime ses réflexions.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 octobre 2014
Nombre de lectures 72
EAN13 9782336359649
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jean KOUADIO
La guerre en Côte d’IvoireRécits et réflexions pour sortir des sentiers battus
LA GUERRE EN COTE D’IVOIRE : RECITS ET REFLEXIONS POUR SORTIR DES SENTIERS BATTUS
© L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-03510-9 EAN : 9782343035109
Kouadio Jean
LA GUERRE EN COTE D’IVOIRE : RECITS ET REFLEXIONS POUR SORTIR DES SENTIERS BATTUS
L’Harmattan
Études africaines Collection dirigée par Denis Pryen
Dernières parutions
Chrysostome CIJIKA KAYOMBO,Quelles stratégies pour une éducation idéale en Afrique ?, 2014. Augusto OWONO-KOUMA,:Les essais de Mongo Beti développement et indépendance véritable de l’Afrique noire francophone, 2014. Augustin Jérémie DOUI-WAWAYE,Repenser la sécurité en République centrafricaine, 2014. Martin ELOUGA (dir.),Les Tikar du Cameroun central. Ethnogenèse, culture et relations avec les peuples voisins, 2014. Mohamed Abdoulay DIARRA,Profession : marabout en milieu rural et urbain. L’exemple du Niger, 2014. Charles-Pascal TOLNO,Afrique du Sud, Le rendez-vous de la violence,2014. Koffi Matin YAO,Famille et parentalité en Afrique à l’heure des mutations sociétales, 2014. Titus MWAMBA KALEMBA,La qualité de l’éducation dans les écoles secondaires et centres professionnels salésiens de Lubumbashi. Résultats d’une enquête, 2014. Théophile ZOGNOU,Protection de l’environnement marin et côtier dans la région du golfe de Guinée,2014. Lambert MOSSOA,Où en est l’urbanisation en Centrafrique ?, 2014. Marc-Laurent HAZOUMÊ,Réinventer l’Université. Approches de solutions pour l’emploi des jeunes au Bénin, 2014. Hygin Didace AMBOULOU,Le droit des sûretés dans l’espace OHADA, 2014. Bernard-Gustave TABEZI PENE-MAGU,La lutte d’un pouvoir dictatorial contre le courant de la démocratisation au Congo-Kinshasa, 2014. Hygin Didace AMBOULOU,Le droit du développement et de l’intégration économique dans l’espace OHADA, 2014. Hygin Didace AMBOULOU,Le droit des sûretés dans l’espace OHADA, 2014. Khalid TINASTI,Le Gabon, entre démocratie et régime autoritaire, 2014. Comlan Atsu Luc AGBOBLI,Et demain l’agriculture togolaise…, 2014. Vincent MBAVU MUHINDO,De l’AFDL au M23 en République démocratique du Congo, 2014.
DEDICACE
A Lumbuba, Nkrumah, Sankara, Mandela et Gbagbo
REMERCIEMENTS
Je remercie : - tous les parents et amis qui m’ont encouragé à mettre par écrit ce que je leur partage en coulisse. - Jean-Claude Djéréké pour son dynamisme et sa fécondité dans la pensée, César Etou pour son professionnalisme et sa confiance en moi, Théophile Kouamouo pour son amour pour l’Afrique et son engagement pour sa dignité. - Mesdames Koffi Sorakyne et Traore Kady Béatrice, toutes deux professeurs de lettres aux lycées II et IV de Daloa en Côte d’Ivoire avec qui j’ai partagé quelques bons moments de lectures ; Suzanne, Michel, Gnébéyou et Trah (paix à son âme) pour leur soutien, Ange Justelain Kouassi pour sa disponibilité informatique. - les paroissiens de Christ-roi, de Sainte Thérèse de Daloa et ceux de Sainte Marie de Zuénoula qui ont partagé ou non mes pensées.
AVANT-PROPOS
Itinéraire
Je ne suis pas un homme de droite. Je ne suis pas aussi un homme de gauche. Et ce n’est pas sûr que je puisse me fixer au centre ou à des extrêmes. Je ne connais ni l’origine de ces clans politiques, ni ce qu’ils veulent dire réellement. Je n’ai que mes yeux pour regarder et observer tout le ballet et le boucan autour de ces concepts qui à certains moments me paraissent rébarbatifs, à la limite redondants. Fort malheureusement, ce sont eux qui orientent la fameuse « gouvernance mondiale » et déterminent la vie de l'humanité. Je ne suis qu’un citoyen ivoirien. J’ai décidé depuis ma tendre enfance de servir le Seigneur à travers le sacerdoce ministériel. Et c’est ce que je fais, tant bien que mal, sous la houlette du Seigneur lui-même. Lui seul me jugera le jour qu’il aura déterminé pour moi. N’empêche, je suis un observateur des événements du monde. Ce monde, les grands esprits l’ont voulu global et mondialisé aujourd’hui, avec tout ce que cela comporte et suppose de bien, de moins bien et surtout de mauvais. Globalisé ou pas, le monde reste le monde avec ses propres réalités et celles que lui commandent les activités des hommes qui l’habitent. Le Seigneur a voulu que je naisse dans ce monde-là et d’en vivre les événements qui s’y déroulent aujourd’hui. Je ne lui en voudrai outre mesure. Et voilà que je suis Ivoirien, c'est-à-dire originaire de la Côte d’Ivoire. Le premier président de ce pays, un jour que j’étais encore plus jeune, a décidé et crié sur tous les toits, dans tous les micros et devant toutes les caméras mises à sa disposition pour
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la circonstance, que ce pays ne s’appellera que « Côte d’Ivoire ». Ainsi, qu’on soit chinois, japonais, américain, arménien, indien ou je ne sais quelles autres langues de ce monde, on ne doit l’appeler que « Côte d’Ivoire » ; un point un trait. J’ai appris à connaître et à aimer ce pays comme tous les autres Ivoiriens et non Ivoiriens qui y vivent. Enfant, j’aimais beaucoup écouter la radio. Mon père était un modeste fonctionnaire de ce pays mais il se payait régulièrement le luxe de s’acheter un poste radio ou de le réparer quand il était en panne. C’est donc à travers ces différents postes que j’ai appris à connaître mon pays, la Côte d’Ivoire. On nous disait que c’était l’un des plus beaux pays d’Afrique et, surtout, de la sous-région ouest africaine. Qu’il avait un grand président, Félix Houphouët Boigny. Qu’il avait une très belle capitale, Abidjan. Qu’il avait un grand port, le Port Autonome d’Abidjan. Que les Ivoiriens étaient très hospitaliers. Notre pays était sans égal en matière d’hospitalité. Toute la sous région trouvait bon accueil chez chaque ivoirien. Que des populations entières sont venues de chez elles pour chercher asile et bien-être chez nous. Qu’à l’intérieur même du pays, les mouvements des populations étaient importants surtout du nord vers le sud, l’ouest, le centre et l’est. Et que pour favoriser la cohésion nationale, notre premier président faisait affecter les fonctionnaires dans toutes les régions. De même, les élèves qui étaient admis à l’entrée en sixième pouvaient être affectés dans tous les établissements secondaires du pays, notamment dans ceux du nord où le taux de scolarité était faible. Ainsi, j’ai vu des frères et des amis affectés dans les lycées et collèges de Korhogo, d’Odienné, de Boundiali, de Tengrela, etc. De même aussi, des amis étaient contents de voir leur père régulièrement muté dans différentes villes du pays. Cela leur faisait un peu de tourisme, même si ces différents déménagements étaient onéreux pour les parents. Tout cela a rendu notre pays harmonieux, cordial et convivial, fraternel et accueillant, merveilleux et prospère. En somme, comme disent les grands esprits, ceux-là mêmes qui savent beaucoup de choses, notre pays était (peut-être l’est-il encore ou non) une sorte de paradis dans un oasis de misères, de pauvretés et de désolation. Des frères et amis qui avaient fréquenté ces établissements du nord, loin de leurs parents, de retour de cette région, ne tarissaient
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jamais d’éloges et de gratitude à l’endroit de leurs bienheureux tuteurs du nord pour la chaleur de leur accueil, leur générosité et bien d’autres bienfaits encore dont ils les ont couverts. Beaucoup ont gardé de beaux souvenirs de ces moments passés avec des hommes et des femmes qui n’étaient pas leurs parents et qu’ils ne connaissaient pas. Les fonctionnaires également ont été séduits par le même accueil qui leur était réservé. Beaucoup y ont pris femmes et maris. On ne s’inquiétait pas que sa femme, son mari, sa bru, sa belle-famille soit d’une autre région que la sienne. La religion non plus ne déterminait pas les mariages. Des chrétiens pouvaient se marier facilement à des musulmans et inversement. De cette façon, ma sœur aînée, chrétienne comme moi, a épousé un musulman. Et ils s’aiment bien. Ils ont fait de beaux enfants qui sont aujourd’hui mes nièces et neveux musulmans et chrétiens. Tout cela, nous le reconnaissons aujourd’hui, a fortement et précieusement contribué à la formation de notre nation, bien qu’elle n’est pas encore une réalité solide pour diverses raisons dont les questions politiques sont prépondérantes. J’ai grandi, moi, dans cette ambiance joyeuse et cordiale auprès de mes parents avec des amis souvent méchants, mais aussi souvent très gentils. Notre pays était un pays de paix. La radio que j’écoutais passionnément nous rapportait chaque jour de tristes nouvelles du monde. Tel pays était en guerre avec tel autre ; un coup d’état avait réussi dans tel pays. Des bombardements avaient eu lieu à tels endroits du monde. La radio nous parlait de la « guerre froide ». Je me disais, tout naïvement, que si cette guerre était froide, il suffisait de la réchauffer un peu. Ce n’est pas ce que des gens qui sont allés sur la lune et qui ont fabriqué des avions et des voitures de tout genre et de toute utilité ne pouvaient pas faire. Réchauffer une guerre froide ne leur prendra même pas du temps. A dire vrai, je ne savais pas vraiment grand-chose de cette affaire de « guerre froide ». Et même aujourd’hui je ne suis pas sûr d’en savoir davantage malgré mon niveau intellectuel un peu plus élevé qu’autrefois. Je dirai seulement à celui qui osera me demander que c’était une situation de ni paix ni guerre entre les grandes nations de ce monde, généralement occidentales. Elle avait pour but de contrôler le monde et d’établir leur hégémonie
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