L ONU face au génocide rwandais
240 pages
Français

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L'ONU face au génocide rwandais , livre ebook

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Description

En 1994, au coeur du génocide des Tutsi au Rwanda, l'opération de maintien de la paix illustra l'impuissance de la communauté internationale à faire face au crime du génocide. En adoptant une optique militaire et géostratégique pour appréhender le génocide rwandais, ce livre analyse de l'intérieur les limites et enjeux d'une mission de maintien de la paix dans une situation dramatique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2012
Nombre de lectures 20
EAN13 9782296511361
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-polytechnique ;75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-296-98963-4
Titre
Agathe Plauchut






L’ONU face au génocide rwandais
Le silence des machettes

Préface de Patrice Pourtal
Mondes en mouvement
Nouvelle collection pluridisciplinaire, dirigée par Fabienne Le Houérou, « Mondes en mouvement » publie des travaux en sciences humaines (histoire - sociologie - anthropologie - géographie) sur l’immigration, les migrations forcées, les diasporas et les crises humanitaires dans les relations internationales. Les espaces explorés sont méditerranéens, maghrébins, africains, moyen-orientaux et extrême-orientaux ;les publications s’intéressent à la thématique du Mouvement et de l’ Humanitaire dans un monde global. L’axe « humani­taire » comprend plusieurs volets dont des études sur le genre et l’exil « gender, exile and persecution » ;les violences faites aux femmes dans les situations de conflits. Nous insisterons sur le rôle des médias et des images dans la construction des figures victimaires. La plupart des ouvrages s’appuient sur une méthodologie originale exploitant des enquêtes filmées comme sources scientifiques à part entière. Cet intérêt pour la polyvalence des sources est une des dimensions les plus significatives de cette collection qui publie des ouvrages assortis de DVD ou en lien avec la VOD, Youtube, Dailymotion.
Périples au Maghreb est le premier ouvrage collectif de cette collection. Il nous invite à questionner les cohabitations plurielles de nos mondes contemporains.
Remerciements
Je tiens à remercier mes professeurs, Mme Fabienne Le Houérou et Mme Krystel Carrier-Sabourin, qui m’ont chacune à leur manière permis de réaliser cet ouvrage.
Merci à M. Patrice Pourtal pour ses conseils et encouragement lors des recherches et de la rédaction du travail universitaire dont cet ouvrage est issu.
Merci à l’I.E.P. d’Aix-en-Provence de m’avoir fourni le cadre universitaire nécessaire à tout travail de recherche.

La gentillesse, la disponibilité et la profonde humanité du général Roméo Dallaire lors de notre rencontre à Ottawa en 2011 m’ont beaucoup marquée. Je le remercie pour les leçons de courage que la lecture de son livre et l’élaboration de ce travail ont pu me donner.

Je remercie enfin très chaleureusement mes proches pour leur présence tout au long de l’élaboration de ce travail, et notamment ceux qui ont eu la gentillesse de le relire et de me faire part de leurs remarques.

Merci à Pauline.
Préface
Chef de la MINUAR, le général canadien Roméo Dallaire est un acteur engagé dans la catastrophe humanitaire, qui, comme le drame bosniaque, a brisé en 1994 l’illusion lyrique née de la fin de la guerre froide. Le génocide au Rwanda met alors cruellement au jour les limites des missions de paix des Nations Unies, mais contribuera à la naissance, longtemps attendue, de la justice pénale internationale.
C’est donc la voix originale d’un officier emporté dans une mission que ni sa formation, ni sa carrière, ne permettaient d’envisager, à qui Agathe Plauchut donne l’écho qu’elle n’avait pas eu pour un lecteur français. Elle décrit avec clarté la mise en question par l’ONU de ses missions militaires, l’évolution de leur cadre juridique, comme de leurs limites.
Mais c’est aussi le travail d’une très jeune chercheuse qui, forte de ses études littéraires et politiques, a pu saisir la dimension humaine d’un engagement, et s’inscrire ainsi dans l’un des champs les plus actuels de l’étude des relations internationales.

Patrice POURTAL
Professeur de chaire supérieure d’histoire
Chargé d’enseignement à l’IEP d’Aix en Provence
Source ONU :
http://www.un.org/Depts/Cartographic/map/profile/glr.pdf
Source ONU :
http://www.un.org/Depts/Cartographic/map/profile/rwanda.pdf
Introduction
Le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994 a été l’une des crises humanitaires majeures de la fin du XX e siècle. Nous proposons ici d’aborder les événements rwandais à l’aune des interactions entre les sphères militaires et humanitaires. Il ne s’agit pas ici d’étudier le génocide en tant que tel, mais le cas du Rwanda nous servira de point de départ pour comprendre les logiques qui président aux relations entre Etats du Nord et Etats du Sud lors de catastrophes humanitaires.
La Mission des Nations unies pour le Rwanda (MINUAR), une modeste mission de maintien de la paix de l’ONU, se trouve à partir du 6 avril 1994 aux prises avec une guerre civile et un génocide qu’elle n’a ni les moyens ni l’autorisation de combattre. Dirigée par le général canadien Roméo Dallaire, la MINUAR est alors à la confluence des thématiques militaires, humanitaires et éthiques. Cette position délicate permet d’éclairer le rôle des casques bleus, leurs limites et ce que la communauté internationale peut attendre des opérations de maintien de la paix.
Le général Dallaire, depuis son retour au Canada, pose un regard critique sur cette mission au travers de conférences, mais aussi grâce à son témoignage, consigné dans le livre Shake Hands With the Devil (J’ai serré la main du diable). Le choix de ce personnage atypique comme témoin principal et point d’entrée de notre étude dans le système onusien et plus largement international n’est pas anodin. Dans un contexte de désenchantement de la communauté internationale pour ce qui est de la capacité à défendre l’humanité là où celle-ci se trouve bafouée, l’action du général Dallaire permet de voir, par-delà l’horreur du génocide, que l’héroïsme et l’humanité existent encore.
Les questions soulevées par notre analyse sont évidemment brûlantes, puisque les débats sur la scène internationale concernent des problématiques auxquelles l’étude du génocide rwandais peut répondre : le champ d’intervention des missions de maintien de la paix, les logiques de puissance, le droit d’ingérence humanitaire, la responsabilité de protéger, etc. Que le génocide rwandais se soit déroulé « en l’absence des Nations unies » 1 ou presque, que l’ONU ait laissé Roméo Dallaire seul avec une poignée d’hommes pour essayer de sauver ce qui pouvait encore l’être, soulève de très nombreuses questions quant à la capacité de la communauté internationale à répondre efficacement à des crises majeures.
Puisque les crises humanitaires sont aujourd’hui des enjeux stratégiques essentiels, l’étude des logiques géostratégiques à l’œuvre dans la crise rwandaise permet de mieux comprendre les défis contemporains, les rapports de puissance ainsi que le rôle et les limites des Nations unies dans la gestion de l’ordre mondial au XXI e siècle.
Ce livre trouve donc toute sa place dans la collection « Mondes en mouvement », qui accorde une place essentielle aux publications consacrées aux crises humanitaires dans les relations internationales. Cette collection met un point d’honneur à convoquer des sources plurielles et originales, pour sortir des sentiers battus de la recherche universitaires et offrir ainsi un regard neuf sur les grands enjeux humanitaires contemporains. Dans cette optique, notre ouvrage se base sur une démarche de recherche et sur une collecte minutieuse de documents d’archive. De nombreuses sources primaires sont ainsi convoquées, comme les archives secrètes de l’Elysée à l’époque du génocide, les documents d’archive INA, les résolutions de l’ONU, les débats ou encore les rapports internes de l’Organisation rendus publics. Les analyses des universitaires et spécialistes reconnus de la question ainsi que les témoignages vidéo, les écrits ou encore les publications des différents acteurs tiennent également une place essentielle dans l’appréhension des événements.
Nous commencerons donc par une présentation des origines du génocide rwandais, tant du point de vue de l’histoire nationale du Rwanda que dans le contexte géopolitique mondial.
Nous aborderons ensuite la MINUAR, ainsi que les entraves qui lui ont été imposées tant par les logiques de puissance que par les médias.
Enfin, une analyse des différents organes de l’ONU dans le cas rwandais nous permettra de mieux saisir les enjeux géostratégiques des opérations de maintien de la paix et de tirer des leçons de la tragédie rwandaise.
1 BRUNEL Sylvie, « Les Nations unies et l’humanitaire : un bilan mitigé » dans Politique étrangère, 2005/2, p. 317.
Première partie : Aux origines du génocide rwandais
Chapitre 1 : Le Rwanda avant le génocide
Le génocide de 1994 est devenu pour la majorité des observateurs internationau

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