Développement local en Italie

Alberto Tarozzi, Antonio Mancini, Daniela Grignoli

Description

Le fait de parier sur le développement local risque d'apparaître comme une entreprise velléitaire dans un contexte de crise comme celui que l'Europe – dont l'Italie – traverse depuis quelques années. Dans cet esprit nous nous sommes consacrés à l'analyse du cas du Molise et avons exprimé notre espoir en un destin meilleur pour une terre susceptible de cultiver une vocation "glocale", misant sur des parcours novateurs, vertueux, et cela sans avoir à renier son propre passé.

Sujets

• Sociologie
• Économie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 avril 2013
• Nombre de lectures: 18
• EAN13: 9782296533172
• Langue: Français

Extrait

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DÉVELOPPEMENT LOCAL EN ITALIE

LE CAS DU MOLISE

Daniela Grignoli, Antonio Mancini, Alberto Tarozzi

L’Harmattan 5-7 rue de L’École Polytechnique 75005 Paris

Cet ouvrage a été publié avec les concours du « Ministero dell’Istruzione, dell’Università e della Ricerca » et notamment avec l’aide financière octroyée en 2008 au « Progetto di Rircerca d’Interesse Nazionale –Ri-pensare il fare : la nuova imprenditoria artigianale nel quadro di un diverso sviluppo locale». Cette publication représente l’un des résultats produits par l’Unité de recherche locale constituée auprès de l’Università degli Studi del Molise dans le cadre de l’étude intitulée « La ‘scoperta’ di nuovi sentieri di sviluppo endogeno in Molise tra istituzioni e risorse della società civile. Il ruolo dei saperi tra- dizionali nel sistema educativo, nelle appartenenze territoriali e nelle componenti di genere ».

Traduction et mise-en-page effectuées par L’Harmattan Italia (Torino)

ISBN (France) : 978-2-336-00029-9 www.editions-harmattan.fr

© L’Harmattan, Paris, 2013

Introduction

SOMMAIRE

1. Le développement endogène et viable (DEV), Alberto Tarozzi

2. La renaissance du local, Antonio Mancini

3. Le développement local au Molise, Daniela Grignoli

Conclusions

Annexe méthodologique, Daniela Grignoli

Notes

Références bibliographiques

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INTRODUCTION

1.Les prémisses disciplinaires

Depuis presque un demi-siècle, les sciences sociales ont enregistré, du moins dans le cas italien, les parcours d’un déve- loppement local aux trajectoires originales. Parfois, on a rele- vé, dans les susmentionnés parcours, des issues raisonnables au regard d’une perspective de développement centrée unique- ment sur les grandes entreprises industrielles, donc subordon- née aux risques et aux incertitudes des cycles économiques face auxquels les grandes entreprises ne disposaient pas de l’é- quipement nécessaire, pour fournir les réponses adéquates aux sursauts des marchés. En d’autres occasions, on a par contre dénoncé les limites des parcours de développement local impliquant les petites et moyennes entreprises, par rapport à une compétition internationale qui imposait des seuils pour l’accès aux marchés ; par conséquent, seule la capacité de « faire système » de la part des entreprises – soit entre elles, soit entre elles et les institutions – était jugée comme suscepti- ble de réagir, par exemple grâce à une structure par districts bien ancrée dans les différents terroirs, avec des niveaux de concurrence élevés caractéristiques de l’échelle internationale. Bref, si initialement la dimension «small» apparaissait non seulement avantageuse mais aussi «beautiful», au fur et à mesure une critique s’affirma, d’après laquelle les dimensions réduites et locales représentaient une simple condition préala- ble, à élargir successivement par une croissance systémique et vertueuse. Dans cet ordre de réflexions, totalement ou partiellement élogieuses, la sociologie ‒ en particulier italienne ‒ a fourni une contribution qui lui a permis de s’affranchir, en partie, du rôle ancillaire joué auparavant dans de nombreux cas, face à la nette prédominance de l’économie. 7

Depuis les années 1980, la notion de développement local, conjuguée à l’étiquette de « Troisième Italie », forgée et appro- fondie par Arnaldo Bagnasco, avait été véhiculée dans l’Occident entier pour désigner des contextes d’efficience pro- ductive, d’un côté, étrangers à ceux d’un espace à la culture macro-industrielle (pour l’Italie, le triangle Milano-Torino- Genova) et, de l’autre, en mesure d’accueillir des processus de démarrage économique alternatif, sans doute inaptes à stimuler des zones sous-développées comme le Meridione, mais capa- bles toutefois de soutenir le démarrage de régions « intermé- diaires » comme le Nord-Est et le Centre (Triveneto, Emilia- Romagna, Toscana, Umbria, Marche). L’importance de la recherche sociologique se liait, dans ce cadre, au fait qu’il n’apparaissait pas aisé d’attribuer la croissance de certaines zones aux seuls facteurs utilitaristes distinctifs des modèles de l’économie, classique ou libériste, de n’importe quelle généra- tion. Pour synthétiser, nous pouvons affirmer que les cultures locales étaient au fond considérées comme propres à « faire système » (même si c’était à une échelle moyenne ou petite), grâce aussi à leurs traditions coopératives, sociétaires et/ou communautaires, qui assouplissaient le caractère concurrentiel d’une compétition entre voisins, risquant parfois de devenir autodestructrice. La création de réseaux de service aux entreprises sur base consortiale, à côté du rapport entretenu avec les institutions locales, se révélait emblématique : seulement une dose suffi- sante de confiance réciproque aurait en effet favorisé la réali- sation de structures mutuelles de contact, s’appuyant non pas sur des protocoles écrits souvent compliqués et mal respectés, mais – au contraire – sur une prise de conscience relative à une appartenance commune, aux racines anciennes qui plongeaient dans les traditions d’autrefois. Ensuite, la littérature sociologique s’est élargie et différen- ciée, comme le montrent non seulement les textes ci-dessus mentionnés de Bagnasco (avec Messeri et Trigilia), mais aussi

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