Opéra, politique et droit
519 pages
Français

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Description

L’idée première d’une étude politique des opéras est née, au début des années 1970, de mon exaspération (qui n’a guère eu l’occasion de diminuer, au contraire !) devant les « explications historiques » d’un metteur en scène qui visiblement ignorait l’histoire comme l’opéra ; Carmen se passait alors dans l’Espagne de Franco, on n’a jamais compris pourquoi, et le malheureux Don José, affublé d’un uniforme de guardia civil et étranglé par sa jugulaire était obligé pour chanter de se décoiffer et de rester empêtré de son casque, ce qui lui donnait l’air encore plus sot que ne l’exige le rôle (l’ignorance de l’histoire ayant augmenté depuis lors, j’ai pu lire récemment dans un programme, à propos de la Caecilia de Charpentier, que sainte Cécile était un sujet emprunté à l’Ancien Testament et que son histoire se situait vers le IIIe siècle avant Jésus-Chrisf, heureusement il s’agissait d’une version de concert et le commentateur n’avait pas tenté d’interprétation politique...).

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 7
EAN13 9782379281068
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Opéra, politique et droit
Marie-Bernadette Bruguière



Éditeur : Presses de l’Université Toulouse 1 Capitole, Presses de l’Université des Sciences sociales de Toulouse Année d'édition : 2013 Date de mise en ligne : 4 janvier 2021 Collection : Études d’histoire du droit et des idées politiques ISBN électronique : 9782379281068


http://books.openedition.org


Édition imprimée ISBN : 9782361700461 Nombre de pages : 560
 

Référence électronique
BRUGUIÈRE, Marie-Bernadette. Opéra, politique et droit. Nouvelle édition [en ligne]. Toulouse : Presses de l’Université Toulouse 1 Capitole, 2013 (généré le 06 janvier 2021). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/putc/13702>. ISBN : 9782379281068.

Ce document a été généré automatiquement le 6 janvier 2021. Il est issu d'une numérisation par reconnaissance optique de caractères.

© Presses de l’Université Toulouse 1 Capitole, 2013
Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540
Sommaire
Préface
Jacques Krynen, André Cabanis, Olivier Devaux et Boris Bernabé
Un regard professionnel
Sophie Koch
Comité de patronage et liste des souscripteurs Comité de patronage Liste des souscripteurs
Liminaires
Curriculum
Liste des publications Sous presse En préparation
Abréviations
Quelques explications
I. La liberté d’expression à l’opéra Les masques Les cécités de la censure Autour de Maria Stuarda
II. Opéra, nature et droit Le droit naturel, cadre de la vie sociale Les droits de l’homme et leurs conflits
III. Religion, politique et droit Ordre cosmique et Dieux protecteurs Des Dieux jaloux ?
IV. Théorie et droit de la guerre La guerre juste Instruments et moyens de la guerre Le droit de la guerre
V. L’exploitation de l’histoire L’histoire miroir des princes L’histoire miroir des peuples : aiguillon ou moteur L’énigme de Charles VI
VI. Rose ou noir à l’opéra : le tragique est-il subversif ? La fin heureuse Le sens des fins tragiques
VII. Stendhal et l’opéra italien : critique ou propagande ?
VIII. La majesté de Rome De Troie à Rome À Rome Hors de Rome
IX. La monarchie des Lys « L’empire du roi » Le chant du Cygne : Rossini
X. Temporel et spirituel chez Verdi conflits et convergences Laïcité contre théocratie ? Le paradoxe d’ Attila : « Rome, terre de Dieu » ?
XI. La démocratie dans l’opéra du xix e  siècle : rêves inachevés Le rêve démocratique La démocratie inachevée : violence et immaturité
XII. Les mythes de fondation dans un opéra « national-républicain » : Vercingétorix de Canteloube Un opéra « national-républicain » Vercingétorix et la gaule : un mythe inadéquat
XIII. Blanche d’Aquitaine et Ugo, conte di parigi : D’un drame politique orléaniste à une tragédie passionnelle légitimiste ? Ugo et la politique traditionnelle Censure, politique et passion
XIV. Venise Le lion de Saint-Marc La sérénissime
XV. Suisse, opéra et politique Les compositeurs Suisses La Suisse dans les opéras
XVI. Le droit privé Droit civil Droit commercial Droit social
Préface
Jacques Krynen, André Cabanis, Olivier Devaux et Boris Bernabé


Il est des carrières d’une rectitude qui évoque une épée. La formule vaut pour Marie-Bernadette Bruguière. Son dossier administratif, plat et vague comme ils le sont presque toujours, ne donne aucune idée d’un parcours pourtant flamboyant. C’était une époque où l’Université se vivait obsidionale. On était à mille lieues des temps actuels, paisibles et studieux, où la place dans le classement de Shangaï fait figure d’immense ambition. Dans les conseils, dans les commissions, dans les débats des salons des professeurs et des salles de cours, elle a participé à tous les combats des années 1970 et 1980 pour faire face aux périodes de grève ou de manifestations, avec une détermination dont aucun d’entre nous ne peut se targuer, trente ans plus tard : pour la liberté de l’enseignement supérieur, pour la pluralité et le souci d’objectivité dans les cours et les examens, pour une institution académique qui ne cherche pas à convertir les nouvelles générations à une idéologie et à des combats hasardeux mais qui tend à rien de moins qu’à former des caractères et à préparer à la vie. Marie-Bernadette Bruguière défendait les valeurs les plus hautes d’une Université placée sous le signe d’une pédagogie sans complaisance et d’une recherche exigeante, idéal d’autant mieux approché qu’elle mettait à son service une personnalité d’une richesse exceptionnelle.
– I –
Cette volonté de ne consentir aucune concession qui aille contre ses principes se retrouvait dans tous ses enseignements, d’une exigence absolue. Elle aimait les vastes amphis des trois premières années de licence, y compris en ces époques lointaines où le calme et l’attention n’étaient pas les premières qualités des auditoires. Nos jeunes collègues ont peine à imaginer ce que fut cette période, eux qui sont bercés par la voluptueuse ambiance de ces espaces rénovés que l’institution met désormais généreusement à notre disposition, peuplés d’une jeunesse docile et patiente, équipés de toutes les techniques audiovisuelles de la pédagogie moderne. En ces temps lointains, dans des salles sordides et surpeuplées, nombre d’étudiants vivaient comme un droit imprescriptible, quasi un acte révolutionnaire, le fait de perturber les cours magistraux. Quelques collègues n’ont jamais su s’imposer et se sont réfugiés dans les formations de troisième cycle. Ce ne fut jamais son cas. Elle fit toujours face, sans jamais se laisser intimider. Elle affectait de toujours paraître en toge, se réclamant ainsi ostensiblement d’une tradition magistrale dont elle n’a jamais voulu se départir. Ce combat pour une Université forte de son passé et ouverte sur la modernité, elle ne le mena pas seule. Elle y retrouva notamment son frère, Michel, conseiller technique au cabinet de Georges Pompidou, qui, depuis la capitale, prit sa part dans la préservation des valeurs de l’enseignement supérieur lors du vote de la loi de 1968, et favorisa aussi la création de l’Université des sciences sociales de Toulouse. Dans l’ambiance d’abandon de l’époque, elle détonnait et ses étudiants lui en étaient reconnaissants, conscients de rencontrer une personnalité rare, parfois de s’y heurter, aimant qu’on leur résiste comme toujours à cet âge.
Par rapport aux professeurs qui croient devoir se mettre à la portée de leur auditoire en édulcorant toujours plus leur enseignement, elle avait choisi de ne faire aucune concession, haussant au contraire ses cours jusqu’à des niveaux de qualité et d’érudition qui laissaient perplexes plus d’un auditeur et même quelques collègues. Des polycopiés surabondants nous permettent, des années plus tard, de retrouver toute la richesse de ce qu’elle présentait alors. Comptant plusieurs centaines de pages, ce sont de véritables livres qu’elle mettait à la disposition des étudiants. Il faudra un jour songer à les publier tant ils sont originaux, riches de matière et de substance. Sa méthode illustre bien cette idée si difficile à mettre en œuvre et si rarement réussie selon laquelle l’enseignement et la recherche doivent s’épauler dans une démarche commune. Elle y consacrait un temps considérable avec un souci de pédagogie exceptionnel à ce degré dans l’enseignement supérieur puisque l’on ne vous en sait guère gré. Le résultat était au rendez-vous, avec une relecture des temps antiques, une reconstruction des institutions d’Ancien Régime, une vision rénovée de l’histoire des idées... Pas plus que dans son œuvre écrite, cette diversité ne doit faire croire à une dispersion des centres d’intérêt. Elle a fait preuve d’une fidélité exemplaire à l’histoire du droit et à la méthode scrupuleuse qu’elle n’a jamais accepté d’abandonner, ne refusant pas l’érudition dans ce qu’elle a de meilleur, en même temps sachant s’élever jusqu’aux plus hautes synthèses, souvent inattendues et toujours convaincantes.
Dans la lignée d’une tradition universitaire rigoureuse, elle se montrait uniformément disposée à fournir aux étudiants tous les renseignements qu’ils souhaitaient, ouverte à l’échange, ne refusant pas la polémique, donnant parfois le sentiment de s’y plaire, traitant ses jeunes interlocuteurs comme des égaux, cherchant à convaincre, à persuader, n’abandonnan

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