Sainte-Suzanne, pavillon 32

Karine Foezon

Description

Elvire est internée à l'hôpital Sainte-Suzanne pour dépression. C'est une expérience bouleversante qui l'attend au sein de cet univers clos. Les rencontres qu'elle va faire éclaireront ses réflexions et la méneront vers l'espoir d'un nouveau départ. L'auteur, psychologue de formation, s'emploie dans cet ouvrage à dévoiler la structure psychiatrique vue de l'intérieur, en tant que patient.

Sujets

• Harmattan Littérature

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 avril 2011
• Nombre de lectures: 31
• EAN13: 9782296801233
• Langue: Français

Extrait

Sainte-Suzanne, pavillon 32
Théâtres


Déjà parus

Geneviève BUONO, Mille et une nuits , 2011.
Jean-Baptiste ARCAN, The Geneva project , 2011.
José Pablo FEIMANN, Le crépuscule du Che. D’après
Cuestiones con Ernesto Guevara durante la larga noche que precedio a su muerte, 2011.
Alain LEFEVRE, Le Briquet du Roy d’Armes. Théâtre historique , 2011.
Alain LEFEVRE, Les oiseaux méritent-ils l’arbre sur lequel ils se perchent ? Théâtre historique , 2011.
Karine Foëzon


Sainte-Suzanne, pavillon 32
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
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ISBN : 978-2-296-54197-9
EAN : 9782296541979

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Merci à Céline,
Les personnages :


Elvire Sauveur
Age : 28 ans.
Profession : Psychologue clinicienne.
Hospitalisée pour dépression.


Elisa Dubuis
30 ans.
Comédienne.
Nom de scène : Elisa Charme.


Romuald Sky
Jeune adulte d’âge indéterminé précisément.
Diagnostiqué schizophrène.


Odile Souk
La cinquantaine.
Enseignante universitaire en arrêt maladie depuis quelques années.


Gaétan
Adolescent atteint d’autisme.
Parents abandonniques.


Deux Infirmiers


Lieu :


Quelque part en banlieue parisienne : Hôpital
psychiatrique Sainte Suzanne. Pavillon 32.
Prologue
On entend un enfant pleurer.


Elvire : « Je vais partir demain matin.
J’ai beaucoup réfléchi.
Je me sentais bien ici.
J’ai cru ou espéré des choses qui pourtant, s’avèrent être illusoires.
C’est Romuald qui m’a fait prendre conscience de ma vraie vie. »
SCENE 1 : Arrivée au pavillon 32 de l’hôpital Sainte Suzanne.
Les comédiens présenteront leur rôle.


La comédienne interprète d’Elvire : « Elvire Sauveur. 28 ans. Psychologue clinicienne depuis quatre ans. En dépression depuis deux mois. »

Elvire : « Je suis arrivée à Sainte Suzanne après quinze jours dans un centre d’urgence.
J’ai fait une tentative de suicide.
(La comédienne sort des bandes de ses poches et entoure ses poignets)
Je suis une théoricienne avant tout. J’ai des difficultés évidentes à parler de moi-même. Je ne présente pas de pathologie avérée mise à part mon état dépressif. Je suis toujours restée adaptée au monde extérieur. C’est vrai, je suis instable au niveau affectif. Je ne sais entretenir que des liens fusionnels et chaotiques avec mon entourage. J’aime ou je déteste les autres, je ne sais pas faire autrement. C’est toujours trop intense, je suis fatiguée. »

Elle se tourne vers un enfant accroupi qui se balance sur lui même dans un coin.

Odile : « Gaétan est arrivé dans l’unité quand il avait 13 ans. Avant ça, il a grandi dans le secteur infanto-juvénile de Sainte Suzanne. Lorsqu’il a été diagnostiqué autiste à quatre ans, ses parents l’ont mis entre les mains des médecins et ne sont jamais venus le revoir. »

Gaétan est dans son monde, il émet un vrombissement continu avec la gorge.


Elvire : « Oublier que je suis thérapeute. Penser à me reposer.
Personne n’est à l’abri de faire une dépression.
Personne n’est à l’abri de faire une dépression. Prendre le meilleur.
Profiter des séances de groupe.
Et pourquoi ne pas aussi m’inscrire aux groupes d’art thérapie.
…ces tableaux…pourquoi pas… »


Elle s’assied à l’écart dans un vieux fauteuil dont le tissu mauve est dégradé par de nombreux trous de cigarettes tenues trop mollement.
Elle contemple les tableaux exposés au mur du hall de l’hôpital.
SCENE 2 : Conversation de fin de journée.
Romuald s’applique à plier un bout de papier depuis des heures.
Odile balance ses pieds d’avant en arrière, on voit ses petites savates rosées à fleurs. Elle affiche un petit air pincé bien à elle.


Odile : « Pepette faisait carpette quand j’ai eu ma perm.