Le banquet de Nganga-Mayélé
107 pages
Français

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Le banquet de Nganga-Mayélé , livre ebook

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Description

Nganga-Mayélé, président de la République de Mbongwana, use de tous les moyens pour défendre son trône contre l'Homme, son supposé ennemi et opposant. Pour arriver à ses fins, il organise un grand banquet auquel prendront part des personnalités nationales et internationales, les dieux de l'olympe grecque et les dieux de l'olympe yoruba avec Ogun pour maître.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2009
Nombre de lectures 243
EAN13 9782296245556
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0474€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le banquet de Nganga-Mayélé
ITOUA -NDINGA


Le banquet de Nganga-Mayélé


Tragédie
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-10784-7
EAN : 9782296107847

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
A
Jacques
Rabémananjara.
LES PERSONNAGES


Lieutenant Tsunami Jean-Baptiste
Sergent Chikungunya Nganga-Mayélé
Caporal Gripp’Aviaire Marie-France
Premier Blanc Marie-Béla
Deuxième Blanc Marie-Congo
Troisième Blanc Jean-Paul
Premier Conseiller Jean-Christophe
Deuxième Conseiller Eudesse
Poste Alligator Dionysos
Poste Gingembre Ogun
Poste Roméo Chœur
Poste Alpha Le Cinglé
Maître d’hôtel Les policiers
Un Soldat L’Officier
ACTE I

LES PREPARATIFS
SCENE PREMIERE
(Au lever du rideau, apparaît le Lieutenant Tsunami à l’est de la Cour présidentielle, l’air stressé et le cœur battant la chamade. De temps en temps, il contemple le soleil qui se lève sur le fleuve de Mbongwana et qui répand sa triste lumière sur les ondes noires du fleuve. Les auspices d’oiseaux, associés aux chants matinaux de coqs, forment un orchestre de mauvais goût qui agace le Lieutenant. Soudain, apparaît également le Sergent Chikungunya, marchant à grands pas vers le Lieutenant Tsunami, le Caporal Gripp’Aviaire lui emboîte le pas .)

SERGENT CHIKUNGUNYA (exécutant un salut militaire)
Mes respects, mon Lieutenant !

LIEUTENANT TSUNAMI
Repos ! Sergent.

SERGENT CHIKUNGUNYA
Mes excuses, mon Lieutenant, du retard avec lequel j’arrive. À ma Jeep, les ennuis vont crescendo ; hier c’était la soupape, aujourd’hui c’est le tambour (un petit temps mort) et demain ça sera autre chose… (présentant le Caporal Gripp’Aviaire au Lieutenant ) Mais mon Lieutenant, avec moi ici, le Caporal Gripp’Aviaire, l’homme qui ne craint ni le vent des fleuves, ni la tempête des océans.

LIEUTENANT TSUNAMI (souriant)
Un peu trop d’éloges au sujet de ton invité, Sergent !

SERGENT CHIKUNGUNYA
Si mon Lieutenant, je t’assure que c’est un bon soldat… Un soldat aux reins solides. Un sac à dos dont la réputation est connue de tous les soldats du camp Belleville. Et un soldat qui ne sourit que deux fois le mois…

LIEUTENANT TSUNAMI (étonné)
Qui ne sourit que deux fois par mois !

SERGENT CHIKUNGUNYA
Oui mon Lieutenant, deux fois le mois et pas plus. Quand il perçoit son salaire et lorsqu’il embrasse sa femme.

LIEUTENANT TSUNAMI
Voudrais-tu me dire, Sergent, que ton type que voici, ne fait la chose-là avec sa femme qu’une seule fois par mois ?

SERGENT CHIKUNGUNYA
C’est ça être bon soldat, mon Lieutenant. Un bon Sac à dos ne doit pas régulièrement vider son lait caillé.

LIEUTENANT TSUNAMI
Je veux bien te croire Sergent ; encore faudrait-il que ton Caporal me montre ce dont il est capable dans peu de temps !!!

(Au Caporal Gripp’Aviaire )
Bienvenu, cher monsieur, dans les parvis du Président Nganga-Mayélé. Je suis le Lieutenant Tsunami, l’homme à qui la responsabilité du palais incombe. Les opérations secrètes du Président Nganga-Mayélé précisément, sont sous ma responsabilité.

(Le Caporal Gripp’Aviaire se met au garde-à-vous )
Inutile de rester dans cette position, l’heure n’est plus à ces gestes traditionnels, mais au courage et à la persévérance. J’avoue tout de même qu’ici m’honore ta présence. Parce que je suis à la recherche de vaillants soldats, des soldats capables d’éteindre, avec leurs salives, un incendie.

CAPORAL GRIPP’AVIAIRE
Je suis très enchanté, mon Lieutenant, de l’admiration qu’à mon égard vous manifestez. Le Sergent Chikungunya m’a parlé de vous et de la mission qui serait la mienne. Inutile de chercher un autre soldat, mon Lieutenant ; je suis le prototype même du soldat dont a besoin votre groupe. Je ne vous décevrai pas. Je ne vous abandonnerai pas. Et mon bras demeurera fidèle à vous, Lieutenant.

LIEUTENANT TSUNAMI
Très flatté par tes formules de politesse. Mais dorénavant ne me vouvoie plus. Nous devons nous considérer comme de véritables frères.

SERGENT CHIKUNGUNYA (enchanté)
Tu vois Gripp’Aviaire, ne t’ai-je pas dit que le Lieutenant est plus qu’un… (interrompu par le Lieutenant).

LIEUTENANT TSUNAMI (avec modestie)
Assez… eh… Sergent…

SERGENT CHIKUNGUNYA
Gripp’Aviaire, le Lieutenant Tsunami est un homme honnête. Le courage et la persévérance sont les deux exigences qui le caractérisent. Si des nôtres tu veux réellement être, tu dois dorénavant obéir aux règles qui nous régissent ici. Ne me déçois pas, s’il te plaît, car j’ai longuement parlé de toi au Lieutenant Tsunami.

CAPORAL GRIPP’AVIAIRE
Je bénis mes ancêtres guerriers d’avoir dirigé mes pas vers le Lieutenant Tsunami.

SERGENT CHIKUNGUNYA
Nous bénissons tous nos ancêtres tombés lors de la bataille d’Ambuila, que leurs esprits nous auréolent et nous fortifient !

LIEUTENANT TSUNAMI (pensif)
Gripp’Aviaire, j’ai omis de te poser une question qui, à mon sens, est essentielle.

CAPORAL GRIPP’AVIAIRE
Je t’écoute, mon Lieutenant.

LIEUTENANT TSUNAMI
De quel coin de notre République viens-tu ?

CAPORAL GRIPP’AVIAIRE ( avec ostentation )
Je suis l’arrière-petit-fils de Mbuta-Kiadi, le petit-fils de Takiadi, le fils aîné de Kiadi et… (interrompu par le Lieutenant )

LIEUTENANT TSUNAMI
Tu dis bien le petit-fils de Takiadi et fils de Kiadi ?

CAPORAL GRIPP’AVIAIRE
Oui mon Lieutenant.

SERGENT CHIKUNGUNYA (réfléchissant)
Tu ne serais pas le fils de Vumbi par hasard, Vumbi du village des palmerais ?

CAPORAL GRIPP’AVIAIRE
Si ! mon lieutenant. Vumbi est ma mère et je suis son fils aîné.

LIEUTENANT TSUNAMI
Je m’en doutais… Tu es le fils de Mâ Vumbi ? Mâ Vumbi du village des palmerais ? Quelle belle surprise ce matin ! Mon père et ta mère sont des cousins ; je dis bien des cousins. Je suis ton frère, Caporal. A l’arbre généalogique des Bavumbi remonte l’histoire de nos parents ; et le cochon totémique a toujours été l’animal qui scelle le lien de notre famille. Puisque tu es mon frère, Caporal, je me dois donc de te faire confiance. Ne me déçois pas surtout !

CAPORAL GRIPP’AVIAIRE
Oui mon frère, je ne te décevrai pas et je… (interrompu par le Sergent Chikungunya )

SERGENT CHIKUNGUNYA
Eh... Gripp’Aviaire ! On répond toujours « oui mon Lieutenant ». On ne dit jamais « oui mon frère », compris !

CAPORAL GRIPP’AVIARE
Oui Sergent.

LIEUTENANT TSUNAMI
Bon les gars ! finie la récréation. Je dois vous montrer maintenant tout le matériel qu’il vous faut. Suivez-moi, s’il vous plaît.


(Le Lieutenant Tsunami s’éloigne de la scène. Gripp’Aviaire et Chikungunya lui emboîtent le pas. Pendant que disparaissent leurs images dans le lointain, on aperçoit les silhouettes des Conseillers du Président Nganga-Mayélé faisant des va-et-vient entre la véranda et le portail.)

Noir.
SCENE DEUXIEME
(Au loin, dans la pénombre, le Premier conseiller du Président Nganga-Mayélé, dont on n’aperçoit que le bras droit qui fait d’incessants gestes. Soudain, lumière sur la scène ; le Deuxième conseiller et le Maître d’hôtel apparaissent dans l’encadrement de la porte de la salle de conférences. Le Premier conseiller leur fait signe de le suivre. En marchant, il leur donne quelques recommandations.)

PREMIER CONSEILLER
…je vous en prie, faites ce que je vous demande.

DEUXIEME CONSEILLER
Vos ordres seront entérinés, monsieur le Conseiller. Ne vous inquiétez pas.

MAITRE D’HOTEL (concluant)
Cela fait près de vingt ans que je suis au service des hautes personnalités de Mbongwana. Je n’ai jamais dans mon travail eu de soucis particuliers, parce qu’entérinant toujours les ordres qui viennent d’en haut.

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