De la croissance économique au développement durable
205 pages
Français

De la croissance économique au développement durable , livre ebook

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205 pages
Français

Description

La croissance économique apparaît encore aujourd'hui comme étant le principal objectif à atteindre pour les Etats de la planète. Malheureusement, la "croissance économique" est toujours considérée comme le baromètre universel et incontestable des activités économiques. Le "développement durable" que cet ouvrage cherche à définir apparaît comme le seul objectif à même de pouvoir répondre efficacement aux problèmes fondamentaux qui affectent l'écosystème et le sociosystème de notre planète.

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Publié par
Date de parution 01 février 2010
Nombre de lectures 209
EAN13 9782296244542
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

INTRODUCTION GÉNÉRALE
La «croissance économique »demeure,encore aujourd’hui, le principal objectif à atteindre pour la quasi totalité des Etats de la planète, en étant toujours considérée comme le baromètre universel et incontestable pour mesurer la vitalité des activités économiques nationales, malgré la prise de conscience, relativement récente : de son incapacité à traduire efficacement l’augmentation de la richessed’un payset du bienêtre de sa population, mais aussi et surtout, de l’augmentation et de l’aggravation des menaces, d’origine anthropiques, qui pèsent sur l’environnement 1 naturel , susceptibles de compromettre le devenir même de l’humanité à moyen terme.
1 La définition, la plus générale, de l’environnement est « l’ensembledes éléments naturels, mais aussi culturels et sociaux, dans lesquels se trouvent les êtres vivants ».un système dynamique etL’environnement est, en effet, complexe comprenant deux sous systèmes en interrelation permanente: «l’écosystème» [ensemble formé luimême de deux entités en interaction et en interrelation : le biotope (le milieu avec ses facteurs physiques et chimiques : sol, eau, air, humidité, vent, lumière, relief…) et la biocénose ensemble des êtres vivants dans le biotope : espèces animales regroupées dans la phytocénose, et les espèces végétales regroupées dans la zoocénose]ou « sous système naturel » et le sociosystème [l’homme et les acteurs socioculturels et économiques] ou « sous système humain ». Depuis la fin du XX° siècle le terme « environnement » recouvrirait plus particulièrement l’écosystème et les aspects caractéristiques du paysage ainsi que les biens qui composent l'héritage culturel.
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L’objectif dedéveloppement durable, récent et ultime aboutissement de l’évolutionhistorique du concept de développement,apparaît, désormais, comme étant le seul objectif, global et multicritères, à même de répondre 1 efficacement, malgré les critiques qui ont pu lui être adressées , aux problèmes fondamentaux qui affectent à la fois l’écosystème et le sociosystème de notre planète, et dont on 2 commence enfin à se soucier .
Historiquement, c’est tout d’abord le concept de développement économique,quis’estprogressivement substitué à celui de croissance économique, pour combler certaines insuffisances statistiques et introduire la notion de progrès, après avoir initialement fait son apparition dans la sphère internationale, dès la fin de la seconde guerre mondiale, avec un contenu et un sens pourtant assez semblables au départ, dont il a eu, et a encore, beaucoup de mal à se détacher.
1 «L’incapacité, àpenser l’avenir en dehors duparadigme de la croissance économiquepermanente, constitue sans doute la failleprincipale du discours officiel sur le développement. En dépit de ses dégâts sociaux et écologiques, la croissance, de laquelle aucun responsablepolitique ou économique ne veut dissocier le développement, fonctionne comme une drogue dure. Lorsqu’elle est forte, on entretient l’illusionqu’ellepeut résoudre lesproblèmesqu’elle a fait naîtrepour unegrandepartetqueplus forte est la dose, mieux le corps social seportera. Lorsqu’elle est faible, le manque apparaît et se révèle d’autantplus douloureuxqu’aucune désintoxication n’a éprévue ».Jean Marie Harribey
2 Indépendamment de l’évolution idéologique qu’a connue la Banque mondiale en préconisant la lutte contre la pauvreté depuis les années 90, la Commission européenne a, par exemple, récemment organisé (novembre 2007) une grande conférence internationale dont le titre était: « Audelà du PIB: mesurer le progrès pour améliorer les décisions publiques ». L’OCDE, de son côté a pris l’initiative, en juin 2007, d’un Forum mondial rassemblant plus de 1 000 participants venant de 70 pays sur le thème: « Mesurer et favoriser le progrès des sociétés ». De telles initiatives, venant de telles institutions, auraient été tout bonnement impensables il y a seulement deux ou trois ans! Et, dans les deux cas, ce sont de nouveaux indicateurs de progrès, tenant compte à des degrés divers de facteurs économiques, sociaux et écologiques qui sont au cœur des réflexions des grandes institutions internationales. 8
Il sera suivi du concept dudéveloppement humain,qui constituera la première rupture avec ce que l’on qualifie 1 d’économicisme, en intégrant effectivement des préoccupations sociales non mercantiles, et en adoptant des indicateurs spécifiques.
Plus récemment, enfin, est apparu le concept, conçu comme 2 délibérément fédérateur, dedéveloppement durable,qui a enrichi et renforcé encore davantage le concept originel de développement, non seulement en ajoutant les préoccupations écologiques et la solidarité intergénérationnelle aux préoccupations purement économiques et sociales, mais aussi et surtout en définissant de nouvelles relations d’interdépendance indispensablesentre l’économique, le social et l’environnemental.
1 Dans lequel certains auteurs essayent encore d’enfermer le concept de développement (Latouche et Rist, par exemple). 2 C’est en réalité le rapport sur la «World Conservation Strategy », publié en 1980 par l’International Union for the Conservation of Nature (IUCN), qui évoque pour la première fois le concept de « développement durable », (pourtant unanimement attribuée à Gro Harlem Brundtland), et qui en a véritablement défini le paradigme émergent. Le développement durable devait permettre tout à la fois : xsur un plan écologique : la conservation des ressources vivantes, la préservation de la diversité génétique, et le maintien des équilibres écologiques essentiels, xmais aussi, sur un plan économique et social : la satisfaction des besoins humains fondamentaux, – le respect des principes d’équité et de justice sociale, et la prévision de dispositions en faveur de l’autodétermination sociale et de la diversité culturelle.
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Le concept de « développement», en tant qu’objectif mesurable, même s’il a prêté, et prête encore le flanc, à 1 certaines critiques, s’est ainsi progressivement imposé àcelui de croissance, en suggérant en particulier un objectif de « bien être », ou de « mieuxêtre », opposé à celui de productivisme, impliqué par le règne de la production marchande.
Le concept dedéveloppement, en s’enrichissant ainsi toujours davantage, a fini par quitter définitivement la sphère économique pour devenir ce qui devrait désormais être l’objectif fondamental de toute société humaine, ne serait ce que pour permettre la simple survie de l’humanité, à savoir le développement durable: concept fédérateur, qui couvre bienà la foisles trois principaux domaines de référence de base pour l’analyse dubienêtre ou du mieuxêtre des populations, à savoir: le domaine économique, le domaine social et le domaine 2 environnemental .
1 Certains auteurs assimilent, en effet, le développement à une « croissance mortifère »,récusent tout et qualificatifqui viserait à réhabiliter le développement «puisqu’il nepeut être autrementque cequ’il a été, à savoir le vecteur de la domination occidentale sur le monde » etprônent la décroissance. Pourtant «Sur leplanpolitique, il n’estpasjuste d’ordonner uniformément la décroissance à ceuxqui regorgent de tout et à ceuxqui manquent de l’essentiel. Lespopulationspauvres ont droit à un temps de croissance économique, et l’idéeque l’extrêmepauvreté renvoie à une simple projection des valeurs occidentales ou à unpur imaginaire est irrecevable. Il faudra bâtir des écolespour supprimer l’analphabétisme,des centres de soins pourpermettre à toutes lespopulations de se soigner et des réseauxpour amener l’eaupotablepartout etpour tous. Il est doncparfaitement légitime de continuer à appelerdéveloppementlapossibilitépour tous les habitants de la Terre d’accéder à l’eaupotable, à une alimentation équilibrée, aux soins, à l’éducation et à la démocratie. Définir les besoins essentiels comme des droits universels n’équivautpas à avaliser la domination de la culture occidentale ni à adhérer à la croyance libérale en des droits naturels comme celui de la propriétéprivée. »JeanMarie Harribey:« Développement ne rimepas forcément avec croissance » 2 « La croissance ne peut pas être infinie, car la terre est un système fermé à somme nulle. Si un aspect gagne, c'est au détriment d'un autre aspect. On ne devrait donc pas parler de croissance mais de développement et l'économie devrait tendre vers la durabilité d'un tel développement. »
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