Agir face aux dérèglements du monde : par 26 économistes français
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Agir face aux dérèglements du monde : par 26 économistes français , livre ebook

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Description

Les lauréats du Prix du meilleur jeune économiste livrent dans cet ouvrage leur perception, leur compréhension, leurs analyses et leurs propositions de ce que pourrait ou devrait être l’avenir du monde. Ils répondent aux questions fondamentales que se posent aujourd’hui les économistes et les principaux dirigeants. Les inégalités qui se creusent depuis la fin du siècle dernier sont-elles encore tolérables ? L’État social a-t-il encore un avenir ? La mondialisation est-elle vraiment la cause de tous les maux ? L’Europe reste-t-elle un espace économique pertinent ? La science économique s’ouvre-t-elle enfin aux autres disciplines ? Chaque auteur exprime dans cet ouvrage son parcours, sa vision de la société et les actions qu’il propose d’entreprendre pour agir face aux dérèglements auxquels le monde doit faire face. Créé en 2000 par le Cercle des économistes et le journal Le Monde, le Prix du meilleur jeune économiste est décerné chaque année à un économiste de moins de 40 ans, sélectionné en raison de la reconnaissance de son expertise et de sa participation active au débat public et économique. Philippe Aghion, Yann Algan, Agnès Bénassy-Quéré, Antoine Bozio, André Cartapanis, Jean-Marie Chevalier, Hippolyte d’Albis, Esther Duflo, Emmanuel Farhi, Xavier Gabaix, Pierre-Olivier Gourinchas, Pierre-Cyrille Hautcoeur, Elyès Jouini, Camille Landais, Augustin Landier, Jean-Hervé Lorenzi, David Martimort, Philippe Martin, Isabelle Mejean, Thomas Piketty, Thomas Philippon, Emmanuel Saez, Stefanie Stantcheva, David Thesmar, Étienne Wasmer, Gabriel Zucman

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 juin 2020
Nombre de lectures 18
EAN13 9782738153081
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© O DILE J ACOB , JUIN  2020 15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-5308-1
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Remerciements


Le Cercle des économistes remercie :
Isabelle Albaret, à qui ce livre doit beaucoup. En effet ce travail a été réalisé à partir d’interviews faites par Isabelle Albaret, qu’elle a retranscrites et qui furent ensuite validées par les auteurs,
nos amis du Monde, qui ont partagé nos discussions et donné à ce prix sa place dans le débat public : Serge Marti, Philippe Escande et Antoine Reverchon,
les présidents du jury, qui depuis la création de ce prix en ont assuré le bon déroulement : Lionel Fontagné, Jean-Michel Charpin et André Cartapanis,
et pour le suivi éditorial de cet ouvrage : Zoé Martigny.
Préface

PHILIPPE AGHION Professeur au Collège de France Membre du Cercle des économistes JEAN-MARIE CHEVALIER Professeur émérite à l’université Paris-Dauphine Membre du Cercle des économistes

Aucun de nous n’avait prédit la pandémie que nous traversons actuellement, et encore moins la grave récession économique mondiale qu’elle a entraînée. Cette crise met les économistes devant quatre grands défis. Le premier est de réfléchir aux stratégies permettant de minimiser les effets néfastes à court et à moyen terme de cette épidémie sur l’activité économique, sur la pauvreté et les inégalités et sur l’environnement. Le second est d’offrir des pistes – ou d’anticiper – sur le devenir de la science économique : ses objets d’études, ses angles d’attaque et ses méthodes. Le troisième est d’imaginer le monde de demain : comment s’organiseront les échanges commerciaux et les chaînes de valeur, quelle sera la nouvelle architecture financière internationale, comment évolueront les mouvements migratoires. Le quatrième défi est de tirer des leçons de cette crise pour proposer des changements dans l’organisation de nos systèmes économiques et sociaux. Le Covid-19 est en effet un formidable révélateur des problèmes plus profonds qui minent le capitalisme tel qu’il est pratiqué dans les différents pays développés. Aux États-Unis, l’épidémie a mis à nu le drame de tous ces individus qui ne sont pas assurés – ou mal – contre une perte d’emploi et contre la maladie. En augmentant dramatiquement le taux de chômage, le Covid-19 a du même coup sensiblement augmenté la fraction de la population américaine sans couverture santé ainsi que le taux de pauvreté. En France, le Covid-19 a fait apparaître les limites d’une administration trop centralisée et qui ne fait pas assez confiance à la société civile. Immanquablement, cette crise conduit à des débats existentiels sur comment penser « l’après ».
Pour nous éclairer sur ces défis, ce livre donne la parole aux 22 lauréats du Prix du meilleur jeune économiste, depuis que ce prix a été créé par le Cercle des économistes en collaboration avec le journal Le Monde . Ces 22 lauréats sont tous des chercheurs « à la pointe » dans leurs domaines, et certains d’entre eux ont été des figures de proue dans les évolutions récentes de la science économique, en particulier en économie du développement, en macroéconomie et en économie des inégalités et de la redistribution. Par ailleurs, tous s’intéressent de près à la chose publique et ils contribuent activement aux débats de politique économique.
Impossible dans cette préface de rendre justice à l’extraordinaire richesse et diversité des idées et des analyses développées au fil de ces 22 textes. Voici juste quelques très brefs aperçus qui n’ont d’autre but que d’éveiller la curiosité du lecteur.
Comment réagir au Covid-19 à court et à moyen terme, et comment repenser le monde après le Covid-19 ?
Esther Duflo relève la tension entre deux tendances contradictoires. D’un côté, des succès dans la lutte contre la pauvreté depuis trente ans et, de l’autre, une extension des tensions économiques et politiques. En particulier, les pays en développement se heurtent, de la part des pays riches, à des velléités de fermeture et à une incapacité à agir contre le réchauffement climatique. La crainte est que la pandémie ne renforce ces tendances, avec comme premières victimes les pauvres dans les pays pauvres. À plus court terme, Esther Duflo recommande qu’à côté de ses actions sur le terrain les gouvernements soutiennent la demande pour des transferts directs, des « transferts universels ultrabasiques ».
Pour Thomas Piketty, le monde est à un tournant sur la redéfinition de l’ordre économique international car la promesse d’une prospérité partagée n’a pas été tenue. Notre collègue recommande aux gouvernements de porter la même attention au social et à l’environnemental qu’à présent au sanitaire. Et de faire de l’objectif de développement durable et équitable le chapitre premier de nouveaux traités structurant les relations entre États, en rompant définitivement avec le reaganisme et avec la croyance dans la théorie du ruissellement.
Pour Isabelle Mejean, lauréate du prix 2020, la crise du Covid-19 va renforcer la pression populaire en faveur d’une restructuration des chaînes de valeur et de « relocalisations » de la production. Notre collègue recommande de nouvelles régulations au niveau européen pour limiter la vulnérabilité de nos chaînes de valeur, notamment dans des secteurs stratégiques comme la santé.
Pour Emmanuel Farhi, il faut repenser l’architecture et la gouvernance de la zone euro : une union budgétaire et bancaire, et une meilleure coordination entre politique industrielle (à nouveau les chaînes de valeur) et politique de concurrence.
Pour Emmanuel Saez et Gabriel Zucman, il faut s’attaquer plus que jamais aux inégalités à l’intérieur des pays et entre pays riches et pays pauvres, prioritairement grâce à l’outil fiscal. L’objectif doit être de réconcilier mondialisation et fiscalité du capital, et des actions unilatérales peuvent être dès maintenant engagées, par exemple en matière de taxation des multinationales.
Comment penser ou souhaiter l’évolution de la science économique ?
Xavier Gabaix propose d’introduire de façon plus systématique la rationalité limitée dans l’analyse économique. La rationalité limitée remet en cause les modèles mainstream basés sur l’ Homo economicus , et les implications sont multiples. Gabaix explique en quoi la rationalité limitée change nos perspectives sur l’inflation et la politique monétaire. Par ailleurs, il explique pourquoi la stabilité macroéconomique tend à être plus grande dans une économie où les individus ont une rationalité limitée que dans une économie avec des individus à rationalité illimitée. Par exemple, l’économie du Japon reste stable, malgré la trappe à liquidité, contrairement à ce que prédisent les modèles traditionnels. Autre conclusion : avec des agents moins rationnels, la régulation est préférable à la taxation.
Pour Stefanie Stantcheva, la science économique peut grandement bénéficier d’un nouvel outil, l’« économie sociale », qui consiste à conduire des enquêtes à très grande échelle sur ce que pensent les individus et sur leurs attitudes. Par exemple, comment les individus perçoivent-ils les inégalités, la mobilité sociale, l’immigration, et dans quelle mesure les perceptions diffèrent-elles de la réalité. Notre collègue explique comment de telles enquêtes peuvent permettre aux gouvernements de mieux anticiper les crises sociales et par exemple d’éviter des crises comme celle des Gilets jaunes. Relever donc les biais de perception les plus importants pour arriver à mettre en place des politiques de mobilité sociale ou de redistribution qui en même temps stimulent l’innovation.
Emmanuel Farhi veut approfondir les fondements microéconomiques de la macroéconomie, et parvenir à une plus grande osmose entre macroéconomie et finance, afin notamment de mieux comprendre comment réguler les cycles macroéconomiques en même temps que les cycles financiers. Il faut également mieux prendre en compte les structures de production, l’hétérogénéité des inputs et les matrices « inputs-outputs », afin de mieux comprendre les mécanismes de transmissions et d’amplification des chocs.
Pour Yann Algan et Gabriel Zucman, il faut faire dialoguer davantage l’économie avec les autres sciences sociales. Augustin Landier recommande de mieux articuler théorie et engagement pratique, mieux utiliser les outils de modélisation et d’analyse empirique pour rendre le monde plus intelligible et corriger les erreurs de la pensée. Il faut en permanence adapter nos raisonnements et nos croyances. En particulier, notre collègue veut croire dans l’émergence d’une finance plus responsable, plus éthique et plus « logique ».
Ce ne sont là que quelques teasers . Ce livre est surtout une magnifique invitation au voyage, un voyage à travers la pensée et l’imagination de 22 grands chercheurs en économie. Dans ces temps moroses que nous traversons, nous avons tant besoin d’idées nouvelles pour retrouver l’espoir et construire un monde meilleur. Une Europe qui surmonte ses divisions et ses égoïsmes pour porter haut sa foi dans une croissance plus sociale et plus verte, apparaît comme une condition nécessaire pour réussir « l’après ».
AVANT-PROPOS
Les économistes face aux dérèglements du monde

ANDRÉ CARTAPANIS Professeur à Sciences Po Aix Membre du Cercle des économistes JEAN-HERVÉ LORENZI Présiden

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