Pour un pays d orangers
262 pages
Français

Pour un pays d'orangers , livre ebook

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262 pages
Français

Description

Né de l'émotion suscitée par l'explosion du terrorisme en Algérie dans les années 1990, cet ouvrage n'est pas simplement un nouveau livre sur la guerre. C'est un récit où s'entrecroisent les mémoires : celle des deux conflits mondiaux, de l'Indochine, de l'Algérie, des événements postérieurs des années 1990. La guerre, que l'auteur a faite comme appelé, sera pour lui le moment des choix essentiels. Il confronte ses souvenirs et les traces écrites qu'il en a conservées pour comprendre son cheminement individuel.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2012
Nombre de lectures 51
EAN13 9782296498143
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pour un pays d’orangers
Algérie 1959-2012

e
Mémoires du XXsiècle

Déjà parus

Jacques RONGIER,Ma campagne d’Algérie tomes 1 et 2,
2012.
Michèle FELDMAN,Le Carnet noir,2012.
Jean-Pierre CÔMES,Algérie, souvenirs d’ombre et de lumière,
2012.
Claude SOUBESTE,Une saison au Tchad, 2012.
Paul OLLIER, Algérie mon amour, 2012.
Anita NANDRIS-CUDLA,20ans en Sibérie. Souvenirs d’une
vie, 2011.
GilbertBARBIER,Souvenirs d’Allemagne, journal d’un S.T.O,
2011.
Alexandre NICOLAS,Sous le casque de l’armée,2011.
DominiqueCAMUSSO,Cent jours au front en 1915. Un
sapeur du Quercydans les tranchées de Champagne,2011.
MichelFRATISSIER,Jean Moulin ou la Fabrique d’un héros,
2011.
Joseph PRUDHON,Journal d'un soldat, 1914-1918. Recueil
des misères de la Grande Guerre,2010.
Arlette LIPSZYC-ATTALI,En quête de mon père,2010.
RolandGAILLON,L’étoile et la croix,De l’enfant juif traqué à
l’adulte chrétien militant,2010.
JeanGAVARD,Une jeunesse confisquée, 1940 –1945,2007.
Lloyd HULSE,: mémoires de guerre d’unLe bon endroit
soldat américain(1918-1919),2007.
Nathalie PHILIPPE,:Vie quotidienne en France occupée
journauxde Maurice Delmotte (1914-1918),2007.
PaulGUILLAUMAT,Correspondance de guerre du Général
Guillaumat,2006.
Emmanuel HANDRICH,La résistance… pourquoi ?,2006.
NorbertBELANGE,Quand Vichyinternait ses soldats juifs
d’Algérie (Bedeau, sud oranais, 1941-1943),2005.

François Marquis

Pour un pays d’orangers

A l g é r i e1 9 5 9 - 2 0 1 2

R é c i t

Préface de Bruno Poucet
Professeur à l’Université de Picardie Jules Verne

© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-99129-3
EAN : 9782296991293

A Marie-Thérèse Nicolas

PRÉFACE

Un nouveaulivre sur la guerre d’Algérie ? Un de plus ? Pas si sûr,
car ce livre estdifférent: il ne s’agitpas de carnets oude lettres, il
ne s’agitpas d’un roman. Mais d’un récit. Etrangeterme qu’il faut
peser à sa juste mesure : relation de faitsvrais ouimaginaires, on
borde l’histoire – le récithistorique –toutenyéchappant; on se
rapproche durécitdevoyage oud’aventures,touten ne le pratiquant
pas ; onvise entoutcas à lavérité – le récitpeut-êtrevéridique, fidèle,
détaillé. C’estde cela dontil s’agitprécisémentici. Bref, ne cherchez
pas à trouver dans ce livre des révélations spectaculaires, c’estlavie
vécue parun homme ordinaire quevous allez rencontrer. Celle de
tout un chacun.
Un jeune séminariste partà la guerre. Il estde ceuxqui pensent
qu’il ne peutfaire autrement. Pèse sur lui le poids des guerres
antérieures : la région d’Albertdans la Somme a payé cher en
1914-1918 etla mortrôde encore dans les mémoires. 1940:
l’évacuation etle retour en pays occupé. Le désir familial d’avoir
un officier. Les circonstances historiques de l’envoi des appelés en
Algérie : c’estainsi que se forgeun destin. Un destin auquel on
adhère : choisir d’être officier etde ne pas rester dansun bureau,
mais d’aller sur leterrain. Un peucomme pour répondre à l’exigence
d’une histoire intime etde ne pas fuir ce destin oùl’on peutessayer
d’exercer sa liberté. Peut-être même est-ce la pierre detouche de la
liberté. Alors même que le colonel quivous commande basculera
plustard dans l’OAS. Commentfaire avec, ouplus exactement,
comment rester libre dans les limites ainsi assignées ? Comment agir
sans avoirtrop à justifier ouà rougir de ses actions ?
C’est un récit très musical oùs’entrecroisentles mémoires : celle
de l’avant-guerre, celletoute proche dusecond conflitmondial,
celle de l’Indochine, de la pas encore guerre d’Algérie, de la guerre
elle-même de mars 1959 à janvier 1961, des événements postérieurs

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des années 1990: la barbarie des années 1960renvoie à celle des
années 1990. C’est un monde de catastrophe : la rupture dubarrage
de Malpasset, le2décembre 1959, est un signe de cette mémoire
meurtrie ; le progrès mal maîtrisé, comme la guerre, détruisent. C’est
aussi letemps de l’espoir où une solution estapportée à la querelle
scolaire : signe aussi qu’un nouvel horizon peutse dessiner. Cette
mémoire, il fautla faire revivre – il ne s’agitpas ici de latransformer
en histoire, mais d’en mesurertoute la force au travers d’un individu
qui porte en luiune partdel’Histoire.Comme noustous et toutes.
Chacun à sa mesure, euégard auxcirconstances.
Si je n’ai pas faitla guerre d’Algérie – j’étaistrop jeune pour cela
– la guerre s’estimposée à moi. D’abord celle dont toutle monde
parlait: 1940, mais aussi celle d’avant, si lointaine, mais présente
par son cortège de blessés etde morts, ses commémorations etses
médaillés moustachus qui défilaient, bérets entête, etmême celle
d’encore avant: les Uhlans étaientdans la cour de la ferme. C’était
en 1871. Je lesvois etje les entends. La mémoire setransmetde
génération en génération etlaisse destraces fondatrices. Enfant,un
motétrange m’étaitrenvoyé par les ondes : auto-détermination.
Geneviève Tabouis en parlaitd’abondance. C’étaitle motdudiscours
de de Gaulle, de ce discours du16 septembre 1959 qui représente
untournantpolitique. Dansune certaine ambiguïté. Ce futaussi en
1962, les harkis. A Doullens, petiteville oùl’auteur a fait une partie
de ses études, 600d’entre euxétaientlogés dans des conditions
innommables dans la prison d’une ancienne citadelle qui avait
autrefois protégé ce coin duNord de laFrance contre lesEspagnols,
citadelle dontAlbertine Sarrazin s’évada en se brisantl’astragale.
Etchaque mois mon père, alors percepteur, comme on disaità
l’époque, réglaitla solde, escorté par des militaires. La guerre, c’est
aussi l’OAS : la maison oùj’habitais étaitgardée parun gendarme,
la nuit; les autorités craignaient un plasticage. L’Algérievintaussi
à moi avec Augustin d’Hippone et les Numides : il fallait traduire
l’historien Salluste, découvrir Jugurtha, sa capacité de résistance, la
cruauté de l’envahisseur romain. Tout cela avait un côté exotique
qui nous évitait de nous poser d’autres questions. Pourquoi cette
guerre à présent? Commentaurais-je agi si j’avais été mêlé à detelles
circonstances historiques ?
Ce livre est un récitqui revisite la mémoire etessaie de la

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comprendre. Ilya des souvenirs indélébiles, inscrits dans le cœur
etl’intelligence de l’auteur, mais ilyaussi destraces écrites : lettres
envoyées oureçues, journal personnel, résumés le plus souvent
etrarementcités, photographies, archives officielles : journauxde
marche, presse,témoins. Car l’auteur estrevenusur place, longtemps
après. Derrière les apparences durécitfluide, ilya ainsiun long
etpatient travail de confrontation auxsources les plusvariées, aux
auteurs qui ontdéjà écrit, aupropretravail d’écriture du
sous-lieutenant François Marquis, au moment des événements, jugé
insuffisant ; il lui fallait aller au-delà et prendre du temps pour
écrire. Au lecteur d’assumer la frustration de ne pouvoir lire ici des
carnets bruts tels qu’en ont publié Antoine Prost et bien d’autres.
Il fallaità l’auteur confronter ses souvenirs etlestraces écrites qu’il
en a conservé. Pas de nostalgie danstoutcela, maisunevolonté de
comprendre : aufond qui étais-je ? Commentcomprendre l’action
de ce jeune homme inexpérimenté des choses de la guerre etde la
politique, qui sortaitdes hauts murs de la rue Saint-Fuscien où était
niché, à l’époque, leGrand séminaire d’Amiens, etqui se retrouvait
plongé dansun affrontementoùla mortétaitpossible, la blessure
envisageable, la déshumanisation à la portée detous ?
Nulletrace d’héroïsme dans ce récit, ni de révolte comme certains
l’ontpratiqu&

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