Tant de Chemins Partent de Rome
99 pages
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Tant de Chemins Partent de Rome , livre ebook

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Description

Un hommage vibrant à l'Italie et ses merveilles


« ... J’aime Milan et son dôme, diamant solitaire au doigt d’une main calleuse, Turin et son diadème de musées comme autant de pierres précieuses, Bologne l’Italienne, Modène la surdouée, Sienne et son écrin du Campo – transcription urbaine de Printemps de Botticelli -, Florence la snob, Naples et Palerme, vieilles dames ruinées, mais jamais lassées de séduire, Montepulciano, sévère malgré son charme, empreinte de dignité. J’aime Parme sans bien la connaître, car la seule boutique un peu chic du village de mon enfance, la Metullum des Romains, à l’orée du Poitou, s’appelait « À la ville de Parme » teinte parfaite quand on hésite entre le lilas blanc et le lilas mauve. J’aime Venise bien sûr, mais là on n’est plus sur terre... »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 février 2020
Nombre de lectures 2
EAN13 9782368329153
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

TANT DE CHEMINS PARTENT DE ROME.
Ode à l’Italie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à la demande et pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Dominique Alhéritière
 
 
 
 
 
 
 
 
TANT DE CHEMINS PARTENT DE ROME.
 
Ode à l’Italie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


 
 
Du même auteur aux Éditions Nombre7
 
 

-  La Route du Rhum. Regards d’un Bobo sur les Géants des Mers, le Rhum agricole et les Antilles, 103 pages, 2017 (seconde édition mise à jour en 2019).
 

-  Orients, 149 pages, 2019
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
À Cyrille et Antoine
 
 
TANT DE CHEMINS PARTENT DE ROME
Ode à l’Italie
TABLE
 
Prolégomènes
Ode à l’Italie
 
I - Promenades et mondanités romaines
La Voie appienne
Vaticanités
Nés libres
Truffes
À la recherche du Monde
Arpa-Lazio
La pizza du samedi soir
Les Aventins
Les pâtes « Crêtes de coq »
Dîner au Monte Oppio
Les Stones au Circo Massimo
 
II : Rome hors-les-murs
Villes et villages du Latium
Cervara di Roma
L’Argentine à une heure de Rome
Les Abruzzes
Montepulciano, Sienne et le Sud de la Toscane
À la recherche des vins
Bologne, amour, haine et sérénité
Modène la surdouée
Novi Ligure, les banquiers en sont restés chocolat
Les Alpes, Vigevano, Camogli, Civitavecchia, Rome, ou le tour du monde en 8 heures
Le Sud. Oublier tout sauf Palerme.
La Côte Ligure
L’Italie du Bout du Monde
Épilogue

 
 
 
Prolégomènes
 
 
Ce livre n’est pas l’histoire de ma vie en Italie où j’ai passé plus de quarante ans. Très peu sur une carrière dans laquelle je me suis pourtant beaucoup investi. Malgré son originalité, et bien qu’elle ait correspondu au meilleur de mes songes, elle ne mérite pas un livre de mémoires. Rien non plus sur l’intimité radieuse de la longue relation avec Françoise, mes deux fils et mes petits-enfants.
Voici quelques récits sur l’Italie, pays que j’ai pu apprécier en le comparant aux cent-trente pays et plus que j’ai connus au cours de missions officielles : au plus profond, des discernements ; au plus superficiel, des informations touristiques, dans un pays d’adoption qui ne nous a presque jamais déçus. J’ai essayé de rester léger, pour que le lecteur aille chercher derrière les mots les sentiments et les valeurs qui nous habitent.
 
*****
 
Françoise, notre nouveau-né et moi sommes arrivés à Rome par un soir d’hiver, un 2 janvier, après trois jours de voyage à partir d’Aix-en-Provence. À l’époque il n’y avait guère d’autoroutes. L’Aurélia était encombrée et dangereuse. C’était un bel hiver, radieux, sec, lumineux. Nous habitions alors au Canada. Nous redoutions de devoir y passer un cinquième hiver. Le premier nous avait presque déçus dans notre attente romantique de froid extrême, de tempêtes de neige, de persistance ; le second nous avait bien plu ; le troisième nous avait lassé ; le quatrième écœuré. Nous ne voulions pas en vivre un cinquième, Nous partîmes donc pour Rome en stage non rémunéré de deux mois au Bureau juridique d’une institution spécialisée du Système des Nations Unies, survivant sur nos maigres économies.
Nous fûmes immédiatement éblouis ; double coup de foudre. Pour Rome, et pour notre Autobianchi Primula Coupé S gris métallisé, comble de l’italianité, avec volant en bois et compteurs Veglia-Borletti, une magnifique voiture que nous avait prêtée mon beau-père. Nous passâmes notre première nuit romaine dans un petit hôtel proche du Colisée, Albergo Flavia, une maison au Michelin, le deux étoiles d’aujourd’hui, summum du luxe pour des étudiants. Nous occupions la chambre juste au-dessus de l'entrée, ce qui était commode car à droite de cette entrée il y avait une simple trattoria où nous avions pu dîner tranquilles, en amoureux, étant certains d'entendre le moindre pleur de notre premier bébé qui dormait dans la chambre. Aujourd'hui, les nouveaux propriétaires de l'hôtel l'ont appelé « Fori Imperiali Cavalieri". C’est un quatre étoiles. Le quartier n’a pas échappé à la gentrification.
Les deux mois de stage passèrent trop vite et nous avons dû rentrer au Canada où les deux derniers des six mois d’hiver nous attendaient. Notre décision était prise : nous retournerions vivre à Rome. Nous ne voulions plus continuer comme tant d’autres immigrants à nous interroger sur la justesse d’avoir choisi le Canada, trop conscients du fait que cela trahissait un doute sur ce choix ainsi qu’un certain regret de l’option délaissée. Nous ne voulions pas d’une vie qui parfois apportait une aisance matérielle rapide qui ne servait qu’à pouvoir aller ailleurs. Au besoin, Rome et ses environs nous suffiraient.
C’était à l’époque une bourgade, charmante et provinciale. Il était difficile d’y trouver un travail. Il nous fallut donc patienter et passer par le sas des Nations Unies à New York pour rejoindre à nouveau l’Organisation où j’avais servi comme volontaire. C’est avec un énorme enthousiasme que nous nous y sommes enfin réinstallés l’été 78. Notre premier achat fut une vieille cinquecento en attente d’une Alfa Roméo. Il y avait dans notre rue à New York une Giulia 1600 TI et une Alfa 1750 qui me faisaient rêver. Dès mon arrivée à Rome, je me précipitai pour commander cette dernière mais elle avait disparu du catalogue. Je demandai la première : elle n’était plus fabriquée depuis 2 ans. Je pris donc une Alfetta 1,8, la première de onze Alfa Roméo. Ce furent alors quarante ans de ballades dans Rome, le Latium et toute l’Italie. Les routes consulaires, qui partent de Piazza di Porta Capena où le kilomètre zéro se trouve juste devant l’entrée de l’Organisation où je travaillais, nous les avons toutes empruntées. Aucun de nos nombreux voyages dans les deux-tiers des deux cents nations du monde, au gré de mes missions, ne nous a donné la joie de ces escapades dans Rome ou au départ de Rome. Aujourd’hui cette joie reste intacte, pour Rome et pour ce que l’on peut voir de Rome : l’Italie.
 
 
Ode à l’Italie
 
 
Même les tarmacs des stations-service des autoroutes, des grandes chaînes de distribution de la banlieue de Rome, moches et mal entretenus, ont l’été une allure sympathique et humaine, car les lauriers roses ne sont jamais loin et les gens qui circulent sont vivants, gais et toujours en mouvement.
Longtemps le train a symbolisé le voyage et ce n’est que récemment que l’aéroport a supplanté la gare. J’ai pourtant pris beaucoup plus souvent l’avion que le train, mais les trajets en wagon-lit avec nos parents au début des années cinquante continuaient de marquer mon imagination. J’aime aller à Fiumicino ; les gens y sont dorés, élégants, joyeux, de retour ou en partance pour des lieux magiques de vacances. Les arrivées sont encore plus gaies que les départs, ces derniers parfois déchirants alors que les pleurs des retrouvailles sont le plus souvent de joie, sinon de compassion et de consolation.
J’aime l’Italie, la vraie, celle des Romains, des Florentins, des Génois, des Pisans, des Siennois, des Vénitiens, des Bolognais, des Milanais et des Turinois. J’aime aussi celle du Sud, un monde arabo-espagnol. J’aime Vasco Rossi l’Emilien devenu Lombard « ad ogni costo », Zucchero l’Emilien devenu Toscan, la Ferrari, la Maserati et la Lamborghini parce qu’elles sont la preuve pérenne de l’excellence du pays, Sienne où la Piazza del Campo arrache des larmes d’émotion au visiteur qui la découvre pour la première fois. Débouchant sur la place après avoir flâné via di Città ou via dei Banchi di Sopra, le visiteur entre sur la piazza comme le taureau dans l’arène, ébloui par tant de lumière et les tenues colorées des aficionados qui à Sienne sont les étudiants en intermède et les touristes de passage. J’aime me sentir privilégié lorsqu’à Florence ou à Urbino j’arpente les couloirs des musées, entouré des toiles de Botticelli et de Raphaël. J’aime voir le profil médiéval d’Orte, de Baschi, d’Orvieto, de Monte San Savino quand on remonte l’autoroute du soleil qui de Rome vers le Nord devrait plutôt s’appeler l’autoroute du brouillard.
Un brouillard qui ne réserve que de bonnes surprises. Il se dissipe à Venise sur un masque coloré de Carnaval, sur le chêne mordoré d’une haie toscane, sur les feuilles rouge sombre d’une vigne de merlot, sur une façade de cathédrale ou de palais Renaissance, sur la place de Vigevano.
S’enfoncer dans les rues de Città della Pieve et y sentir la présence du Perugino, dans celles de San Sepolcro et y fraterniser avec Piero della Francesca. J’aime les arcades de Bologne, Reggio en Emilie, Ferrare, Turin qui font de ces villes lumière des havres de clair-obscur.
J’aime aller au centre de Rome en scooter en plein mois d'août. J’ose le dire car je le fais depuis plus de quarante ans, bien avant que Nanni Moretti en ait fait un cliché. J’aime aussi Nanni Moretti, cette force tranquille, tellement romain. D’Ettore Scola je veux l’intégrale, de Tornatore les œuvres complètes. Vivaldi, je les ai déjà.
Pour aller au cœur de la ville, je passe par cette banlieue centrale qu'est le quartier de Piazza dei Navigatori ; des constructions années 60 et une église briques et béton, voilà pour la banlieue ; des négoces de proximité et une vie commerçante active comme au centre. Le petit fleuriste "Le Jardin d'Hiver" rappelle la fascination que les classes moyennes supérieures italiennes ont pour la France, l'idée du chic et du bon goût passant obligatoirement par une expression française. Ils ne

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