Spectacles d éléphants
394 pages
Français

Spectacles d'éléphants , livre ebook

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394 pages
Français

Description

En amateur - au vrai sens du mot : celui qui aime - l'auteur s'est adonné à un travail de recherche et d'analyse pour replacer au centre, puis nous présenter l'éléphant en spectacle. Un livre sans équivalent, qui retrace la permanence de l'éléphant au cours des siècles et à travers le monde, depuis les amphithéâtres d'hier jusqu'aux chapiteaux d'aujourd'hui, en passant par les ménageries, cirques, zoos et safaris... (Illustrations en noir et blanc de l'auteur).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 9
EAN13 9782296479487
Langue Français
Poids de l'ouvrage 57 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,3200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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« Heureux les yeux qui n’ont pas besoin d’illusion pour voir que le spectacle est grand. » Maurice Maeterlinck
Spectacles d‘Eléphants
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François BACHELOT
Spectacles d’Eléphants Plaudite cives
Illustrations de l’auteur
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Avant-propos
« Plaudite cives »! On le voudrait bien. Ce ne fut pas toujours le cas hier et c’est encore inadmissible aujourd’hui quand l’homme organise des spec-tacles tragiques dont les éléphants sont les malheureuses victimes.
A l’ombre des mûriers de la terrasse de la« Corbeille Fleurie »,guinguette qui garde l’entrée de la cité antique de Volubilis, célèbre et éphémère carre-four commercial marocain plaqué sur les contreforts de l’Atlas, je dissèque des yeux la reproduction de la mosaïque de la maison d’Orphée. Plaisir in-tense. Pourquoi ce plaisir ?
Parce que je l’ai trouvée, la fameuse mosaïque ! A deux cents mètres de ce refuge de fraîcheur, elle est là gée et rayonnante sous le soleil. Enn une illustration réelle et grandeur nature qui rejette au second plan les pâles reproductions sur papier. La mosaïque d’Orphée ornait vraisemblablement le sol de l’exèdre, salon de réception de la domus d’un riche propriétaire terrien. Elle représente le héros de la mythologie grecque charmant avec les accents de sa lyre les animaux sauvages, et parmi ceux-ci l’éléphant afri-cain. C’est là tout son intérêt, démontrant qu’il y avait, à l’époque, une es-pèce bien individualisée d’éléphants en Tangitanie et que les artistes locaux ne se contentaient pas de reproduire leurs cousins, les mastodontes indiens, modèles uniques des cahiers de dessins importés de Grèce ou d’Italie. Cela prouve surtout que Volubilis s’intéressait aux éléphants. Pourquoi ? Parce que la cité antique était le principal pourvoyeur de ces colosses pour les jeux du cirque à Rome. La mosaïque est intacte. Elle est une des rares pièces, de l’époque de l’empire romain amboyant, bien conservée malgré son ex-position permanente aux intempéries. Le palpable rejoint l’écriture. Mon émotion est aussi intense que celle ressentie, il y a quelques années, de-vant les fresques guerrières de Wat Prao à Bangkok lorsque je recherchais des informations pour agrémenter mon premier livre sur les proboscidiens,Eléphants des Armées.
Spectacles d’Eléphants est le deuxième avec toujours l’éléphant comme personnage central. Il regroupe des données et de nombreuses anecdotes sur le spectacle des loxodontes. La documentation conséquente, réunie dans la bibliothèque familiale des Grand’s Maisons en Anjou, m’a permis dans le premier livre de montrer que les géants gris avaient été utilisés comme auxi-liaires des armées bien après l’apparition de la poudre à canon sur les champs de bataille. Cette thèse contredit celle soutenue par, mon aîné et éminent
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collègue spécialiste des éléphants, le Capitaine Armandi. Ce premier livre est également un redresseur d’histoire rendant les honneurs aux multiples éléphants qui, de la Mer de Chine à l’Adriatique, en passant par les monts de l’Hindou Kouch et la vallée du Rhône, ont été les véritables héros des combats, alors que seuls les mastodontes d’Hannibal ont bénécié d’une pu-blicité démesurée au regard de leurs exploits, puisque l’unique survivant de la traversée des Alpes s’est présenté édenté dans la plaine du Pô pour remplir son contrat !
Depuis ce premier écrit, les rayons de ma bibliothèque se sont étoffés en pri-vilégiant l’acquisition d’ouvrages sur les éléphants principaux acteurs d’un spectacle. Je propose, bien entendu, une dénition très subjective mais in-dispensable pour cadrer le sujet. En l’occurrence je place l’homme comme voyeur et l’éléphant comme vedette, passive ou active, du spectacle qu’il partage avec l’organisateur devenu metteur en scène et non plus simple spec-tateur. On peut alors différencier dans le temps plusieurs périodes qui se caractérisent par trois critères : le nombre des acteurs présentés, le comporte-ment et la place sociale des organisateurs, la mentalité des spectateurs. Pour simplier, j’ai retenu quatre modèles différents de spectacle.
Dans les temps anciens les éléphants étaient présentés par centaines, à la gloire des dictateurs qui détenaient le pouvoir grâce à la suprématie de leurs armées. Le public violent et avide de sang était l’otage d’un système de redistribution généralisée. Cette période est illustrée par les jeux cruels des« Amphithéâtres d’hier »qui se répandent non seulement en Italie mais aussi dans tout l’Empire romain d’Occident et d’Orient, de Constantinople en Asie à El Jem en Afrique du Nord. C’est avec un esprit critique qu’il faut parcou-rir les écrits d’Aristote, le premier naturaliste, de Pline l’Ancien et de son imitateur Diodore de Sicile pour y trouver les informations. Beaucoup plus pertinentes sont celles livrées par l’analyse des pierres des amphithéâtres et des mosaïques qui ornaient le pavement des grandes demeures des notables d’Afrique du nord et de Sicile.
Le Moyen Âge, tout du moins en Occident, est pauvre. Le spectacle se déplace vers les cours des monarques de droit divin. Il devient presque condentiel, réservé à une élite qui se contente de jouir de quelques spé-cimens connés dans des espaces plus ou moins structurés qu’on ap-pelle ménageries. Des regroupements d’animaux rares existaient déjà du temps de Cléopâtre au pied du temple de Thèbes. Ils survivront sous une autre forme, souvent ambulante, à la Révolution française. Le chapitre« Ménageries de toujours »fait référence en permanence au colossal et in-contournable travail en trois tomes de Loisel. On verra que nos rois cher-
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