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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 novembre 2010 |
Nombre de lectures | 264 |
EAN13 | 9782296449411 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Traversées de la subversion
Les dramaturgies d’expression française
Univers Théâtral
Collection dirigée par Anne-Marie Green
On parle souvent de « crise de théâtre », pourtant le théâtre est un secteur culturel contemporain vivant qui provoque interrogation et réflexion. La collection Univers Théâtral est créée pour donner la parole à tous ceux qui produisent des études tant d’analyse que de synthèse concernant le domaine théâtral.
Ainsi la collection Univers Théâtral entend proposer un panorama de la recherche actuelle et promouvoir la diversité des approches et des méthodes. Les lecteurs pourront cerner au plus près les différents aspects qui construisent l’ensemble des faits théâtraux contemporains ou historiquement marqués.
Dernières parutions
Salah EL GHARBI, Yasmina Reza ou le théâtre des paradoxes, 2010.
Marjorie SCHÖNE, Les figures géométriques et arithmétiques dans le théâtre d’Eugène Ionesco, 2009.
Jean VERDEIL, L’acteur et son public. Petite histoire d’une étrange relation, 2009.
Stina PALM, Bernard-Marie Koltès, vers une éthique de l’imagination, 2009.
Romuald FÉRET, Théâtre et pouvoir au XIXe siècle. L’exemple de la Seine-et-Oise et de la Seine-et-Marne, 2009.
Johannes LANDIS, Le théâtre d’Henry Bernstein, 2009.
Daniela PESLIN, Le théâtre des nations, une aventure théâtrale à redécouvrir, 2009.
Isabelle BARBERIS, Philippe Adrien, un théâtre du rêve éveillé, 2009.
Colette DERIGNY, Jean-Paul Farré. Le monde burlesque d’un homme de théâtre, 2008.
Maurice ABITEBOUL, Dames de cœur et femmes de tête. La femme dans le théâtre de William Shakespeare, 2008.
Isabelle CATA, Le Siddhartha de Victor Segalen, 2008.
Stéphanette VENDEVILLE, The living theatre. De la toile à la scène. 1945 – 1985 , 2007.
Céline MORETTI-MAQUA, L’Apogée du masque au XVVVIe siècle ou la Sérénissime masquée , 2007.
Maurice ABITEBOUL, Qui est Hamlet ? Problèmes et enjeux dans Hamlet de William Shakespeare , 2007.
Dany Toubiana
Traversées de la subversion
Les dramaturgies d’expression française
L’Harmattan
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-13590-1
EAN : 9782296135901
Fabrication numérique : Actissia Services, 2013
C’était en 1987 au Festival des Francophonies de Limoges. Dans le grand gymnase du CCSM de Beaubreuil, La Trilogie des Dragons du québécois Robert Lepage.
J’étais là, à attendre le début d’une pièce dont je ne connaissais ni l’auteur, ni le metteur en scène, ni les comédiens.
Les gradins étaient des plus inconfortables et les lumières de la salle plus aptes à éclairer un match de handball qu’une pièce de théâtre. Ils surplombaient un plateau recouvert de sable ratissé à la façon des jardins zen. Un seul décor, une cabane, au centre.
Et puis le noir a enveloppé l’espace. Un même noir qui a uni la salle et la scène. Des voix en trois langues différentes ont scandé un texte. Des voix qui se mêlaient, se chevauchaient en anglais, en chinois et dans ce drôle de français.
La spectatrice que j’étais s’est transformée en guetteur, prête à saisir le moindre mouvement sur le plateau.
Une lumière a vacillé sur la gauche et la scène s’est transformée en parking. Le gardien qui promène sa lampe dans le noir est le seul à ne pas dormir. Il veille et il se souvient. Le spectateur est emporté dans sa nuit, démêlant l’écheveau de la mémoire, accroché au fil du temps…
J’ignorais alors que ce temps était en train de me frayer un chemin vers d’autres galaxies théâtrales…
Introduction
Francophonie et Institutions
Si l’on doit le terme de francophone au Français Onésime Reclus, la francophonie est née au lendemain des indépendances, fondée par un Sénégalais, Léopold Sedar Senghor, un Tunisien, Habib Bourguiba et un Malien, Hamani Diori. Même si la « métropole historique » continuait de peser encore sur le débat, cette notion invitait déjà à un décentrement du regard. Le processus d’émancipation politique était déjà accompli, mais le véritable changement tenait surtout au fait que la France prenait conscience de ne plus être la seule détentrice de la langue et qu’au travers de celle-ci s’exprimaient des cultures et des mentalités différentes.
Comme le dit Jean Marc Moura « il ne sera pas question de découvrir une miraculeuse unité entre les créations [venues des différents pays ayant en partage la langue française] (…), mais de dégager une homogénéité de style et d’inspiration en dessinant un espace commun à certaines littératures francophones » {1} . De fait, depuis les années 60, à la suite de l’accession à l’indépendance de nombreux États africains {2} et avec l’émergence notable du fait québécois, la notion de « francophonie » s’est trouvée porteuse d’une certaine dynamique.
« Au sens courant du terme, la francophonie désigne un ensemble à la fois linguistique et géographique d’individus, de communautés, de collectivités ou États reliés entre eux par l’utilisation commune du français. Cela concerne environ 200 millions d’êtres humains qui s’expriment naturellement en français et plus de 200 millions qui sont amenés à l’utiliser de façon plus ou moins régulière » {3} .
Si le français, dans l’esprit de beaucoup de gens, jouit d’un statut particulier, pour ne pas dire privilégié, il serait vain de se vanter de l’importance du nombre de locuteurs parlant français, celui-ci étant, en fait, moins parlé qu’une dizaine d’autres langues dans le monde.
Langue des Droits de l’Homme, le français véhicule une certaine idée de la liberté et demeure par tradition la langue de l’universalité dans de nombreux milieux diplomatiques ou culturels {4} . Même si sa position est actuellement menacée, il demeure la langue de nombreuses organisations internationales comme L’Organisation des Nations Unies ou les Jeux Olympiques.
Les années 90 ont vu le développement d’une coopération multilatérale francophone, mise en œuvre par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et quatre opérateurs spécialisés.
Forte de près de 70 pays membres et gouvernements répartis sur les cinq continents, l’OIF a été fondée en 1970 sur la base du Traité de Niamey (Niger). « Elle mène des actions politiques et de coopération multilatérale pour donner corps à une solidarité active au bénéfice des populations de ses États et gouvernements membres. Elle agit dans le respect de la diversité culturelle et linguistique et au service de la promotion de la langue française, de la paix et du développement durable » {5} . Ells dispose d’un organe consultatif, l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF).
Les quatre opérateurs spécialisés sont : l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), la chaîne internationale de télévision TV5, l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF) et l’Université Senghor d’Alexandrie.
Qui appartient à l’espace francophone ? Sont inclus dans la francophonie la France bien sûr, la plupart des pays anciennement colonisés par la France et certains pays rattachés à la France par d’anciens liens culturels comme le Canada ou les pays de l’Est.
Il n’entre pas dans l’objet de ce travail de s’interroger sur les qualités propres de la langue française, mais il nous apparaît intéressant de noter le statut qu’elle occupe au sein des différentes communautés francophones ou non.
Dans des pays comme le Canada où l’anglais domine, dans certains pays de l’Est où le russe et maintenant l’anglais tendent à s’imposer, le français est souvent considéré comme la possibilité d’un choix linguistique, une alternative aux langues dominantes. Ailleurs, notamment dans les anciennes colonies françaises d’Afrique ou du Maghreb, la francophonie et même la langue française sont souvent perçues comme la présence masquée