Inefficience des marchés et inefficacité des règles
276 pages
Français

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Inefficience des marchés et inefficacité des règles , livre ebook

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Description

Dans ce livre, le marché et son appréhension sont replacés au centre de nos préoccupations, et les apports en matière de fonctionnement des marchés et de standardisation des instruments sont développés. L'auteur émet enfin des recommandations, tant au plan politique en plaidant pour un superviseur international qu'au niveau de la gouvernance financière et bancaire, pour lutter contre tout risque financier.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2011
Nombre de lectures 58
EAN13 9782296475922
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

INEFFICIENCE DES MARCHÉS ET INEFFICACITÉ DES RÈGLES
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55934-9
EAN : 9782296559349
Véronique LEDERMAN
INEFFICIENCE DES MARCHÉS ET INEFFICACITÉ DES RÈGLES
Risque financier majeur


L’Harmattan
Collection « L’esprit économique »
fondée par Sophie Boutillier et Dimitri Uzunidis en 1996
dirigée par Sophie Boutillier, Blandine Laperche, Dimitri Uzunidis

Si l’apparence des choses se confondait avec leur réalité, toute réflexion, toute Science, toute recherche serait superflue. La collection « L’esprit économique » soulève le débat, textes et images à l’appui, sur la face cachée économique des faits sociaux : rapports de pouvoir, de production et d’échange, innovations organisationnelles, technologiques et financières, espaces globaux et microéconomiques de valorisation et de profit, pensées critiques et novatrices sur le monde en mouvement...
Ces ouvrages s’adressent aux étudiants, aux enseignants, aux chercheurs en sciences économiques, politiques, sociales, juridiques et de gestion, ainsi qu’aux experts d’entreprise et d’administration des institutions.
La collection est divisée en six séries :
Dans la série Economie et Innovation sont publiés des ouvrages d’économie industrielle, financière et du travail et de sociologie économique qui mettent l’accent sur les transformations économiques et sociales suite à l’introduction de nouvelles techniques et méthodes de production. L’innovation se confond avec la nouveauté marchande et touche le cœur même des rapports sociaux et de leurs représentations institutionnelles.
La série L’économie formelle a pour objectif de promouvoir l’analyse des faits économiques contemporains en s’appuyant sur les approches critiques de l’économie telle qu’elle est enseignée et normalisée mondialement. Elle comprend des livres qui s’interrogent sur les choix des acteurs économiques dans une perspective macroéconomique, historique et prospective.
Dans la série Le Monde en Questions sont publiés des ouvrages d’économie politique traitant des problèmes internationaux. Les économies nationales, le développement, les espaces élargis, ainsi que l’étude des ressorts fondamentaux de l’économie mondiale sont les sujets de prédilection dans le choix des publications.
La série Krisis a été créée pour faciliter la lecture historique des problèmes économiques et sociaux d’aujourd’hui liés aux métamorphoses de l’organisation industrielle et du travail. Elle comprend la réédition d’ouvrages anciens, de compilations de textes autour des mêmes questions et des ouvrages d’histoire de la pensée et des faits économiques.
La série Clichés a été créée pour fixer les impressions du monde économique. Les ouvrages contiennent photos et texte pour faire ressortir les caractéristiques d’une situation donnée. Le premier thème directeur est : mémoire et actualité du travail et de l’industrie ; le second : histoire et impacts économiques et sociaux des innovations.
La série Cours Principaux comprend des ouvrages simples, fondamentaux et/ou spécialisés qui s’adressent aux étudiants en licence et en master en économie, sociologie, droit, et gestion. Son principe de base est l’application du vieil adage chinois : « le plus long voyage commence par le premier pas ».
A Serge, Aurèle et Samuel
INTRODUCTION
« Qu’est ce qu’un cynique ? C’est un homme qui connaît le prix de tout et la valeur de rien. »
Oscar Wilde 1893 1
Depuis plus de trente ans, il existe une volonté internationale de normaliser les règles comptables et de sécuriser l’environnement bancaire et financier, volonté dont sont issus l’IASC ( International Accounting Standards Committee ), devenu plus tard l’IASB ( International Accounting Board ) et le Comité de Bâle, qui aboutira aux accords de Bâle I, Bâle II...
Nous allons démontrer tout au long de cet ouvrage que nous avons vécu dans un monde du paradoxe, à l’instar de Minsky, comme le paradoxe de la tranquillité (Minsky 1992). Ce travail va donc aborder, sous l’angle du décryptage, la finance et un événement de type systémique, sur fond de référentiel comptable et de règles prudentielles. Le décor se déplace aussi entre efficience des marchés (Fama 1965) et finance comportementale (Kahneman & Tversky 1979, 1982), à moins que ces deux concepts ne se rejoignent dans une « conception autoréférentielle de la finance (Orléan 2004). Cette étude aboutira à dégager des apports et des recommandations à
destination des banques, grâce, entre autres, à une longue observation participante.
L’IASC, créé en 1973 par des représentants des professions comptables de grands pays occidentaux, a eu pour mission l’élaboration de normes comptables dans une perspective d’harmonisation internationale.
Aujourd’hui, l’IASB est devenu la référence comptable, en particulier à la suite de la décision prise par les instances européennes, le 19 juillet 2002 2 , de rendre obligatoire, à partir du 1er janvier 2005, l’adoption des normes IAS ( International Accounting Standards ) et IFRS ( International Financial Reporting Standards ) pour toutes les sociétés cotées en Bourse et ce au sein de l’Union européenne.
La faillite de la banque Herstatt en 1974 est le point de départ d’un nouveau contexte économique et financier. Le système bancaire a été pris à contre-pied et a révélé de nombreux problèmes sous-jacents dus au développement spontané du marché international interbancaire, lui-même conséquence directe de l’abandon des accords Bretton Woods. La fin de la convertibilité du dollar en or et le flottement des monnaies, qui devaient apporter stabilité et prospérité, ont vite été synonymes de volatilité, incertitude et gestion incontrôlée. Plus exactement, les marchés et les activités bancaires, via le marché des eurodevises, faisaient passer les transactions au plan international, alors que la gestion des intervenants et le suivi des opérations restaient au plan national. Suite à cette crise, des valeurs traditionnelles reviennent au goût du jour, comme à chaque période de risque systémique.
Par exemple, l’ancienne notion du prêteur en dernier ressort, Lender of last Resort , (Thornton, 1802 ; Bagehot, 1873 ; Hawtrey, 1932) 3 a repris de l’intensité avec la crise financière de 2007-2008, comme elle l’avait fait déjà en 1974. De nombreuses mesures ont été édictées pour assurer la sécurisation du dénouement des opérations bancaires.
Aujourd’hui, les résultats des sociétés cotées sont publiés en application des normes comptables. Et déjà le règlement européen du 19 juillet 2002 a subi des modifications et des amendements en janvier 2009. Cependant, il a fallu attendre la fin de l’année 2005 pour avoir une lecture claire et européenne des deux normes qui posaient problème : la norme IAS 32 et la norme IAS 39.
La norme, la plus controversée, l’IAS 39, « Instruments financiers : Comptabilisation et Evaluation » 4 , est devenue polémique du fait de l’introduction du concept de juste valeur. Les banquiers, les trésoriers d’entreprise et les compagnies d’assurances ont dénoncé la juste valeur, sous prétexte qu’elle introduirait de la volatilité dans les fonds propres. La crise financière relance le débat où l’on retrouve les banques, aujourd’hui en manque de fonds propres du fait de la combinaison des pertes issues de la titrisation, de la juste valeur et de la mise en place d’un ratio bancaire plus exigeant.
Ce ratio, dit MacDonough, du nom du Président du Comité de Bâle, plus restrictif que le ratio Cooke, est en place depuis janvier 2008, après une année de transition. Les travaux du Comité de Bâle voulaient encadrer la propension naturelle des banques à attribuer du crédit. La tendance est d’harmoniser, globalisation oblige, mais ce lissage universel paraît d’un autre côté parfois illusoire. L’application du principe de prudence tend à rassurer les participants, tant professionnels que privés. Mais où en sommes-nous ? La transparence, la lisibilité recherchées vont-elles conduire à un monde sans risque ? Un monde sans risque serait un monde sans finance, ce qui n’est assurément pas l’effet voulu, mais plutôt un monde où les risques seraient mieux maîtrisés. Les faillites bancaires réelles ou évitées à coup de perfusions d’argent public, éphémères, voire insuffisantes (Shiller 2008), semblent indiquer que le danger est venu de là où on ne l’attendait pas.
Les normes comptables et le ratio MacDonough, tout

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