La fédération des sections sportives des patronages catholiques (1898-1998)
248 pages
Français

La fédération des sections sportives des patronages catholiques (1898-1998) , livre ebook

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248 pages
Français

Description

Le premier patronage catholique de France est dû à l'abbé Jean Joseph Allemand : l'Oeuvre de la jeunesse (Marseille, 1814). Le premier parisien, l'Oeuvre des orphelins apprentis (1845), devient en 1862 le patronage Notre-Dame-de-Nazareth, dont les responsables fondent en 1890 la Commission des patronages. De la naissance modeste de 1898 à l'apogée de 1937 et au grandiose 100e anniversaire de 1998, la fédération de ces sections sportives reste toujours vivante en 2012 après un siècle de tempêtes. Voici son histoire.

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Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2012
Nombre de lectures 28
EAN13 9782296483118
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

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Extrait

LA FÉDÉRATION DES SECTIONS SPORTIVES DES PATRONAGES CATHOLIQUES 1898-1998
Collection « Héritage et mémoire des associations » dirigée par Laurence Munoz Le monde associatif comporte mille et une facettes en évolution continue. Soumis à la diversité des motifs mêmes qui le génèrent, et des mutations qu’il subit autant qu’il provoque, il charrie un héritage riche, dense et bigarré. Fortes des mouvements de célébration de leur centenaire, ces histoires d’associations, héritières de la loi 1901, restent avant tout le fruit d’un travail de dirigeants, d’érudits et de passionnés. Au cœur d’un patrimoine local, elles mettent en valeur la contribution méconnue, voire mésestimée de celles qui se constituent comme un véritable ciment de la vie collective. La collection « Héritage et mémoire des associations » offre aussi l’occasion au monde associatif de se constituer comme porteur d’un savoir populaire. Joyau de chacun, patrimoine de tous, modestes et indispensables courroies de sociabilité, les associations trouvent ici leur terrain d’expression. © L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.f ISBN : 978-2-296-55969-1 EAN : 9782296559691
Jean-Marie JOUARETLA FÉDÉRATION DES SECTIONS SPORTIVES DES PATRONAGES CATHOLIQUES 1898-1998 Que sont les patros devenus ?
L’auteur Né à Castets (Landes), basketteur àl’Etoile Amolloise d’Amouà puis l’Alsace de Bagnoletoù il devint international (47 sélections), Jean-Marie Jouaret a effectué la totalité de son parcours professionnel à la Fédération sportive et culturelle de France. Adjoint au secrétaire général pour les activités socio-éducatives et culturelles de 1965 à 1981, puis directeur des services de 1986 à 2002, il connaît les détours du sérail puisqu’il a vécu en direct les dernières années (1965-1998) de cette saga, dont il avait contribué à l’écriture sur le terrain avant même la rédaction de ce livre. Publications (ouvrages) Petite histoire partielle et partiale de la Fédération sportive et culturelle de France 1948-1998, Tomes I et II, FSCF, 22 rue Oberkampf, 75011 Paris.
PREFACE Depuis sa création en 2009, le groupe de travailHistoire etPatrimoineconstitué au sein de la Fédération sportive et culturelle de France fait sienne la vérité énoncée par le directeur général honoraire des Archives de France :battre le rappel de la mémoire est un service public. Parmi les historiens, universitaires, dirigeants et militants de la FSCF d'origines diverses, intéressés ou passionnés par l'histoire de notre institution, Jean-Marie JOUARET, qui en a été le directeur, est et restera un exceptionnel narrateur de notre passé fédéral. Après l'édition récente de deux tomes titrésPetite histoire partielleet partiale de la Fédération sportive et culturelle de France1948-1998, ce livre, qui relate cent ans d'histoire constitue un véritable travail de commémoration. Il répond à la question posée par plusieurs lecteurs :mais que s'est-il passé avant 1948Le livre de Robert HERVET relatant les 50 ? premières années de la fédération étant épuisé, le présent ouvrage comble ce manque en nous faisant vivre par le petit bout de la lorgnette un siècle de la longue histoire de notre institution. Il revivifie la mémoire collective et permet au lecteur de s'approprier ou de se réapproprier l'identité d'une fédération qui a tant apporté à la société française, bien au-delà des seuls aspects sportifs, culturels et d'éducation populaire. Il permet de comprendre ce que la FSCF a fait et représente encore aujourd'hui en dépit des réformes, des mutations, de l'évolution des comportements et des états d'esprit. Avec son style si particulier et inénarrable, Jean-Marie JOUARET affirme un certain nombre de réalités simples mettant en évidence le rôle social et sociétal de ce qui est aujourd’hui la Fédération sportive et culturelle de France.
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En continuant de placer, plus d'un siècle après sa création, l'Homme au centre de son projet éducatif, la FSCF réaffirme, au-delà des différentes sensibilités qui s'y expriment, sa volonté de promouvoir la réalisation, la promotion et l'épanouissement de ses adhérents dans toutes leurs dimensions. Puisse la lecture de cet ouvrage inspirer et motiver de nouvelles générations respectueuses de notre passé et porteuses d'un avenir qui ne s'éloignera pas des valeurs qui ont fondé l'histoire d'une institution qu'il y aurait lieu, encore aujourd'hui, d'inventer si elle n'existait pas ! Jean VINTZEL Président général de la FSCF
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LIMINAIRE Mardi 29 octobre 1940, place des Terreaux à Lyon. Deux hommes déjeunent dans un restaurant où l’approvisionnement ne semble pas être un problème, la ville étant située en Zone non occupée. Les autres clients ont reconnu l’un des deux convives : Jean Borotra, gloire du sport français, l’un des quatre«trois mousquetaires» qui ont remporté six fois la Coupe Davis de tennis, nommé commissaire général à l’Education générale et aux sports du gouvernement de Vichy. L’autre est un «Parisien» descendu à Lyon pour le congrès des Unions départementales et régionales de la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France (FGSPF) de la ZNO qui s’est tenu deux jours plus tôt à la salle Nizier. Il s’appelle Armand Thibaudeau. Le commissaire rappelle à celui qu’il a convoqué (pardon : invité) la double décision, immédiatement applicable, de la toute fraîche ordonnance du 4 octobre, qui exige la fusion : des fédérations féminines au sein des fédérations masculines. Opération en cours, le Rayon sportif féminin (RSF) ayant moins de trois semaines après, le 22, commencé à se faire avaler par le serpent FGSPF, son comité central et sa commission d’éducation physique des associations sportives entre elles : une seule société dans toutes les villes de moins de 50 000 habitants. Laïque, bien entendu. -Sinon ?demande le secrétaire de la fédé -Sinon, c’est la disparition de la FGSPF. Aidez-moi. Appuyez-moi. - Je dirai le contraire.
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Deux heures plus tard, dans les bureaux départementaux du commissariat général aux Sports, place Sathonay, Borotra n’en peut plus de s’adresser à un mur. Il se dresse, très en colère, et crie : Thibaudeau, je vousbriserai! Toujours très calme, le têtu d’en face répond :j’étais là avant vous, j’y serai encore après ! Ce qui s’avèrera très vite parfaitement exact, Jean Borotra étant arrêté deux ans plus tard et déporté par les Allemands. Le secrétaire général n’a donc pas cédé un pouce de terrain et c’est sa résistance, active face à Jean Borotra et à son successeur, le colonel Pascot, puis passive, qui a sauvé la FGSPF… et d’autres fédérations, elles aussi appelées à disparaître dans le grand projet vichyssois d’unification du sport et des fédérations menant, comme dans l’exemplaire Allemagne, à un organisme et une jeunesse uniques. Mais comment la FGSPF en était-elle arrivée là ? Que s’était-il passé avant l’algarade et qu’adviendra-t-il de la fédération menacée ? C’est le propos deces pages.
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1897-1914 DOUCE FRANCE, CHER PAYS DE MON ENFANCE Où l’on voit comment l’USGIMPOJF, imprudemment devenue FSCG, donc trop apertement catholique, n’est absolument pas prophète en son pays, qui accoucheab irato,la douleur et dans dans le sang, d’une loi sur les associations et d’une laïcité toutes deux tueuses de congrégations. Posez la question à n’importe quel «spécialiste» ouconnaisseur de la FSCF :quand lafédération est-elle née?Invariablement, la réponse sera : 24 juillet 1898.marqué dans les livres ! Erreur, C’est pourtant : ça, c’est le premier concours d’exercices physiques… qui implique forcément une organisation administrative préalable. C’est le 15 décembre 1897, au fameux Institut catholique de Paris, lors de la deuxième séance de la journée des patronages et œuvres de jeunesse, que Mgr Péchenard, recteur de l’Institut et président de séance, donne la parole au docteur Paul Michaux, président du patronageNotre-Dame de Lourdes de Javel à Paris depuis 6 mois, après avoir quitté lepatronage de Nazarethil était entré en où décembre 1872 et où son action ne plaisait plus à tout le monde. 1 Il rappelle que les patronages sont une création des catholiques, cite Jean-Joseph Allemand, Timon David, Don Bosco pour les Salésiens, Albert de Mun (le seul encore en vie) et bien d’autres, qui ont fait du patro une maison d’éducation, puis vante les mérites de l’éducation physique, facteur d’hygiène, de formation, de nutrition, de santé et de bien-être, pôle d’attraction pour écoliers, apprentis et étudiants. TrèsDon Boscesque, il conseille aux directeurs qui l’applaudissent fréquemment :necraignez pas de perdre votre influence ou de compromettre votre autorité en vous mêlant à leurs jeux. Une bonne 1 Mot apparu dans le Larousse de 1875 en tant qu’organisation de distraction et d’éducation, mais en 1923 seulement comme étant aussi le lieu de réunion pour les exercices physiques et éducatifs concourant à ce but.
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partie de barres ou de balle vous fera plus d’amis qu’une longue conversation.Il insiste sur la nécessité :d’alterner grands jeux, exercices d’assouplissement au sol et aux agrès, mouvements de bâton, de boxe et de canne, de «créer une carotte» en instituant des récompenses, des prix et des médaillesd’organiserun grand concours d’exercices physiques, pour lesquels plusieurs œuvres se sont déjà fait inscrire, réalisant ainsi cette union si désirable de nos cherspatronages.Cette nouveauté suscite bien quelques réactions négatives(manque d’instructeurs, sorties trop fréquentes, rivalités entre patronages), mais Michaux a réponse à tout et il a dans la salle un appui fervent et très écouté, l’abbé Esquerré, dupatronage du Bon Conseil. Le principe n’étant pas repoussé, Mgr Péchenard met donc aux voix un vœu établissant un concours général d’exercices physiques pour les patronages de Paris et de l’immense département de la Seine. Adopté à l’unanimité. Paul Michaux a gagné, la fédération est en marche…mais c’est plus une officialisation et une reconnaissance institutionnelle qu’une vraie création : les patronages catholiques des grandes villes organisaient déjà des rencontres sportives amicales et informelles entre leurs jeunes membres et Michaux avait assisté ou même participé à certaines, comme l’indique un document daté de 1900 sur lequel nous reviendrons. Faute d’autre preuve, nous nous en tiendrons à la seule version connue del’histoire de lafédération des patronages catholiques e e racontée aux enfants des 20 et 21 siècles. 1898, 1899:le champ des oiseaux Le terrain du sport français était loin d’être vierge. Depuis le 28 septembre 1873 existait en effet une organisation dont les missions étaient derépandre l’idée gymnique en France et dans les colonies, de propager l’éducation physique dans la masse de la jeunesse par les méthodes de lagymnastique et participer à la rénovation de la race. Vaste et noble programme, couronné de succès puisque, en 1898, l’Union des sociétés de gymnastique de France (USGF, devenue FFG en 1942) comptait déjà 800 sociétés affiliées. Il y avait même 3 autres «fédérations» :l’Union des sociétésfrançaises de course à pied
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