Comment travaillait Le Play - Souvenirs personnels
20 pages
Français

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Comment travaillait Le Play - Souvenirs personnels , livre ebook

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Description

PARM. FRANÇOIS ESCARD Le 25 novembre 1877, un domestique m’apportait avec une carte une lettre fermée ; la lettre, datée du même jour, disait :« Monsieur, je désirerais vous adresser une question au sujet du changement qui s’est opéré depuis la description de Legrand d’Aussy relative à l’histoire des Quittard-Pinon que vous avez visités en octobre dernier. Je vous serais fort reconnaissant si vous vouliez bien indiquer au porteur les moments où j’aurais le plus de chance de vous rencontrer.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782346080656
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
François Escard
Comment travaillait Le Play
Souvenirs personnels
COMMENT TRAVAILLAIT LE PLAY
SOUVENIRS PERSONNELS
PAR M. FRANÇOIS ESCARD

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Le 25 novembre 1877, un domestique m’apportait avec une carte une lettre fermée ; la lettre, datée du même jour, disait :« Monsieur, je désirerais vous adresser une question au sujet du changement qui s’est opéré depuis la description de Legrand d’Aussy relative à l’histoire des Quittard-Pinon que vous avez visités en octobre dernier. Je vous serais fort reconnaissant si vous vouliez bien indiquer au porteur les moments où j’aurais le plus de chance de vous rencontrer. Je me propose à tout hasard de me présenter chez vous demain dimanche. » Après ces mots, un renvoi qui avait permis d’ajouter sous la signature, à la fin de la page : « Si en raison de l’état de ma santé je ne suis pas empêché de sortir par la continuation de la pluie. »
La signature, d’une écriture tout horizontale, et si bien dessinée qu’elle rappelait le précepte sacré d’Ingres : « Le dessin est la probité de l’art, » — de cette probe écriture que je devais revoir bientôt chaque jour, disait : « F. Le Play, ancien sénateur, 6, place Saint-Sulpice. »
Pierre-Guillaume-Frédéric Le Play avait alors dépassé 71 ans, et, en outre de son âge, à l’égard duquel je devais me faire scrupule de l’encourager à venir chez moi, rue Carnot, pour y monter plus de 80 marches, les recherches auxquelles je m’étais livré pour choisir utilement les renseignements dont il me faisait l’honneur de me demander communication m’avaient appris la grande valeur scientifique et la prééminence morale de celui qui daignait s’informer auprès de moi. J’avais parcouru la première édition des Ouvriers européens et dressé, à la veille de partir pour l’Auvergne, mon questionnaire d’après la Méthode des Monographies de famille  ; j’avais lu attentivement l’Organisation de la Famille et l’Organisation du Travail : j’admirais en lui déjà un homme que j’étais appelé à tant affectionner ; enfin, je jugeais que je devais à sa sûre méthode d’observation d’avoir pu recueillir en peu de temps la multitude de détails que je rapportais de Pinon sur les Communautés de familles rurales, et qu’ils lui appartenaient un peu par conséquent.
Sa lettre était la conséquence d’un avis qui terminait la réponse que lui avait faite de Thiers un correspondant auquel il s’était adressé de Paris, — je crois me rappeler que c’était M. le curé de Thiers et qui lui disait : « M.E..., employé à la Bibliothèque nationale (rue Carnot, n° 3, à Paris), a passé la journée entière du 5 octobre à Pinon », — c’était la dixième de mon investigation, — « à fouiller dans les vieux papiers qui restent, à visiter les vieux bâtiments, à questionner sur les coutumes du vieux temps.... et pourra donner tous les renseignements désirables. Ne pas manquer de s’adresser à lui. »
Dans ma réponse à M. Le Play, je proposai pour le lendemain de rendre visite, place Saint-Sulpice dans l’après-midi, et, à l’heure dite, je me trouvais bien exactement au rendez-vous. Je fus présenté à MM. Focillon et Cheysson, que M. Le Play avait convoqués exprès pour cette rencontre (je ne devais entrer en rapports avec mon ami Delaire que quelques jours plus tard), et dès aussitôt la conversation porta uniquement sur les Quittard-Pinon.

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