Les plasticiens au défi de la scène
136 pages
Français

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Les plasticiens au défi de la scène , livre ebook

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Description

Marina Abramovic, Pierre Sorin, Oleg Kulik, Anish Kapoor, Claude Lévêque, Daniel Buren, Anselm Kiefer... Performeurs, peintres, vidéastes, sculpteurs et architectes s'aventurent, ces dernières années, sur la scène. Par ce déplacement singulier qui les confronte à un propos autre, dramatique, thématique ou musical, et au travail collectif, ces artistes témoignent du défi que continue de poser le lieu théâtral pour la création artistique. Leurs scénographies signalent les points de rencontre et d'écart entre les arts plastiques et ceux du spectacle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2017
Nombre de lectures 9
EAN13 9782336790657
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Univers Théâtral
Collection dirigée par Anne-Marie Green

On parle souvent de « crise de théâtre », pourtant le théâtre est un secteur culturel contemporain vivant qui provoque interrogation et réflexion. La collection Univers Théâtral est créée pour donner la parole à tous ceux qui produisent des études tant d’analyse que de synthèse concernant le domaine théâtral.
Ainsi la collection Univers Théâtral entend proposer un panorama de la recherche actuelle et promouvoir la diversité des approches et des méthodes. Les lecteurs pourront cerner au plus près les différents aspects qui construisent l’ensemble des faits théâtraux contemporains ou historiquement marqués.

Dernières parutions

Gérard HUBER , Shakespeare, le marrane du théâtre, essai sur Le Marchand de Venise , 2017.
François LASSERRE, Corneille, le destin d’un écrivain de théâtre , 2017.
RABANEL, Epistémologie de l’art vivant. L’inversion au cœur du spectacle , 2017.
Françoise QUILLET, Des formations pour la scène mondiale aujourd’hui , 2016.
RABANEL, Génie du carnaval, Quand le savoir bascule , 2016.
Stéphane LABARRIERE, Spectacle vivant à l’épreuve de l’itinérance, Magnétisme nomade et société de contrôle, 2016.
RABANEL, Le Feu sacré du théâtre, Manifeste du réinventisme, 2016.
Dorys CALVERT, Théâtre et Neuroscience des Emotions , 2016.
RABANEL, Spectateurs sidérés, ou L’Allégorie du Goéland, 2016.
Hanan HASHEM, Emile Augier, Alexandre Dumas fils, et Victorien Sardou, Dramaturgie du savoir-vivre sous le Second Empire, 2015.
Elise VAN HAESEBROECK, Le théâtre de Claude Régy, l’éros d’une voix sans bouche, 2015.
Abdelmajid AZOUINE, Théâtre moderne et pratiques picturales, correspondances et confluences , 2015.
Franck WAILLE et Christophe DAMOUR (dir.), François Delsarte, une recherche sans fin , 2015.
François QUILLET, La scène mondiale aujourd’hui. Des formes en mouvement , 2015.
François LASSERRE, L’inspiration de Corneille, 2014.
Titre
Marie-Noëlle S EMET -H AVIARAS





Les plasticiens
au défi de la scène

(2000-2015)



Préface de Georges Banu
Copyright

© L’Harmattan, 2017
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.editions-harmattan.fr

EAN Epub : 978-2-336-79065-7
Dédicace

Pour Georges
Pour Vassili

À Jacques et à Véronique
EN GUISE DE PRÉFACE
Les mariages à l’essai
Voici un livre rare. Ma rencontre avec lui est le fruit d’un hasard heureux, mais, n’ai-je pas réagi parce que, tacitement, je l’attendais ? Il répondait à un manque éprouvé depuis longtemps car la relation entre les hérauts des arts plastiques et de la scène fait défaut à la bibliographie, au moins, française. Son originalité est là, mais, par ailleurs, d’où provient-elle, on peut s’interroger. Sans parler du fait qu’elle complète une réflexion que j’ai engagée moi-même dans Le théâtre ou le défi de l’inaccompli (Éd. les Solitaires intempestifs) ; elle concerne ces créateurs qui, en se soumettant au régime fédérateur imposé par tout spectacle, adoptent le régime de l’inachèvement comme impératif pour parvenir à l’association plurielle à laquelle ils sont conviés. Un grand scénographe se reconnaissait pleinement dans le diagnostic avancé : “je reste aux portes de l’art”... À l’opposé, paradoxalement, interviennent les artistes auxquels Marie-Noëlle Semet consacre son étude, artistes invités à se joindre au travail communautaire d’un spectacle en raison de leur œuvre affirmée, achevée, “accomplie”. Elle sert d’appui au projet scénique dont le vœu consiste à la prendre en compte comme donnée initiale, au même titre que le texte ou la musique. Épreuve inédite pour le metteur en scène ou le chorégraphe qui font appel à un partenaire a priori insoumis et paritaire. Ils le cooptent à leurs risques et périls, pleinement assumés au nom d’un renouvellement attendu : on n’invite pas sans raison “le rebelle dans la maison”. C’est à l’examen de ce travail provocateur et pourtant essentiel que se consacre le livre qui paraît aujourd’hui. Il parle des retombées qu’engendre l’abandon de la conduite fédératrice habituellement respectée au profit de l’intervention singulière qui surprend, dérange, déroute. L’exception ou la règle — voilà le choix. Quitte ou double !
Il s’agit, pour reprendre une belle formule avancée par Marie-Noëlle Semet, de “mariages à l’essai” puisque justement, pour ce type de pactes, la longévité reste prohibée car ce qui compte c’est l’événement de la rencontre, sa brièveté, le partage passager. Cela peut procurer l’illusion d’un mariage mais qui sera vite brisé. “Mariage à l’essai” car cette fois-ci l’habitude n’a pas droit de s’installer... D’ailleurs chez les artistes plastiques convertis en captifs à long terme de la scène leur vocation initiale s’est progressivement dissoute, tarie, évanouie. Artistes phagocytés par le goût de la scène car, aujourd’hui exsangues, ils ne gardent plus que le souvenir vaniteux de leur œuvre première : ils sont passés de l’autre côté . Tandis que, par contre, les artistes qui n’entretiennent avec le spectacle qu’une relation épisodique, tangentielle, comme deux planètes qui seulement se rapprochent un instant l’une de l’autre, sauvegardent leur identité et leurs œuvres, parfois, sont même exposées dans leur autonomie plénière, comme détachées de leur relation première... avec le spectacle. Bill Viola, les Kabakov...
L’artiste temporairement coopté à la scène — le livre en fait son motif récurrent — se trouve exposé au défi de la contrainte, lui qui, à l’accoutumée, opère dans le contexte de la liberté sans bornes, aujourd’hui surtout. Contrainte d’un dispositif spatial, le théâtre et ses impératifs d’image, contrainte de distance, contrainte d’un texte, d’une musique, contrainte d’une proposition initiale formulée par le metteur en scène ou le chorégraphe. Jamais l’artiste n’est l’initiateur ! Mais, si l’on lui propose de s’associer à cette œuvre collective qu’est le spectacle c’est en raison justement de ce dont il est le porteur inédit : une œuvre personnelle ! Œuvre insoluble dans l’ensemble, mais œuvre signée, réfractaire à l’adaptabilité que cultivent les scénographes, œuvre qui s’affirme comme venue d’ailleurs, d’un imaginaire d’artiste. Œuvre autonome, poétique et interrogative. Comment ne pas se rappeler l’omphalos déroutant placé au milieu du plateau par Gilles Aillaud pour la Bérénice de Grüber à la Comédie Française ou la clepsydre géante qui se vidait tout au long de Faust Salpêtrière ? Et tant d’autres... Le spectateur regarde et subit un lent effet d’imprégnation qui perdure au-delà du spectacle. Il devient mémoire... mémoire qui se laisse raconter. Ce sont surtout les grandes interventions d’artistes qui suscitent un discours en raison même de leur identité, de leur force implicite, de leur présence qui appelle l’interprétation de chacun. Ces énigmes posées sous nos yeux captivent tant qu’elles résistent et ne permettent pas le déchiffrement rapide, source d’ennui et de désintérêt. Rien de plus répulsif qu’une fausse énigme vite résolue ! L’immobilité d’un dispositif sans réponse immédiate attire, le contraire désespère.

Ce livre invite aussi bien à l’examen analytique de l’échange fugitif entre les artistes et la scène, mais il évoque concrètement les solutions adoptées ; il associe pensée et témoignage. Il n’a rien de squelettique et rien non plus de strictement descriptif. Il nous permet de saisir des options esthétiques aussi bien que de saisir des pincées du concret. L’équilibre reste sans cesse sauvegardé. Du spectacle disparu, Marie-Noëlle Semet retient des fragments emblématiques, aptes à reconstituer l’ensemble et à dégager la perspective adoptée. L’analyse ne se départit pas des œuvres

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