Récits du passé

Jean-Louis Rattier

Description

Dans sa longue vie, Jean-Louis a vécu tant d’épisodes, souvent drôles, quelquefois émouvants, tragiques ou simplement stupéfiants qu’il a voulu en faire profiter les nouvelles générations. Du XIXe siècle de sa famille aux années 1980, retour sur cent ans d’histoires, de la vie d’antan à ses souvenirs de guerre, sa passion pour les sommets – du massif du Mont-blanc à l’Himalaya –, sa carrière à Air France, entre politique, terroristes et prise d’otage… Ces récits du passé ne sont pas seulement les siens. Car après son enfance dans Cimiez, colline inspirée, Jean-Louis Rattier convoque aussi le vécu de ses ancêtres, ranime la mémoire de son père, nous fait revivre l’Histoire. Plus d’un siècle de vies, d’anecdotes, de réflexions sur un monde en pleine mutation, un héritage noir sur blanc à partager au fil des ans.

Informations

• Publié par: publibook
• Nombre de lectures: 41
• EAN13: 9782748357387
• Langue: Français

Extrait

Récits du passé

Jean-Louis Rattier Récits du passé Racontés à mes enfants

Publibook

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Préface « Un lièvre en son gîte songeait Car que faire en un gîte à moins que l’on ne songe ? » Il faut s’appeler La Fontaine et avoir un grand sens de l’humour pour écrire de pareilles plaisanteries, qui pour- tant passent les siècles, alors que tout le monde sait que le quotient intellectuel des lièvres n’est pas très élevé et que dans un gîte… Mais cela permet de tout dire aux puissants et de dé- noncer tous les abus dont, à l’époque, le siècle regorgeait. Au second degré c’est un appel à la réflexion, à la mé- ditation, au retour en arrière, au passé qu’il ne faut pas oublier et qui garde sa dimension ; c’est particulièrement vrai pour tout ce qui touche à la guerre, mais si terrible qu’ait été le siècle, c’est le nôtre, on y a vécu et il ne faut pas le renier. Dans mon livreCimiez colline inspirée, j’ai évoqué quelques souvenirs liés, de près ou de loin, à cette colline magique ; mon ami fou, les servantes de ma mère, la belle Josette, mes aventures inénarrables avec les chats, la guerre de mon père et mes parents vivant sur cette mer- veilleuse colline alors que j’étais adolescent ; je ne vais pas les raconter à nouveau ; mais dans ma longue vie, j’ai vécu tant d’épisodes, souvent très drôles, quelques fois émouvants, tragiques ou simplement stupéfiants que j’ai voulu en faire profiter enfants et petits-enfants. D’où le titreRécits du passé racontés à mes enfants.

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Mais il faut tout de même préciser le cadre. Mon père s’appelait Henri, sa famille était Protestante, installée depuis plusieurs siècles en Ardèche dans la vieille maison de « Rattier », le nom de la famille ; c’est presque un village, il y a plusieurs maisons, construites au fil des ans, la plus vieille datant de l’époque de Jeanne d’Arc. L’arbre généalogique est impressionnant et je ne sais trop d’où il vient. La propriété était toujours léguée au fils aîné ; les frè- res, s’il y en avait, recevaient un dédommagement, en général sous forme d’une propriété dépendant de Rattier ; au dix-neuvième siècle il y en avait beaucoup, une ving- taine de fermes ou de propriétés dépendant de la résidence principale qui régnait alors sur tout le pays ; quant aux filles on ne s’en occupait pas, elles se mariaient et en- traient dans une autre famille. L’enfance de mon père ne fut pas heureuse ; orphelin à douze ans, le frère de son père, négociant à Saint-Étienne, devint chef de famille ; à l’inverse de son frère, c’était un homme sans culture et très terre à terre ; en plus, mon grand-père lui avait emprunté de l’argent pour réparer la toiture de Rattier et était mort avant d’avoir pu le rem- bourser ; enfin, mon père perdit sa sœur à seize ans et se retrouva tout seul face à un oncle abhorré. La famille de ma mère, très catholique, avait toujours vécu en Provence ; ma grand-mère Anaïs avait été une jeune fille belle et hautaine, cultivée, musicienne ce qui était rare pour une fille ; mon grand-père Ayme, issu d’une famille de cultivateurs était Inspecteur de l’Enseignement Primaire, un poste tout nouveau en 1880. Ils ont eu six enfants quatre garçons et deux filles, ma mère, Marthe, en dernier ; tous les garçons sont morts du vivant de mes grands parents deux en bas âge, un à dix ans, l’autre à trente ; ma grand-mère ne s’en est jamais

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