Ma vie, de l ombre à la lumière
330 pages
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Ma vie, de l'ombre à la lumière , livre ebook

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Description

Le présent récit retrace, à travers les péripéties d'une existence bien remplie, le trajet de ma vie, depuis mon enfance jusqu'à mon adolescence: tant de souvenirs qui ont bercé mon parcours dans le temps. On y trouve mes études, depuis le Msid et le Primaire, le Secondaire et le Supérieur. On y trouve encore mes activités professionnelles, mes activités politiques, de l'Europe à l'Afrique, de l'Amérique du Nord et du Sud, du Canada, du Moyen Orient qui ont frotté ma cervelle contre celles des autres, nourrissant ma mémoire de connaissances et de cultures nouvelles. C'est une activité professionnelle dans le monde du travail, d'un parcours de cinquante-cinq années, au cours desquelles j'ai emmagasiné dans ma mémoire tant de choses que j'ai décidé d'en restituer l'essentiel de ce que je peux en extraire, afin de partager cet acquis avec les autres.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2020
Nombre de lectures 3
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ma vie de l'ombre à la lumière
récit autobiographique
© EditionsMarsam - 2020 Collection dirigée par Rachid Chraïbi 15, avenue des Nations Unies, Agdal, Rabat Tél. : (+212) 537 67 40 28 / Fax : (+212) 537 67 40 22 E-mail : marsamquadrichromie@yahoo.fr
Conception graphique Quadrichromie
Impression ..................
Dépôt légal :2020MO I.S.B.N. :978-9954-744-
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Ahmed Alami
Ma vie de l'ombre à la lumière
récit autobiographique
Couverture
1.Introduction
Le présent récit retrace, à travers les péripéties d’une existence bien remplie, le trajet de ma vie, depuis mon enfance jusqu’à mon adolescence : tant de souvenirs qui ont bercé mon parcours dans le temps. On y trouve mes études, depuis leMsidle Primaire, le Secondaire et le Supérieur. et On y trouve encore mes activités professionnelles, mes activités politiques, de l’Europe à l’Afrique, de l’Amérique du Nord et du Sud, du Canada, du Moyen Orient qui ont frotté ma cervelle contre celles des autres, nourrissant ma mémoire de connaissances et de cultures nouvelles. C’est une activité professionnelle dans le monde du travail, d’un parcours de cinquante-cinq années, au cours desquelles j’ai emmagasiné dans ma mémoire tant de chosesque j’ai décidé d’en restituer l’essentiel de ce que je peux en extraire, an de partager cet acquis avec les autres. Hélas, cette activité intense et l’outrage des ans n’ont pas été sans avoir des conséquences sur les structures de mon corps, m’immobilisant pour un repos régénérateur, m’obligeant à prendre ma retraite et mettant n à toutes mes activités professionnelles, abandonnant le bureau, la voiture, les chantiers, et toutes les activités physiques. Après de multiples traitements, je dus subir une opération chirurgicale délicate, de la colonne vertébrale, m’imposant un repos au cours duquel j’ai repris la lecture, que malheureusement, j’avais abandonnée depuis des années, dévorant, sans relâche, les nombreux livres, collectionnés dans ma bibliothèque et que je n’avais pas lus par manque de temps. Ce temps que j’ai toujours consommé avec parcimonie, consacrant l’essentiel de sa capacité aux activités professionnelles, source de mes revenus, nécessaires pour bâtir l’avenir de mes enfants, an de leur donner l’essentiel d’une éducation et d’une formation supérieure, susceptibles de leur permettre d’occuper le plus haut niveau de l’échelle des valeurs d’une vie active honorable. Et je peux dire que je suis er du résultat obtenu, et er aussi de voir qu’ils ont donné à leurs enfants, plus que ce qu’ils n’ont reçu de ma part.
Pour ce qui est du temps, que j’ai vu s’écouler, je voudrais ici, partager avec vous, ce qu’a dit au sujet du temps André Gide : « Le temps s’est écoulé, comme une rivière, je ne l’ai pas vu passer ! J’ai compté mes années, et j’ai découvert que j’ai moins de temps à vivre, ici que je n’en ai déjà vécu. Je n’ai désormais pas le temps pour des réunions interminables, où on discute des statuts, des règles, de procédures et de règles internes, sachant qu’il ne combinera rien. Je n’ai pas le temps de supporter des gens absurdes qui, en dépit de leur âge, n’ont pas grandi. Je n’ai pas le temps de négocier avec la médiocrité. Je ne veux pas être dans des réunions où les gens et leur ego délent. Je veux vivre à côté des gens humains, très humains, qui savent sourire de leurs erreurs. Qui ne se glorient pas de victoires. Qui défendent la dignité humaine et qui ne souhaitent qu’être du côté de la vérité et de l’honnêteté. L’essentiel est ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue. Je veux m’entourer de gens qui savent arriver au cœur des gens. Les gens à qui les coups durs de la vie ont appris à grandir, avec des caresses minces dans l’âme. Oui… j’ai hâte de vivre avec intensité, que seule la maturité peut me donner. J’exige de ne pas gaspiller un bonbon de ce qui me reste. Je suis sûr qu’ils seront plus délicieux que ceux que j’ai mangés jusqu’à présent, riches, pauvres, intelligents, démunis ». La lecture m’a permis d’accumuler des connaissances dans le monde de la littérature et des sciences humaines, complétant ainsi les acquis scientiques et techniques dont ma mémoire a été bourrée pendant des années. Et c’est à partir de là, que j’ai décidé de me mettre à écrire à mon tour, en vue de partager avec les autres, comme ils l’ont fait avec moi, avec générosité, les expériences cumulées dans ma mémoire tout le long de ma vie, priant Dieu de me l’offrir la plus longue possible. Cette mémoire, devenue comme une baudruche, pleine de connaissances, et je pense, qu’en extraire quelques souvenirs, ne ferait que la soulager de son poids. Et c’est grâce à l’introspection, transcendée par l’effort et le courage, jusqu’au bout de ses limites, que je me suis mis à un travail passionnant, de recherche, de créativité et d’innovation, travail qui est devenu pour moi « la fonction d’écrire ». Et quelle joie d’habiter un monde que j’ai créé moi-même. Et combien j’ai été étonné et surpris de trouver, dans ce fatras de « Marché aux puces », des choses dont j’ignorais l’existence et que je livre aujourd’hui en souvenir, rappelant cette pensée de Victor Hugo : « Les souvenirs sont nos forces. Quand la nuit essaie de revenir, il faut allumer les grandes dates comme on allume les ambeaux ».
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Amti Khadouj
2. La famille Alami à Fès
Bonjour, 1er avril 2010. Déjà ! Un certain 1er avril 1930, naissait le vieux Bady dans une maison située à Derb Cheikh, dans la vieille médina de Fès, vieille maison construite probablement au huitième ou neuvième siècle de l'hégire, c'est-à-dire vers le XIVe ou le XVe siècle grégorien, au temps des Sultans Idrissides, premiers Arabes musulmans qui ont conquis le Maroc. Je ne me souviens de cette période que ce que m'ont rapporté mes parents, ayant quitté cette maison quand j'avais à peine trois ans. Elle était de style andalou, avec un patio et des chambres autour. C’est dans ce patio que j'ai fait mes premiers pas de bébé potelé, paraît-il, où avec mon frère Driss, mon aîné de deux ans, nous jouions avec tout ce qui nous tombait entre les mains (assiettes, cuillères, bols, etc.) aux grands cris de joie de ma grand-mère maternelle, Lalahabitait avec nous, ainsi que mon grand-père Lamrani. YKhadouj qui avait-il des jouets, dans le temps, comme aujourd'hui, je l'ignore, mais notre Mima nous en aurait sûrement acheté, tellement heureuse de posséder deux petits bambins à elle seule, petit monde qu'elle chérissait, au point d'avoir installé deux lits pour nous deux dans sa chambre à coucher, laissant nos parents vivre heureux dans leur chambre, an d'assurer pour la prospérité une lignée féconde de la famille Alami. Les mômes ne lui sufsaient pas, il luifallait la lle et ma pauvre mère était bousculée par ses demandes réitérées, an de satisfaire son désir (comme si elle y était pour quelque chose). Mais maman, têtue, lui a servi un autre garçon pour qu’enn la lle arrive à la grande joie de tous, petits et grands. Mais Mima, hélas, nous avait déjà quittés pour le Paradis éternel.
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Lala khadouj Bennani, soeur de Mehdi Benani dont la descendance se situe aujourd'hui, en 2010, entre 400 ou 450 progénitures, était aussi appelé Amti Khadouj par les enfants de son frère aîné.
Chez Amti Khadouj, c’était la fête tous les jours, les après-midi. Toutes ses nièces, dont certaines étaient déjà mariées, venaient accompagnées de leurs maris, dont le rôle était de dire bonjour à Amti Khadouj et de s'en aller. Malheur à celui qui se serait aventuré à vouloir rester avec sa femme. « Dehors, va à ton boulot et n'oublie pas de venir chercher ta femme le soir », leur disait-elle. Bien entendu, mon pauvre Bassidi était le premier à être expulsé, après avoir acheté et livré les gâteaux et les friandises, s'il n'avait pas déjà pris la « tangente » auparavant. Alors, les tarajs, Les bandirs, les tambourins, et toute autre pièce en cuivre dont le son rythmé pouvaitaccompagner l'orchestre, sortaient du placard de Mima. Toutes les femmes, par obligation, étaient bien habillées, coiffées et maquillées, comme si elles allaient à un mariage ou à un baptême. Amti Khadouj trônait, assise sur un grand coussin en tissu brodé, à la mode fassie, devant la siniya traditionnelle avec ses verres de cristal colorés, la théière de qualité rayette et autres ustensiles pour la préparation du thé. Attention, personne ne pouvait s'aventurer à préparer le thé ou remplir les verres, si ce n'est elle-même. Ces gestes lents et majestueux lui conféraient une aura exceptionnelle. Mais Amti Khadouj, tout en remplissant les verres de thé, chantait, clamait des vers de poésie, du Malhoun et de la Ala. Elle racontait aussi des blagueset des histoires qu'elle inventait, et tout le monde pouffait de rire. Amti Khadouj ordonnait à telle femme ou telle jeune lle de se lever, de danser ou de chanter au rythme de l'orchestre qu'elle animait, et son doigt pointait, une telle ou une telle, dont la mesure ne suivait pas le rythme de la musique. La séance de remplissage des verres pouvait parfois dépasser la demi-heure, et malheur à celle qui aurait oser dire que le thé était froid. Maman, bien entendu, était de la partie, mais Mima la considérait comme une invitée et elle devait, de ce fait, participer à la musique, si ce n’est à la danse. Tous les travaux de services étaient dévolus aux Dadas et autres bonnes. La famille Bennani avait une Dada, appelé dada Mbirika, originaire de Dakar, car plusieurs cousins étaient des commerçants installés au Sénégal. Dada
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accompagnait toujours les jeunes femmes chez Amti Khadouj, et Dada au rythme de la musique et de la danse africaine apportait à cette ambiance, une couleur éclatante de beauté et de lumière.
La tradition voulait, dans le temps, que les femmes ne sortent pas pour faire du « lèche-vitrine » ; aussi, meublaient-elles leur temps, dans des réunions festives, chez les unes et chez les autres.
Entre trois et quatre ans, la mémoire est encore en formation et n’enregistre encore rien qui puisse être restitué à l'histoire, sinon j'aurais sûrement gardé un souvenir, une image même oue de ma Mima. C'est ma mère qui nous racontait souvent l'histoire de Mima et répétait fréquemment les conseils qu’elle lui prodiguait, dans telle ou telle circonstance. Un jour, je suis tombé et mon genou en sang présentait une plaie à laquelle ma mère n’a prêté aucune attention. Je criais tellement de douleur toute la journée, malgré un pansement réalisé par mon père, grâce au conseil du seul pharmacien marocain, installé dans la médina de Fès. Plusieurs jours après, l’état de mon genou ne s'était pas amélioré et le mal ne faisait que s'accentuer de jour en jour. Ma mère, peinée par mon mal, pleurait à chaque fois que je criais de douleur. Un jour, elle rêva que sa maman était en train de la réprimander en lui disant : « Aïcha, tu laisses ton ls souffrir, alors que tu connais la préparation que j'ai l'habitude de faire avec les herbes, laquelle a guéri toutes les plaies de mes enfants et de tes cousines. » Dès son réveil, ma mère demanda à son père d'aller lui acheter des herbes que sa femme utilisait pour guérir les plaies infectées. Ma mère, après avoir reçu les plantes miraculeuses, prépara, une espèce de pommade dont elle enduisit tout mon genou, qu’elle enveloppa d'un pansement bien serré. Chaque fois que ce pansement a été renouvelé, la douleur diminuait au point de disparaître au bout de quelques semaines. Après la guérison, mon genou a conservé une espèce de crevasse qui a grandi avec moi et que je conserve à ce jour, en souvenir de Mima.
Une autre histoire de Mima, qui, un jour était en train de pétrir de la pâte de semoule, dans un pétrin en terre cuite, pour préparer des galettes (qrachelles) et mon frère Driss, pressé par un pipi urgent, sortit sa «htota» et éjecta un jet
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de son pipi dans la pâte de Mima, qui toute heureuse de cet évènement, se mit à rire tout en prononçant des youyou. Sans rien dire à personne, elle envoya ses galettes au four, et les servit, toutes chaudes à ses invités, avec du thé à la menthe. Tout le monde trouva ses qrachelles délicieuses et Mima leur avoua « que si celles-ci étaient délicieuses, c’est parce qu’elles étaient arrosées du pipi de son petit-ls Driss ». Et elle se mit à applaudir, invitant l’orcheste à jouer plus fort et à crier des youyous, avec le sourire.
Mon père était grand de taille, blanc de peau, de cette race descendant des Jbalas, issus directement de Moulay Abdeslam Ben Mchiche Alami. Il s'appelait Mohamed Alami, et son grand-père M’Fadel était un grand érudit en sciences islamiques. Connaissant par cœur le Coran, il fut appelé par l'un des Rois du Maroc, dans les environs des années 1850 pour enseigner le Coran aux jeunes Princes. Si M’Fadel s'est marié avec une femme de famille fassie, pour laisser un ls unique appelé Driss, qui laissa à son tour, un ls unique appelé Mohamed et qui était mon père, né en 1906. Il mourut en 1945, laissant huit enfants vivants, dont 6 garçons et deux lles.
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