T AR TA GUEULE À LA RÉCRÉ
143 pages
Français

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T'AR TA GUEULE À LA RÉCRÉ , livre ebook

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Description


Emery Doligé, alias « Mry », fut longtemps l’un des blogueurs les plus influents. Dans le livre T’ar ta gueule à la récré, confessions d’un influenceur, il raconte comment il est tombé très jeune dans



la marmite d’Internet, en créant un blog devenu une référence (Choses Vues) et comment son ascendant dans le monde numérique et médiatique n’a cessé de grandir au point de lui faire perdre de vue une certaine réalité. Dans cet ouvrage qui peut se lire comme une « contrition numérique », il raconte comment et pourquoi le Star-système, le monde politique et les médias lui ont déroulé le tapis rouge pendant plusieurs années. Dans ce culte du creux, il a progressivement pris conscience que l’univers parallèle qui s’ouvrait à lui ne pouvait plus se refermer. La libération de la parole, la place de la femme, le rapport à la Terre et à l’autre ont créé une ère nouvelle.



Au travers de ce parcours fait de paillettes, d’impunité, de certitude et parfois de haine, Emery Doligé montre aussi qu’une autre voie est possible.


Informations

Publié par
Nombre de lectures 4
EAN13 9782372541473
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Tous droits réservés. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit est interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.
ISBN : 978-2-372-541473
Pour vous tenir informé des prochaines publications de Mareuil Éditions, rendez-vous sur : www.mareuil-editions.com
© MAREUIL ÉDITIONS – 2019.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Je confesse que j’ai vécu.
Pablo Neruda

L’ombre du zèbre n’a pas de rayures.
René Char

Il serait bien que vous utilisiez votre influence pour de bonnes causes.
Roméo Elvis
Ouverture

«  Quand les médias font monter en puissance un blogueur, ils choisissent Emery Doligé. Oui, je sais, je débarque.  »
Tweet de @zeyesnidzeno du 12 novembre 2010.

«  Influenceur… ça ne veut rien dire IRL :) Sors dans la rue et dis que tu es Emery Doligé… Résultat : “Qui ?”  »
Tweet de @ElodieBaker du 29 novembre 2011.

«  Emery Doligé alias Mry prendra les rênes du JT de TF1 à la rentrée.  »
Tweet de @AnotherBu-iBuzz du 6 juillet 2012.

«  On ne peut pas aimer tout le monde… mais bon je le déteste moins qu’Emery Doligé.  »
Tweet de @s20b du 19 avril 2013.

«  Assez étonné de découvrir qu’Emery Doligé ne s’est toujours pas étouffé dans sa fatuité.  »
Tweet de @trazeris du 8 avril 2014.

Et il y a eu d’autres tweets, et des commentaires sur des blogs.
Sur Facebook aussi. Nombreux. Parfois insultants.
Mais il y a eu aussi de belles choses.
Et tout un chacun pouvait devenir quelqu’un.
Ne ressemblions-nous pas à Gygès, qui utilisait son pouvoir d’invisibilité pour changer sa vie, comme internet permet l’anonymat ?
Cela n’allait-il pas contre l’idée qu’un homme juste doit respecter les lois et la morale même si cela peut être désavantageux ?
Avons-nous découvert l’impunité ?
Cette époque des blogs n’a pas été prise pour ce qu’elle était.
Si les blogs ont presque tous disparu, cette époque continue de dire ses vérités sur les mondes d’Internet et sur ce que nous sommes devenus.
1. Entrons dans la danse, voyons comme ils sont

Tout a commencé en novembre 2004 lors d’un déjeuner avec Loïc Le Meur. Il était directeur général d’une plateforme de blogs et, surtout, il était considéré comme faisant partie de ceux qui avaient la vision la plus pertinente sur ce qu’allait devenir Internet. Déjà couvert de lauriers par ses expériences passées, il donnait la messe sur l’importance d’être un entrepreneur. Je souhaitais qu’il me raconte comment il voyait le nouvel Internet. Nous étions loin des années 90, les connexions étaient plus rapides, les gens commençaient à prendre de plus en plus la parole et certains imaginaient déjà regarder la télévision sur autre chose qu’un téléviseur.
À cette époque, je développais une société, La Banque audiovisuelle, avec une dizaine de personnes qui croyaient bien avant les autres que la vidéo à la demande allait révolutionner les usages de consommation de l’audiovisuel. Nous espérions que chaque personne devienne son propre directeur des programmes. Mes enfants avaient quatre et un ans, je les regardais grandir avec toute l’attention d’un papa poule. Je n’avais eu jusqu’alors aucune visibilité médiatique et chérissais l’ombre des hommes et des femmes que je servais.
Dans l’après-midi du déjeuner, remonté et motivé par Loïc, j’ouvris un blog. Il m’avait donné un code pour ne rien payer. C’était la première fois de ma vie qu’on me traitait comme un précurseur.
En 2004, cela faisait déjà dix ans qu’un journaliste free-lance américain, Justin Hall, avait publié sa première note de blog. Sur celui-ci, toujours en ligne, il racontait sa découverte de l’Internet en 1988, six ans avant moi.
C’est Peter Merholz qui a inventé le terme « blog » en janvier 1999, en s’inspirant du mot inventé par Jorn Barger, « Weblog ». Cinq ans plus tard, le terme « blog » était considéré par le dictionnaire américain Merriam-Webster , l’équivalent de notre Petit Robert , comme « le mot de l’année ».
En 1999, on recensait quelques dizaines de blogs (principalement des blogs politiques) sur Internet. Quand j’ai créé mon blog, il n’y en avait que quelques centaines de milliers d’actifs. En 2006, on en dénombrait près de cinquante millions. Le développement de la prise de parole sur un outil plus joli et plus personnalisable qu’un forum de discussion était, comme son enjeu, exponentiel.
Créer un blog était très simple. Il suffisait de se connecter à une plateforme et de se laisser guider, il était loin le temps où il fallait connaître un langage informatique pour créer un site web. Il suffisait juste de remplir les cases.
Je n’avais aucune idée de ligne éditoriale, ni de la manière de faire connaître mes publications. Loïc m’avait tellement vanté les mérites du blog, son efficacité et la tendance qui allait devenir grand public que je me devais de comprendre mieux ce nouveau monde, afin d’y trouver des leviers de développement pour ma société, au risque de passer pour un con, voire de rater une occasion de croissance.
Ma première note sur l’exclusion des élites fut un flop. Je développais l’idée selon laquelle les deux extrêmes de la société, les élites comme les gens les plus pauvres, ne faisaient pas partie du même monde que quatre-vingt-quinze pourcents des gens. Le feuillet devait faire cinq pages bien construites avec une introduction, des parties s’enchainant par des transitions convenablement tournées et une conclusion qui ouvrait vers des interrogations légitimes. Trop longue, trop ampoulée, trop académique, la note ne prenait pas en compte le lecteur et n’a pas été lue tellement elle était peu engageante.
Terriblement français, j’intellectualisais une plateforme, je lui donnais une valeur très haute et j’étais animé par l’envie de montrer à quel point j’étais intelligent plus que par le désir de transmettre ou bien de partager un point de vue.
Un blog sans lecteur ne servait à rien. Je devais conquérir une audience. Puisque personne ne venait à moi, je n’avais pas d’autre choix que de partir voir ce que les autres faisaient. Cet excès de suffisance se délita à la lecture d’autres blogs qui avaient une communauté, une ligne éditoriale, un graphisme et un style plaisants. Ils étaient en tous points supérieurs au mien.
Tout en publiant d’autres notes sur mon blog aux audiences diversement faibles, je partis à la rencontre de celles et ceux qui écrivaient mieux que moi. Toujours cachés derrière des pseudos, je découvris Vinvin, Embruns, La Méchante et d’autres qui avaient quelques longueurs de blog d’avance. À des années-lumière de mon monde fait de discrétion, j’ai cherché à les rencontrer pour comprendre qui ils étaient, pourquoi leurs blogs étaient lus et pas le mien. Certains blogueurs se réunissaient dans des sous-sols de bars où, tels des activistes complotistes, ils échangeaient des conseils et des tuyaux pour gagner en visibilité, en interaction avec les lecteurs et en référencement naturel. Je m’y suis rendu quelques fois en me présentant comme impétrant dans ce monde numérique. Je tus dans un premier temps mes activités professionnelles passées (Medcost, le cinéma, la politique) ; j’expliquai qu’avec des amis nous montions une start-up dans la « video on demand ». J’étais le mec sympa qui débarque. Chacun me racontait sa vie et pourquoi il bloguait, tout en me souhaitant bon courage pour cette folie professionnelle à laquelle je participais.
Dans les vies que je découvrais, celle de Vinvin me plut. Il décida de changer de vie le jour où, en agence de communication, il fut contraint de travailler tard alors qu’un match de foot de la Coupe du monde 1998 lui tendait les bras. Il monta son agence. Six ans plus tard, alors marié et père de deux enfants, il ouvrit son blog pour marquer un nouveau changement de vie ; il voulait vivre de ce qui lui plaisait le plus : l’écriture. Sa ligne éditoriale était simple : il mettait une note de zéro 

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