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EAN13
9782824056111
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
La publication en a commencé en 1846, elle s’est poursuivi jusqu’en 1850 quand sera édité le 7e et dernier volume ! C’est la première et la plus complète des histoires consacrées à la Gascogne, terre sans état, partagée entre deux régions françaises et l’entité du Val d’Aran en terre espagnole.
« ...Dans ce travail général, la Gascogne n’a pas encore pris la part qui lui revient, et cependant aucune de ses sœurs ne devrait se hâter autant qu’elle. Reléguée par sa position topographique aux extrémités des Gaules, loin du centre où s’agitèrent presque continuellement les destinées de la nation, elle ne se mêla guère, nous ne dirons pas à la France, mais aux provinces du nord, qu’après la guerre des Albigeois. Nos grands historiens, ne la trouvant jamais sous leurs pas, n’ont ni dû ni pu l’associer à leurs récits. Partagée d’ailleurs, comme elle l’était, entre sept ou huit seigneurs, tous égaux de rang et de puissance, elle n’eût offert à leur investigation qu’un intérêt secondaire... » (extrait de la Préface).
Ce cinquième tome démarre à la fin du XVe siècle alors que la Maison de Foix-Béarn monte sur le trône de Navarre et s’achève, sous Henri IV, roi de France et de Navarre, lequel rattache définitivement ses domaines personnels à la Couronne. Entre-temps, les Guerres de religion ont ravagé la Gascogne dans la seconde moitié du XVIe siècle — (Cinquième tome qui couvre la période allant grosso modo de 1480 à 1607.)
L’abbé Jean-Justin Monlezun (1800-1859), né à Aignan (Gers) est un des principaux historiens régionalistes du XIXe siècle. Il fut chanoine de la cathédrale d’Auch. L’œuvre de sa vie est cette Histoire de la Gascogne, entièrement recomposée pour la première fois depuis son édition originale du XIXe siècle.
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9782824056111
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Même auteur, même éditeur :
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Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Eric Chaplain
Pour la présente édition : © edr/ EDITION S des régionalismes ™ — 2021
Editions des Régionalismes : 48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 cressé
ISBN 978.2.8240.1077.9 (papier)
ISBN 978.2.8240.5611.1 (numérique : pdf/epub)
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.
AUTEUR
abbÉ jean-justin MONLEZUN
TITRE
HISTOIRE DE LA GASCOGNE DEPUIS LES TEMPS LES PLUS RECULÉS JUSQU ’ À NOS JOURS tome V
LIVRE XVII
CHAPITRE I er
Eléonore, comtesse de Foix, monte sur le trône de Navarre. — Sa mort. — François Phœbus, son petit-fils, lui succède et meurt à 15 ans — Guerre pour sa succession. — Catherine, sœur de François, est reconnue par les États. — Son mariage. — Hommage des seigneurs d’Armagnac. — Les enfants et le frère du duc de Nemours obtiennent justice. — Charles, frère de Jean V, est délivré de prison. — Tortures qu’il avait endurées. — Il intéresse à sa cause les États de Tours. — Une grande partie des biens de son frère lui sont rendus. — Son entrée solennelle à Auch.
P endant que le duc de Nemours rougissait l’échafaud de son sang, la maison de Foix voyait enfin s’ouvrir les barrières qui l’éloignaient du trône. Le roi Jean mourut à Barcelonne âgé de près de quatre-vingt-deux ans. Avant d’expirer, il consacra par un dernier testament (1) la transaction déjà passée avec Gaston et Éléonore, et légua à celle-ci la Navarre. Eléonore s’empressa de se faire couronner. La cérémonie eut lieu à Tudèle ; mais les fêtes brillantes données à cette occasion, furent presqu’aussitôt changées en deuil ; car la nouvelle reine ne survécut à son couronnement que quinze jours suivant les uns (2) et vingt-quatre suivant les autres. Jamais on ne vit mieux tout le vide de l’ambition humaine. Éléonore avait acheté un règne d’une ou deux semaines par trente ans d’agitations et de brigues. Heureuse encore si ses actes n’avaient pas été quelquefois horriblement coupables. Les persécutions suscitées à son frère et surtout la réclusion et la mort de sa sœur flétriront à jamais sa mémoire.
Le jeune François Phœbus succédait à sa grand’mère. Il habitait le Béarn où il croissait sous la tutelle de Madeleine de France (3) . Cette princesse envoya aussitôt des députés en Navarre pour y faire reconnaître son fils ; mais les deux puissantes maisons de Beaumont et de Grammont, qui troublaient depuis si longtemps le royaume, plus divisées alors que jamais, s’étaient saisies de presque toutes les villes. Leurs rivalités ne laissaient pas de place à l’autorité légitime. Les députés ne furent point reçus. Madeleine, outrée de cette insulte, menaça de recourir à la force et d’appeler à son aide les rois de France et d’Aragon. Cette menace, loin de ramener les esprits, irrita l’orgueil national, et la malheureuse Navarre demeura deux ans livrée à tous les maux qu’entraîne l’anarchie. Après ce terme, Madeleine crut que l’expérience aurait dessillé les yeux de la nation. Elle espérait d’ailleurs que sa présence aplanirait bientôt les difficultés. Dans cet espoir, elle traversa les monts accompagnée du cardinal de Foix son beau-frère ; mais elle ne fut pas mieux accueillie que ne l’avaient été ses ambassadeurs.
Elle se tourna alors vers Ferdinand, roi d’Aragon, et dans une entrevue qu’elle eut avec lui, elle en obtint la promesse d’une armée considérable. Se sentant soutenue, elle convoqua les états à Tudèle, et pour laisser les délibérations plus libres, ou pour ménager la susceptibilité des seigneurs, elle repassa les Pyrénées. Son beau-frère seul resta en Espagne. L’assemblée fut nombreuse. Le cardinal y parla pour son neveu ; sa harangue entraîna les états. On lui répondit que les Navarrais n’avaient d’autre désir que celui de recevoir leur prince et de le voir occuper le trône où Dieu l’avait appelé. On ajouta que Phœbus pouvait venir avec confiance ; ses sujets lui promettaient, non seulement obéissance et fidélité, mais aide et secours contre tous ceux qui voudraient lui fermer l’entrée de son royaume. Quelques seigneurs essayèrent en vain d’arrêter cet élan ; ils furent contraints de céder à l’entraînement général. Le comte de Lerins et le maréchal de Navarre, les deux chefs des factions ennemies, abjurèrent leurs anciennes animosités et se réconcilièrent publiquement.
Rien ne s’opposait plus à l’arrivée du souverain. On députa vers la régente qui se trouvait alors au château de Mazères dans le comté de Foix. A la nouvelle de ce qui se préparait, Madeleine se hâta de quitter Mazères et de se rendre à Pau où elle voulait recevoir la députation. Six gentilshommes envoyés par le roi de France pour l’assister de leurs conseils, l’y avaient précédée. Elle marchait escortée de la noblesse du pays de Foix, commandée par Gaspard de Villemur, sénéchal du comté. Les seigneurs de Béarn conduits par Bernard de Foix s’avancèrent à sa rencontre. Les deux troupes réunies formaient quinze cents lances, nombre considérable sans doute, mais qui ne saurait étonner, puisque le Béarn seul comptait plus de sept cents seigneurs hommagiers.
C’est au milieu de cette brillante escorte que Phœbus se présenta aux députés et qu’il entra ensuite en Navarre. Le comte de Lerins lui ouvrit les portes de Pampelune, où il fut accueilli au bruit des plus vives acclamations. Sa jeunesse, ses grâces, sa beauté achevèrent de lui gagner tous les cœurs. Les rues étaient trop étroites : on montait sur les toits : on dressait des théâtres pour le contempler. Il fut couronné le 9 décembre 1481. Après quelques jours donnés aux réjouissances publiques, il visita successivement les principales places du royaume, et reçut avec l’hommage des habitants le serment des capitaines qui y commandaient. La politique lui conseillait de ménager le comte de Lerins. Il lui confirma la charge de connétable dont il avait été investi sous le règne précédent, et lui donna Larraga et quelques autres seigneuries. Mais il est des cœurs qu’aucun bienfait ne saurait gagner ; Lerins ne tarda pas à abandonner la maison de Foix et à passer à ses ennemis.
Phœbus achevait alors sa quatorzième année. Ferdinand lui offrit pour épouse, Jeanne, sa fille puînée, la même qui mariée plus tard à Philippe, fils de l’empereur Maximilien, porta dans la maison d’Autriche avec la Sicile presque toutes les Espagnes et la plus grande partie du Nouveau-Monde (4) . Madeleine (5) n’osa pas accepter cette alliance, de peur de déplaire à Louis XI. Elle refusa pour le même motif la main de la princesse Jeanne, fille d’Henri l’impuissant, dernier roi de Castille. Pour se soustraire à de nouvelles obsessions, elle ramena son fils en France et vint fixer son séjour au château de Pau. Le jeune prince se plaisait à l’habiter. On prétend même qu’il l’agrandit ; car selon quelques historiens ; c’est lui que désigne une inscription qu’on lit encore sur une des portes (6) ; mais s’il y travailla, sa mort prématurée dut bientôt suspendre les travaux.
François aimait singulièrement la musique. Un jour on lui présenta une flûte nouvelle. A peine l’eut-il approchée de ses lèvres, qu’il tomba sans vie en murmurant, dit-on (7) , ces mots : mon royaume n’est pas de ce monde, ne vous troublez pas : je vais à mon Père. Ce tragique événement arriva le 22 janvier 1483. On a soupçonné que le poison avait hâté sa fin ; mais par qui et pourquoi eût été commis ce crime ? Les documents contemporains ne le disent point et la tombe a gardé ses mystères. Nous savons seulement qu’il fut enterré dans l’église cathédrale de Lescar. Avec lui s’éteignit la branche aîné