Les droits indigènes en Amérique latine
320 pages
Français

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Les droits indigènes en Amérique latine , livre ebook

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Description

La découverte de l'Amérique latine en 1492 marqua, pour les peuples amérindiens, le début d'une longue descente aux enfers.Massacrées, réduites en esclavage ou condamnées à choisir entre l'exclusion et l'assimilation, les populations indigènes semblaient condamnées à disparaître. Cinq siècles plus tard, le constat est tout autre et l'on peut parler d'un "retour des peuples indigènes". Le droit international et interne reflète cette transformation et reconnait la légitimité des droits indigènes et leur accordant une protection imparfaite, mais qui constitue un progrès considérable.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2015
Nombre de lectures 27
EAN13 9782336374437
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’École polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-72454-6
Droit comparé
Collection dirigée par Arnaud Martin

Parce que le droit ne peut plus être considéré dans sa seule dimension nationale et que son étude doit s’ouvrir aux droits étrangers, que l’analyse comparative permet de s’échapper des déterminismes qui faussent l’étude des systèmes juridiques et que l’étude des systèmes normatifs étrangers peut faciliter la recherche de réponses aux questions juridiques, la collection Droit comparé met à la disposition des chercheurs et des praticiens du droit un ensemble de travaux destinés à alimenter leur réflexion tout en donnant aux objectifs, aux méthodes et à l’utilité de l’analyse comparative une plus grande visibilité.
Elle publie des recherches en droit comparé ou accordant une place importante au comparatisme juridique, que ce soit en droit public ou en droit privé, en droit français ou en droit étranger, que celles-ci prennent la forme d’essais, d’actes de colloques ou de séminaires ou de thèses.
Elle est naturellement ouverte à toutes les écoles de pensée juridique, ainsi qu’aux recherches pluridisciplinaires dès lors qu’elles présentent une dominante juridique.
Titre
Sous la direction
d’Arnaud Martin







Les droits indigènes en Amérique latine
















L’Harmattan
Du même auteur
Le président des assemblées parlementaires sous la Ve République , Paris, LGDJ, 1996.
La mémoire et le pardon. Les commissions de la vérité et de la réconciliation en Amérique latine , Paris, L’Harmattan, 2009.
Le glaive et la balance. Droits de l’homme, justice constitutionnelle et démocratie en Amérique latine , Paris, L’Harmattan, 2012.
Justicia constitucional, derechos humanos y democracia en América Latina , Bogotá, Editorial de la Universidad Externado de Colombia, 2014.
La laïcité en Amérique latine , Paris, L’Harmattan, 2015.
PRÉSENTATION DES AUTEURS
Cristóbal CARMONA CALDERA : diplômé en droits de l’homme et démocratisation de l’Université Nationale San Martín de Buenos Aires, diplômé en philosophie de l’Université Alberto Hurtado de Santiago du Chili, avocat à la Cour suprême de justice du Chili, professeur de droit indigène à la faculté de droit de l’Université catholique de Temuco (Chili) et professeur d’anthropologie juridique à l’Université du Chili (Santiago du Chili), avocat.

María DELIA BUENO : avocate, assesseur juridique de l’Organisation des nations et peuples indigènes d’Argentine (ONPIA), membre de l’équipe de recherches en éducation pour la paix de la faculté de psychologie de l’Université du Sauveur (Buenos Aires).

Cletus GREGOR BARIÉ : diplômé en droits de l’homme de l’Université d’Andalousie (Espagne), licencié en études latino-américaines de l’Université autonome de Mexico, diplômé en droit coutumier de l’École nationale d’anthropologie et d’histoire de Mexico.

Arnaud MARTIN : docteur en droit, diplômé d’études approfondies d’analyse politique comparée, maître de conférences HDR en droit public à l’Université de Bordeaux, membre du CERCCLE (Centre d’études et de recherches comparatives sur les constitutions, les libertés et l’État).

Christian MASAPANTA GALLEGOS : licencié en sciences publiques et sociales, docteur en jurisprudence, magistère en droit constitutionnel de l’Université et en politique extérieure de l’Université Centrale d’Équateur (Quito, Équateur), magistère en politique extérieure de l’Université Andine Simon Bolivar (Quito), ancien attaché parlementaire, consultant du ministère de la Justice et des Droits de l’homme d’Équateur, assesseur à la Cour constitutionnelle d’Équateur.

Antonio PEÑA JUMPA : docteur en droit de l’Université catholique de Louvain (Belgique), avocat et magister en anthropologie de l’Université catholique pontificale du Pérou, professeur de sociologie du droit à l’Université catholique pontificale du Pérou.

Natalia RODRÍGUEZ URIBE : professeur de droit à l’Université ICESI de Cali (Colombie), diplômée en droit international de l’environnement de la Macquarie University de Sydney (Australie), avocate de l’Université des Andes de Bogota (Colombie), doctorante en droit à la Macquarie University de Sydney.

Fernando SAAVEDRA AREAS : avocat, professeur de droit et assesseur de l’Université des régions autonomes de la Côté Caraïbes Nicaraguayenne (URACCAN).

Gustavo SOTO SANTIESTEBAN : chercheur au Centre d’études appliquées sur les droits économiques, sociaux et culturels (CEADESC) de Cochabamba (Bolivie), sémioticien et consultant sur les droits indigènes, enseignant en sémiotique, philosophie du langage et épistémologie dans plusieurs universités boliviennes.
CHAPITRE INTRODUCTIF LA RECONNAISSANCE DES DROITS INDIGÈNES EN AMÉRIQUE LATINE
Arnaud MARTIN

La découverte de l’Amérique en 1492 marqua, pour les peuples amérindiens, le début d’une longue descente aux enfers. Considérées comme des sauvages par les Européens, massacrées 1 , réduites à l’esclavage ou, dans le meilleur des cas, condamnées à choisir entre l’exclusion et à l’assimilation, les populations indigènes d’Amérique latine semblaient condamnées à disparaître 2 . Les grands empires précolombiens s’effondrèrent, les structures sociales traditionnelles se disloquèrent, les cultures, les langues, les coutumes et les religions indigènes n’inspirèrent que du mépris quand elles ne furent pas purement et simplement interdites. Les Indigènes n’avaient plus leur place dans ce monde qui était devenu une simple excroissance de l’Europe.
Cinq siècles plus tard, le constat est tout autre. La situation démographique s’est nettement améliorée. Le sous-continent latino-américain compte désormais 44 millions d’Indigènes dont un grand nombre demeure attaché à ses racines, les langues indigènes sont toujours pratiquées – certains États leur ayant même reconnu le statut de langues officielles à côté du castillan –, les cultures indigènes sont préservées et valorisées, et les pratiques religieuses perdurent dans un sous-continent profondément chrétien. Ainsi a-t-on pu parler de « retour des peuples indigènes en Amérique latine 3 ».
La situation dramatique des populations indigènes en Amérique latine durant près de cinq siècles ne doit pas occulter le fait que cette question a suscité de vifs débats dès les débuts de la colonisation de l’Amérique. Elle fut notamment au cœur de la controverse de Valladolid qui opposa le dominicain Bartolomé de Las Casas au théologien Juan Ginés de Sepúlveda 4 , d’une part, lors de deux rencontres, en 1550 et 1551 au collège San Gregorio de Valladolid, qui virent s’affronter théologiens, juristes et administrateurs du royaume, d’autre part, au cours de longs échanges épistolaires. Le sujet principal de ces débats était le statut qu’il convenait d’accorder aux Amérindiens, non seulement parce qu’avec la conquête du Nouveau Monde, la colonisation des terres et la destruction des empires devaient logiquement conduire à la disparition des civilisations précolombiennes, mais aussi parce que certaines coutumes et pratiques, notamment religieuses, comme les sacrifices humains, conduisaient à douter que les peuples amérindiens fussent civilisés, voire que l’on puisse les considérer comme appartenant à l’espèce humaine.
Ainsi, Sepúlveda estimait que la conquête de l’Amérique était juste au regard de la thèse de la servitude naturelle d’Aristote 5 et des écrits de saint Thomas d’Aquin : la barbarie des mœurs des Indigènes justifiait que ceux-ci fussent dominés par les colons afin de mettre fin aux sacrifices humains et aux pratiques idolâtres et de restaurer ainsi la loi naturelle, et leur infériorité naturelle légitimait qu’ils fussent réduits à l’esclavage. Au contraire, Las Casas ne pouvait accepter c

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