Les arts de la rue en France
274 pages
Français

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Les arts de la rue en France , livre ebook

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Description

Les arts de la rue sont un des champs artistiques des arts vivants les plus novateurs de ces dernières décennies. En partant de leur émergence en 1968, cet ouvrage retrace la construction progressive de cet univers social (nous parlions alors de théâtre de la rue). Aujourd'hui ils connaissent une consécration publique, critique, institutionnelle et internationale. Nombre de festivals leur sont consacrés : Aurillac, Chalon-sur-Saône, Noisy-le-Sec, Villeurbanne. Voici dressé un inventaire sociohistorique des arts de la rue en France.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2013
Nombre de lectures 36
EAN13 9782296539433
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright
© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattanl@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-66911-3
Titre
Hee-Kyung LEE






LES ARTS DE LA RUE EN FRANCE

Une logique de double jeu
REMERCIEMENTS
Je voudrais remercier toutes les compagnies des arts de la rue, de diverses générations, qui m’ont reçue, et ont répondu à mes questions parfois un peu insistantes.
Je suis sincèrement redevable au professeur Rémy Ponton qui a dirigé ma thèse, et a soutenu toutes mes démarches après celle-ci. En travaillant sous sa direction, j’ai appris ce que signifie être « professeur » au plan intellectuel mais aussi beaucoup au plan humain. Je suis fière d’avoir été son élève.
Je dois beaucoup à mes jurys de thèse, Maryse Marpsat, Tiphaine Barthelemy, Norbert Bandier, Jean-Claude Combessie. Leurs considérations sur ma thèse ont été une des sources pour poursuivre mes démarches en surmontant les difficultés rencontrées après ma thèse. J’ai une pensée émue pour Jean-Claude Combessie. Je me rappelle encore la façon dont il m’a adressé ses encouragements avec une si grande générosité et modestie vis-à-vis d’une doctorante.
Mon remerciement va aussi à Yves Guilloux pour son aide généreuse de la relecture minutieuse et soignée de cet ouvrage.
Je tiens à remercier l’équipe de L’Harmattan qui a pris le risque de publier un auteur inconnu.
Je pense à mes parents qui m’ont quittée. Ils m’ont donné les réels moyens de venir dans un monde nouveau et le courage pour pouvoir l’affronter, s’y tenir et enfin construire mon propre chemin. Mes pensées vont aussi à Gyu et Su.
PROLOGUE Journal de recherche 1
En invitation à la lecture, je propose de revenir succinctement sur le déroulement de cette recherche, en me replaçant dans le processus de construction de son objet, avec ses étapes successives et des démarches qu’elles requièrent.
J’ai voulu donner autant d’importance au questionnement théorique qu’à la recherche empirique. Il a toujours été décisif pour moi de maintenir un lien critique entre le « travail de terrain » et les références théoriques et conceptuelles mobilisables, déjà existantes comme résultat des engagements de réflexion et d’écriture de toute une lignée d’intellectuels et de chercheurs, constituant un appui public qui ouvre des chemins d’accès à l’objet d’étude et à son éclaircissement. L’étude du terrain empirique n’a jamais été coupée de la mise au point des outils et cadres logiques propres à mettre en perspective, ordonner et articuler pour la démonstration les matériaux recueillis. Ainsi se forme l’œil du sociologue, ce visiteur de la vie des autres, qui inventorie et comprend le réel autour d’un fil conducteur procédant par hypothèses et mises en relations, articulant concepts et données, en rendant possible une résonance intellectuelle de ce qui est l’empirique : l’acte de la recherche.
Première rencontre avec deux directeurs artistiques de la compagnie Théâtre de l’Unité 2
En 2003, dans le cadre de mon mémoire de DEA en sociologie, portant sur le parcours du Théâtre de l’Unité , j’ai rencontré pour la première fois Jacques Livchine, fondateur et directeur artistique et Hervée de Lafond, codirecteur artistique, dans la résidence de cette compagnie durant un week-end, un bâtiment ancien en pierre avec une grande cour, appartenant à la municipalité de la ville d’Audincourt. J’ai assisté à la représentation d’un de leurs spectacles de rue déambulatoires qui ironise sur la guerre, ainsi qu’à la répétition et aux réunions avant et après. J’ai rencontré les comédiens engagés occasionnellement, les bénévoles. La représentation s’est déroulée dans le centre-ville, la reconnaissance locale et la réception familière des habitants m’ont assez marquée. Dans la soirée de samedi, j’ai un peu fouillé dans la bibliothèque de Jacques Livchine avec sa permission. J’ai récupéré deux anciens numéros de la revue Bouffonnerie qui ne se trouvent ni en vente, ni dans les bibliothèques. En étudiant le parcours de cette compagnie, j’ai trouvé que l’ensemble formé par la définition du théâtre de rue, sa pratique et sa population présentait des contours incertains.
Jacques Livchine
« J’ai été très politisé, à l’époque en France, il y avait une gauche très forte. Tout le monde disait qu’il fallait changer de régime. »

Fils d’un industriel russe immigré en France, il a passé son enfance dans le 16 e arrondissement de Paris. Devenu étudiant en lettres à la Sorbonne, il s’inscrit dans un groupe théâtral, Théâtre Antique de Sorbonne. En se confrontant au monde en dehors du circuit des études universitaires, son idéal de jeunesse, le désir d’un monde meilleur, devient une réelle problématique, source de contraintes pour lui. Il décide de ne pas hériter de l’entreprise de son père et choisit de rester dans son univers de fréquentation : le théâtre parisien. Il prolonge ses études : Institut International du Théâtre, les cours de René Simon, Centre dramatique de la Seine-Saint-Denis. Il fonde le Théâtre de l’Unité avec sa femme, qui s’occupe de l’administration et qui est actuellement conseillère du théâtre à la DRAC de la région Ile de France. En mai 1968, la compagnie joue dans les lycées et dans les usines occupées. Jacques Livchine se sert de sa compagnie comme d’un outil de critique de la société, abordant des sujets politiquement engagés, dans le registre du théâtre tragique, jusqu’en 1972, année au cours de laquelle il rencontre la codirectrice du groupe, Hervée de Lafond, avec qui la compagnie se réoriente vers le théâtre politique mais comique. La compagnie Théâtre de l’Unité participe, avec la création d’une parade de faux tournage de film, à l’événement Aix ville ouverte aux saltimbanques , organisé par Jean Digne, à Aix-en-Provence, en 1973. En 1977, la compagnie crée un spectacle intitulé 2CV théâtre , une parade, pour faire venir les gens à sa pièce Dernier Bal pendant le festival d’Avignon. « Tout le monde nous dit, la parade est formidable, mais la pièce non. Peu à peu, les maires, les organisateurs de spectacles nous demandent la 2CV théâtre mais ne veulent pas l’autre spectacle. » Le spectacle 2CV Théâtre considéré comme un des pionniers du genre, a été créé ainsi et le Théâtre de l’Unit é combine son activité entre les représentations en salle et les créations de théâtre en extérieur. En 1978, la compagnie s’installe dans une ville nouvelle, Saint-Quentin en Yvelines, et devient une troupe du Centre d’Action Culturelle, Maison pour Tous. Elle organise plusieurs festivals de théâtre de rue dans cette ville. De 1991 à 2000, la compagnie dirige la Scène Nationale de Montbéliard. Dans le cadre de son programme, elle crée plusieurs dispositifs festifs de théâtre de rue. La compagnie est actuellement hébergée par la ville d’Audincourt. En défendant le théâtre comme une fête, Jacques Livchine cherche sa place en tant qu’homme de théâtre. Son désir d’être reconnu comme un homme de théâtre sérieux influe sur son parcours en différenciant le théâtre de rue d’autres formes des arts de la rue, en le faisant s’engager dans diverses stratégies pour faire reconnaître le théâtre de rue comme un théâtre proprement dit.
Hervée de Lafond
« J’ai commencé à travailler à 17 ans, je m’occupais d’enfants caractériels et je leur faisais faire du théâtre. Et puis l’idée de faire du théâtre m’est sortie de la tête, j’ai fait d’autres boulots. Ensuite, j’ai travaillé de nuit dans un hôpital et je me suis inscrite à un cours de théâtre à Paris, et presque tout de suite quelqu’un est venu et a demandé si quelqu’un ici se sentait capable d’écrire et de mettre en scène une pièce pour les enfants. Donc je me suis retrouvée dans le théâtre alors que je m’en étais éloignée. (...) Ça ne me dérange pas que les institu

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