Voyage(s) sur la diagonale du clown

Jean-Bernard Bonange, Bertil Sylvander

Description

Voici un livre sur le clown contemporain et sur les pratiques artistiques et sociales développées autour du clown. Il invite à découvrir ce personnage naïf et marginal, à distance des normes et des conventions, en contact direct et complice avec ceux qu'il rencontre. Que ce soit en formation, en création ou en intervention, le clown contemporain se fait miroir de notre humanité et des enjeux du monde.

Sujets

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• Littérature
• Médecine
• Santé
• ARts
• Esthétique
• Travail social

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 décembre 2012
• Nombre de lectures: 32
• EAN13: 9782296989399
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection

Collection "Sur la diagonale du clown"
Dirigée par Jean-Bernard Bonange et Bertil Sylvander

(dessin Mathilda Sylvander)

Depuis quelques décennies, les pratiques artistiques de clown se sont considérablement développées en France et dans le monde. De la comédie anglaise de la fin du 16 ème siècle à l’Auguste du cirque et au Clown-théâtre, jusqu’aux ouvertures actuelles, le Clown contemporain connaît une vitalité remarquable aussi bien en formation, en création et en intervention sociale.
Cette nouvelle collection, en complicité avec la revue Culture Clown , se propose de témoigner de cette vitalité, en faisant connaître une diversité d’expériences de terrain où le clown se fait miroir de notre humanité et des enjeux du monde.
Dans les stages, sur scène, dans la rue, dans la vie sociale, les réunions professionnelles, en milieux de soins… les clowns cultivent le goût du jeu et de la rencontre, de l’impertinence et de la liberté. En ce sens, ils sont de puissants ferments de transformation et d’espoir.
Titre
Jean-Bernard Bonange
Bertil Sylvander

(avec la complicité d’Anne-Marie Bernard)

Voyage(s) sur la diagonale du clown

En compagnie du Bataclown

Préface de Serge Martin
Copyright

© L’HARMATTAN, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
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EAN Epub : 978-2-296-98939-9
Remerciements
Nous tenons à remercier :

Notre compagne de voyage et complice Anne-Marie Bernard, avec qui nous avons patiemment construit le navire du Bataclown et conduit sa route,

Serge Martin pour sa préface et Claire, Michel, Ingrid, Marie-Pierre et Pascale pour leur relecture du manuscrit,

Nos familles respectives et les habitants de La Robin, qui nous ont accompagnés avec confiance,

Celles et ceux qui travaillent à bord du Bataclown (animateurs, clownanalystes, secrétaires, cuisinières, techniciens), et y apportent leurs compétences et leur créativité,

Et enfin tous les stagiaires (individuels ou venant du monde du spectacle vivant ou d’institutions diverses), les partenaires de notre réseau, les organisateurs ayant fait appel à notre compagnie (en spectacle et en clownanalyse), bref tous ceux qui, depuis plus de trente ans, nous font confiance dans cette grande aventure du clown, aussi passionnante qu’exigeante.
Sommaire Couverture 4e de couverture Collection Titre Copyright Remerciements Sommaire Préface Introduction Sur l’océan du clown Notre moteur : le jeu, le rire et l’échange Programme de la croisière 1 – Carnets de route Le trio des fondateurs La naissance du Bataclown Une dynamique instituante La voie du réseau 2 – Confluences L’expression et le corps retrouvé Le lien entre art, corps et développement personnel Le théâtre aussi… Mai 1968 : post modernisme et éclatement des codes L’humour et le jeu 3 – L’irruption du clown L’idiot du village Le clown et la parodie sociale Le clown, du théâtre au cirque Napoléon et le clown Le clown et le non-sense Les entrées clownesques Le clown post-moderne Le clown acteur social et le clown noir Le clown, miroir des hommes 4 – Le personnage du clown Le Clown / les clowns Le mythe du clown : humilité et marginalité Dans l’ici et maintenant Naïf et fragile Entre réalité et imaginaire Entre espoir et désespoir Conscience et non-sense Sagesse et subversion 5 – Découvrir son propre clown Un dispositif d’expression personnelle : je suis un autre La référence au "clown générique" Une invitation au jeu et à la transformation de soi Développer des personnages singuliers Mixité sur la planète des clowns 6 – L’expression et le jeu L’expression personnelle Développer l’acteur, c’est aussi développer la personne Le jeu Principes de la mise en jeu 7 – Le cadre pédagogique du Bataclown Deux approches de l’animation du travail de clown Les hypothèses sous-jacentes Les "mises en jeu" La corde et la clochette : garde-fous de l’expression théâtrale Les coulisses Le soutien d’improvisation Le retour d’improvisation Structures, thèmes et dispositifs d’improvisation 8 – L’improvisation Qu’est-ce qu’improviser ? La disponibilité de l’acteur Adhérer à son imaginaire L’attention au corps L’écoute de la voix Être disponible au monde concret Être disponible à son partenaire Être disponible au public Comment jouer le personnage ? Le jeu de l’imaginaire Le cheminement de l’improvisation L’improvisation et la dramaturgie Ecoute et refus de jeu Faire le jeu de l’autre La lisibilité scénique 9 – Le spectacle de clown-théâtre Tenir le paradoxe du spectacle clown Le clown est-il vraiment "ici" ? Le clown est-il vraiment "maintenant" ? La fiction qui sauve La fabrication du spectacle clown Les dramaturgies clownesques L’enjeu : que gagne le clown et que risque-t-il de perdre ? Comment se noue l’intrigue ? Recevoir, donner et construire Comment se résout l’intrigue ? 10 – Le clown et l’intervention sociale Clowns au cœur de la vie sociale Une réalité culturelle et artistique Il était une fois… la "clownanalyse" Saisir le processus "clownanalytique" Les exigences de l’improvisation "à chaud" La formation de clowns intervenants sociaux Quand les clowns mettent leur nez dans les affaires du monde Conclusion Un alliage puissant Une place originale dans le champ du clown Le clown dans nos vies et dans le monde Bibliographie Annexes Adresse
Préface
Par Serge Martin

Acteur, metteur en scène, directeur d’une Ecole de formation d’acteurs à Genève, Serge Martin est aussi auteur de plusieurs pièces jouées et éditées.
Il a longtemps enseigné à l’Ecole internationale de théâtre Jacques Lecoq, a été l’assistant de Jacques Rosner au Conservatoire national d’art dramatique de Paris et a travaillé pour le Cirque du Soleil à Montréal. Il dirige sa compagnie suisse, le Théâtre Ecart ("écart : intervalle, entorse… s’écarter d’une position, d’une règle, d’une convenance, varier, dévier…")
On se demande quelquefois si l’effet d’une représentation sur les spectateurs sera assez fort ou durable. Bien sûr, nous savons qu’un spectacle n’est qu’une goutte dans l’océan ; mais les artistes ont l’espoir que les centaines de milliers de gouttes qui s’égrainent chaque jour finiront par changer les mentalités. Nous sommes tous dans la dynamique de la transformation. Sur quoi s’engage-t-on d’ailleurs ? Sur des sujets qui nous transforment. Car on a beau dire, nous voulons que les choses changent. Et c’est aussi l’enjeu du Bataclown.
L’expérience sur le fou (le fou du roi) que j’ai menée avec les membres du Bataclown dans les années 1980 a révélé deux choses :
• premièrement, les participants étaient très doués, ce qui nous a permis un travail approfondi sur la fonction du fou. Anticonformiste, s’attaquant à toutes les injustices, toutes les censures, toutes les faiblesses, fustigeant l’hypocrisie, cette fonction peut se résumer en un mot : l’insoumission. Ainsi, la multiplication des outils d’intervention, la forte présence des participants et leur insoumission rendaient la relation avec le public dangereuse.
• deuxièmement, il ne fallait pas abandonner le clown ; Passer exclusivement au fou aurait pu devenir destructeur. En effet, le fou peut effrayer car il n’a aucune retenue et il est impossible de savoir qui il est. Même lorsqu’il fait rire, un rire qui peut faire mal, sa proximité dégage de l’insécurité. Il ne fallait pas se cantonner au fou, spécialement lorsqu’il s’agit d’un fou de société et non d’un compère miroir-conscience-poubelle comme le fut le fou, qu’il s’agisse du fou du roi ou de tout autre prince.

L’action du Bataclown dans le domaine de la clownanalyse correspond à celle d’un fou de société et ses membres sont étrangers aux entreprises dans lesquelles ils interviennent. Les entreprises allaient-elles supporter des étrangers aux comportements dangereux qui viennent les critiquer ? Certainement pas longtemps. Sans entreprise, pas d’action possible, sans public, pas de théâtre.
Or, le clown aussi peut critiquer, naïvement ou inconsciemment. Quand l’humour l’emporte sur l’ironie, la critique passe plus facilement, on ne perçoit plus la satire.
Les clowns sont plus appropriés à la démarche du Bataclown, bien que leur fonction soit identique à celle d’un fou.
La clownanalyse intervient sur des sujets qui concernent les participants ainsi que sur les participants eux-mêmes. Ces sujets sont concrets donc susceptibles d’être changés. L’intérêt de l’intervention est là, dans le miroir tendu et l’espoir de changement.
Intervenir avec des clowns, personnages que l’on aime, est en soit positif. On aime le clown parce qu’il est sympathique, transparent et qu’il croit. Il a deux atouts essentiels : un esprit simple et un cœur généreux. Avec lui, c’est touj