Du mouvement coopératif international - Étude théorique et pratique sur les différentes formes de l association
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Du mouvement coopératif international - Étude théorique et pratique sur les différentes formes de l'association , livre ebook

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Description

L’enquête. — Origine des Sociétés coopératives. — Définition. — Associations en 1848. — Sociétés coopératives en Angleterre, en Allemagne, en France, en Belgique, etc. — Principes sur lesquels elles reposent. En parlant de l’enquête accomplie sur les Sociétés coopératives, un des publicistes les plus autorisés en pareille matière, M. Audiganne, explique comment, tout en fournissant d’utiles éléments pour une saine appréciation du mouvement coopératif, elle ne pourra éclairer également tous les aspects du sujet, tous les coins de la situation et conduire à des notions complètes.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346020263
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Eugène Pelletier
Du mouvement coopératif international
Étude théorique et pratique sur les différentes formes de l'association
AUX SOCIÉTAIRES DE LA COMPAGNIE FRANÇAISE DES CHOCOLATS ET DES THÉS

Chers Coopérateurs,
Ce livre est en partie votre œuvre ! J’y ai tracé l’histoire de notre Société ; j’ai cherché à y formuler les sentiments qui nous animent, les idées et les principes qui nous guident. Depuis quinze ans nous vivons en coopération constante, journalière ; aucun orage intérieur soulevé par un mauvais levain quelconque n’est venu menacer la fortune de notre entreprise, aucun souffle n’a altéré notre confiance mutuelle.
Merci pour moi et au nom de tous !
Nous avons acquis le droit d’affirmer notre existence et de nous citer comme exemple à côté de ces associations, maintenant illustres, qui marchent en tête du mouvement coopératif.
Puissent ces pages que je vous dédie fortifier notre foi en l’avenir et nous aider à vulgariser les principes si justes et si féconds de l’Association coopérative !

A vous,
PELLETIER.
PREMIÈRE PARTIE
LE MOUVEMENT COOPÉRATIF
L’enquête. — Origine des Sociétés coopératives. — Définition. — Associations en 1848. — Sociétés coopératives en Angleterre, en Allemagne, en France, en Belgique, etc. — Principes sur lesquels elles reposent.
I
En parlant de l’enquête accomplie sur les Sociétés coopératives, un des publicistes les plus autorisés en pareille matière, M. Audiganne, explique comment, tout en fournissant d’utiles éléments pour une saine appréciation du mouvement coopératif, elle ne pourra éclairer également tous les aspects du sujet, tous les coins de la situation et conduire à des notions complètes.
« C’est, dit-il, qu’en fait de questions sociales, la voix la plus intéressante, la plus concluante, ce se rait précisément la voix de ceux qui ne sont pas en tendus... dans les enquêtes. »
Cette vérité nous a d’autant plus frappé, que l’enquête est passée à côté de la Compagnie française des chocolats et des thés, association coopérative fondée et prospérant depuis 1854, sans paraître se douter de son existence.
En cela l’enquête est bien excusable :
La dénomination de Société coopérative n’existait pas en 1854, et celles d’association, de mutualité, étaient loin, on le sait, d’être en odeur de sainteté. Il eût été imprudent de les prendre pour enseigne d’une entreprise qui avait besoin de conquérir la confiance du capitaliste et du marchand. Nous tenions, d’ailleurs, plus au fait, à l’idée, au principe en lui-même qu’au mot ou à l’enseigne ; nous prîmes la dénomination de Compagnie, qui ne pouvait porter ombrage à aucune des susceptibilités de l’époque.
Cette dénomination a pu faire croire que nous ne faisions pas partie des Sociétés coopératives.
En outre la Compagnie est obligée, par la nature même de ses produits et de ses opérations commerciales, d’aller chercher ses sociétaires dans toutes les parties de la France et en dehors de l’élément ouvrier, pour lequel on semble croire que les principes d’association et de mutualité sont seuls praticables et utiles. On ne pouvait soupçonner qu’une Société coopérative, comptant quinze cents membres, existât et prospérât depuis douze ans dans de telles conditions.
Nous ne réclamons donc pas contre un oubli que nous trouvons naturel, et nous sommes surtout loin de penser que notre témoignage aurait suffi pour éclairer, dans tous ses termes, une question aussi complexe et aussi ardue. Les investigations de la science, les efforts des hommes pratiques et dévoués, l’initiative individuelle s’exerçant librement, la coopération de tous , chacun apportant suivant son esprit et ses forces, le temps et l’expérience, tout ce qui constitue en un mot les forces actives et agissantes du progrès social, peuvent seuls la résoudre d’une manière complète.
Mais nous aurions apporté dans cette étude un élément nouveau en faisant connaître une application du principe coopératif complétement différente de toutes celles qui ont été faites en France, en Angleterre et en Allemagne, et réalisant, par la mutualité et l’association, ce triple but : le crédit, la production et la consommation.
L’enquête est close officiellement, mais la question reste à l’étude. Le projet de loi qui en est résulté est aussi large et aussi libéral qu’il puisse l’être sous le régime du droit commun, qui n’accorde ni le droit de réunion, ni la liberté de la presse, dont l’enquête a démontré une fois de plus la nécessité. Si le même bon vouloir pour le mouvement coopératif, le même esprit de progrès, la même intelligence des besoins de notre époque, qui ont dirigé l’enquête, règnent, comme nous n’en doutons pas, dans l’examen du projet au Conseil d’État et dans sa discussion au Corps législatif, il en sortira une bonne loi, supérieure, à notre avis, à celles qui existent ou qu’on prépare en Angleterre et en Allemagne.
Désormais les Sociétés coopératives financières, commerciales, industrielles ou économiques, pourront se constituer et fonctionner légalement en France sous la forme qui leur paraîtra la meilleure pour atteindre le but qu’elles se proposeront.
Mais à quelles combinaisons peut donner naissance la forme coopérative ? Sur quels principes doit reposer l’association ? Comment doit-elle s’administrer, opérer, répartir ses bénéfices ? Quels sont les droits et les devoirs réciproques de l’Association et de ses membres ? Quelles conventions doivent régler les intérêts des sociétaires entre eux ? Autant de questions que la loi ne pouvait trancher, qu’elle laisse sagement à l’intelligence et à la volonté des sociétaires le droit de décider et pour l’étude desquelles il est opportun que chacun apporte les éléments qu’il possède.
Nous avons, d’ailleurs, toujours saisi avec empressement l’occasion de faire connaître les principes et le mécanisme de l’organisation de la Compagnie, les résultats qu’elle donne, et de faire mieux comprendre à ses membres combien sont puissantes et fécondes ses idées d’association, de mutualité, de coopération libre, mais active et dévouée, que nous cherchons à inculquer plus profondément dans leur esprit. Jamais circonstances plus favorables ne s’offrirent à nous pour poursuivre cette tâche.
Pour que le but de cette notice soit bien rempli, nous sommes obligé de dire quelques mots du mouvement coopératif en lui-même, de son caractère, de sa portée, de sa marche ; de définir et de résumer l’organisation des trois sortes d’associations principales qu’il a créées. On pourra ainsi mieux voir quels points rattachent la Compagnie française des chocolats et des thés aux autres sociétés existantes, et quelles différences d’organisation, de composition et de but commercial la distinguent.

*
* *
II
En 1848, un souffle populaire balaya tout cet étayage fictif et sans racines profondes dans le pays ni dans les choses sur lesquelles s’appuyait le gouvernement de l’époque. La démocratie surmontait d’un seul essor la réaction plus ou moins violente ou habile, ouverte ou déguisée des cinquante dernières années et proclamait de nouveau et sans conteste ses droits politiques. Elle comprit en même temps par le sentiment de sa propre conservation, qui guide instinctivement les sociétés aussi bien que les individus, que les droits politiques étaient illusoires pour ceux de ses membres qui restaient sous la dépendance de la misère et de l’ignorance, et la révolution sociale, bouillante de passion et affamée d’appétits, se dressa à côté de la révolution politique.
La terreur fut grande, et elle devait l’être.
Que les partis et les gens attachés à des passés désormais impossibles aient habilement cherché à fair

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