Puzzle portoricain
48 pages
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Puzzle portoricain , livre ebook

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Description

Quand le froid et la morosité de l’hiver s’installent en Provence, Robert prépare joyeusement sa petite valise ! En effet, depuis de nombreuses années à la même époque, il s’envole pour deux mois sur la petite île de Porto Rico. Accueilli chez son grand ami Guachi, les deux compères se retrouvent avec bonheur. À l’heure de l’incontournable apéritif, toujours pris sur la petite terrasse, les deux amis bavardent. Guachi partage avec Robert les évènements et les petits potins qui font la vie de l’île et ces derniers ne sont pas piqués des vers ! Des singes qui font banquet, des funérailles qui déraillent, une ressuscitée... Robert, conteur hors pair, partage dans ce livre toutes ces histoires avec beaucoup d’humour et de tendresse. Un agréablement moment de divertissement !
Elisabeth Carme Demontoy

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 avril 2021
Nombre de lectures 2
EAN13 9782381535852
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Puzzle Portoricain
La SAS 2C4L — NOMBRE7,ainsi que tous les prestataires de production participant à laréalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pourresponsables de quelque manière que ce soit, du contenu engénéral, de la portée du contenu du texte, ni dela teneur de certains propos en particulier, contenus dans cetouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à la demandeet pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers, qui enendosse la pleine et entière responsabilité
Robert LAMOUROUX
Puzzle Portoricain

Quand Isabelle d’Espagne demanda àChristophe Colomb de lui décrire Puerto Rico, il prit unefeuille de papier rectangulaire, la froissa, puis la jeta sur latable et dit : « C’est comme ça ! »
Avant-propos
Passantmes hivers chez mon ami Guachi à Puerto Rico, je me suis livréà des exercices sur des choses vues et entendues, que l’onretrouvera dans ces pages.
Guachi
C’estdans la banlieue du bord de mer de la ville de Mayagüez queGuachi est né, entouré de ses six frères etsœurs. Dans les années trente, toutes les maisons duquartier, comme partout ailleurs sur l’île, grandes oupetites, étaient construites en bois et toutes avec un petitporche couvert à l’entrée de la maison. Toutesétaient légèrement surélevées, cequi permettait à l’air de circuler et apportait ainsien été au moment de la canicule, un semblant defraîcheur. C’est à pied que les enfants allaient àl’école. Plus tard, au moment du collège, onprenait alors le bus et quand il faisait très chaud, onn’avait qu’à traverser l’avenue pour allerse rafraîchir dans la mer toute proche. Cette mer si proche lesavait terrorisés quand avait couru le bruit pendant la guerreque des sous-marins allemands s’y cachaient. En conséquence,on avait décrété le soir le couvre-feu.
Guachiétait le sixième venu de la fratrie. Myriam étaitl’ainée et secondait sa mère, utilisant sonautorité de grande sœur quand la pagaille s’installaitentre les frères. Il régnait dans le quartier uneambiance amicale, on n’hésitait pas à s’entraiderentre voisins quand un problème se présentait. Lafamille Gonzalez faisait partie de ces gens qui proposaient leur aidedès qu’une difficulté survenait. Ainsi, quand lebrave Gonzalez décéda, une foule immense vint luirendre hommage. Il y avait la famille, les amis et tous les voisins.Encore enfant, de son porche, Guachi assistait à la processiondes gens qui entraient et sortaient de la petite maison ne pouvaitpas contenir l’affluence des gens. La petite maison, peut-êtreun peu plus vieille que les autres et peut-être aussi un peuplus vermoulue, ne pouvait contenir un tel nombre de gens. Quandcertains sortaient, d’autres entraient. La veuve et ses enfantsse tenaient derrière le cercueil ouvert qu’on avait posésur des tréteaux ; ainsi les gens contournaient lecercueil, faisaient le signe de croix, puis présentaient pourbeaucoup en pleurant les condoléances de cet homme tant aimé.On ressortait la larme à l’œil, alors que d’autresles remplaçaient, de sorte que l’endroit étaitcontinuellement plein comme un œuf. Il faisait trèschaud, humide ; des femmes avaient sorti un éventailqu’elles utilisaient devant la maison en plein soleil. Lavieille maison certainement atteinte par la vermine ne s’attendaitpas à un tel poids provoqué par une telle affluence etun des pilotis, peut-être plus mal en point que les autres, sebrisa. Privée d’une de ses béquilles, la maisonbascula sur un côté et le cercueil chuta de sonprésentoir. Encore ouvert, il laissa échapper le corpsdu pauvre Gonzalez qui roula au pied des visiteurs. Une paniquegénérale s’en suivit. Des gens tombèrent.La veuve s’accrocha comme elle put à ses enfants. Unefemme hystérique cria : « Se salio ! »,comme si le défunt avait pu prendre la poudre d’escampette.On criait dans tous les sens, les gens se cramponnaient comme ilspouvaient et essayaient de fuir le désastre, enjambant DonGonzalez et les corps tombés dans la confusion. Le cirque !Guachi voyait tout ça de son porche, partagé entre lastupeur et le rire durant la pagaille générale. Àl’extérieur, une femme reprit le cri hystériquede l’autre et cria à son tour « Se salio ! »Comme si par une opération du Saint-Esprit, un miracle venaitde se produire.
Heureusement,la maison vidée, les autres pilotis tinrent bon et quelquesminutes plus tard, le cadavre du pauvre Gonzalez ayant rejoint soncercueil, tout s’apaisa, la tragédie avait tournéen loufoquerie.
Plustard, une grue fut tout de même appelée pour qu’onpuisse remplacer le pied défaillant. Avec un peu de chance, lamaison pourrait encore tenir quelques années !
Après,les funérailles se sont déroulées normalement etle brave Gonzalez a pu rejoindre sa dernière demeure !
Àvingt et un ans, avec l’aide d’une bourse qu’on luia attribuée pour ses deux dernières années,Guachi a pu brillamment terminer ses études. Comme il étaitconvenu, il a dû rembourser le prêt par un échangeen consacrant deux ans de sa vie à un séjour dansl’armée. C’était le prix ! Enconséquence, sans qu’il l’ait choisie, on l’aenvoyé dans une station militaire stationnée au PôleNord, en Alaska. C’était l’hiver, donc jamais desoleil et tout ce qu’il pouvait voir dans cette nuit sans fin,éclairée par des projecteurs, c’était dela neige, de la neige jusqu’où le portait sa vision. Àgrelotter de froid dans des journées sans lumière !Pour le garçon qu’il était venant d’une îledes Caraïbes, cela ressemblait à un cauchemar. Beaucoupde travail, il fallait occuper les « boys ».« À la fin de la journée, on ne pensait qu’àmanger et dormir ! ».
Fortheureusement, ensuite ce fut la garnison de Soisson dans le nord dela France qu’il adora, d’autant plus que c’étaitle printemps : ça le changeait du froid sibérien !Cet amour pour la France ne le quitte jamais, au point qu’il yvient chaque année depuis de sa retraite une partie de l’été.Il y vient toujours avant la période des cyclones,c’est-à-dire fin juillet, août et septembre. Il yétudie son histoire comme s’il devait passer uneagrégation de français ! Après, il préfèreêtre chez lui pour être prêt quand un cyclonedéclenche des ravages et que l’entraide se fait alorsentre voisins qui se retrouvent, pour certain avec une maison sanstoit. Ce n’est pas tous les ans que cela arrive, mais quand çase produit, c’est une catastrophe. Pour beaucoup de monde,quand ce n’est pas la maison qui est dévastée,c’est le jardin qui est ravagé par le vent. Si puissantqu’il déracine les arbres qui ont perdu toutes leursfeuilles. Pour Guachi, le seul qui a résisté à« Maria » (le nom du dernier cyclone), dans sonenclos, c’est un olivier dont il est très fier, carextrêmement rare dans l’île, lui reste d’aplombavec toutes ses feuilles. C’est son héros !
Avecle temps, on s’est débarrassé des vieillesmaisons en bois, charmantes, pour en construire d’autres enbéton armé, simples, modernes, colorées avec untoit plat lisse, empêchant le vent de s’accrocher.
Aprèsson séjour aux armées, Guachi a repris brièvementdes études et passé un concours avec succès, cequi lui a permis d’intégrer la sécuritésociale. Dans un premier temps, après un stage à Ponceon l’a envoyé séjourner à New York ettravailler dans Harlem pour y organiser l’aide dans ce quartierpauvre du nord de l’île, ce qui lui a permis de retrouverquelques vieux amis du collège. Ce n’est que plus tard,après avoir fait un séjour dans les îles Samoapour les mêmes raisons, qu’il est monté en grade.Alors il a demandé à retourner chez lui, ce qui lui aété accordé ; le froid d’hiver de NewYork n’était pas le Grand Nord, mais suffisant pour lefaire fuir, car quand le blizzard s’engouffre entre lesavenues, il semble redoubler de puissance. Il a vécu alorsdans sa ville natale de Mayagüez, dans un immeuble moderne,avant de racheter une maison dans la banlieue de Lajas entouréede champs d’ananas ayant appartenu à son assistanteMagdalena : une maison-chalet adorable, mais hélas tropvulnérable. Ayant toujours peur, quand ...

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