Récit de vie d un marin
196 pages
Français

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Récit de vie d'un marin , livre ebook

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196 pages
Français

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Description

Capitaine au long cours, Maurice André a parcouru "un monde toujours plus vaste" pendant vingt-deux ans. Il relate un naufrage vécu dans des conditions épouvantables sur la Cote de la Mort et sur la route de la peur qui lui a succédé sur un pétrolier qu'il découvre en mauvais état. Ces évènements extérieurs si forts soulignent la personnalité du marin courageux. L'auteur témoigne "pour plus de justice" des conditions scandaleuses dans lesquelles les marins peuvent être conduits à travailler.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2010
Nombre de lectures 259
EAN13 9782336252070
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Histoire de Vie et Formation Collection dirigée par Gaston Pineau
avec la collaboration de Bernadette Courtois, Pierre Dominicé, Guy Jobert, Gérard Mlékuz, André Vidricaire et Guy de Villers

Cette collection vise à construire une nouvelle anthropologie de la formation, en s’ouvrant aux productions qui cherchent à articuler “histoire de vie” et “formation”. Elle comporte deux volets correspondant aux deux versants, diurne et nocturne, du trajet anthropologique.
Le volet Formation s’ouvre aux chercheurs sur la formation s’inspirant des nouvelles anthropologies pour comprendre l’inédit des histoires de vie. Le volet Histoire de vie , plus narratif, reflète l’expression directe des acteurs sociaux aux prises avec la vie courante à mettre en forme et en sens.
Dernières parutions
Volet : Histoire de vie
Maryvonne CAILLAUX, Comme des orpailleurs. De la misère à la pauvreté, les relations comme chemins de libération, 2010.
Martine LANI-BAYLE et Marie-Anne MALLET (dir.), Evénements et formation de la personne, Tome 3, 2010.
ORÉLIA, Le prix du silence, 2009.
François CHAPUT, Profession : chercheur d’emploi. Parcours cahoteux d’un « emploi-zoneur », 2009.
Paul SECHTER, Venez nous chercher. Deux petites filles juives dans la tourmente nazie, 2009.
Monique BLOCQUAUX, La Vie sans toit, 2009.
Christian MONTEMONT et Yonida, Curriculum Evitœ . Une écriture biographique accompagnée, 2009.
Jean-Pierre MILAN, Aviateur sans moteur, 2008.
Roger BOLZONI, Vivre debout malgré la maladie et le handicap, 2008.
Zaze ROUX, Les cent papiers de la mariée, ou comment Sarko m’a passé la bague au doigt, 2008.
Jacques LADSOUS, Profession : éducateur. De rencontres en rencontres, 2008.
Claude ROSALES, Journal d’un rappelé d’Algérie . Mai-novembre 1956 : 200 jours entre Alger et Djelfa, 2008.
Récit de vie d'un marin
La mer n'a pas voulu, le ciel non plus

Maurice André
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296125919
EAN : 9782296125919
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Table des Figures Dedicace PREFACE - Le récit de soi comme un legs PROLOGUE CHAPITRE I - ENFANCE A PLANCOËT PAR TEMPS DE GUERRE CHAPITRE II - UNE ADOLESCENCE HEUREUSE CHAPITRE III - A LA RECHERCHE D’UN METIER CHAPITRE IV - PILOTIN PONT A BORD DU PILOTE GARNIER CHAPITRE V - ESCALES EN AMERIQUE DU SUD CHAPITRE VI - LIEUTENANT A BORD DU KADOURA CHAPITRE VII - LES ETUDES ET LE SERVICE MILITAIRE CHAPITRE VIII - LE MONDE TOUJOURS PLUS VASTE CHAPITRE IX - PROMU COMMANDANT CHAPITRE X - À BORD DU SOUGUETA CHAPITRE XI - LULU CHAPITRE XII - UN GRAND BLESSE AU LARGE CHAPITRE XIII - NAUFRAGE SUR LA CÔTE DE LA MORT CHAPITRE XIV - ROUTE DE LA PEUR À BORD D’UN PETROLIER CHAPITRE XV - PLUS DE JUSTICE EPILOGUE Mes remerciements vont à : Ouvrages consultés :
Table des Figures
Figure 1 Figure 2 Figure 3 Figure 4 Figure 5 Figure 6 Figure 7 Figure 8 Figure 9 Figure 10 Figure 11 Figure 12 Figure 13 Figure 14 Figure 15 Figure 16 Figure 17 Figure 18 Figure 19 Figure 20 Figure 21 Figure 22 Figure 23 Figure 24 Figure 25 Figure 26 Figure 27 Figure 28 Figure 29 Figure 30 Figure 31 Figure 32 Figure 33 Figure 34 Figure 35 Figure 36 Figure 37
A
Raymonde, mon épouse qui, avec courage, a supporté le poids de mes longues absences professionnelles et assumé avec bonheur le quotidien du foyer,
nos enfants et petits-enfants,
ma sœur et toute la famille,
tous mes amis de jeunesse, complices de nos facéties plancoëtines.
PREFACE
Le récit de soi comme un legs
Sans les avoir jamais vus, j’ai reconnu Maurice André à deux de ses tableaux. On ne sait pas lequel, de la mer ou du ciel, a le premier absorbé l’autre. Un arbre seul s’émeut de cette douce indécision, essaie de se montrer, léger, mouvant. Les enfants sur la plage ont la joue froide, on le sait, on le sent, et l’âpre sable qu’ils farfouillent à la recherche d’un trésor, amuse aussi nos doigts mouillés. Nous respirons les embruns de la côte bretonne !
Ma première rencontre avec Maurice André, pourtant, n’avait pas trait à l’aquarelle.
Invité aux « Paroles d’un soir » de l’association culturelle bretonne de Saint-Cast-le-Guildo, « Emeraude, Culture, Loisir et Développement » (ECLD), il venait faire part d’un naufrage sur la côte espagnole (p. 119). Second à bord d’un navire frigorifique, il avait eu la chance d’en sortir, comme l’ensemble de l’équipage, quand le bateau épuisé finissait de couler.
L’homme est grand et carré ; les mots sont simples, précis, les gestes, mesurés. Un croquis quelquefois, soutient l’explication. Le commandant s’impose, souriant, parle sans fard à l’auditoire. Celui-ci réclame un nouvel exposé, et il n’est pas le seul conquis : Maurice André prend goût à dire. Mais mieux encore et autrement : il a envie d’écrire. De publier. Pourquoi ?
Pour témoigner, d’abord.
Pour dire que l’océan déchaîné n’est pas toujours le seul fautif des catastrophes, des perditions. Pour dénoncer, en plusieurs lieux, la cupidité des oligarques internationaux, leur meurtrière indifférence aux vies humaines embarquées sur des bateaux usés, ou piégées dans d’autres situations des plus périlleuses qui soient.
Ce qui fait le prix de ce récit, ce qui le justifie et le rend si attachant, c’est d’abord la capacité d’indignation de son auteur. En cette année où Camus est enfin célébré, nous ne pouvons que reconnaître chez le marin qui s’exprime, la marque humaine de la révolte. Elle trouve un lieu ici où se manifester.
Combien d’entre nous n’ont-ils pas fait à eux-mêmes cette promesse, rarement tenue, il faut le reconnaître, de dire un jour - quand ils l’auront quitté- ce qui, dans leur travail, les a profondément choqués ou fait souffrir et qu’ils ont tu, par légitime prudence ou manque de courage, ou pour d’autres motifs ? Chacun de nous s’arrange comme il le peut avec sa conscience, ses aptitudes et ses possibilités. De plus, le temps qui passe se prend à adoucir, en subreptice, l’arête vive du souvenir. Mais quelquefois, bien au contraire, il en lave les ombres, et le fait devenir exigeant. Dès lors, le vécu est trop fort, il faut le déposer.
Le moment est venu. Le temps de la retraite, qui a sonné depuis vingt-cinq ans déjà, est un temps -presque- de liberté.
Après la marine marchande qu’il quitte en 1972, Maurice André est promu directeur de l’Administration Générale au Centre Français du Commerce Extérieur à Paris. Il cesse toute activité professionnelle en 1984 et accepte d’être maire de Matignon le temps d’une mandature. Après cela, l’auteur décide de se consacrer définitivement à la vie familiale et à la peinture. Aujourd’hui, donc, l’heure est arrivée, de la dépose, du rassemblement des heures fortes de sa vie, et du legs.
Catharsis d’abord. Dévoilement de dures réalités sociales, économiques et politiques, que les marins fragiles et courageux ont à subir comme si l’océan ne pouvait leur suffire en tant que leur pire ennemi. Comment ne pas partager son point de vue ?
En plusieurs lieux dans cet ouvrage, le récit prend la forme insistante d’une déposition dans l’espoir qu’on puisse un jour, peut-être, « enrichir les moyens et améliorer la connaissance devant parvenir à élucider le processus d’une catastrophe, lorsqu’il n’y a eu aucun survivant, par conséquent aucun témoignage » (p. 117). Plus loin –tout praticien des entretiens ouverts a appris que le plus important se disait juste avant la fin, voire hors micro, Maurice André plaide en faveur des familles brisées par la mort du pêcheur perdu en mer. En la matière, nous pouvons effectivement évoquer le legs : la connaissance inestimable d’un familier des océans et des situations difficiles, l’analyse pointue que le commandant a pu en faire sont offertes à la grande famille des marins, ces professionnels trop méconnus du grand public qui s’en laisse conter. Et l’auteur de dénoncer les médias qui oublient vite les naufragés pour mettre en avant des informations superficielles (p. 179 ) 1 .
Ce témoignage nous apporte tant d’informations sur le monde et les pratiques de la marine marchande, la vie et les coutumes, la culture des équipages sur les navires, le travail sur les docks et autres, que nous en sommes aussi enrichis. Ce d’autant plus que les savoirs apportés sont à la fois universels (entre au

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