Croissance économique et réduction de la pauvreté au Cameroun

Etienne Modeste Assiga Ateba

Description

L'objet de cet ouvrage est de mettre en exergue une relation de cause à effet entre croissance économique et pauvreté au Cameroun et, en filigrane, d'analyser l'impact de la qualité de cette croissance ainsi d'ailleurs que d'autres variables macro-économiques sur la pauvreté ; étant entendu qu'une croissance économique significative est supposée entraîner une réduction sensible de la pauvreté.

Sujets

• Cameroun
• Afrique subsaharienne
• Économie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 juin 2010
• Nombre de lectures: 151
• EAN13: 9782296261921
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 16 Mo

Extrait

Croissance économique
et réduction de la pauvreté au Cameroun
Etudes Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa


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Étienne Modeste A SSIGA A TEBA


Croissance économique
et réduction de la pauvreté au Cameroun


Préface de Bruno B EKOLO -E BÉ
Du même auteur


Économie des entreprises publiques au Cameroun
Presses universitaires d’Afrique, Yaoundé, 2009


Cet ouvrage a été honoré d’une subvention de l’université de Douala.


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
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ISBN : 978-2-296-12432-5
EAN : 9782296124325

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
A Steve, Aurore et Alexis
PREFACE
Croissance Economique et Réduction de la Pauvreté au Cameroun , tel est le titre de l’ouvrage que met à notre disposition notre jeune collègue, le professeur Etienne Modeste Assiga Ateba. Il s’agit d’une réflexion particulièrement stimulante sur la relation causale entre croissance et réduction de la pauvreté. Mais le plus intéressant c’est la manière dont l’auteur établit cette relation.
Le point de départ est le constat aujourd’hui largement partagé que les politiques économiques destinées à lutter contre la pauvreté en Afrique ont montré leurs limites, pour ne pas dire qu’elles ont échoué à atteindre l’objectif de réduction de la pauvreté.
Ceci tient, selon l’auteur, au fait que la préoccupation de lutte contre la pauvreté y a été – selon cette approche – incidente, celle-ci devant se produire de manière itérative, comme conséquence inéluctable de la réalisation d’une allocation optimale des ressources en référence aux théorèmes de l’économie du bien-être.
C’est de l’allocation optimale des ressources que s’induit la réduction de la pauvreté du fait qu’elle dynamise la croissance, accroît l’efficience institutionnelle et, grâce au jeu du marché, résorbe les imperfections et les distorsions dont la pauvreté est une des manifestations.
Etienne Modeste Assiga Ateba montre que cette approche est limitée et ne peut qu’échouer à atteindre son objectif. Cela tient d’abord à la manière partielle dont la pauvreté est ainsi prise en compte, la dimension monétaire étant privilégiée, alors que, comme le montre l’auteur, il s’agit d’un phénomène complexe et multidimensionnel qui doit donc être considéré de manière englobante.
Cela tient aussi au fait que certains crédos qui fondent ces politiques ne trouvent pas de vérification dans la réalité d’une économie comme celle du Cameroun, tout comme d’ailleurs dans les autres économies africaines. Il en est ainsi de l’idée qu’il y a automatiquement une relation d’éviction entre investissement privé et investissement public, alors que l’analyse de l’expérience camerounaise amène plutôt à conclure à une relation de complémentarité, ce que l’auteur souligne particulièrement en montrant l’impact positif de l’investissement dans l’accumulation du capital humain et le développement des infrastructures.
Mieux, l’auteur montre que la relation causale croissance – pauvreté n’est pas univoque, mais plutôt biunivoque en ce sens que la pauvreté et ses déterminants rétroagissent sur le rythme et la qualité de la croissance, d’où l’importance non seulement de la croissance absolue du revenu global, mais aussi de l’équité de sa répartition, une trop forte inégalité dans la distribution affectant négativement l’impact de l’allocation optimale des ressources sur la croissance.
Il nous paraît important dans cette optique d’attirer particulièrement l’attention du lecteur sur le chapitre 4 consacré à l’iniquité de la répartition des revenus et la pauvreté où l’auteur souligne à la suite des travaux d’Amartya Sen, l’incidence sur le cours de la vie, sur ce que le Prix Nobel appelle les capacités de réalisation de soi, en même temps qu’il procède à une analyse critique de l’utilisation des divers instruments de politique économique, en particulier de politique budgétaire, sur la réduction de la pauvreté.
On ne peut que faire sienne la conclusion de l’auteur selon laquelle « l’iniquité de la répartition des revenus exacerbe d’autant plus la pauvreté que le contexte institutionnel est déliquescent et les facteurs culturels et historiques omnipotents », d’où la nécessité pour ne pas dire l’urgence « d’une politique équitable et volontariste de redistribution des revenus… à destination des couches sociales les plus défavorisées – les femmes, les jeunes et les populations rurales – à travers des institutions ad hoc susceptibles de mieux prendre en compte les préoccupations des groupes les plus vulnérables ».
Et il faut d’autant plus mettre en œuvre une telle politique que, relève l’auteur, « les équilibres atteints restent fragiles tandis que la croissance recouvrée demeure insuffisante, eu égard aux perspectives de l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement ».
C’est donc une réflexion particulièrement riche et féconde qu’apporte cet ouvrage dont nous serions très heureux qu’il soit lu par tous et particulièrement par les décideurs de politique économique.
L’auteur a su concilier la rigueur du théoricien de l’économie, maîtrisant les théories, techniques et instruments de l’analyse économique et l’expérience de sa connaissance de la réalité qu’il analyse, acquise grâce à sa posture de « rêveur de l’utopie » auprès d’un des centres névralgiques où s’élaborent et se mettent en œuvre les politiques économiques, lui qui est en charge des stratégies et prévisions en sa qualité de Conseiller technique dans les services du Premier ministre.
L’ouvrage devrait par ailleurs être lu par tous nos étudiants qui se spécialisent en macroéconomie et se demandent toujours comment passer d’un modèle théorique à l’analyse de la réalité et à la formulation de propositions susceptibles d’être opérationnelles.
Il est certes vrai que l’on n’attendait pas moins de ce jeune et brillant pédagogue dont la réputation s’est rapidement établie dans les amphithéâtres de nos différentes Universités.
Bruno BEKOLO-EBE
Recteur de l’Université de Douala
AVANT-PROPOS
L’essentiel de la politique économique mise en œuvre en Afrique, on peut en convenir, met un accent particulier sur le problème de la dette extérieure au cours des années soixante-dix {1} , problème relayé pendant les années quatre-vingt par l’« implémentation » des programm