Kouakou, fille de la déesse des jumelles
93 pages
Français

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Kouakou, fille de la déesse des jumelles , livre ebook

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Description

Fille d’une jumelle, la fille jumelle Kouakou Juliette est devenue unenymphomane pour propager la malédiction dans son village, Rong. Enobéissant aux ordres de la déesse des jumelles, la jumelle Kouakoucommet l’inceste en épousant son cousin germain, qui n’est en réalitéque son frère jumeau, Djouɗa Roméo.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2021
Nombre de lectures 5
EAN13 9782376700388
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Liste des personnages
VAÏHAL TOUKOUA ƊIKMI MAMAN SAGE-FEMME LE VOYANT
DJOUƊAROMÉO
KOUAKOU JULIETTE
LA DÉESSE KOUAKOU LE PRÊTRE CHEF DE VILLAGE
JEAN VAÏHOU KOIFFÉ VOUNDOUK LE DIEU DJOUƊA
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À DEUDANG DICKA Christophe et HAMADOU ALIOUM. À GOUABO VAÏZEBAR Gabriel et ABDOULAYE Ferdinand BADJAM.
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Préface La pièce théâtraleKouakou, fille de la déesse des jumellesd’Aimé Badjam, met en exergue la tradition et la culture Pévé.Le peuple Pévé vit au sud-ouest du Tchad, précisément dans le département de Mayo-Dallah et dans le Grand Nord du Cameroun. Dans l’expression de la tradition de cette communauté linguistique, l’auteur présente le caractère polythéiste et monothéiste de cette société. En dégageant le mobile de la nymphomanie de l’héroïne de la pièce, Kouakou, et du malheur qui s’abat sur le village, l’auteur déplore l’échec que les parents de cette dernière ont grossi en voulant faire jouer à moitié moitié la religion de leurs ancêtres et celle de l’homme blanc sur un terrain aussi glissant. Cet échec a coûté la vie à plusieurs habitants du village natif de Kouakou. Par la mise en scène de ce fiasco, le dramaturge présente juste l’iceberg des déboires des Africains en voulant se servir de leur religion et celle des autres dans une circonstancehostile à l’une ou à l’autre.Dans la société Pévé, le petit ne doit tutoyer pas un grand, mais, le sabotage
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involontaire de la tradition par les parents de Kouakou, a fait qu’elle tutoie son père et le chef du village quand elle voulait coucher avec eux. La lecture de l’anthroponymie pévé est aussi observable dans cette pièce. Kouakou, Djouɗa et Toukoua sont les noms des jumeaux dans la société pévé. Les noms comme Vaïhal et Vaïhou sont authentiques à cette communauté. Cependant, le dynamisme des anthroponymes de cette communauté à l’ère du monothéisme est perceptible à travers les noms comme Kouakou Juliette, Djouɗa Roméo et Jean. Cette pièce présente la culture africaine en miniature. Par conséquent, chers lecteurs et chères lectrices, je vous recommande sa lecture avec attention. BARKA TAO, Écrivain tchadien
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Acte I PRÉMISSE
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Scène I : le dernier rite
(VAÏHAL et TOUKOUA.)
(La scène se déroule dans un village appelé Rong. Dans sa case avec sa femme, à minuit,Vaïhal rappelle à sa femme Toukoua les prescriptions du voyant.) VAÏHALQuand nous étions arrivés chez le voyant,il nousa dit : « mes enfants, je lis dans vos regards, le désespoir et la tristesse. Mais ne vous en faitespas, j’ai la solution à vosproblèmes.Il n’y a que celui qui ne parle pas à Dieu que Dieu ne le distingue pas. Mais sachez aussi que la trépignance à la prescription des ancêtres vous bardera la 1 physionomie de tristesse. Pour ne pas que 2 vous babilliez plus tard que les ancêtres ne mangent que le poisson qui a été égorgé, soit vous renoncez maintenant, soit vous cheminez jusqu’audénouement des choses. Je vais vous remettre un remède, vous mettrez dans votre eau de bain et vous vous doucherez à deux, simultanément. Quand je dis simultanément, ça veut dire ensemble; c’est-à-dire, même toilette, même heure même geste pendant le
1 Le visage. 2 Parler.
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rite. Unité de temps, unité d’espace et unité de rite comme la règle de trois dans le théâtre classique, et pendant trois jours successifs. À l’épiloguece traitement, ma fille, tu vas de prendre une grossesse. Cet enfant ne sera plus philanthrope face aux désirs des sorciers du village. Quand il naîtra, donnez-lui 3 4 l’identifiant Vaïmata . Mais, si ce sont des jumeaux, donnez-leur les noms des jumeaux. » Toukoua mon épouse, dors-tu toujours ? TOUKOUANon, je t’écoute.VAÏHALVa apprêter l’eau pour que nous prenions notre bain. Il est déjà l’heure.
(Elle se lève ets’en vadans sa cuisine prendre l’eau qu’elle a bouillieavec les feuilles de 5 bapiné dans une marmite en argile, depuis dix-neuf heures, et répandre dans le seau de bain.Elle dépose l’eauà la douche et revient 6 instruireVaïhal.)TOUKOUAJ’aidéposé l’eau à la douche.3 Le nom. 4 Qui veut dire « enfant de la mort » en pévé. 5 Une plante au pays pévé. On bout généralement ses feuilles pour laver une femme qui vient d’accoucher.6 Informer.
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VAÏHAL
D’accord.(Ilss’en vont exécuter les prescriptions du voyant. En selavant, l’oracle aréclamé que chacun doiveévoquer son vœuà l’autre.) VAÏHALQue les ancêtresm’exaucentet qu’ils me donnent une fille belle comme toi mon épouse. TOUKOUAQue Dieu me gratifie un fils très mignon et à foison fort comme Samson et comme vous son géniteur. VAÏHALQue ce rituel soit agréé par les ancêtres afin que les gens cessent de médire dans mon dos dans ce village. TOUKOUAQue le Ciel me donne un fils afin que ma belle-mère me chérisse pour que vous et vos frères vous vous réconciliiez. Il ne faut pas qu’ilsdiscourent de moi : « La femme qui
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7 enfante pour les monuments autour de cases. » (Ils terminent de se laver et reviennent dans la case pour procéder au second ritede l’oracle.Ils se dévêtentet commencent à faire l’amour.) VAÏHALÔ ancêtres, soyez satisfaits de ma prière 8 et donnez-moi une fille déférente comme mon épouse pour revigorer mon père, ma mère, mes frères et mes amis quis’acharnentcontre elle et m’adjurent de la répudier. TOUKOUADieu, donne-moi un fils très fort pour vaincre cesmangeurs d’âme qui dégustent à chaque foisl’âme de mes enfants etme clouent souvent sur le banc des femmes approximatives.
Ah !
VAÏHAL
TOUKOUAAiiiiii ! Quelle douleur.
(Ils finissent de se donner à Vénus.) TOUKOUA7 Les tombes. 8 Respectueuse.
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