Une civile société. La République selon Guillaume de la Perrière (1499-1554)
433 pages
Français

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Une civile société. La République selon Guillaume de la Perrière (1499-1554) , livre ebook

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Description

Avec son Miroir Politicque, œuvre à la publication posthume en dépit de quinze années de travaux (1539-1553), Guillaume de La Perrière, historiographe officiel de la ville de Toulouse et fort de cette expérience, a délivré aux capitouls un véritable manuel de gouvernement. Ce Miroir figure d’abord un nouveau genre de « miroir », un miroir élargi, qui n’est plus seulement un « miroir de prince », mais un miroir tendu aux « administrateurs politiques », auquel La Perrière adresse, de son propre chef, son œuvre. Et ces administrateurs sont ceux de la république de Toulouse comme de la république de France. [...] La nouvelle part de l’héritage antique que l’on goûte à la Renaissance, est bien là : Platon, Aristote, les stoïciens ; la considération aussi pour la nature et la substance de la respublica, prétexte à programme politique. Ainsi, tout semble pousser, au rebours apparent d’une pensée « absolutiste », du côté d’un « relativisme constitutionnel », qui est davantage un sentiment de la contingence de toute organisation politique plutôt qu’un nouvel attachement pour le vieux « régime mixte ». La société politique est déjà avant toute chose la « réunion de plusieurs ménages », comme plus tard chez Bodin. L’enseignement du Miroir est là et peut-être et surtout ailleurs. L’obsession de La Perrière -dont témoigne son application de quinze ans- est de fonder avant tout la pratique du gouvernement d’une cité, et pas n’importe laquelle, Palladio Tholosa, Libéra Tholosa. L’une des démonstrations les plus éclatantes de la thèse de Géraldine Cazals est de désigner, par cet exemple, les lieux de politique, de culture et d’histoire que sont devenues ou qu’allaient devenir les grandes cités du xvie siècle. (Extrait de la préface de Patrick Arabeyre)

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782379280818
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Une civile société. La République selon Guillaume de la Perrière (1499-1554)
Géraldine Cazals



Éditeur : Presses de l’Université Toulouse 1 Capitole, Presses de l’Université des Sciences sociales de Toulouse Année d'édition : 2008 Date de mise en ligne : 4 janvier 2021 Collection : Études d’histoire du droit et des idées politiques ISBN électronique : 9782379280818


http://books.openedition.org


Édition imprimée ISBN : 9782915699661 Nombre de pages : 428
 

Référence électronique
CAZALS, Géraldine. Une civile société. La République selon Guillaume de la Perrière (1499-1554). Nouvelle édition [en ligne]. Toulouse : Presses de l’Université Toulouse 1 Capitole, 2008 (généré le 06 janvier 2021). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/putc/8262>. ISBN : 9782379280818.

Ce document a été généré automatiquement le 6 janvier 2021.

© Presses de l’Université Toulouse 1 Capitole, 2008
Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540
Avec son Miroir Politicque , œuvre à la publication posthume en dépit de quinze années de travaux (1539-1553), Guillaume de La Perrière, historiographe officiel de la ville de Toulouse et fort de cette expérience, a délivré aux capitouls un véritable manuel de gouvernement. Ce Miroir figure d’abord un nouveau genre de « miroir », un miroir élargi, qui n’est plus seulement un « miroir de prince », mais un miroir tendu aux « administrateurs politiques », auquel La Perrière adresse, de son propre chef, son œuvre. Et ces administrateurs sont ceux de la république de Toulouse comme de la république de France. [...] La nouvelle part de l’héritage antique que l’on goûte à la Renaissance, est bien là : Platon, Aristote, les stoïciens ; la considération aussi pour la nature et la substance de la respublica , prétexte à programme politique. Ainsi, tout semble pousser, au rebours apparent d’une pensée « absolutiste », du côté d’un « relativisme constitutionnel », qui est davantage un sentiment de la contingence de toute organisation politique plutôt qu’un nouvel attachement pour le vieux « régime mixte ». La société politique est déjà avant toute chose la « réunion de plusieurs ménages », comme plus tard chez Bodin. L’enseignement du Miroir est là et peut-être et surtout ailleurs. L’obsession de La Perrière -dont témoigne son application de quinze ans- est de fonder avant tout la pratique du gouvernement d’une cité, et pas n’importe laquelle, Palladio Tholosa, Libéra Tholosa . L’une des démonstrations les plus éclatantes de la thèse de Géraldine Cazals est de désigner, par cet exemple, les lieux de politique, de culture et d’histoire que sont devenues ou qu’allaient devenir les grandes cités du xvi e siècle. ( Extrait de la préface de Patrick Arabeyre )
Sommaire
Avant-propos
Patrick Arabeyre
Introduction générale I. Guillaume de La Perrière et l’École de Toulouse II. Guillaume de La Perrière, des emblèmes au Miroir Politicque
Chapitre préliminaire. Aux origines de la civile société I. Le dogme créationniste et la nature de l’homme II. Des sociétés, civiles sociétés et républiques
Partie I. Le bon régime
Le bon régime
Chapitre I. L’« Arbre des républiques » Section I. La royauté et la tyrannie Section II. « La domination de plusieurs » Conclusion du chapitre I
Chapitre II. La constitution mixte Section I. Les exemples : Rome, puis Venise Section II. Le problème : le gouvernement de la France Conclusion du chapitre II
Conclusion de la partie I
Partie II. L’ordre de la civile société
L’ordre de la civile société
Chapitre III. Famille et Propriété Section I. Le droit de la famille Section II. Le droit des biens Conclusion du chapitre III
Chapitre IV. Loi et Justice Section I. Les Lois Section II. La Justice Conclusion du chapitre IV
Partie III. L’Unité de la civile société
L’Unité de la civile société
Chapitre V. La Prudence du magistrat Section I. Le magistrat Section II. L’art de gouverner Conclusion du chapitre V
Chapitre VI. L’obéissance des gouvernes Section I. La « contemperance de dissimilitude » Section II. L’obéissance Conclusion du chapitre VI
Conclusion générale
Bibliographie
Abréviations et conventions d’écriture
Index des noms d’auteurs
Table des illustrations
Avant-propos
Patrick Arabeyre


« Y a-t-il quelque pertinence à appliquer la notion de Renaissance au domaine de la réflexion politique ? », pourrait-on se demander avec Thierry Wanegffelen, une « question [qui] pourra étonner dans sa simplicité même ». On ne saurait pourtant minimiser ni la pertinence de l’interrogation ni la difficulté de la réponse. Il serait vain de nier la fécondité en matière de réflexion politique de la Renaissance entendue comme période historique (Machiavel, More, Bodin). Mais est-il possible d’articuler ce type de réflexion dans le cadre de ce qui serait réellement une Renaissance politique , et non pas seulement la réduire à de simples pensées politiques élaborées à la Renaissance  ? Accordons-nous à penser que l’importance des humanistes, à cet égard, serait peut-être moins d’avoir produit un système de pensée, qu’un « climat de pensée », selon la formule de James Henkins.
De ce « climat de pensée » relève à l’évidence l’œuvre de Guillaume de La Perrière. Quand même l’intérêt qu’elle suscite, chez l’historien des idées politiques, ne devrait tenir qu’au mérite, incomparable, de recéler « le seul manuel de gouvernement qu’un humaniste français destina jamais à des magistrats municipaux », elle ne devrait pas moins être digne d’étude. Et c’est là une fort belle étude, située au cœur des problématiques centrales et de l’histoire politique et de l’histoire littéraire de la Renaissance, que nous propose Géraldine Cazals à propos de cet auteur à succès, qui naguère intéressa Michel Foucault comme le premier « anti-Machiavel », celui par qui les miroirs de prince devaient être brisés.
Précisément, avec son Miroir Politicque , œuvre à la publication posthume en dépit de quinze années de travaux (1539-1553), Guillaume de La Perrière, historiographe officiel de la ville de Toulouse et fort de cette expérience, a délivré aux capitouls un véritable manuel de gouvernement. Ce Miroir figure d’abord un nouveau genre de « miroir », un miroir élargi, qui n’est plus seulement un « miroir de prince », mais un miroir tendu aux « administrateurs politiques », auquel La Perrière adresse, de son propre chef, son œuvre. Et ces administrateurs sont ceux de la république de Toulouse comme de la république de France.
Le parcours intellectuel de La Perrière, dont Géraldine Cazals a su reconstituer minutieusement les étapes et l’atmosphère dans une autre partie de sa thèse, révèle la richesse et le prégnance du contexte. Né et mort à Toulouse, La Perrière présente la figure-type du juriste conquis par les belles-lettres, ici comme ailleurs. Mais cet ici n’est pas indifférent : « Toulouse la barbare » ou « Toulouse l’humaniste » ? La ville où l’humanisme fut interdit dès 1532 avec les condamnations de Boyssoné et de Dolet, « l’anti-Lyon » (J.-Cl. Margolin) ? Bien plutôt, la cité teintée d’une forte symbolique humaniste, où au Capitole, les magistrats municipaux et quelques écrivains, au premier rang desquels La Perrière, ont entretenu de concert une véritable mythologie citadine pour faire vivre un « humanisme civique » proche de celui des Républiques italiennes.
La filiation d’avec les auteurs politiques toulousains de la période précédente est sans doute une recherche sans solution. La politique à Toulouse, entre 1440 et 1530, était portée par le droit canonique, et singulièrement par une défiance envers le conciliarisme, le véritable aliment idéologique du gallicanisme (ou de sa contestation). Le déclin des études canoniques, le triomphe du droit civil, à Toulouse comme ailleurs, allait tendre le porte-voix à d’autres polémistes. Autre époque ? Peut-être seulement en apparence. La forme encore une fois l’emporte sur le fond, et c’est d’abord la forme que l’on voit évoluer.
La Perr

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