La double vie d EK LANE
198 pages
Français

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La double vie d'EK LANE , livre ebook

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Description

Emilie travaille comme secrétaire chez Harvest Media à Londres. Vous savez, la grande agence publicitaire. Enfin, plus pour très longtemps, car elle commence à être franchement connue sous le pseudonyme d’E.K. Lane. Il est temps qu’elle démissionne de ce job, d’autant plus qu’à l’autre bout de la planète, en Corée du Sud, elle est déjà une célébrité.


D’ailleurs, elle doit se rendre sur le tournage de l’adaptation de son bestseller, pour les vacances de Noël. Elle a déjà rencontré la super star hollywoodienne tenant le rôle masculin. Il s’agit bien sûr d’Alec Lewis, le super acteur sexy de tous les blockbusters.


Problème : il la prend pour une simple standardiste. Deuxième problème : elle est incapable de dissiper le malentendu. Troisième problème : il est arrogant et semble détester la romance qu’Émilie a écrite.


C’est dans cette situation ambiguë qu’ils embarquent tous les deux pour Séoul.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782492243578
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA DOUBLE VIE
D’EK LANE
 
 
 
 
MARIE COLLEY
 
 
 
 
 
 
 
 
LA DOUBLE VIE
D’EK LANE
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Crédits
 
Tous droits réservés
 
Corrigé par Ma plume correctrice. Sophie Eloy.
Couverture réalisée par @Belfanti-Gentil Elodie  
Édité par : Les Éditions Legacy
 
 
 
 
 
 
ISBN : 9782492243578
Dépôt légal : septembre 2022
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© Les Éditions Legacy
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayant cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle
 
CHAPITRE 1
 
 
 
 
Un bruit strident me sort de ma léthargie. Je jette un œil à mon réveil : 6 h 30 clignote en rouge sang. J’émets un grognement de maman ourse sortant d’hibernation. J’appuie sur la patte de mon Molang. Molang, tout le monde le connaît, ici en Europe, personne n’arrive à lui remettre un nom. C’est une espèce de lapin rond, joyeux, utilisé en stickers et émoticônes sur Facebook. C’est une véritable mascotte en Corée du Sud. Tout le monde s’arrache ses produits dérivés. Dont moi et mon réveil.
Je me frotte les yeux. Troisième jour de la semaine et dernier réveil à 6 h 30. Demain, j’attaque mes vacances et je n’aurai pas à me lever. Théoriquement, car je sais que je risque de souffrir du décalage horaire.
Je repousse la couette et me faufile sous la douche, après avoir démarré la bouilloire au passage. J’en ai une high-tech où je peux choisir la température de l’eau. Je la règle toujours sur 80 °C pour mon thé. Ça aussi, c’est un ustensile courant là-bas. Je rentre dans ma minuscule cabine de douche. Si je fais de trop gros mouvements pour me frictionner les cheveux, mes coudes touchent les parois carrelées glacées.
 
J’habite à Londres dans le quartier de Lambeth. Ce n’est pas un quartier touristique. Ce n’est pas un secteur agréable, mais il a la faculté d’être très proche du centre. De plus, il me permet de me rendre rapidement au travail en bus ou en métro. Il se situe dans le quartier huppé de Kensington.
Ce studio était le seul que je pouvais me payer avec mon job à mi-temps. Je travaillais en complément dans un pub, mais ça, c’était avant, il y a deux ans. De toute façon, cet appartement n’est pas ma vie in fine. Je le tolère le temps de faire du tri dans mon existence. Pendant cette période de transition.
 
J’enfile mon uniforme. Collants semi-transparents, jupe crayon bleu marine avec veste assortie, chemise blanche, ceinture rouge et escarpins à très hauts talons également rouges. Ces chaussures sont d’une vulgarité. Elles ne vont pas avec le tailleur. Ce n’est pas un rouge conçu pour le fun, pour rajouter du peps à une tenue. C’est un rouge vif, imaginé pas un homme lubrique, se faisant une représentation bien précise de la femme-objet que mes collègues et moi-même sommes. Je suis hôtesse d’accueil à la réception d’un grand groupe publicitaire. C’est un « bullshit-job ». Je ne sers strictement à rien. Je suis juste là pour sourire aux visiteurs et leur proposer un café. Juste pour l’image de marque. Parce qu’il faut une fille derrière un comptoir toute la journée. Parce que les invités de « marque » doivent être pris en charge immédiatement. Le concept du service client poussé à son maximum.
Je lisse mes cheveux bruns mi-longs en une queue-de-cheval stricte. Dans 24 h environ, je serai blonde. Courage, dernière journée au boulot avant mon avion. Avant mon autre vie. Je peux le faire. Je me dirige d’un pas décidé vers mon travail et jette un dernier coup d’œil à mon appartement avant de claquer la porte. La valise m’attend dans l’entrée, déjà prête. Je grimace. Ces satanées chaussures me font déjà mal. J’ai hâte d’être assise dans mon bus.
 
Je grimpe parmi la petite foule de passagers, mais trouve tout de même une place assise. Je m’installe sur la banquette et commence à somnoler. C’est soit me lever tôt et attaquer mon café au boulot, soit être écrasée entre deux aisselles à l’heure de pointe, sans parler des éventuels pinçages de fesses. Avant-dernier trajet en bus de la semaine. Mon vol est ce soir à 23 h 02, à l’aéroport de Glasgow. Direction Séoul pour dix jours. J’ai pris une semaine de congés juste avant Noël. Je suis là-bas quasiment dix jours sur place avec mon équipe. C’est court, mais on devrait bien avancer. J’observe la pointe de mes chaussures. Zut. J’ai oublié de les cirer. Je commence à être habituée à ce que quelqu’un me tende toujours une paire neuve, absolument parfaite. Comme une diva ! Je bascule ma tête en arrière sur l’appui-tête, priant pour que le passager me précédant n’ait pas de poux.
Il faudrait que je démissionne de ce job et que je rende les clés de mon studio. Que je me lance. Le grand saut. Mais j’ai peur. Ça veut dire tout dévoiler de ma double vie à mes proches. Je soupire…
Pourquoi je ne le fais pas ? Parce que cette grande aventure a seulement deux ans et j’ai très peur de perdre ma source d’inspiration. Déjà, je me retrouve loin de ma famille. Ils vivent en Belgique. Je suis une expat’ belge à Londres. J’ai fait une école de marketing, Solvay Brussels School. Un Erasmus plus tard, je reste dans la ville où j’ai trouvé du travail. Ma mère est tellement ravie que je travaille chez London Harvest Media. Bon, elle n’imagine pas une seule seconde que je ne sers à rien ici. Pour elle, c’est la concrétisation de mon diplôme qui lui a coûté si cher. Avec une telle pression, je n’ai jamais osé lui dire que j’aurais préféré une école de lettres. Ils savent que je fais des allers-retours en Asie. Ils mettent ça sur le compte de ma passion des mangas. Ils trouvent que je suis un peu une artiste. Ils ne savent pas à quel point. Bien évidemment, je n’ai pas encore su trouver les mots pour leur parler de ma double vie. L’occasion de leur révéler ne s’est jamais présentée. Pour eux, je voyage, je vivote. C’est ce que me fait toujours ressentir mon cousin, quand il vient me chercher à la sortie de mon Eurostar.
Je m’installe à la réception, sors mes affaires et cache mon sac dans un placard dissimulant également mon manteau. Rien ne doit être en désordre. Aseptique, limite comme une clinique privée. Le temps que l’ordinateur démarre, je retourne à mes pensées.
Ma mère a une sœur ainée et mon père est fils unique. Ma tante a un fils : Edward. L’enfant absolument génial dont rêvent toutes les mères. Il est ingénieur, il a un poste important. Il est marié, il a une vie stable, lui, comme me fait souvent remarquer ma mère. Lui et moi sommes nés à quelques jours d’intervalle. Si bien que nous avons toujours tout fait ensemble. Même classe d’école, mêmes activités extrascolaires, etc. Ma mère a pris dès notre plus jeune âge cette fâcheuse habitude de nous comparer. D’ailleurs, c’est justement elle qui me téléphone :
— Ma chérie !
— Bonjour, maman.
Promis, j’ai essayé de mettre un peu d’enthousiasme dans ma réponse. Elle doit s’imaginer que j’ai mon propre bureau et que je peux répondre au téléphone n’importe quand.
— Quand arrives-tu pour Noël ?
Aïe, la question qui fâche. Noël est dans approximativement dix jours et elle doit savoir par mon cafteur de cousin que je suis en vacances. Je prends mon courage à deux mains. Ma mère n’est pas une dragonne, mais il serait mal avisé de la contrarier. En règle générale, elle obtient ce qu’elle veut. Là, elle veut que j’arrive en Belgique demain. Impossible. J’ai des obligations en Corée. Impossible également de lui annoncer maintenant, il faudrait un face-à-face pour ça. J’inspire un grand coup et me lance, comme si je tentais la médaille olympique du 400 mètres de nage libre. En réalité, j’essaie juste d’éviter de me faire percer un tympan.
— Le 24 au matin. À Noël donc. D’ailleurs, il faudra venir me chercher à Zaventem.
Je débite ma phrase apprise par cœur en apnée.
— Pardon ? Tu n’es pas en vacances ce soir ? Zaventem ? Tu veux dire Bruxelles-Midi ?
J’avais raison. Elle sait que je suis en vacances. Ensuite, j’ai senti la contrariété dans sa question rhétorique. Il est clair que c’est gros de confondre Zaventem, un aéroport, avec Bruxelles-Midi, une gare. Quatre questions en escadrille. Je suis désormais obligée de répliquer, après ce bombardement digne du débarquement de 1944 :
— Si. (Petite pause, lance-toi !) Mais… Je pars pour Séoul.
— Encore ?!
Inflexion de contrariété, dernière syllabe tirée en longueur. Je vais passer un sale moment. J’attends donc. Pause au bout de la ligne. Le calme avant la tempête. Ou alors, elle a fait une crise cardiaque. Je dois m’en assurer :
— Maman ?
— Émilie ! (Hmmm, pas bon signe quand elle prononce mon prénom en entier). Tu sais, nous avons discuté avec Edward…
Oh… Le début de cette phrase me plaît plus que moyennement, je sens que je ne vais pas aimer la suite. Surtout sur ce ton bourré de reproches.
— …. Il pense que cette vie de… (Elle tourne un calepin, parce qu’en plus elle a pris des notes de leur conversation ?!) d’Otaku 1 n’est pas bonne pour toi.
Edward est un ignare prétentieux. Otaku, c’est japonais. Et je ne vis pas renfermée, vu le nombre de soirées auxquelles je me rends quand je suis en Corée du Sud. Ça m’agace les personnes englobant l’Asie comme si c’était un seul et unique pays. C’est comme si on disait à ma mère, en bonne Belge qu’elle est, qu’elle était anglaise. Je suis persuadée qu’elle ferait des bonds au plafond.
Où en étais-je ? Ah ! Oui ! L’insupportable Edward sait mieux que moi-même ce qui est bon pour moi. Le type qui me connaît mieux que personne. C’est ironique, bien sûr. Nous sommes aux antipodes. Je trouve son boulot chiant à mourir. Il me trouve superficielle. Sans compter que la seule fois où il a dû ouvrir

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