Matière, paysage et récit dans le théâtre de marionnettes , livre ebook

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Lorsque les frontières des arts de la marionnette s’élargissent, des nouveaux espaces sont ouverts pour activer l’inanimé. L’hybridisme et l’indomptable désir de liberté que nous reconnaissons dans la marionnette contemporaine sont forcément accompagnés d’une plongée dans ses sources les plus anciennes : plus la marionnette avance vers le futur, plus elle ressemble à ses ancêtres. Par son pouvoir d’animisme, les marionnettes défient les limites de l’imaginaire et les possibilités de représentation des matières en transformation. Cette étude propose de parcourir un itinéraire de spectacles et de compagnies de théâtre de marionnettes où l’idée d’animisme surgit pour explorer les possibilités expressives des matières, pour nous raconter des histoires et réactiver des paysages, qu’ils soient réels ou issus de nos rêves.
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Publié par

Date de parution

30 décembre 2022

Nombre de lectures

1

EAN13

9782304054286

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Catarina Firmo
Matière, paysage et récit dans le théâtre de marionnettes
Entr’acte
é ditions Le Manuscrit Paris


Cet ouvrage est financé par des fonds nationaux via FCT – Fundação para a Ciência e a Tecnologia, I.P., dans le cadre des projets «UIDB/00279/2020» e «UIDP/00279/2020».



ISBN 9782304054286
© Éditions Le Manuscrit, décembre 2022


Dans la même collection
Parcours de génétique théâtrale : du laboratoire d’écriture à la scène , Ana Clara Santos, Sophie Proust, Ana Isabel Vasconcelos (dir.), 2018
Théâtre : esthétique et pouvoir, Tome 2 - XX e et XXI e siècles , Bruno M. Henriques, José Camões, Maria João Almeida (dir.), 2016
Théâtre : esthétique et pouvoir, Tome 1 - De l’antiquité classique au XIX e iècle , Jacopo Masi, José Pedro Serra, Sofia Frade (dir.), 2016
Diderot. Paradoxes sur le comédien , Ana Clara Santos, Maria Luísa Malato (dir.), 2015
Palco da ilusão. Ilusão teatral no teatro europeu , Ana Clara Santos (dir.), 2013


Entr’acte : études de théâtre et performance Collection dirigée par Ana Clara Santos
Cette collection a pour vocation la divulgation des activités scientifiques (travaux de recherche, essais, colloques, journées d’études, etc.) menées par le Centre d’Études de Théâtre de l’Université de Lisbonne. Placée sous le signe des études théâtrales et de la spécificité du langage artistique, la collection « Entr’acte : études de théâtre et performance » propose de nouveaux éclairages sur diverses perspectives concernant l’art théâtral et les autres arts. En reprenant, en guise d’hommage, le titre donné par Almeida Garrett à l’une des premières revues théâtrales du xix e siècle (Entre-acto), cette collection s’ouvrira aux études théâtrales et au dialogue qui peut être instauré entre ce domaine d’études et d’autres domaines tels que les études littéraires, les études comparées, les études de traduction, les études cinématographiques, entre autres.


Membres du comité scientifique
Maria João ALMEIDA (Centro de Estudos de Teatro, Univ. de Lisboa, Portugal)
Maria João BRILHANTE (Centro de Estudos de Teatro, Univ. de Lisboa, Portugal)
Maria de Jesus CABRAL (Univ. de Lisboa, Portugal)
José CAMÕES (Centro de Estudos de Teatro, Univ. de Lisboa, Portugal)
Marie-Noëlle CICCIA (Univ. Paul Valéry- Montpellier 3, France)
Rui Pina COELHO (Centro de Estudos de Teatro, Univ. de Lisboa, Portugal)
Barbara COOPER (Univ. of New Hampshire, USA)
Sebastiana FADDA
(Centro de Estudos de Teatro, Univ. de Lisboa, Portugal)
Yves JUBINVILLE (École Supérieure de Théâtre – UQÀM, Québec)
Francisco LAFARGA (Univ. de Barcelona, España)
Vera San Payo LEMOS (Centro de Estudos de Teatro, Univ. de Lisboa, Portugal)
Sophie LUCET (Univ. de Rennes 2, France)
Alexandra MOREIRA DA SILVA (Univ. Sorbonne Nouvelle, France)
Sophie PROUST (Univ. de Lille, France)
Ana Clara SANTOS (Centro de Estudos de Teatro, Univ. de Lisboa/ UAlg, Portugal)
Graça dos SANTOS (Univ. Nanterre Paris 10, France)
Maria Helena SERÔDIO (Centro de Estudos de Teatro, Univ. de Lisboa, Portugal)
Ana Isabel VASCONCELOS (Centro de Estudos de Teatro, Univ. de Lisboa, Portugal)
Christine ZURBACH (Univ. de Évora, Portugal)

Pour Pedro, Miguel et Xavier


Introduction
Lorsque les frontières des arts de la marionnette s’élargissent, des nouveaux espaces sont ouverts pour activer l’inanimé. De plus en plus, la marionnette réclame son existence dans les éléments de la scénographie, dans les accessoires et toutes les petites niches de l’espace scénique, faisant son apparition dans les images projetées, les matières et les matériaux de scène, franchissant les limites jusqu’aux corps des comédiens qui deviennent marionnettisés.
L’hybridisme et l’indomptable désir de liberté que nous reconnaissons dans la marionnette contemporaine sont forcément accompagnés d’une plongée dans ses sources les plus anciennes : plus la marionnette avance vers le futur, plus elle se ressemble à ses ancêtres. S’invitant dans les paysages du spectacle de rue, les machines de scène des compagnies telles que Le Royal Deluxe, Bread and Puppet ou La Fura dels Baus ont réactivé les cortèges, les théâtres ambulants médiévaux et même les événements para-théâtraux des actes funèbres de l’ancien Égypte où nous retrouvons des marionnettes ancestrales. Le corps marionnettisé de l’acteur et les possibilités scéniques décelées par la manipulation à vue nous font, à leur tour, aller à la rencontre des traditions orientales de l’Antiquité.
Ce retour aux sources est une spécificité de la marionnette contemporaine, souvent accompagné du souhait de réactivation du symbolisme et de l’animisme, d’une recherche du rituel et de l’objet pauvre qui formule l’appel au ralentissement des expériences, de la production et de la consommation. Les marionnettes contemporaines sont le plus souvent faites des matériaux récupérés, ressortissant des poubelles et des foires d’antiquités ; les objets et les matières oubliées deviennent les corps fictionnels qui renaissent dans de nouvelles histoires ; les déchets et les encombrants de la voie publique deviennent souvent les machines de scène qui transforment le paysage de l’espace quotidien. Réanimés par les mains des marionnettistes, les objets glanés peuvent être porteurs de nouveaux récits.
Par son pouvoir d’animisme, les marionnettes défient les limites de l’imaginaire et les possibilités de représentation des matières en transformation. Cette étude propose de parcourir un itinéraire de spectacles et de compagnies de théâtre de marionnettes où l’idée d’animisme surgit pour explorer les possibilités expressives des matières, pour nous raconter des histoires et réactiver des paysages qu’ils soient réels ou issus de nos rêves. Encadré dans un postdoctorat accueilli par la Faculté de Lettres de l’Université de Lisbonne (CET – Centre d’Études de Théâtre) et l’Université de Nanterre (CRILUS – Centre de recherches interdisciplinaires sur le monde lusophone), ce projet de recherche a donné lieu à un ensemble d’essais qui s’articulent avec un corpus de spectacles. Tous les journaux de bord reflètent les trajets menés et les autochtones rencontrés au cours d’un voyage. Si je pouvais ressortir les points de cet itinéraire, ça donnerait un peu comme ceci : Mai 2014. Paris. Biennale Internationale des Arts de la Marionnette Septembre 2017. Charleville-Mézières. Festival Mondiale des Théâtres de Marionnettes Octobre 2015-2022. Porto. FIMP. Festival International de Marionnettes de Porto. Mai 2015-2022. Lisbonne. FIMFALx. Festival International de Marionnettes et Formes Animées.
Ce livre reflète ainsi un parcours qui a suivi les traces d’une cartographie de paysages, champs de travail et d’observation entre Lisbonne, Porto, Paris et Charleville-Mézières. La curiosité et le souhait d’être à l’écoute des processus créatifs des artistes ont dicté les pas de cette étude. Je remercie de tout cœur les artistes et marionnettistes qui m’ont accueillie et ouvert les coulisses de leurs vies dédiées aux arts de la marionnette : Carla Veloso et Igor Gandra (Teatro de Ferro) ; Isabel Barros (Teatro de Marionetas do Porto) ; Phia Ménard (Cie Non Nova) ; Rute Ribeiro et Luís Vieira (Cie A Tarumba). Les souvenirs de ces échanges généreux peuvent être revisités dans les pages du chapitre « Entretiens : Derrière le castelet ».
Toute écriture a derrière soi un tissage de débats, dialogues, croisements de regards et apprentissages. Je tiens à remercier mes directrices de recherche Maria João Almeida et Graça dos Santos, pour tout le soutien et accompagnement de ce projet de postdoctorat ; Maria Helena Carreira et Maria João Brilhante pour toute l’écoute de mes dilemmes ; mon cher ami Guilherme Proença pour son œil de lynx dans le travail de révision et lecture, ainsi que pour tous les échanges et complicités partagées ; Christine Zurbach et Miguel Falcão, compagnons de route dans cet univers des marionnettes, pour tous les partages qui ont ouvert mon regard et avec qui j’apprends toujours ; Ana Clara Santos pour sa confiance et médiation au projet d’édition ; les équipes du CET-Université de Lisbonne et du CRILUS-Université de Nanterre ; les photographes Susana Neves, Alípio Padilha, José Caldeira, Estelle Valente et Jean Luc Beaujault pour les crédits des images qui émaillent et embellissent cette étude.


Espèces d’espaces
Les espaces se sont multipliés, morcelés et diversifiés. Il y en a aujourd’hui de toutes tailles et de toutes sortes, pour tous les usages et pour toutes les fonctions. Vivre, c’est passer d’un espace à un autre, en essayant le plus possible de ne pas se faire cogner. Georges Pérec, Espèces d’espaces
L’identité d’un espace dépasse les limites de son aire géographique, son entité mesurable, sa terminologie, ses frontières cartographiques et toponymiques. Dans Espèces d’espaces , Georges Pérec s’est amusé à créer un manuel d’usage de l’espace. Lire ce journal de bord qui traverse les espaces quotidiens est l’occasion de se rendre compte des laps d’espace, parmi les axes de circulation d’un endroit à l’autre, de prendre conscience de ce que les espaces font à nos corps et de comment les corps modifient à leur tour les espaces. Les marionnettes nous renvoient justement à une découverte des espaces, en tant qu’espèces. Espèces de matières, espèces de corps, espèces d’éléments en transformation qui ouvrent les possibilités de mutation des espaces.
Faire chemin avec les marionnettes. Se faire transporter
Par son pacte d’illusion, les corps fictifs relèvent d’autres possibilités d’expression et modifient les espaces, stimulant d’autres ressentis aux corps qui les manipulent. Avec la manipulation à vue, la marionnette est perçue en tant qu’artefact scénique, ce qui permet au corps de l’acteur de créer des nouvelles form

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