Les grands stades

Pierre Chaix

Description

La réforme des collectivités, l'endettement de l'Etat et la crise ont remis en cause les financements publics pour le soutien de sociétés sportives privées. De plus, le retard pris dans la modernisation des grands stades en France constitue un handicap pour le développement du sport professionnel. Les responsables locaux doivent choisir entre aide au développement de clubs prestigieux ou soutien d'une politique résolue, mais confidentielle, en faveur des urgences économiques et sociales. ŠŠ

Sujets

• Économie
• Sport
• Science politique

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 avril 2011
• Nombre de lectures: 138
• EAN13: 9782336282138
• Langue: Français

Extrait

L’édition de ce livre a été effectuée sous la responsabilité de Pierre Croce, chargé de mission, avec la collaboration de Gisèle Peuchlestrade et Frédéric Schmitt, Université Pierre-Mendès-France, Grenoble 2

www.librairieharmattan.com [e-mail] [e-mail]
© L’Harmattan, 2011
16 rue des Écoles – 75005 Paris
9782296542518
EAN :9782296542518
Les grands stades
Au coeur des enjeux économiques et sociaux entre collectivités publiques et clubs professionnels

Pierre Chaix
« La Librairie des Humanités »
La Librairie des Humanités est une collection pluridisciplinaire coéditée par les Éditions L’Harmattan à Paris et par l’UPMF, elle est destinée à recevoir, dans ses diverses séries, des textes couvrant tout le champ des sciences sociales et humaines. Son caractère universitaire lui fait devoir et privilège de promouvoir des travaux de jeunes auteurs autant que de chercheurs chevronnés. Elle est codirigée par Thierry MÉNISSIER, docteur de l’EHSS, Maître de conférences de philosophie politique et Pierre CROCE, Chargé de mission sur la politique de publication de l’Université Pierre Mendès France.
L’orientation éditoriale de la collection est donnée par un conseil scientifique constitué de :
Fanny COULOMB : Économie Jérôme FERRAND : Droit Jacques FONTANEL : série « Côté cours » Thierry MÉNISSIER : Sciences de l’Homme Alain SPALANZANI : Gestion
La série « Côté Cours »
« Côté cours » est une série dirigée par Jacques Fontanel. Elle reçoit principalement des ouvrages destinés à l’enseignement à distances de l’UPMF. À ce titre elle prépare les étudiants de l’UPMF du DEUG, de la Licence et de certains Masters de Sciences économiques et de Droit, mais elle est également utilisée par de nombreux étudiants appartenant à des formations d’autres établissements.
Parus dans la série « Côté Cours » :
F. Carluer – Pouvoir économique et espace (2004) N. E. Sadi – La privatisation des entreprises publiques en Algérie (2005) J. Fontanel – La globalisation en « analyse », Géoéconomie et stratégie des acteurs (2005) M. Kauffmann – Gouvernance économique mondiale et conflits armés (2006) M. Hollard – Économie des organisations (2006) J. Lapèze – Éléments d’analyse sur le développement territorial (2006) A. Gauchet – Observance thérapeutique et VIH (2008) V. Plauchu et A. Taïrou – Méthodologie du diagnostic d’entreprise (2008) J. Fontanel et alii – Regards su l’économie et le management du sport (2009) D. Zait et A. Spalanzani – La recherche en management et en économie (2009) R. Effantin – Les comptes de groupe, Techniques de consolidation (2009) L. Bensahel-Perrin et alii – Les organisations non gouvernementales (2009) N. E. Sadi – Analyse financière d’entreprise (2009) N.E. Sadi – Contrôle de gestion stratégique (2009) A. Rosanvallon – La gestion des Opérations d’Aide au Développement (OPAD) (2011)
Sommaire
Page de Copyright Page de titre « La Librairie des Humanités » Introduction au débat sur l’intérêt collectif de la construction des grands stades Histoire économique d’un stade et d’un club de rugby de haut niveau : l’exemple du C. A. Briviste (1910-2010) L’évolution des stades, vers la 6 e génération… De la difficulté des choix publics en matière de grandes infrastructures sportives Les installations sportives Instrument majeur du renouvellement des politiques sportives territoriales L’évolution du poids et du rôle des collectivités dans la construction des stades : le stade, le service public et l’intérêt général Financement des équipements sportifs : de la maîtrise d’ouvrage publique aux partenariats public/privé Le financement et la gestion des équipements sportifs à usage professionnel : quels liens entre les collectivités territoriales et les clubs ? Financing of Sport Facilities in Germany Le sport professionnel et sa dépendance aux aides publiques : entre mythes et réalités Nouveaux stades : quel impact sur l’économie des clubs de football français ? L’impact économique des grands stades : argument politique ou réalité ? Bibliographie
Introduction au débat sur l’intérêt collectif de la construction des grands stades
Pierre CHAIX
MAÎTRE DE CONFÉRENCES UNIVERSITÉ PIERRE-MENDÈS-FRANCE, GRENOBLE 2, LABORATOIRE CREG
L ES RAPPORTS entre le sport professionnel et les collectivités territoriales connaissent depuis deux décennies des évolutions profondes qui mettent en évidence les conflits d’intérêts entre les secteurs privés et publics, dans une activité aux valeurs marchandes de plus en plus dominantes au regard de ses contraintes en termes de service public. Plusieurs défis doivent être relevés en France et la question du financement, de la localisation et de l’intérêt collectif des grands investissements sportifs ne trouve plus les mêmes réponses que celles d’hier.
Le modèle économique français des sports professionnels est fragile, avec une forte télédépendance du football, la baisse des recettes de mutation, le poids croissant du sponsoring dans le rugby et l’importance des subventions publiques pour la grande majorité des autres sports (Pierre Chaix). L’équilibre des différents modèles n’est plus assuré, il fait l’objet de débats et d’une recherche effrénée de diversification et de pérennisation des ressources. Parallèlement, au cœur d’une crise financière mondiale, la dette publique de la France à court terme atteint globalement 2 000 milliards de dollars. Le gel des dotations de l’État aux collectivités locales pour les trois prochaines années conjuguées à l’augmentation de leurs missions, notamment au niveau de l’action sociale, laisse à penser que la puissance publique aura du mal à augmenter, si ce n’est à maintenir, son aide au sport professionnel. La question se pose du financement du sport spectacle et de son positionnement en tant que bien public ou relevant du domaine privé. La candidature de la France pour l’organisation d’évènements sportifs internationaux (Jeux olympiques, Championnat du Monde, Championnat d’Europe) a été l’occasion, dans plusieurs rapports (Besson 2008, Seguin 2009, Arenas 2015), de souligner la qualité insuffisante du pays en stades et salles de grande capacité possédant les atouts d’une enceinte sportive moderne. Les équipements sont monofonctionnels, inadaptés en taille, au confort réduit et sans espaces commerciaux d’importance. Une solution fait aujourd’hui l’unanimité. Il faut construire ou rénover l’ensemble des enceintes du sport français pour en faire une arme importante en faveur du développement économique des équipes professionnelles. La réussite sportive ne sera qu’une conséquence de cette volonté collective de doter les équipes professionnelles d’un outil économique efficace, dans le cadre de financements mixtes. Cette « unanimité » concernant l’efficacité de cette solution n’est pourtant pas nécessairement justifiée, notamment sur le plan du développement économique local.
Dès l’origine, trois difficultés doivent être surmontées. D’abord, le financement de ces constructions/rénovations pose problème. Jusqu’alors, les collectivités publiques ont très majoritairement assuré l’investissement et le fonctionnement de ces enceintes. Or, au regard de l’état des finances publiques exsangues, le potentiel des financements publics devrait être bien inférieur aux demandes des clubs professionnels. Ensuite, si les stades accueillant les spectacles sportifs professionnels sont vieillissants, il en est de même de l’ensemble des infrastructures sportives en France. Il va falloir faire des choix, politiques, sociaux, qui vont durablement configurer le paysage sportif hexagonal, dans une société en mouvement dont les pratiques et les demandes méritent d’être étudiées avec soin. Enfin, l’appel aux financements privés est régulièrement évoqué pour résoudre une partie de cette difficile équation, « comment construire beaucoup, mieux, avec moins d’argent ». Le partenariat public-privé (PPP) est certainement une solution d’avenir, mais il va falloir apprendre à en maîtriser l’exercice. Sachant que le privé souhaite toujours un retour sur investissement, la puissance publique doit définir clairement son positionnement concernant sa participation aux financements mixtes ou aux aménagements annexes, de manière à ne pas être accusée, une fois de plus, de négociations inadaptées qui conduiraient à collectiviser les charges et à privatiser les profits.
L’historique de la vie d’un club français passé du statut amateur au professionnalisme est susceptible de mettre