Manifeste pour une comptabilité universelle
132 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Manifeste pour une comptabilité universelle , livre ebook

132 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Traditionnellement, les normes financières internationales autorisent la comptabilisation des informations ayant un impact essentiellement financier. Le concept d'une comptabilité universelle plus responsabilisant relève un défi, celui de prendre en compte les dimensions sociale, environnementale et de gouvernance qui viendraient compléter la comptabilité économique classique. Adaptable à tout type d'entreprise, elle concerne tous les acteurs économiques.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2012
Nombre de lectures 23
EAN13 9782296495807
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MANIFESTE POUR UNE COMPTABILITÉ UNIVERSELLE
Autres ouvrages de Gérard Schoun :
Diriger , Éditions d’Organisation.
Tu seras un leader, ma fille , Éditions Autres Temps.
Entrons dans le management d’après , Éditions Lignes de Repères.




© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris


http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr


ISBN : 978-2-296-99183-5
EAN : 9782296991835
Jacques de SAINT-FRONT, Pauline de SAINT-FRONT
Gérard SCHOUN et Michel VEILLARD
MANIFESTE POUR UNE COMPTABILITÉ UNIVERSELLE





L’Harmattan
Dans la collection « Un autre regard »
Georges Nurdin (sous la direction de), Évolution et perspectivess du management , 2012.
Georges Nurdin (sous la direction de), Les Nouveaux Enjeux du management , 2012.
Josse Roussel, Économie et management de l'entreprise , 2011.
REMERCIEMENTS
Nos remerciements vont d’abord à Agnès Bricard et Jean-Jacques Perrin respectivement Présidente du CSOEC (Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts-Comptables) et Président du Club Développement Durable du CSOEC.
La création du Club DD s’inscrit dans une démarche déjà ancienne initiée en 1995. Officiellement fondé en avril 2007, le Club a vocation à sensibiliser et aider les experts comptables et les commissaires aux comptes, pour qu’ils s’approprient les concepts du développement soutenable et apportent leur aide à leurs clients dans le cadre des missions classiques de conseil. Des experts extérieurs à la profession y participent pour enrichir l’information et donner aux réflexions un caractère interdisciplinaire.
Les auteurs de cet ouvrage sont tous membres de ce Club. Deux d’entre eux animent un groupe qui travaille à la re-conception de la comptabilité, en vue de la rendre plus compatible avec les concepts de sauvegarde des ressources, réduction des inégalités, protection du vivant, atténuation du changement climatique... Les travaux de recherche menés au sein du Club ont un caractère prospectif et n’engagent nullement le CSOEC. D’autres avancées sont possibles (et souhaitables) en dehors du Club. Il est toutefois réconfortant de constater qu’une structure professionnelle accepte d’héberger en son sein une cellule de recherche qui interroge le rôle même de l’homme du chiffre dans son acception actuelle et le rôle du chiffre pour l’homme. Nos remerciements vont bien sûr à tous les membres du Club. Sans leurs suggestions, apports et encouragements, cet ouvrage n’aurait pu voir le jour.
Nous remercions tout particulièrement Dorothée Briaumont, ancienne Directrice générale du Comité 21. Nous nous sommes en effet très largement inspirés des expérimentations menées par le Comité 21 en matière de concertation avec les parties prenantes et de l’exposé qu’elle en fait dans le précédent ouvrage d’un des auteurs.
Nous remercions chaleureusement Jacques Etienne de T’Serclaes et Stéphanie Goujon, respectivement Président Fondateur et Déléguée Générale de l’Agence du Don en Nature ainsi que Guillaume Torrent, fondateur de l’entreprise Transport Cohérence, qui nous ont permis d’expérimenter notre approche au sein de leurs organisations.
Enfin, nous remercions George Nurdin, directeur éditorial de la collection « Un autre regard » de l’Harmattan pour la confiance qu’il nous a témoigné. Dans un livre prémonitoire 1 , il appelait de ses vœux l’émergence d’une comptabilité nouvelle. Nous espérons par cet ouvrage avoir, au moins en partie, répondu à ses attentes.
1 Note de bas de page : « International business control, reportant and corporatif gouvernance », Editions Elsevier
INTRODUCTION
« Le langage n’est pas la vérité. Il est notre façon d’exister dans l’Univers. »
Paul Auster

Comptable. Que nous dit ce mot français si courant ? Le substantif évoque sans doute spontanément, pour beaucoup de nos concitoyens, un être un peu étrange qui utilise son temps à passer des écritures et faire des additions. L’adjectif ne séduit guère plus. Les politiques le savent bien qui parlent d’approche comptable pour dénigrer le manque d’ambition de leurs adversaires. Chez nos amis anglo-saxons, « accountable » réfère à bien autre chose. Etre comptable c’est être redevable des conséquences de ses actes et de ses dires. Comptabilité et responsabilité deviennent synonymes. Et c’est bien dans le mouvement général de notre économie vers plus de responsabilité que nous souhaitons inscrire une comptabilité nouvelle, témoin d’une nouvelle conscience, une comptabilité que nous appellerons ici universelle.
Elle est universelle car elle embrasse tous les sujets de la responsabilité de l’homme sur cette planète, universelle aussi car adaptable à tout type d’entreprise, à une entité non lucrative, à une collectivité ou à un ensemble macroéconomique. Cette comptabilité s’adresse donc principalement à l’entreprise mais plus généralement à tout acteur économique. D’ailleurs, qu’estce qu’une entreprise ? Un projet partagé certes mais un projet défini par qui, partagé par qui, un projet enfin pour quoi faire ? Où s’arrête la responsabilité de l’entreprise ? D’où tire-t-elle sa légitimité ? Que produit-elle, des biens, des liens ? Autant de questions maintes fois formulées mais qui prennent une acuité renforcée dans la métamorphose que nous vivons aujourd’hui.
Car il s’agit bien d’une métamorphose, du moins faut-il l’espérer. « Nul ne sait jamais si et quand il est trop tard » nous rappelle judicieusement Edgar Morin. Les crises multiples (sociales, sanitaires, économiques, financières, morales, philosophique, …), enchevêtrées et à répétition, confirment l’analyse d’Ulrich Beck : nous sommes entrés dans « l’ère du risque ». Nous sommes de plus en plus conscients des risques qui nous entourent et que nous contribuons à créer. A cet égard, les crises apparaissent comme les symptômes d’un modèle en bout de course. Certes il ne s’agit encore que de fissures, l’édifice tient bon. Mais plus pour très longtemps. Nous voyons poindre de nouvelles valeurs dans nos sociétés développées. La béatitude et l’inconscience de la religion du progrès matériel, celle d’un XXème siècle acquis aux techniques et au productivisme, cèdent du terrain.
La comptabilité peut-elle échapper à cette prise de conscience générale ? Aujourd’hui, ceux qui nous disent la fin de la finance et de l’économie comme représentation hégémonique de la société ne se recrutent plus seulement chez les altermondialistes, les jeunes, les indignés. Des économistes orthodoxes les rejoignent comme en témoigne la proposition d’une « shared value » par Michael Porter : l’entreprise doit veiller à apporter des avantages substantiels à ses parties prenantes. Tous nous invitent à redécouvrir le non-marchand, sans pour autant nécessairement condamner la consommation et le profit. Les clivages politiques, théoriques et moralisateurs ne tiennent plus face aux enjeux.
Les mécanismes de la logique financière et économique ont inventé les externalités pour simplifier les représentations, notamment la représentation comptable, ce qui a permis de modéliser et de décider dans un cadre pas trop complexe. Tout se passe comme si nous avions simplifié les données des problèmes pour mieux les résoudre. De fait, ces approches partiales ont notamment extrait artificiellement l’économie de la nature qui s’est retrouvée « externalisée », sortie du champ de la conscience. Même les actionnaires ne s’y retrouvent plus : aujourd’hui, plus des deux tiers de la valeur (économique) des entreprises est immatérielle.
Au jour d’aujourd’hui, le bilan économique d’une organisation ne reflète que très partiellement son impact sur la société ou l’environnement. Les normes financières internationales n’autorisent que la seule comptabilisation des informations ayant un impact financier. Nombreux sont les thèmes rendus orphelins par cette myopie comptable assumée.
L’objectif de la comptabilité universelle est de construire des comptabilités sociale, sociétale, environnementale et de gouvernance qui complètent la comptabilité économique classique. Ces comptabilités réfèrent à des indicateurs d’action définis et valorisés avec les parties prenantes. Elles s’appliquent à de petites associations tout comme à de très grandes entreprises.
Les deux maîtres mots de cette comptabilité sont action et parties prenantes.
Action, car c’est sur cette base que les générations futures nous jugeront et non à la quantité ou la qualité de ce que nous aurons mesuré. Parti

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents