Vers une approche géopoétique : Lectures de Kenneth White, de Victor Segalen et de J.-M. G. Le Clézio
179 pages
Français

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Vers une approche géopoétique : Lectures de Kenneth White, de Victor Segalen et de J.-M. G. Le Clézio , livre ebook

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Description

Toute perspective de lecture est liée à un ancrage géographique. Chaque lecteur est habité par des paysages. Pour Rachel Bouvet, ce paysage est celui de l’océan tel qu’on peut l’observer le long des côtes bretonnes, cette force gigantesque, sublime, mais aussi porteuse d’une douceur infinie. Les auteurs Kenneth White, Victor Segalen et J.-M. G. Le Clézio partagent eux aussi cet ancrage breton : White vogue principalement entre les Côtes-d’Armor et l’Écosse, Segalen naviguait surtout entre le Finistère Nord et le Pacifique, Le Clézio voyage entre le Finistère Sud et le Nouveau-Mexique en passant par l’océan Indien et la Méditerranée.
Consciente de son attachement breton, provoquant chez elle une sensibilité accrue aux paysages maritimes et désertiques, le désir de la géopoétique et un questionnement sur l’altérité, Rachel Bouvet réfléchit à la dimension géographique de l’acte de lecture. Par son analyse des œuvres de Kenneth White, de Victor Segalen et de J.-M. G. Le Clézio, elle montre que la géopoétique peut donner lieu à une approche singulière des textes littéraires. Faisant souvent appel à la géographie, aussi bien à la géographie physique qu’à la géographie humaine, avec les questions de paysage, de carte, de territoire, d’archipel, de frontière, elle illustre de quelle manière une interprétation basée sur les principes essentiels de la géopoétique peut se déployer.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 mai 2015
Nombre de lectures 5
EAN13 9782760542679
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Presses de l’Université du Québec Le Delta I, 2875, boulevard Laurier, bureau 450, Québec (Québec) G1V 2M2 Téléphone : 418 657-4399 Télécopieur : 418 657-2096 Courriel : puq@puq.ca Internet : www.puq.ca
Diffusion / Distribution :
Canada Prologue inc ., 1650, boulevard Lionel-Bertrand, Boisbriand (Québec) J7H 1N7 Tél. : 450 434-0306 / 1 800 363-2864
France AFPU-D – Association française des Presses d’universitéSodis , 128, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny, 77403 Lagny, France – Tél. : 01 60 07 82 99
Belgique Patrimoine SPRL, avenue Milcamps 119, 1030 Bruxelles, Belgique – Tél. : 02 7366847
Suisse Servidis SA , Chemin des Chalets 7, 1279 Chavannes-de-Bogis, Suisse – Tél. : 022 960.95.32

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Bouvet, Rachel, 1964-
Vers une approche géopoétique : lectures de Kenneth White, Victor Segalen, J.-M. G. Le Clézio
Comprend des références bibliographiques.
ISBN 978-2-7605-4265-5
1. Géographie dans la littérature. 2. Poétique. 3. White, Kenneth, 1936- – Critique et interprétation. 4. Segalen, Victor, 1878-1919 – Critique et interprétation. 5. Le Clézio, J.-M. G. (Jean-Marie Gustave), 1940- – Critique et interprétation. I. Titre.
PN56.G48B68 2015 809’.9332 C2015-940056-2

Les Presses de l’Université du Québec reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada et du Conseil des Arts du Canada pour leurs activités d’édition.
Elles remercient également la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) pour son soutien financier.
Conception graphique
Richard Hodgson
Photographie de la couverture
Côte bretonne , Rachel Bouvet
Mise en pages
Le Graphe
Conversion au format EPUB
Samiha Hazgui
Dépôt légal : 2 e trimestre 2015 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada
© 2015 – Presses de l’Université du Québec Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
À Jean, Éric, Ken, André, Hélène, Pascal,
Jean-Claude, Denise, Bertrand, Julien, Chloë
et tous ceux qui ont embarqué à bord de La Traversée
Table des matières

Avant-propos
La Bretagne comme ancrage
Première escale
La géopoétique fondée par Kenneth White
1.1. Amarrage
Balises
Cordages
L’archipel
Le mouvement et la question de l’altérité
Le dehors et la question du paysage
L’atelier nomade et la recherche de nouveaux territoires
1.2. L’acte de paysage
Les Grands Sites
Paroles de lauzes
1.3. Marges et résistances
L’arrière-pays gaspésien, aux marges de l’espace habité
Résistance et écoumène
La poétique de la trace
1.4. Cartes et compas
Qu’est-ce qu’une carte ?
L’imaginaire cartographique, entre exploration et navigation
De la carte au calque
Navigation géopoétique à travers les cartes
De la carte au poème
L’invention de nouvelles conventions cartographiques
La carte en prise sur le dehors
Deuxième escale
Lecture et altérité chez Victor Segalen
2.1. La lecture en question dans Peintures
Cheminer pas à pas à travers le texte
Une lecture nomade
Énigme et fascination
Le choc du divers
Lecteurs complices
2.2. Le « dehors savoureux » dans Équipée
Au pays du réel
La chambre aux porcelaines
La figure du col
Le choc du divers et le renouvellement des figures
Une lecture escarpée
2.3. La spatialité troublée dans René Leys
Entrer à reculons
Vivre en parallèle
Les noms et les lieux
Le centre inaccessible
Renversement et refiguration de l’espace
La confusion dans le labyrinthe
La carte comme échiquier
Habiter la maison, la ville, le monde
2.4. À la croisée des cultures : la rencontre des Immémoriaux
Pacte de lecture et immersion culturelle
Décentrement et déstabilisation
Parole et lecture
2.5. Figures de la mer chez Segalen et Le Clézio : du récif à la vague
La mer et l’écriture
Mappemondes, cartes et récifs
De la Méditerranée à l’océan Indien
La mer, figure de la limite
L’exotisme et l’idée de limite
Le brassage culturel, les vagues et la fluidité
Troisième escale
Topographie des espaces aquatiques et désertiques chez J.-M. G. Le Clézio
3.1. Pour une approche géopoétique de l’espace romanesque
L’espace romanesque et la géographie
Géographie littéraire, géocritique et géopoétique
Un espace figuré
Le point d’ancrage du paysage
La ligne, le parcours et la frontière
La surface de la carte
Des volumes à habiter
3.2. L’espace désertique, du roman au récit de voyage
Les dimensions onirique et cosmique du paysage désertique
La brume de sable
Le parcours et les cartes
3.3. L’expérience de l’immensité et l’exiguïté du récit
La vision panoramique de l’immensité
À l’horizon, les mirages
L’immensité intime et l’apprentissage du bonheur
3.4. La géographie des frontières
Altérité et spatialité
La frontière
L’altérité binaire
L’altérité des frontières
La lecture et les mouvements de distanciation
3.5. Autour de la Méditerranée : l’espace aquatique et les lieux de précarité
Habiter un lieu de précarité
Habiter le monde, une pratique des lieux fondée sur la mobilité
Suivre le mouvement des eaux douces et salées
La dimension cosmique de l’habiter
Conclusion
Annexes
1 – Ateliers nomades et carnets de navigation de La Traversée
2 – Articles parus
Bibliographie
Avant-propos
La Bretagne comme ancrage

À l’orée de ce livre, j’aimerais évoquer un paysage, celui de l’océan tel qu’on peut l’observer le long des côtes bretonnes sculptées par l’eau et le vent. Un paysage longuement écouté, goûté, humé, aimé, contemplé depuis les hautes falaises, en marchant sur le sable, ou en étant bousculée par les vagues, un paysage ayant laissé en moi des traces durables puisqu’il m’habite depuis l’enfance. C’est face à l’horizon marin que j’ai connu les premiers moments d’émerveillement face à la beauté du monde. Je suis restée sous l’emprise de cet élan si particulier fait de désir et de curiosité que suscite la vastitude, positionnant l’esprit dans un mouvement d’ouverture. Un élan qui anime aussi la géopoétique, ainsi que je l’expliquerai plus loin.
Si ce paysage fondateur me procure un sentiment d’être au monde d’une telle intensité, c’est sans doute parce que mon ancrage y est très profond. Mais qui dit ancrage annonce en même temps le départ, le voyage. C’est tout le contraire d’un enracinement, d’une fixation de l’identité dans un territoire. Lors d’un récent séjour à Brest dans le Finistère, j’ai compris pourquoi il m’est si difficile de faire ce que la plupart des gens font sans mal, c’est- à -dire habiter un même pays toute une vie durant. J’ai beau faire, je ne peux m’empêcher de me projeter vers un ailleurs, vers des lointains inconnus qui m’attirent comme des aimants, puis vers des territoires connus et aimés qui me ramènent à eux, où que j’aille. Le fait est que je ne peux rester trop longtemps éloignée de la Bretagne. Après un certain temps, je ressens une douleur sourde, un mal à l’âme qui me fait chavirer, rendant le quotidien insupportable. Je ressens le besoin, physique, de marcher sur le sentier des douaniers pour rêver pendant des heures,de m’asseoir près des touffes de bruyère pour que mes pensées puissent se dévider dans les bourrasques et suivre les lacis de l’écume en bas des rochers, de nager dans l’eau salée jusqu’à être totalement submergée par la fascination sans bornes que procure l’ océan .
Alors j’y retourne, encore et toujours. La lame de fond qui me ramène à mon ancrage premier apporte à chaque fois son lot de découvertes. J’ai intégré sans m’en rendre compte le mouvement

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