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Description
Sujets
Informations
Publié par | Iggybook |
Date de parution | 07 novembre 2019 |
Nombre de lectures | 16 |
EAN13 | 9782363158833 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
La révision constitutionnelle d Emmanuel Macron
Après soixante ans de Ve République
Démocratie Vivante
2018
ISBN:9782363158833
Cet ebook a été réalisé avec IGGY FACTORY. Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : www.iggybook.com
Table des matières
Préface
Introduction : La Váµ République, de De Gaulle à Macron, une jeune soixantenaire
1958-2018 : permanence et révisions
Pourquoi réviser une nouvelle fois la constitution ?
Un régime parlementaire avec un exécutif à deux têtes
Le Président : un monarque républicain
Le Premier ministre
Le projet ne modifie pas l’équilibre des pouvoirs
L’Assemblée nationale
Le Sénat
Le vote des lois de finances
Les partis politiques
La moralisation de la vie politique
Le conseil économique, social et environnemental
La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen
La protection de l’environnement
Le Conseil constitutionnel
Le pouvoir judiciaire
Les collectivités territoriales
La Corse
L’Outremer
L’Union européenne
La démocratie sociale
La parité
La laïcité
Le référendum
Le mécanisme de révision
Le projet de loi constitutionnelle
Conclusion : La position de Démocratie Vivante
Préface
Thomas Clay Agrégé de droit Professeur à l’École de droit de la Sorbonne, Université Paris 1
Président de Démocratie Vivante, Dominique Villemot sait de quoi il parle. Il connaît l’histoire, la politique et le droit. Il avait donc toutes les qualités pour s’intéresser à la réforme des institutions qui a été présentée le 4 avril et toute légitimité pour donner son avis. Le lecteur lui en saura gré tant ce livre est argumenté, référencé et précis, loin des caricatures politiciennes ou de vaines logorrhées, qui se donnent trop souvent à voir lorsqu’il est question de réforme des institutions.
Le sujet est d’importance car, contrairement à ce qu’on croit, les institutions ne sont pas le produit de la politique, c’est au contraire celle-ci qui dépend de celles-là. Changer les institutions c’est donc changer la politique. C’est pourquoi, à l’image du nom de l’association que préside l’auteur du livre ici préfacé, c’est bien de Démocratie Vivante qu’il s’agit.
L’enjeu est de taille car notre Constitution n’a pas démérité. Comme le relève Dominique Villemot dans les pages qui suivent, elle a fait preuve d’« adaptabilité et souplesse » et on ne doit donc la toucher que la main tremblante. C’est la raison pour laquelle, d’ailleurs, la réforme proposée par le gouvernement « ne modifie pas l’équilibre des pouvoirs » comme le relève Dominique Villemot. Mais, à bientôt 60 ans, il est quand même temps de faire ce lifting institutionnel.
D’autant qu’un vent nouveau souffle sur la politique. Tant par les conditions de son ascension que par sa pratique du pouvoir, Emmanuel Macron a incontestablement dynamisé nos institutions et leur a donné un coup de jeune dont elles avaient besoin. La régénération du personnel politique, aussi bien parlementaire que ministériel, a fait du bien. L’absence de couacs depuis près d’un an pourrait presque montrer que la politique n’est jamais mieux faite que par des non politiques. Le vote en un temps record de la loi sur la moralisation de la vie publique et la réussite de quelques ministres issus de la société civile, à l’éducation nationale ou à la justice par exemple, le montrent à l’envi. Il était donc possible de faire, et de faire autrement !
Mais cela ne suffit pas, il faut aller plus loin et marquer ces avancées dans le marbre constitutionnel. C’est la raison d’être de la réforme proposée.
Elle est donc passée au tamis de l’analyse fine de l’auteur qui propose un livre à la fois savant et accessible, prenant systématiquement soin de restituer le projet actuel dans notre histoire politique, de montrer comment il s’y inscrit et s’y insère. À chaque phrase ou presque, le contexte est rappelé, ce qui est très précieux. Des systèmes politiques étrangers sont aussi régulièrement convoqués au soutien de la thèse soutenue qui est celle d’une approbation sans réserve du projet de réforme, et se présente même comme un plaidoyer, sinon une plaidoirie en sa faveur.
Dominique Villemot ne s’en cache pas : il soutient le projet de réforme et ce livre peut même en être considéré comme l’armature intellectuelle. Il est vrai que le projet de loi séduit en ce qu’il constitue une avancée démocratique incontestable sur bien des points, mais notamment sur le volet parlementaire et le volet justice. À l’exception des neuf cent vingt‑cinq parlementaires concernés, qui peut en effet être raisonnablement opposé à la diminution de leur nombre ou à la limitation de leurs mandats dans le temps ? De même, qui peut sans peur du ridicule être défavorable au renforcement du Conseil supérieur de la magistrature et de l’indépendance du parquet puisque toutes les majorités ont successivement voté pour ? Ainsi encore, qui peut sérieusement prétendre qu’il ne faut rien changer dans la fabrique de la loi quand la durée d’adoption moyenne d’un texte est de dix‑huit mois ? Rien ne peut expliquer qu’on s’oppose à ces réformes de bon sens, sauf à verser dans la posture ou l’imposture, ce qui dans un mode idéal devrait être interdit dès lors qu’il s’agit de nos institutions.
Certes, la réforme proposée pourrait aller plus loin. Ainsi devrait-elle en profiter notamment pour, premièrement, revoir la composition du Conseil constitutionnel qui n’est plus conforme à ses nouvelles attributions élargies, nées de cette question prioritaire de constitutionnalité ; deuxièmement, exiger des compétences juridiques des membres du Conseil – ce qui est d’ailleurs suggéré par Dominique Villemot, quoique de manière timide – et écarter ceux qui ont participé à l’adoption des lois qui leur sont soumises ; troisièmement, revoir l’immunité pénale du président de la République qui ne se justifie que pour ce qu’il accomplit dans le cadre de ses fonctions et non pendant qu’il est en fonction – ce qui n’est pas la même chose ; quatrièmement, supprimer son droit de grâce, héritage monarchique qui n’a plus lieu d’être en 2018 ; cinquièmement, transférer la présidence du Conseil des ministres au Premier ministre ; sixièmement, élever enfin, comme le suggère également le présent livre, la justice au rang de « pouvoir » dans la Constitution pour qu’elle ne soit plus réduite au simple statut d’« autorité » qualificatif inutilement dépréciatif ; septièmement, faire du ministère de la Justice un ministère du droit et de la justice avec deux missions bien distinctes, celle du droit et celle de l’action ; et huitièmement, consolider juridiquement la voie référendaire directe, celle de l’article 11, dont on sait que la régularité est contestée.
Espérons que la discussion qui s’engage permettra d’améliorer ainsi le texte. Au cours de celle-ci, il sera sans doute permis de débattre des quelques points de désaccord entre le préfacier et l’auteur du livre, par exemple le Conseil économique, social et environnemental que celui-ci voudrait renforcer alors que celui-là voudrait le supprimer purement et simplement, estimant que, en près de soixante ans, il n’a toujours pas fait la preuve de son utilité. Même chose pour la mention de la Corse dans la Constitution qui apparaît pour le soussigné comme un gadget relevant des combinazioni politiques. Ces éléments affaiblissent le reste de la réforme et d’ailleurs ne satisfont même pas les destinataires de la mesure. Autre désaccord, la critique des primaires, présentées comme « véritables machines à perdre », ce à quoi le soussigné ne saurait adhérer.
Mais ce ne sont là que des désaccords mineurs par rapport à l’ampleur des accords, et par rapport surtout à la question qu’ose poser brutalement Dominique Vi