En finir avec le franc des colonies françaises d Afrique
160 pages
Français

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En finir avec le franc des colonies françaises d'Afrique , livre ebook

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Description

Voici revisitée la politique monétaire suivie par les institutions sous-régionales en Afrique de l'Ouest à la lumière de la crise en zone euro. L'auteur prône la formation de deux nouvelles fédérations : la fédération du Golfe de Guinée (Bénin, Togo, Ghana, Côte d'Ivoire, Guinée Conakry, Guinée Bissau, Liberia et Sierra Leone) et celle du Sahel (Niger, Burkina Faso, Sénégal, Gambie, Cap-Vert, Mali). Celles-ci, avec le Nigéria, lanceront une nouvelle dynamique en Afrique de l'Ouest, préfigurant la future monnaie unique en Afrique de l'Ouest, après sa fusion avec le naira.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2012
Nombre de lectures 66
EAN13 9782296481459
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EN FINIR AVEC LE FRANC DES COLONIES FRANÇAISES D’AFRIQUE
Du même auteur :
L’Afrique face à la mondialisation , Le Publieur, 2005.
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55976-9
EAN : 9782296559769
Edgard GNANSOUNOU
EN FINIR AVEC LE FRANC DES COLONIES FRANÇAISES D’AFRIQUE
L’Harmattan
Études Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa
Dernières parutions
Philippe NKEN NDJENG, L’idée nationale dans le Cameroun francophone, 1920-1960 , 2012.
Pierre Esaïe MBPILLE, Les droits de la femme et de l’enfant : entre universalisme et africanisme , 2012.
Michel BOURGEOIS, Senghor et la décolonisation . Radio Dissóó, la révolte paysanne , 2011.
Abderrahmane M’ZALI, La coopération franco-africaine en matière de Défense , 2011.
Aly Gilbert IFFONO, Naître, vivre et mourir en pays kisi précolonial, 2011.
E. Libatu LA MBONGA, Espoirs déçus en République démocratique du Congo , 2011.
Paulin KIALO, Parcs nationaux et diplomatie environnementale au Gabon , 2011.
Justine DIFFO TCHUNKAM, Droit des activités économiques et du commerce électronique , 2011.
Kouadio A. ASSOUMAN, Le rôle des Nations Unies dans la résolution de la crise ivoirienne. Tome 1 : Soutien aux initiatives françaises et africaines. Tome 2 : Soutien à l’accord politique de Ouagadougou , 2011.
Adrien DIAKIODI, La société kongo traditionnelle. Modèle pour l’Union africaine , 2011.
Divine Edem Kobla AMENUMEY, Les Éwé aux temps précoloniaux. Une histoire politique des Anlan, des Guin et des Krépi, 2011.
Joseph ITOUA, Otwere et justice traditionnelle chez les Mbosi (Congo-Brazzaville) , 2011.
Alfa Oumar DIALLO, Pratiques et recherches éducatives en chimie en Guinée-Conakry , 2011.
Hermine MATARI, Romaric Franck QUENTIN DE MONGARYAS, Ecole primaire et secondaire au Gabon. Etat des lieux , 2011.
PRÉFACE
Peut-on demeurer indéfiniment sourd à l’expression d’un malaise, celui d’une génération née à l’heure des indépendances africaines, et dont l’imaginaire, construit au fil du temps, se trouve exempt des miasmes du colonialisme, et qui à force d’y croire, a transformé en sa mémoire une indépendance formelle en une concrète réalité ? Au début de ce nouveau siècle, cinquante ans après la proclamation des indépendances des pays d’Afrique francophone, une question se pose, obsédante, néanmoins frappée du sceau du bon sens : comment parler d’indépendance, tant que les vecteurs essentiels, les symboles premiers de la souveraineté nationale – la monnaie ou la défense - sont, soit cédés à une sous-traitance équivoque, ou assujettis au contrôle de l’ex-colonisateur ?
Ma génération, qui est aussi celle de l’auteur de cet ouvrage, a construit son imaginaire, son environnement, et donc sa mémoire, avec le sentiment, à la manière d’une évidence, d’appartenance à des espaces nationaux « libérés », logiquement voués à la consolidation de cette liberté et de leur indépendance… Héritier de la mémoire de nos pères, nous nous sommes engagés, d’abord inconsciemment, puis avec une lucidité affirmée, dans la construction, forcément irréversible, de nouveaux espaces de vie. L’accession à l’indépendance, en 1960, des colonies françaises d’Afrique, avait été conçue avec des mots, des leurres, des compromis historiques, et autres « arrangements » que le temps résumera en cette pudique assertion : « le pacte néocolonial ». Ce que seuls les mots avaient inventé pouvait-il devenir une réalité par l’œuvre du temps et la conscience active d’une génération ? Le deal postcolonial fut conçu, non pas avec les peuples, mais par le cercle auto-initié d’une élite française et africaine. On l’a vu, cette « indépendance-association », ou « indépendance-assistance » – une singularité franco-africaine dans le champ des relations internationales – ne pouvait résister ni à l’épreuve du temps, ni au mouvement global de l’Histoire, parce que son essence allait révéler un décalage persistant de vision entre les « élites » dirigeantes et leurs populations. Toutefois, bien qu’il fut chahuté par les chocs de la guerre froide, soumis aux injonctions du multilatéralisme, harcelé par la montée des nationalismes, acculé par les impératifs de l’intégration régionale – aussi bien en Europe qu’en Afrique -, ce système, unique donc, d’association franco-africaine a su perdurer… en dépit du simple bon sens. Malgré les limites intrinsèques de cet édifice précaire solidairement échafaudé par les représentants des Etats nouvellement indépendants et ce qui semblait demeurer la mère-patrie (la France), les gardiens de cet ordre néocolonial – en Afrique comme en France – ont maintenu, dans sa réalité et ses effets, une aberration historique transformée, vis-à-vis des populations, en une vérité politique intangible. Pourtant, toutes les démonstrations, aussi savantes soient-elles, de nos brillants économistes, ne sauraient anéantir cette interrogation : la zone franc serait-elle le seul espace au monde, inapte à générer et gérer une monnaie autonome et… souveraine ?
Déjà se pose à notre génération cette terrible question : comment, cinquante ans après les indépendances, transmettre, en guise d’héritage, aux jeunes générations ce « franc des colonies françaises d’Afrique » ? Comment pourrons-nous, sans embarras, à notre tour, entériner ce legs colonial auquel notre mémoire générationnelle se révèle mécaniquement réfractaire ? Pouvons-nous seulement assumer une fatale résignation à un « état de fait », à un ordre jugé inébranlable ? Qu’aurons-nous alors fait de notre indépendance ? De notre indépendance de penser, d’agir, de regarder le monde en face, et de croire, sans faille, davantage que nos pères et mères, à l’infrangible historicité de cette liberté ? Face à cette question, le présent ouvrage atteste, aussi, du « combat » d’une génération.
Dans le débat qui réunit aujourd’hui intellectuels, membres de la société civile, économistes et journalistes sur l’avenir et la justification historique du FCFA, deux camps se dessinent : d’une part, certains économistes qui persistent à penser que cette monnaie représente une valeur sûre constitutive d’une économie moderne dans le contexte mondial ; face à ces « pragmatiques », il y a tous les autres qui, convoquant l’Histoire, estiment qu’il est grand temps d’en finir avec ce reliquat de colonisation, tout en présentant les arguments nécessaires à l’élaboration de nouveaux modèles économiques en rupture avec la « fatalité » du FCFA.
En ce XXI e siècle, cette vérité est pourtant patente : consubstantiel à la « communauté de destin » entre la France et ses ex-colonies, tel que conçu par les pères de l’indépendance et la France du général de Gaulle, le FCFA est devenu une incongruité, la matérialisation prolongée d’une tutelle exercée par l’ex-puissance coloniale sur sa « zone d’influence ». A l’heure de la mondialisation, d’un monde multipolaire et de la recomposition des coopérations internationales, il s’agit aussi, simplement, de s’interroger sur la survie d’une monnaie artificiellement alignée sur un franc français, lui-même disparu au profit de l’euro. La nouvelle configuration de cette alliance – l’alignement du FCFA sur l’euro, via le Trésor public français – contrefait les « indices de performance » des économies africaines, et, partant, fausse toute tentative de projection et d’anticipation quant à leur devenir. Cette situation fait peser, chaque jour, une sévère hypothèque sur les économies africaines émergentes, s’agissant de leur compétitivité dans les échanges mondiaux. Il est donc urgent d’agir, de décider, de libérer de nouvelles voies du possible…
Autre caractéristique de cette « exception franco-africaine » : l’extraordinaire opacité qui préside au fonctionnement d’un système monétaire dont les populations ignorent la source, les tenants et aboutissants. A l’heure des processus de démocratisation, les Etats sont tenus d’associer les populations à la réflexion sur cette question cruciale indissociable de la souveraineté nationale, et donc du droit des peuples à inventer leur destin collectif. Combien d’Africains savent que le sort du FCFA se joue au quotidien au Trésor français ? Que la France maintient un droit de veto, à travers ses représentants, sur les décisions concernant une monnaie africaine ? La passivité des dir

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